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Critiques de Jeanne Siaud-Facchin (88)
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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

J'étais toute gênée à la caisse de la librairie quand j'ai acheté ce livre, et maintenant c'est pareil au moment de faire la critique ! Comme si tout le monde allait penser 'mais pour qui elle se prend, celle-là? elle pense qu'elle est plus maline que les autres?'



Alors que non, pas du tout ! J'ai pris ce bouquin parce que j'étais intriguée par son titre et parce que, souvent, je me suis dit que ma vie serait plus simple et plus heureuse si je me posais moins de questions et me faisais moins de noeuds au cerveau.



Dans ce contexte, j'ai trouvé là quelques idées intéressantes, notamment celle que les personnes aux facultés de raisonnement aiguisées ont souvent des capacités d'observation/empathie/émotion tout aussi affutées. Et sont donc, de fait, souvent plus fragiles et plus vulnérables que les autres (aux critiques, aux blessures, aux injustices etc). Mais qu'elles peuvent retourner ce handicap et se construire, justement grâce à leurs facultés développées, une vie heureuse et riche.



Après, tout le charabia sur la 'douance', les 'zèbres' et 'l'intelligence qualitativement différente et pas uniquement quantitativement supérieure', mouais bof. Autant je comprends l'intérêt de diagnostiquer les enfants précoces pour les aider à affronter l'inévitable décalage à l'école, autant je ne vois pas trop à quoi ça peut servir de tester le QI d'un adulte en souffrance. Si souffrance il y a, elle ne va pas disparaitre d'un coup de baguette-QI magique...
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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

Ce livre est important.

Important en tant que "thérapeute" car il met l'accent sur quelque chose qu'on néglige, au profit de tout un tas d'étiquettes pathologiques diverses qui au fond ne sont que négatives et risquant un désastre pour bien des patients.

Important pour moi, même si tout en ayant l'impression de n'avoir appris grand chose, j'ai ressenti pas mal d'émotions en le lisant. Des passages me font sourire parce que j'ai plaisir à m'y voir, m'y retrouver, d'autres passages me filent (presque) les larmes aux yeux parce que j'ai de la tristesse ou je me sens perdu ou retrouvé en m'y voyant, en m'y retrouvant.

(En même temps, je me retrouve plutôt peu sur le plan quantitatif de la mémoire ou de l'intelligence !)



Ce livre est intéressant à donner également aux personnes autour du surdoué. Ils pourront en effet comprendre certaines attitudes et comportements, et j'espère accepteront mieux.

J'ai personnellement trouvé que le début du livre, un bon gros début était un peu pénible, ne correspondant pas au titre. Avec le beau jeu de dire que l'adulte se bâtit sur l'enfant. Ok, mais bon, j'étais impatient ? Ah ah.

A partir, disons, de la page 200, tout m'a frappé peu ou prou.

Je vais continuer à approfondir le sujet, parce que ce livre m'en a donné l'envie.

Ah oui, pour terminer : avant j'aurais dit qu'un psychologue ou un thérapeute doit être différent, décalé, tordu, un peu fou pour être "bon". Maintenant je dirais peut-être plus qu'un psychologue ou un thérapeute pour être "bon" doit être... surdoué. (Ah et euh oui en toute fausse-modestie, s'entend.)



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Ajout critique après une deuxième lecture : Je trouve que les deux derniers chapitres auraient du être dans l'ordre inverse, parce que c'est toujours ce sur quoi on termine qu'on peut s'appesantir ou qu'il laisse le dernier goût qui peut contaminer tout l'ensemble. Mais au-delà cette remarque, ce livre est rempli de bienfaits. Mieux se connaître et mieux accepter ce qu'on est pour agir dans le sens qu'on choisit et choisira, mieux se pardonner son passé aussi. Un livre invoquant la sagesse.
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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

Difficile de parler de ce livre sans passer pour un prétentieux (« qui es-tu pour te proclamer si intelligent que cela ?) ou un vaniteux (« qui es-tu pour te faire passer pour ce que tu n’es pas ? »). A la limite, le titre Trop intelligent pour être heureux ? peut encore passer, mais si on ajoute le sous-titre L’adulte surdoué, cela devient franchement gênant.



Et si l’extrême intelligence créait une sensibilité exacerbée ? Et si elle pouvait aussi fragiliser et parfois faire souffrir ?Être surdoué est une richesse. Mais c’est aussi une différence qui peut susciter un sentiment de décalage, une impression de ne jamais être vraiment à sa place. Comment savoir si on est surdoué ? Comment alors mieux réussir sa vie ? Comment aller au bout de ses ressources ?



Ce livre permet de mieux comprendre et de réapprivoiser sa personnalité. Pour se sentir mieux avec soi et avec les autres, pour se réaliser enfin.



Je vais donc commencer par une mise au point importante : je ne pense pas être surdoué. D’ailleurs je pense encore moins l’être après avoir lu ce livre. Si je me suis reconnu dans certaines caractéristiques décrites dans cet ouvrage, il y a aussi beaucoup d’éléments auxquels je suis étranger.



Je dois aussi dire que mon parcours de vie (j’ai sauté une classe, j’ai eu une scolarité plutôt brillante du point de vue des résultats, moins du côté de la socialisation) a pu me faire poser la question, même si je n’ai jamais sérieusement cru à cette hypothèse me concernant.



Ce qui m’a amené vers ce livre, ce sont les quelques éléments évoqués longuement dans Je pense trop où Christel Petitcollin dressait un portrait-robot de ce qu’elle appelle les « sur-efficients mentaux », portrait dans lequel je me retrouvais en partie.



J’ai donc lu cet ouvrage de Jeanne Siaud-Facchin, consacré intégralement aux adultes surdoués. J’ai trouvé ça passionnant, même si tout ne m’a pas parlé. Je me doutais bien qu’à la fin de ma lecture je ne m’exclamerais pas, en me tapant sur le front, « mais c’est bien sûr, je surdoué ! », ce n’était d’ailleurs pas mon objectif.



Ce que je cherchais, c’était surtout des clefs pour mieux me comprendre et tenter de débloquer certains comportements dont j’aimerais me débarrasser. Je dois dire qu’à ce titre ce livre a répondu à mes attentes.



Ce qui est intéressant, c’est que même si on n’est pas surdoué, on peut se reconnaître certaines spécificités décrites par l’auteur et s’inspirer de ses réflexions pour se comprendre un peu mieux, définir des stratégies d’adaptation, et essayer de mieux vivre avec au quotidien.



Pour le reste, je suis bien incapable de juger la pertinence du propos de Jeanne Siaud-Facchin sur la « surdouance ». Je sais que ce livre ne fait pas l’unanimité parmi les personnes directement concernées, mais je me garderai bien d’intervenir dans un débat dont je me sens assez éloigné.



J’ai envie de terminer avec quelques extraits du livre qui m’ont particulièrement marqués et qui s’appliquent sans doute autant aux surdoués qu’aux « ordinaires » qui peuvent se reconnaître dans certaines spécificités, dans certains similitudes de parcours ou de comportement :



Être surdoué, c’est l’émotion au bord des lèvres, toujours, et la pensée aux frontières de l’infini, tout le temps.





À l’âge adulte, la personnalité sera construite de façon bancale, sur des renoncements et des blessures, sur des croyances erronées sur soi et sur le monde, ou sur des mécanismes rigides dressés pour se protéger de son intense vulnérabilité. Chaotique, inconfortable, sinueux, le parcours du surdoué adulte est souvent bien troublé.





Il faut comprendre que le surdoué se contient beaucoup. Il tente de mettre à distance toutes ces émotions qui l’assaillent en continu. Très vite, il est touché, blessé. Une remarque anodine, un mot rapidement employé, une phrase négligemment formulée, vont déclencher des bouffées d’émotion que le surdoué, dans un premier temps, essaie de canaliser, d’intellectualiser, de minimiser. Il tente de faire baisser la charge malgré les larmes qui montent, la colère qui gronde.





Certains avancent dans la vie avec des certitudes, des convictions protectrices et rassurantes : les choses doivent être faites comme ceci ou comme cela, il convient de réagir de telle ou telle façon selon la nature des situations. D’autres tâtonnent, s’interrogent sans cesse, sur tout, tout le temps, questionnent le monde sur le sens de la vie, s’inquiètent de petites choses qui ébranlent ce qu’ils pensaient savoir, réagissent à la moindre variation de l’environnement, reprennent sans relâche le commencement de toute chose pour être bien sûrs d’en avoir compris le sens profond, vivent toujours avec ce léger sentiment d’être à la fois avec et à côté des autres. Des adultes à l’adaptation précaire, qui vivent parfois dans des vies qui ne leur ressemblent pas tout en faisant semblant d’y croire… puisque tout le monde à l’air de trouver tout cela tellement normal !





C’est une question récurrente. Inlassablement, tous la posent. Que deviennent les enfants surdoués ? Qui sont-ils à l’âge adulte ? Que deviennent-ils ? J’ai envie de répondre d’abord : ils deviennent ce qu’ils sont. Ils deviennent ce qu’ils ont toujours été. Ils deviennent des adultes construits à l’image de leur personnalité et de leur histoire de vie. Ils deviennent des personnes différentes selon qu’ils ont été aimés, accompagnés, compris ou exclus, rejetés, maltraités par la vie et les autres, ils deviennent ce qu’ils peuvent… comme chacun d’entre nous. Ce que j’introduis ici est l’idée qu’il n’y a pas de voie tracée, identique pour tous. Que nous avons chacun nos différences. Soit nous sommes parvenus à « faire avec », ou nous avons « lutté contre », ou encore nous sommes restés dans un brouillard sur nous-mêmes qui nous a fait avancer à tâtons, sans direction, sans objectif et donc avec un sentiment persistant d’insatisfaction. Cela est vrai, aussi, pour les surdoués. Comme les autres même si, avec eux, c’est toujours PLUS que les autres. Plus dans le sens où ce qui sera douloureux mais acceptable pour l’un se transformera en bombe émotionnelle pour le surdoué. Tout est amplifié. Exacerbé. Extrême.





Lorsqu’un diagnostic a été fait et que le seul retour qu’en a connu l’enfant est : tu as un QI élevé, tu as donc tout pour réussir ! Il est clair que cette « chose étrange », ce QI mystérieux aux pouvoirs qu’on lui a dits magiques, est restée « une composante extérieure à son développement ». Un peu comme si on lui avait dit qu’il avait la chance d’avoir « quelque chose » en plus, un objet précieux qu’il posséderait, mais dont on ne lui a rien expliqué. Autre version : « Maintenant on sait que tu as de grandes possibilités, donc tu dois les exploiter ! » C’est le lit d’une culpabilité infinie : pour l’enfant se joue un véritable drame intérieur. Même s’il n’en exprime rien. Et un drame qu’il transportera toute sa vie : si on me dit que je dois réussir, si je ne réussis pas, c’est que je suis vraiment un bon à rien, un nul, un incapable. Si je ne vaux rien, à quoi sert-il que je continue ? Si je ne réussis pas, je décevrai tout le monde et on ne m’aimera plus. On me délaissera. Si je suis supposé être plus que les autres alors que je me sens tellement moins, tellement plus vulnérable, tellement plus bête, tellement plus inutile, alors qui suis-je ? Toutes ces questions seront prises en compte par le système de pensée et de sensibilité de l’enfant surdoué. Tout un réseau de culpabilité qui s’alimente d’autant plus que, si les difficultés à réussir persistent, l’image de soi s’effondrera et des troubles psychologiques parfois sévères finiront par se déclencher. Et une spirale infernale se refermera sur l’enfant, jetant un voile bien sombre sur ses perspectives d’avenir !





L’ennui naît du décalage entre son rythme et celui des autres : quand on comprend au premier mot, quand on mémorise à la première lecture, quand on sait faire à la première explication. Que faire de tout ce temps où l’enseignant répète sous plusieurs formes pour s’assurer que tous ont assimilé ? Le temps de l’école peut devenir long, très long. Et, comble du paradoxe, puisque à l’école l’enfant surdoué ne peut utiliser pleinement son intelligence, puisque la nature même de l’enseignement ne lui donne pas la possibilité d’exercer ses compétences, que la facilité le fait tourner en roue libre et le démotive, alors le temps de l’école devient un « temps libre » pour penser.





Se faire des amis, se faire aimer… enjeux de toute une vie. Pour l’enfant surdoué, qui a du mal à trouver chez les autres des repères identificatoires, qui se sent à la fois pareil et si différent, qui souvent ne comprend pas la réaction ou l’attitude des autres, qui toujours se sent décalé même quand il semble intégré… la rencontre avec les autres est perturbée. Au pire, elle devient une source infinie de blessures, car le rejet, l’exclusion ou les railleries viennent stigmatiser cet enfant étonné par tant d’agressivité. Lui ne sait pas ce qui, chez lui, fait l’objet d’attaques répétées. Les autres ne comprennent pas bien cet enfant différent qui les dérange… « Vilain petit canard », l’enfant surdoué souffre de cet isolement forcé et peut ressentir un authentique sentiment d’étrangeté.





À l’adolescence, le besoin d’être comme les autres est fort. L’identification au groupe domine. Surtout être pareil pour se sentir exister et accepté. Alors, l’adolescent surdoué ne veut pas, ne veut plus de sa différence. Et encore moins de celle-là. Être surdoué ? Ridicule, sans intérêt, nul. « Ça ne veut rien dire ! », ponctue-t-il souvent. Première réelle et ambivalente difficulté de l’adolescent surdoué : être différent dans sa façon de vivre les choses et de se construire et refuser absolument une différence qui dérange et perturbe le sentiment d’identité.





Être lucide sur les autres, c’est d’abord être lucide sur soi. Les surdoués s’autoanalysent sans aucune concession et perçoivent chacune de leurs failles, de leurs limites, de leur plus petit défaut. La conquête narcissique leur est ainsi plus difficile. Ils portent souvent sur eux-mêmes un regard impitoyable et ont du mal à s’aimer.





Cette extrême lucidité entrave la projection dans l’adulte qu’ils pourraient devenir : ils analysent avec acuité tous les risques à venir et peuvent en éprouver une peur authentique qui peut bloquer leur développement. À l’adolescence, l’intelligence est particulièrement anxiogène.





L’identification aux autres est difficile pour l’adolescent surdoué. Le sentiment de différence qu’il perçoit va être encore plus vivace à l’adolescence où être en groupe, appartenir à un groupe est la règle. Dans ses tentatives d’intégration, l’adolescent surdoué perçoit toujours une distance entre lui et les autres, même avec ses copains. Comme s’il ne pouvait jamais être totalement là. Une distance, même infime, le sépare des autres. Et puis l’adolescent surdoué a souvent du mal à s’intéresser aux sujets qui retiennent principalement l’attention des autres adolescents et doit souvent faire un effort considérable pour s’adapter. Pourtant, comme les autres, il a besoin du groupe pour se construire. Cette possibilité de trouver dans le groupe un support identificatoire lui échappe et le renvoie à une forme de solitude douloureuse. Certains peuvent ainsi se replier totalement sur eux-mêmes au risque d’une coupure importante avec l’extérieur. Lorsque le surdoué est dépisté beaucoup plus tard, il raconte souvent le sentiment d’étrangeté qu’il a si souvent éprouvé dans ses relations aux autres et la peur qu’il a eue d’être fou pour ne pas parvenir à s’intégrer. Le sentiment de différence a alors créé un profond malaise dont il lui est bien difficile de sortir.





Les « sages » ou la passivité dominante



Ils n’ont pas envie de lutter, pas envie de se rebeller. Ils ont choisi d’accepter pour le meilleur et pour le pire. Ils vivent sans grands espoirs, sans grands idéaux, sans projets fous. Peut-être est-ce seulement de la survie. Ils ne sont pas forcément malheureux, mais pas vraiment heureux. Ils ont souvent adopté une philosophie simple qui consiste à profiter de ce que l’on a et à ne pas être préoccupé par ce que l’on pourrait avoir. Ce n’est pas de la lâcheté, c’est une forme de courage, voire de lucidité. Bien sûr, on peut considérer que la frustration est lancinante, mais étouffée. C’est un choix conscient. Pour ne pas trop souffrir, une vie banale est une alternative acceptable.



Le risque : les moments de dépression. Certains surdoués qui ont réussi à s’adapter, c’est-à-dire finalement à fonctionner dans le cadre et qui en sont satisfaits, se font parfois « rattraper » par leur fonctionnement de surdoué à des moments de leur vie où ils sont plus fragilisés. Dans les moments difficiles, de choix, de stress, d’épreuve à surmonter, deux forces vont alors s’opposer : la force adaptative et la force sensitive, propre au fonctionnement du surdoué. La force adaptative, plus concrète, plus rassurante, plus habituelle pour lui, va lutter pour garder le contrôle. Mais, dans ce moment délicat de la vie, dans cette faille, toutes les fragilités remontent. Alors le surdoué va mal, doute, perd ses repères. Sa confiance en lui et en ses capacités est ébranlée, attaquée. Il a soudain un sentiment inquiétant d’être dépassé et qu’il n’y arrivera plus. Il se sent impuissant. Tous les ingrédients d’une authentique dépression semblent présents.



En réalité, il s’agit d’une « dépression » au sens littéral du terme, c’est-à-dire d’un moment de « creux » où les repères antérieurs sont perdus : ce sont des moments de régression où les mécanismes de contrôle cèdent, où la maîtrise s’effondre. La structure de personnalité peut s’en trouver fortement ébranlée et obliger l’adulte à des réaménagements profonds : de la représentation de soi, de son identité, de son fonctionnement social, de son environnement affectif. Il faut bien comprendre qu’il s’agit d’un rapport de forces : l’intime en soi, réprimé depuis longtemps, presque oublié, mais qui soudain resurgit avec une force inattendue qui peut bouleverser profondément le cours de la vie. Un croisement de vie difficile à vivre. Pour le surdoué et pour son entourage. Un bouleversement qui doit être resitué dans son contexte afin de lui donner sens, pour retrouver un équilibre de vie. Il ne faut jamais oublier que l’on peut aménager sa structure de personnalité, mais qu’il est difficile, voire impossible, d’en gommer toute l’organisation. « Chassez le naturel, il revient au galop », dit l’adage populaire.





La soif d’absolu, de « parfait », peut avoir des effets pervers : l’incapacité à entreprendre. L’immobilisme guette le surdoué qui, dans sa quête de perfection impossible à assouvir, s’arrête en chemin et montre une inertie redoutable. Malgré ses immenses capacités intellectuelles et sa riche personnalité, le surdoué stagne. Plus on l’incite à se bouger, plus on lui renvoie l’image de son incapacité à bien faire et plus on le fige. Ne pas entreprendre, c’est aussi éviter tout risque d’échec et garder l’illusion que, si on l’avait fait, on aurait réussi à merveille. Un piège. Un leurre.





Insidieuse, tenace, la honte de ce que l’on n’est pas est destructrice. La honte de ne pas être ce que les autres attendent. La honte de décevoir. La honte de ses difficultés. La honte de ses « bizarreries ». La honte habite le surdoué, envers et malgré lui. Fruit d’une culpabilité qui s’alimente dans les non-dits, dans les fausses condescendances, dans les compassions feintes. Car, pour le surdoué, même si son entourage semble accepter ce qu’il est, il reste au fond de lui persuadé qu’il a déçu les autres. Qu’il n’a pas su être à la hauteur. Son niveau d’exigence le plus élevé, c’est lui qui se le pose en réalité. Pas toujours ou pas vraiment les autres. Mais, pour lui, rien n’est jamais assez bien en regard de ce que lui considère qu’il aurait dû atteindre. Sans savoir vraiment d’ailleurs quel était le but à atteindre. Il faut comprendre qu’il ne s’agit en rien d’une réalité, mais d’une représentation de soi et de sa réussite qui crée un sentiment d’inachèvement permanent. De déception de soi lancinante. Quand on vit depuis toujours avec un sentiment de soi contrasté, fait de très hauts et de très bas, on reste dans cette conviction que l’on se doit de réaliser certaines choses à un certain niveau. Alors on s’épuise dans une quête désordonnée à la recherche d’un but chimérique puisqu’il ne pourra jamais être cerné et par là même atteint.





La plupart des surdoués fonctionnent dans cette dichotomie. Comme si leur vie en dépendait. Il faut repérer LA vérité, pour eux elle existe forcément. « Nous sommes des handicapés de la nuance », insiste Jérôme. Expression tellement juste pour refléter ce besoin impérieux d’avoir raison ou au moins être sûr que l’autre a raison pour accepter son point de vue. Mais aussi avoir la certitude absolue que si les choses sont de telle manière elles ne peuvent pas être de telle autre. Tout est blanc ou noir. Jamais gris. Les sentiments n’échappent pas à cette loi implacable. Les goûts non plus d’ailleurs : j’aime ou j’aime pas. Point. Pourquoi ? Parce que la nuance ouvre la porte aux doutes, aux choix à faire. Ce que le surdoué évite à tout prix. Choisir, il ne sait pas. Il laisse d’ailleurs souvent les autres faire à sa place. Ce qui se comprendra parfois comme de la faiblesse ou un manque de personnalité. Il n’en est rien. Mais, quand l’enjeu est moindre, plutôt que de se « prendre la tête » à tout étudier et tout mettre dans la balance pour déterminer, exactement, quel est le bon choix, il devient plus facile, plus reposant de laisser faire les autres.





L’anticipation constante, souvent anxieuse, crée une angoisse diffuse. Et permanente. Qui gâche certains plaisirs de la vie. Et qui empêche de vivre sereinement. On est déjà après. En attente de ce qui va se produire.





La vie du surdoué ressemble un peu à ça : faite d’espoirs infinis, de déceptions fulgurantes, de joies intenses, de puits de souffrances, d’enchaînements enivrants de sensations et d’émotions contradictoires. Une vie rarement linéaire. Où l’on perd aussi rapidement son objectif que l’on en trouve un nouveau, où les émotions intenses sont toujours présentes, bonnes ou mauvaises, où l’on a toujours peur, à la montée comme à la descente.



Et pour finir ma préférée :



En consultation, je demande à Pierre, 9 ans, comme je le fais avec tous les enfants, en quoi il est fort à l’école. Je suis moi-même un instant décontenancée par sa réponse : « Fort à l’école ? En classe ou à la récré ? »
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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

Très souvent, les personnes "normales" (si tant est que ce terme ait un sens) ont une fausse image des surdoués qu'ils jalousent ou qu'ils envient.

Ils pensent que ce sont des gens gâtés qui ont une vie facile du fait de leurs compétences hors normes.

Et pourtant...



"Intégrer la différence, toutes les différences, est aujourd'hui une volonté politique active et mobilisatrice. [...] Tant mieux, bien sûr ! Et merci à cette société moderne qui a compris cette nécessité cruciale de faire une place à chacun. Mais je ne peux m'empêcher d'être souvent attristée de voir combien ceux dont la différence est invisible à l'oeil nu, dont la différence ne ressemble pas d'emblée à un handicap, dont la différence suscite plus l'envie que la pitié, bref que tous ces surdoués qui souffrent en silence et cherchent seuls des solutions à leur différence ne soient jamais (trop rarement) pris en compte par notre société du XXIème siècle. La détresse de ces adultes et leur problème d'intégration, de vie parfois, devraient susciter, si ce n'est de la compassion, au moins de la compréhension."



Ces quelques phrases résument bien tout le paradoxe de ceux qu'on appelle les "surdoués" et dont il est question dans ce livre.



Pour commencer, qu'est-ce qu'un surdoué ?

Avant tout, Jeanne Siaud-Facchin précise qu'elle n'aime pas trop ce terme et qu'au lieu de sur-don, il faut considérer qu'il s'agit d'un fonctionnement cérébral différent.

Elle aime bien utiliser le mot "zèbres", terme affectueux qui va bien à ces personnes à part.

Il n'y a pas de réponse unique à la question ci-dessus parce que les êtres humains sont variés et qu'il n'y a pas de "modèle" type de surdoué mais il y a quelques constantes dans le fonctionnement qui sont bien expliquées dans cet ouvrage très bien conçu.

Le découpage en nombreux chapitres et petits paragraphes facilite la lecture, d'autant que tout est écrit dans un langage précis mais très accessible.

Pas de grandes théories nébuleuses, pas de jargon : tout est clair dans ces pages.



L'une des premières idées qui ressort est qu'être "surdoué" n'est pas forcément une bénédiction.

Les personnes non concernées ont souvent des idées fausses et pensent qu'être surdoué ne présente que des avantages : avoir de grandes aptitudes rend la vie plus facile, de quoi va-ton se plaindre ?

Et pourtant, la situation n'est pas si simple : on peut avoir de grandes facilités dans certains domaines mais d'immenses difficultés dans d'autres.

Je suis bien placée pour le savoir.

Ne voyez surtout aucune forfanterie dans les propos qui suivent, je les écris seulement dans le but d'aider d'autres personnes qui pourraient être dans une situation similaire à la mienne.



J'ai des dons évidents pour les mathématiques dont j'ai fait mon domaine professionnel (enseignement en classes prépas, écriture de manuels scolaires, formations d'enseignants) et dans une moindre mesure pour les langues vivantes mais je ne me suis jamais considérée comme étant "surdouée", cette pensée ne m'a jamais effleurée.

D'abord parce qu'il me semble prétentieux de se proclamer "surdoué", un peu comme si l'on se sentait supérieur, ce qui n'est vraiment pas mon cas.

Ensuite parce qu'à côté de mes "talents" je suis un sac de noeuds.

Je trimbale depuis toujours plein de problèmes, plein d'angoisses.

Le monde me fait peur, les autres me font peur parce qu'il y a tellement de choses que je ne comprends pas : je me sens très souvent inadaptée.

Mon cerveau survolté ne me laisse aucun répit : comme le disent de nombreux témoins dans le livre, j'aimerais arriver à le débrancher, à faire cesser ce flux incessant d'idées qui m'envahissent et m'épuisent.

Ajoutez à cela que j'ai une sensibilité absurdement excessive et qu'un rien peut me faire terriblement souffrir.

Bref, je me sens plutôt sous-douée pour la vie, je me sens nulle et je vais mal, très mal.



Et voilà qu'un ami que je ne connais que depuis peu me met ce livre entre les mains.

Comment a-t-il deviné que j'étais concernée ? Sans doute parce qu'il est lui-même un zèbre et qu'il a vécu adulte la découverte de sa "différence".

Je commence ma lecture et je prends coup sur coup : je me reconnais dans tellement de réflexions de l'auteur, dans tellement de témoignages qu'elle présente.

Je lis lentement, très lentement parce qu'il me faut prendre le temps d'encaisser ces coups et de digérer toutes les informations mais cette lecture, je le sens rapidement, va changer ma vie.

Et elle l'a changée !

Je ne me sens plus seule et à cinquante-huit ans, je commence enfin à comprendre qui je suis... il était temps !

Je comprends que ces pensées incontrôlables qui me traversent sans arrêt l'esprit ne sont pas un signe de folie (je commençais vraiment à me poser des questions) mais le résultat du fonctionnement de mon cerveau. Que c'est physiologique.

Je comprends que je fais partie des "surdoués" et qu'il faut que j'apprenne à vivre avec cette différence, à l'apprivoiser, afin d'en faire une force et non une malédiction que je subis vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Je comprends pourquoi beaucoup de gens (y compris des proches...) me disent que je suis fatigante, que je les épuise, qu'ils ne me supportent plus ; je comprends pourquoi certains me traitent de folle.

Je comprends que je dois voir le monde différemment et que je dois changer des choses dans ma vie pour aller mieux.

Cette lecture est arrivée au moment où j'étais au fond du gouffre, complètement désespérée. Elle m'a ouvert une porte, elle m'a fait voir la possibilité d'un avenir meilleur.

Si tout n'est pas encore résolu, les souffrances que j'ai décrites appartiennent définitivement au passé. Ma vie est transformée.



Si j'ai rédigé cette petite chronique en y incluant tant de choses personnelles, c'est dans le seul but d'être utile.

Pour moi, ce livre a été une bénédiction, une bouée de sauvetage.

Il pourrait être utile à d'autres : il ne résout pas tout mais amène une prise de conscience et constitue un excellent point de départ vers d'autres réflexions à mener bien accompagné.

Accompagnée, je le suis formidablement, et c'est pour ça que je ne dis plus "je vais mal, très mal" mais "j'allais mal, très mal" et que j'arrive maintenant à dire "je vais bien".



Vous pouvez, comme moi, être concerné sans le savoir, vous pouvez avoir quelqu'un dans votre entourage qui est concerné : je conseille à tous cette lecture.

Avant la rédaction de ce livre, Jeanne Siaud-Facchin en avait écrit un autre consacré aux enfants : "L'enfant surdoué : l'aider à grandir, l'aider à réussir". Je ne l'ai pas encore lu mais s'il est de la même qualité, il devrait être lu par tous les enseignants et tous les parents.

Si l'on peut éviter toutes ces souffrances, c'est quand même mieux, non ?
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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

Dans ce livre, l'auteur aborde le thème des adultes surdoués. Ce qui est intéressant c'est le point de vue global de l'auteur qui ne s'arrête pas seulement à l'intelligence mais prend en compte l'hypersensibilité de ces personnes qui conditionnent leur vie. En effet, l'auteur dresse des typologies de personnalités, donne des comportements de vie avec une vision assez large et complète.

Ce livre permet sans aucun doute de mieux comprendre le fonctionnement de ces personnalités mais aussi aborde quelques pistes pour un meilleure compréhension et donc un réajustement de vie.

Des arguments et exemples concrets viennent étayer ce documentaire réellement très instructif
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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

"Trop intelligent pour être heureux ?" est un livre de vulgarisation qui remplit très bien son rôle, malgré ses quelques défauts.



C'est un très bon point d'entrée dans le domaine de la zébritude/ douance/ du haut potentiel/etc quand on n'est pas familiarisé avec cette question.

On y découvre une définition de ce qu'est la douance et des notions importantes afin de comprendre de quoi il retourne. Par exemple les hypersensibilités, ce que signifie "quotient intellectuel" et comment il se mesure ainsi que ses limites, la pensée en arborescence ou encore l'hyperémotivité.



Au niveau des défauts, cet ouvrage souffre malheureusement d'un petit problème d'organisation, mais qui est loin de poser des problèmes de compréhension. Il faut juste accepter de parfois sauter du coq à l'âne.

Les lecteurs plus avertis pourront également ne pas être d'accord avec certains points définis par l'auteure, mais tout cela relève plus des questions de recherche scientifique que de la présentation volontairement claire qu'a voulu en faire Jeanne Siaud-Facchin.



Pour finir, ce livre est très semblable à l'autre volume de Jeanne Siaud-Facchin concernant les enfants surdoués, il peut donc faire doublon.

Cependant, si vous êtes intéressés par l'aspect adulte de la question, je recommande plutôt ce livre.

Tout simplement parce qu'on peut se poser beaucoup de questions sur soi-même et se reconnaître ou bien reconnaître des personnes de notre entourage au travers de « Trop intelligent pour être heureux ? ».

La lecture de ce livre peut être le début d'un chemin vers la réponse à ses questions, et poser des mots sur ce qu'on a toujours ressenti est d'un grand réconfort ("ouf je ne suis pas fou/folle !"). :)
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L'enfant surdoué : L'aider à grandir, l'aider à r..

Avant que le diagnostic ne soit posé, on se questionne beaucoup, on se remet en cause, on sent qu' il y a quelque chose qui ne va pas ou qui est différent.

Enfin quand le diagnostic est posé, on sait enfin. Quand j ai fait testé mon fils, je pensais à des problèmes d attention. Grosse surprise. Je découvre qu'il est HP.

Et là tout s explique. L hypersensibilité entre autre, un mode de fonctionnement et de pensée différents.

Ce guide est très bien fait. Il permet d y voir plus clair. Parce qu' une fois le diagnostic posé, on est lâché dans la nature. Il faut se débrouiller et faire face à l incompréhension voir à l hostilité ( pour ne pas dire idiotie). L enfant Hp a besoin d être aidé, d être soutenu.

Le haut potentiel s accompagne d un tas d idées reçues et de clichés . Un enfant Hp peut être en échec scolaire par exemple.

Ce guide nous explique le fonctionnement des enfants HP parce que leur différence est parfois déconcertante, mal comprise.

L essentiel pour moi est que l enfant HP se sente bien. Comprendre comment il fonctionne me permettra je l espère de l aider à faire face aux difficultés ( notamment au collège quand il faut justifier son raisonnement). Un enfant HP ne sait pas apprendre. J ai conscience du long cheminement qu' il faudra faire. Mais ce guide est rassurant. Je n avance plus à l aveugle. Je ne m énerve plus.

Je suis enseignante et je me forme sur mon temps libre allant dans des associations, lisant des choses à gauche à droite ( c est d ailleurs à mon initiative que j ai fait testé mon fils de presque 10 ans qui était passé dans les mailles du filet). Je regrette vraiment qu' aucune formation ne soit dispensée sur les enfants HP. Je viens de me battre pour un de mes élèves HP totalement incompris qualifié d immature et de pénible alors qu' il s ennuyait depuis des années et est hypersensible.

Les enfants surdoués ont aussi besoin de notre aide.
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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

Mon impression générale est bien meilleure que lors de ma lecture de L'adulte surdoué de Monique de Kermadec. Il m’a semblé que les propos de Jeanne Siaud-Facchin étaient mieux argumentés et plus détaillés. En quelques onze chapitres, elle va plus loin dans son explication de ce qu’est la douance, ce qu’elle implique pour les personnes concernées. Si Jeanne Siaud-Facchin essaie de dresser une typologie des caractéristiques de l’adulte surdoué et des difficultés qu’il rencontre le plus souvent, il me semble que ce tableau est plus précis, plus cohérent que ce que j’ai pu lire dans le livre de Monique de Kermadec – qui me semblait être passé maître dans l’art d’assembler les contraires. Jeanne Siaud-Facchin s’attarde notamment – mais trop rapidement à mon goût – sur les femmes surdouées, sur les difficultés plus importantes qu’elles rencontrent pour être reconnues et pour se reconnaître elles-mêmes comme telles, et sur les mères surdouées, par conséquent hypersensibles, en relation avec leurs petits zèbres aux angoisses et interrogations démesurées. Les couples sont mis à l’honneur dans le chapitre huit, couples mixtes, couples surdoués, couples instables, renforcés ou remis en cause par la découverte des rayures de l’un des deux – le plus souvent suite au diagnostic de leur rejeton. Cette lumière projetée sur la personnalité de l’un ou des deux parents permet souvent de repenser avec clairvoyance la relation, de comprendre comment elle a pu se tisser, et souvent de la confirmer en connaissance de cause. Les trois derniers chapitres ouvrent des perspectives thérapeutiques. Tout d’abord en esquissant les caractéristiques du surdoué heureux – à trop faire tomber les clichés, on en aurait presque oublier qu’être surdoué n’est pas une maladie -, ensuite en proposant quelques astuces pour aller bien malgré son sentiment permanent de décalage ou ses débordements émotionnels. Le dernier chapitre enfin est consacré aux pathologies fréquemment développés par les adultes surdoués lorsque leur intelligence se retourne contre eux, que leur cerveau s’évertue à être créatif dans la génération de peurs et d’angoisses incessantes, lorsque leur capacité de distanciation se transforme en inhibition sociale, lorsque leur quête d’absolu devient douleur de vivre, lorsque les addictions en tout genre guettent pour échapper à l’analyse incessante d’un cerveau hyperactif.



L’ouvrage se conclue heureusement sur une note positive et rafraîchissante sur les trésors insoupçonnés que recèlent la pensée divergente…
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

Feuilleté par curiosité car vu sur la commode de la compagne d'un ami dont je me suis demandé ce que cette nunuche patentée pouvait bien faire avec un livre ayant ce titre, puis lu par effarement après avoir appris que c'est son psy spécialisé en estime de soi (tiens donc...) qui le lui avait conseillé dans le but de commencer un traitement à 500 euros de l'heure... Amusant ce genre de livres. Amusant parce que pour vendre un livre quoi de mieux que de donner à ceux qui le lisent ce qu'ils veulent, à savoir s'entendre dire qu'ils sont différents, que quelque chose explique tout ce qui va mal, qu'une raison merveilleuse justifie tous leurs échecs et ce quelque chose est qu'ils sont surdoués ? « Je me sens malheureux… Oh, un livre qui s'intitule « Trop intelligent pour être heureux » donc si je suis malheureux c'est que je suis tellement intelligent ? Je fonce l'acheter » et au passage un petit boost d'ego, je vais le mettre bien en évidence chez moi pour que mes amis le remarquent l'air de rien ET je vais venir poster une critique ici l'air de rien pour dire combien "ce livre m'a libéré(e)" ou combien "ça fait du bien de se sentir compris(e)" mais en fait peu-importe ce que je dis ce qui compte c'est uniquement de participer, qu'on comprenne que je suis concerné(e)… Nul doute qu'un livre intitulé « Médiocre donc malheureux » aurait fait moins de ventes! C'est évidemment plus sexy que d'être schizophrène, inadapté au monde, dépressif ou, bien bien bien pire, simplement tout à fait normal et moyen... Quand on sait que les grands singes sont dépressifs et émotifs, on se rend compte combien tout ceci est juste normal pour un être humain lambda, et à quel point ce genre de critères doit être un facteur de « douance » …



Mais bref. A notre époque, il faut être unique, alors si l'on n'a rien d'unique qui se remarque, si on a une vie banale, une carrière banale, un physique banal, des réalisations banales, quoi de mieux que quelque chose d'EXCEPTIONNEL mais que personne ne pourra démontrer ni démonter, quelque chose à l'intérieur ? Allons-y donc pour une checklist dans laquelle 100% des gens peuvent se reconnaître s'ils le veulent. Vous êtes mal dans votre peau ? Surdoué. Vous êtes sensible à l'injustice ? Surdoué. Vous vous sentez incompris ? Surdoué. Vous êtes naïf ? Surdoué. Idéaliste ? Surdoué. Vous êtes parfois en décalage ? Surdoué. Vous êtes émotif ? Surdoué. Vous pensez toujours à mille choses en même temps ? Surdoué. Vous étiez nul à l'école ? Surdoué. Vous étiez fort à l'école ? Surdoué. Vous aimez être seul ? Surdoué. Vous aimez l'art ? Surdoué. Vous avez tout raté dans votre vie ? Surdoué. On vous trouve parfois étrange ? Surdoué. Vous n'arrivez à rien au travail? Surdoué. Votre humour tombe souvent à plat ? Surdoué. A vous on ne la fait pas ? Surdoué. Vous voyez le monde tel qu'il est, pas comme ces esprits simples qui sont heureux car heureux les simples d'esprit ? Surdoué. Vous vous posez des questions ? Surdoué. Vous savez que l'on nous ment, à tous ? Surdoué. Vous ne pouvez pas simplement laisser les choses aller ? Surdoué. Vous avez toujours senti que vous étiez différent ? Surdoué. On vous invite souvent le mercredi soir à des dîners avec quelques autres invités et on vous demande votre avis sur l'actualité ? Surdoué. Etc.... Tout cela vaut également pour les parents dont l'enfant est un cancre, un voyou ou une teigne. « Ce n'est pas de sa faute et encore moins de la mienne, il/elle est surdoué(e) !»)



Avec ce genre de critères, il n'est pas difficile dès lors de comprendre pourquoi le nombre de « surdoués » explose, avec maintenant pas loin de 40% des adultes qui se pensent surdoués aux USA (dont sans doute pas loin de 100% des lecteurs de ce livre). Malheureusement pour eux, les statistiques montrent qu'en réalité le QI moyen baisse et que le nombre réel de surdoués testés avec un minimum de sérieux est également en baisse, donc 99% de ceux qui se croient surdoué seraient bien dépités de faire un test reconnu, chose qu'ils savent sans doute très bien tout au fond d'eux-mêmes et raison pour laquelle ils ne le feront jamais sous toutes sortes de prétextes (et de toutes façons, s'ils échouent ils vous diront que le test ne veut rien dire, qu'il y a diverses formes de douances, qu'il y a différents tests qui ne disent pas la même chose...).



Evidemment, si à peu près 100% de ceux qui vont lire cet ouvrage se penseront surdoué c'est aussi parce que ceux qui l'ont acheté ne l'ont pas fait par hasard : 99% d'entre eux (enfin, plutôt "elles" vu que le public cible est largement féminin, femme au foyer lectrice du supplément Psychologie du Femina ou mère désireuse de montrer qu'elle a enfanté des génies) « savaient » déjà avant de l'ouvrir qu'ils allaient se reconnaître (pourquoi Diable l'auraient-ils acheté sinon ? Oh pardon, « on le leur a offert »...) Evidemment, les lecteurs ont « ri de se voir décrit », ont « été ému de se sentir enfin compris », se sont « reconnus dans les anecdotes » ou se sont « reconnus » tout court, ceci a « résonné en eux », « j'ai vu ma vie défiler », mais évidemment, restons modestes, être surdoué « ce n'est pas être meilleur mais être différent », il faut « accepter la différence », « on me l'a offert car on m'y a reconnu », « je n'y crois pas mais on m'a dit que c'était moi, et les autres me voient avec objectivité… », « je ne me sens pas meilleur qu'un autre (mais…) », « on va dire, mais pour qui elle se prend alors que pas du tout, surdoué ce n'est pas un avantage » etc… Ma préférence va à ce « zèbre, diagnostiqué à 6 ans » qui devrait alors savoir que si l'on est diagnostiqué enfant de façon un peu sérieuse on n'est précisément pas un zèbre… Bien sûr, cette douance est une souffrance, ce n'est AUCUNEMENT une fierté (même si j'en parle à tout le monde, partout, que je suis membre d'un club de zèbres évidemment sans test de QI à l'entrée, que je lis tout sur le sujet, que j'assomme mes amis avec en prenant un air accablé…) et que voulez-vous, chacun sa croix, moi c'est d'être trop intelligent pour être heureux… « Grâce à ce livre, je me comprends enfin et je peux commencer à m'accepter, accepter mes dons, arrêter d'avoir honte d'être ce que je suis, unique et exceptionnel… » Evidemment, ces gens se sont auto-diagnostiqué surdoués dans la majeure partie des cas, ils "savent" juste qu'ils le sont (traduction: ils meurent d'envie de l'être), dépensant des fortunes en psys complaisants jusqu'à en trouver un qui enfin les diagnostique surdoué (il existe par exemple des listes de psys trouvant tous les enfants surdoués et que les parents ayant des problèmes d'ego se refilent) ou dévorant ce genre de livres racoleurs les confortant dans leurs certitudes....



Et le plus drôle dans l'affaire ? Que tous ces « surdoués » si intelligents ne le soient pas assez pour se rendre compte que c'était précisément le but de l'auteur, ni pour se rendre compte que tous ceux qui lisent ce livre à quelques très rares exceptions près s'y sont aussi reconnus… Se laisser manipuler de la sorte et en déduire que l'on est surdoué, ça fait rire. Faire croire aux gens qu'ils sont uniques et différents en leur vendant à tous la même chose, une discipline entière est basée là-dessus, ça s'appelle le marketing pour les objets ou le développement personnel pour les êtres, et le but est exactement le même: exploiter l'ego et les insécurités de ceux qui achètent pour enrichir ceux qui vendent...

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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

Ce livre a bouleversé la vie de beaucoup d'adultes. Et le fera encore.

Par son titre provocateur, voire présomptueux, il attire les personnes qui ont, à maintes reprises, souhaité être "simple", comme tout le monde. Par simple j'entends ne plus penser et réfléchir en permanence.



Il est vrai qu'être diagnostiqué "Haut Potentiel" à l'âge adulte ne change plus grand chose. Les difficultés pour approcher le monde restent les mêmes.

Par contre cela peut mettre des mots sur des années d'incompréhensions et de mal-être. Le vide étant comblé, la résilience peut commencer.



Mais n'oubliez pas qu'un vrai diagnostique se pose non pas par un livre, mais par un(e) psychologue spécialisé(e) dans ce domaine.
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Aider l'enfant en difficulté scolaire

Une très longue « critique » du livre, pour donner un aperçu de sa richesse dans le contenu.

N'ayant pas les compétences pour juger de la qualité de ce qui est énoncé, je ne peux que constater que les propos sont tout à fait modérés, par rapport à d'autres livres que j'ai lu sur le sujet.

Jeanne Siaud-Facchin insiste, du « tout psy » au « tout neuro », il y a danger dans les deux cas.





La première réflexion ici, très utile, est de faire la différence entre des difficultés normales (et normalement passagères) et l'échec scolaire, qui concerne des difficultés durables, voire insurmontables.



Pour s'interroger sur les difficultés scolaires, il faut commencer par se demander comment on apprend.

Jeanne Siaud-Facchin parle tout d'abord des différentes mémoires : à court terme, de travail, à long terme, cette dernière comprenant la mémoire explicite (mémoire sémantique et mémoire épisodique) et la mémoire procédurale.



Ces concepts permettent déjà d'expliquer l'intérêt d'apprendre par coeur. Certes cela ne sert à rien si on n'a pas compris, mais c'est utile pour automatiser certaines connaissances car on libère des ressources cognitives pour faire autre chose, ce qui permet d'être plus performant et plus rapide.



Mais avant toute chose, il faut accepter de ne pas savoir, ce qui met en jeu les concepts de confiance en soi et d'estime de soi.

Il faut aussi créer des liens, entre une information nouvelle et celles que l'on a déjà enregistrées. Il faut « contextualiser ».

Il faut aussi comprendre comment l'apprentissage devra être restitué.

Apprendre suppose une construction personnelle du savoir, celle-ci ne peut pas être imposée systématiquement à l'enfant. Trop aider un enfant peut être aussi néfaste que ne pas l'aider du tout car l'enfant doit éprouver, exercer sa propre façon d'apprendre.

Les nouveaux apprentissages peuvent faire peur et il faut un temps d'appropriation pour prendre en compte les processus d'accommodation, par lesquels les nouveaux savoirs modifient les connaissances antérieures.

Il faut parfois lutter contre les théories implicites de l'enfant (« de toute façon, je suis nul… »), ce qui ne passe pas par le discours mais par des tâches accessibles.

Enfin, il faut trouver ou retrouver le plaisir de connaître, à ne pas confondre avec le plaisir d'apprendre (comme on aime savoir faire du vélo, mais on n'a pas forcément aimé le moment où on apprenait à en faire).



Bref, on devine , à la complexité des procédés en jeu, qu'il risque d'y avoir des grains de sable qui vont gêner la machine pour un grand nombre d'enfants.





Jeanne Siaud-Facchin se penche ensuite logiquement sur ce qui empêche les enfants d'apprendre : les troubles cognitifs et les troubles psychologiques.



Parmi les troubles cognitifs, la déficience intellectuelle (environ 2 % des enfants), le surdon intellectuel (environ 2 % des enfants), tous les troubles « dys » qui correspondent à un trouble instrumental (dyslexie – 8 à 10 % des enfants, dysphasie – 1% des enfants, dyscalculie, dyspraxie visuo-spatiale – 6 à 8 % des enfants), trouble d'hyperactivité avec ou sans déficit de l'attention (3 à 5 % des enfants), trouble de la mémoire (rare sans traumatisme physique) et les troubles du raisonnement et de la logique, ROR (retard d'organisation du raisonnement) et DCP (dysharmonie cognitive pathologique).



Pour chacun de ces troubles, des explications sont données, plus ou moins développées. Jeanne Siaud-Facchin s'attarde sur le trouble d'hyperactivité (qui est sûrement un des plus difficiles à gérer parmi les troubles assez répandus) et sur la dyspraxie (jusque-là méconnue mais pour laquelle on dispose maintenant de nombreuses informations).



Au vu du nombre de ces troubles, il est difficile d'en maîtriser toutes les subtilités, d'où l'intérêt de lire ce livre qui apporte forcément un grand nombre de connaissances sur le sujet.

Si je cite les fréquences d'apparition, c'est pour montrer qu'au total, les enfants (donc les élèves que je suis amenée à avoir en charge) atteints de ces troubles représentent une partie non négligeable de l'ensemble.



Dans cette partie, l'auteure insiste sur l'importance du dépistage et la prise en charge précoce (ce qui ne veut pas dire trop tôt non plus - par exemple, la dyspraxie ne doit pas être prise en charge avant 5 ans, la dyslexie ne peut pas être diagnostiquée avant la fin du CE1) car on peut remédier, au moins en partie, à la plupart de ces troubles.

Elle rappelle aussi qu'il faut se méfier du « symptôme phare », ne pas tout attribuer au trouble, qu'un enfant n'est pas un diagnostic, que tous les enfants avec le même trouble ne sont pas identiques, qu'un trouble peut en cacher un autre, que l'enfant n'est pas responsable de son trouble et qu'il a des besoins spécifiques.



Une autre partie développe les troubles psychologiques, de l'estime de soi, d'angoisse ou d'anxiété, du refus scolaire anxieux à la phobie scolaire, les TOC et les troubles du développement et de la personnalité (dysharmonie d'évolution ou trouble envahissant du développement – autisme – au trouble dissociatif – schizophrénie).



Devant la multiplicité des obstacles éventuels à la réussite de l'enfant, on peut être inquiet et la partie suivante donne des pistes pour que l'enfant réussisse.

Chacun doit être à sa place. Les parents font au mieux et ne doivent pas être jugés par les profs. Ponctuellement, ils peuvent soutenir leur enfant, se mettre de son côté, mais dans l'ensemble, ils doivent faire confiance à l'école.

La motivation étant nécessaire, le concept est expliqué : différence entre motivation extrinsèque et intrinsèque, renforcements positifs…

Quelques freins à la réussite sont envisagés : réussir peut être difficile à gérer pour l'image que donne l'enfant face à ses copains par exemple, les croyances (la « bosse des maths » par exemple) peuvent entraver la réussite.



On ne doit jamais s'inquiéter d'emblée mais en cas d'échec ou en cas de doute (et l'école est souvent un révélateur des troubles d'apprentissage), il faut consulter. Pour mettre du sens, faire le point et réfléchir aux solutions alternatives, ou « pour rien », ce qui rendra les idées plus claires quand même.



La démarche diagnostique passe par l'observation de l'enfant, la connaissance de son histoire depuis sa naissance, ses premiers apprentissages, ses relations aux autres.

Le bilan psychologique est une étape essentielle qui ne peut être menée que par un psychologue diplômé. Il a pour objectif de savoir comment l'enfant se situe face aux apprentissages et doit être communiqué par un compte-rendu.



Ensuite, les prises en charge sont abordées : rééducation neuropsychologique (qui concerne le fonctionnement cognitif face aux troubles des apprentissages), psychothérapie à médiation cognitive (travail autour de la relation qu'à l'enfant avec les activités intellectuelles), psychothérapies de l'enfant et de l'adolescent, thérapies à médiation corporelle, thérapies d'affirmation de soi, guidance interactive.



Les spécialistes se trouvent en services hospitaliers de psychiatrie de l'enfant, en centre médico-psycho-pédagogique, en centre médico-psychologique, en libéral.



Pour terminer, un point est fait sur ces différents spécialistes : psychiatre, psychologue, neuropsychologue, psychothérapeute, psychanalyste, psychomotricien, neuropédiatre, phoniatre, orthophoniste et psychologue.



Voilà, personnellement, j'ai beaucoup appris, je serai déjà un peu moins bête à la prochaine réunion éducative au collège, en présence de spécialistes, je saurai un petit plus de quoi il s'agit.











L'inspiration musicale, c'est M., un de mes élèves, opéré deux fois du cerveau, pour poser une dérivation du cervelet qui contient de l'eau. Atteint de nombreux troubles, d'apprentissage et psychologiques, c'est un garçon, en train de devenir ado, bien courageux et attachant.



« J'ai mis de l'eau dans mon cerveau (bis)

Ça m'refroidi quand il fait chaud (bis)

J'ai mis de l'air sous mes paupières (bis)

Je m'le garde au chaud pour l'hiver (bis)

J'ai mis du feu devant mes yeux (bis)

Pour m'éclairer quand j'y vois peu (bis)

J'ai mis de la terre sous mes pieds (bis)

Pour y planter des saladiers (bis)

De l'eau, de l'air du feu d'la terre (bis)

Du feu d'la terre de l'air de l'eau (bis)

Du ciel, des nuages et du gris

Des montagnes et du bleu pardi

Du feu d'la terre de l'eau de l'air

Une p'tite chanson et tralalère »



https://www.youtube.com/watch?v=nWlUp7iNs_8


Lien : https://chargedame.wordpress..
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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

Après avoir lu le "Tome 1" sur l'enfant surdoué, et m'être dit parfois "ah oui, pourquoi pas moi?" je me suis décidé à lire celui-ci, plus spécifiquement destiné aux adultes qui s'interrogent sur eux, sur leur fonctionnement, sur est-ce qu'ils font parties des zèbres ou non. Et là. Et là ouf. Cette exhaustivité dans l'explication du comportement et du ressenti de ces zèbres, et cette impression de lire sa vie, sa façon d'être, sa façon de penser.



Alors oui, parfois on est un peu réservé, on a l'impression qu'elle décrit des animaux de foire, intelligents mais inadaptés et inadaptables. Mais si on passe au dessus de ça, c'est un formidable livre pour ceux qui se cherchent et s'interroge sur leur prétendue douance. Une première étape bien sûr, pour se comprendre et si besoin aller plus loin, mais aussi un livre à offrir aux conjoints, aux amis, à tous l'entourage en fait, pour qu'ils comprennent un peu cette façon d'être.



Parce que non, nous ne sommes pas bizarres, non, nous ne sommes pas supérieurs, non nous ne sommes pas arrogants, ni même des encyclopédies vivantes. Nous pensons juste parfois plus vite, et surtout, ressentons la vie différemment!
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L'enfant surdoué : L'aider à grandir, l'aider à r..

votre enfant a des idées noires, il a des hauts et des bas à l'école, il répond sans arrêt aux profs et est épuisant à la maison, on finit par consulter et après six mois on réalise que c'est un enfant à haut potentiel.

La première chose que la psychologue m'a conseillé c'est de lire le livre de Jeanne Siaud-Farrin.

Tout s'est révélé pour moi, la découverte de leur hyper sensibilité, de leur mode de pensée différente, du fonctionnement du cerveau droit et gauche,etc... qui fait d'eux des enfants aux sens très éveillés mais pas avec les meilleurs résultats à l'école.

leur logique est différente, l'affectif inhibe leur pensées, ils se posent des questions existentielles sur le sens de la vie et en sont perturbés.

Ce livre est une approche très bien ficelée, accessible à tous
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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

Un peu comme Marple, j'ai hésité ("pour qui se prend il?") avant de mettre une critique. Donc je commence par préciser: ni "zèbre" ni surdoué, Nayac!



Pour autant, j'ai trouvé le livre très intéressant. Clair mais sans raccourcis excessifs ni banalités affligeantes. Sa structure a déplu à plusieurs mais je ne l'ai pas trouvé gênante.

Mais venons en au fond!

Beaucoup des thèmes abordés sont pour moi des clefs de lecture intéressantes pour des individus "communs". Notamment j'ai trouvé très intéressante la transposition et les perspectives que cela offrait dans la compréhension d'un ami que je qualifierais en résumant mal comme "hypersensible".

Mais aussi quelques traits qui ont raisonné chez moi.



Pour vous donner inciter à vous y plonger (ou pas), un petit extrait :

Les hommes simplifient le monde par le langage et la pensée, ainsi ils ont des certitudes; et avoir des certitudes est la plus puissante volupté en ce monde, bien plus puissante que l'argent, le sexe et le pouvoir réunis. Le renoncement à une véritable intelligence est le prix à payer pour avoir des certitudes, et c'est toujours une dépense invisible à la banque de notre conscience"



Mais cette citation n'est finalement pas très représentative, même si je l'ai entourée 3 fois. Alors je vous en inflige une autre:



"Pour le surdoué, être totalement dans l'instant présent , synchronisé avec ses sensations, ses émotions, en prenant le plaisir simple du moment, est une mission quasi impossible" Concerne surement les surdoués... et d'autres!



Bonne lecture!
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L'enfant surdoué : L'aider à grandir, l'aider à r..

Ce guide est le plus clair que j'aie lu sur ce sujet à ce jour.

Le terme de "surdoué" peut sembler dépassé, pourtant l'auteure le revendique, les appellations de "précoce" ou "haut-potentiel" lui semblant moins correspondre à ce type d'enfants, au QI effectivement supérieur à la moyenne, mais surtout à la manière de penser différente.

Dans notre société qui valorise ce type d'intelligence tout devrait leur réussir, et pourtant cette particularité leur cause bien des tracas. Jeanne Siaud-Facchin tente de nous aider à décoder ce mode de fonctionnement et à anticiper les problèmes qui peuvent en découler.

Elle détaille également le developpement émotionnel des enfants surdoués, ce qui m'a permis de comprendre beaucoup de choses.

Ses phrases sont claires, précises, et mettent en mot ce qui était sous-jacent depuis longtemps. Cet ouvrage est donc salutaire.

J'ai juste regretté l'immense part prise par la description des diagnostics et tests, totalement disproportionnée par rapport au reste du livre. J'aurais aimé également qu'il y ait davantage de "tuyaux" pour gérer le quotidien. Comprendre est une chose, agir une tout autre !
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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

Un livre que je trouve finalement très mal structuré. Il y avait une volonté de faire des chapitres clairs et organisés, mais les informations sont plutôt éparpillées partout. Malgré cela, ce livre est une telle mine d'or d'information, et de clarté, qu'on passe ce détail. Des explications si justes, des fonctionnements décortiqués, .... à mettre en toutes les mains pour les proches de "surdoués", ou aux gens qui ont des soupçons, et même aux autres. On regrette peut-être qu'il n'y ait pas plus de propositions de solutions pour gérer ce tempérament, ces fragilités... on dit souvent que savoir, mettre un mot, et comprendre fait la plus grande partie du travail. Moi j'ai regretté de n'avoir pas plus de clés en mains.



Mais ce livre est vraiment excellent, il en a bouleversé beaucoup et continuera de le faire (on regrette son prix un peu cher)
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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

Un livre de référence sur les surdoués complet, accessible, instructif et surtout passionnant. L'auteure y décrit tous les mécanismes psychologiques et le fonctionnement du surdoué de l'enfance à l'âge adulte en passant par l'adolescence, les relations aux autres, la vie scolaire, amoureuse, professionnelle, la parentalité avec des enfants surdoués quand on l'est soi-même. La difficulté de poser un diagnostic, les différents tests, le faible nombre de thérapeutes spécialisés dans la surdouance, les erreurs de diagnostic, les émotions, les pensées envahissantes, le comportement en public qui amène parfois à un retrait du monde. Des conseils pertinents, une aide indispensable pour des surdoués en grande souffrance. Ce livre est avec Je pense trop de Christel Petitcollin, un livre de référence sur les surdoués.
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L'enfant surdoué : L'aider à grandir, l'aider à r..

Il y a quelques mois, notre fils à été diagnostiqué Haut potentiel. Étant un peu perdue le pédiatre m'a conseillé ce livre écrit par une psychiatre spécialisée dans ce domaine.

Ce livre m'a vraiment été utile pour mieux comprendre leur complexité et offre des pistes pour pouvoir aider ces enfants à être bien dans leur peau. Pas toujours évident pour ces enfants d'aller à l'école où ils ne sont pas toujours reconnu à leur juste valeurs. Même si je compte lire d'autres livres sur le sujet, il s'agit déjà d'une excellente base là-dessus.
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Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte..

Un livre révélation pour ceux qui vivent les hautes cimes des potentiels, de l'intelligence à l'hypersensibilité.



Beaucoup de témoignages dissèquent les nombreuses difficultés à vivre ce don ou fardeaux de naissance, de l'adaptation à l'aboutissement de soi et sa singularité. A lire absolument...
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L'enfant surdoué : L'aider à grandir, l'aider à r..

La lecture de ce livre n'est pas innocente et je vais m'expliquer. Suite à un problème de comportement en classe, notre médecin généraliste nous conseille de consulter un psychologue pour notre fils qui pourtant travaille très bien. Le diagnostic est tombé, deux psychologues sont en accord. Il est surdoué. Le mot est lancé, et beaucoup de choses s'expliquent. Plusieurs consultations suivent, et mon fils souhaite arrêter les spécialistes, fatigué d'être une bête de foire.



Ce livre m'a donc permis de mieux comprendre mon fils. Cette lecture aura été nécessaire bien sûr mais réalisée avec plaisir.



L'auteur propose une étude sous forme de chapitres nous permettant d'appréhender le problème et d'assurer à notre enfant un foyer averti et compréhensif. L'étude aborde le cas de l'école naturellement, lieu où l'enfant se révèle par son travail et son comportement, à la maison où son insolence et son émotivité sont perçues, mais aussi de quelle manière son raisonnement s'opère différemment.



Ce livre est extrêmement intéressant et permet de s'éloigner des clichés d'enfants surdoués. L'approche psychologique est passionnante et le constat de l'auteur n'incrimine pas uniquement les parents ou les enseignants mais aussi les professionnels (psychologue, psychiatre...) qui peuvent rencontrer eux aussi des difficultés à diagnostiquer un enfant surdoué.



Ce livre fait finalement beaucoup de bien et aborde le sujet avec beaucoup de transparence et de sincérité. Les enfants surdoués ne sont pas obligatoirement des élèves brillants ni des adultes qui réussissent forcément dans leur vie professionnelle, mais des personnes pensant différemment, avec une acuité supérieure qui peut leur poser des difficultés. Ce livre met à plat cette rencontre avec l'enfant surdoué pour nous aider nous à mieux les aider.



Beaucoup de choses sont à apprendre dans cet ouvrage intelligent. Un livre qui devrait être obligatoire pour les personnes travaillant avec des enfants.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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