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Critiques de Jennifer Johnston (64)
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Ceci n'est pas un roman

Ceci n'est pas un roman et ceci n'est pas vraiment un avis , plutôt un ressenti , des ressentis à différents stades d'avancement dans ma lecture ...

Imogen est "placée" en maison de repos par ses parents car elle a, en une nuit , perdu l'usage de la parole . Imogen se voit annoncer par son père que son grand-frère adoré est mort noyé . Ce n'est pas possible , pense Imogen , il nageait trop bien , leur père voulait même qu'il fasse les jeux olympiques ...

Quinze ans après, Imogen décide de partir sur les traces du passé : vieille malle, journal de son père, notes au dos de photos jaunies , elle reconstitue le puzzle et nous ballade des années 1910 à 1970 dans cette famille bourgeoise Irlandaise où les parents sont froids ...si froids , si distants , où la seule chaleur maternelle provient de la cuisinière Mathilde .

Pour l'amatrice de romans policiers que je suis, les débuts sont lents, "impressionnistes" : petites touches, esquisses toutes douces pour répondre à la question violente : Johnny est-il vraiment mort ?

A moins que la question soit : pourquoi Imogen ne parle-t'elle plus ? C'est à ce moment que tout mon être a frémi, que mon coeur a flanché, que j'ai senti de la haine pour un des personnages !

Par petits coup de pinceaux, des souvenirs qui remontent , comme sortis de vieilles malles , des non-dits, une tragédie, des malheurs qui auraient pu être évités si seulement ...

Oui mais alors, il n'y aurait pas matière à un roman ...

Ah mais, puisqu'on nous dit que "Ceci n'est pas un roman" ! Faut suivre ...
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Petite musique des adieux

Conférencière spécialiste de la littérature irlandaise, Clara voyage de ville en ville, pour être libre de toute attache, pour échapper à la bienveillance d'une famille qu'elle juge envahissante. Mais New York a signé la fin de ses errances. Un homme l'a blessée, l'a meurtrie dans sa chair et dans son cœur et Clara est rentrée au bercail, à Dublin, pour se soigner et se reconstruire. C'est sur la falaise de Killiney Hill, alors qu'il pense qu'elle va se jeter dans le vide, qu'elle fait la connaissance de Lar McGrane. Lui aussi a souffert. Sa femme et sa fille sont mortes dans un attentat en Irlande du Nord, il a tout perdu, il ne lui reste que le chagrin et la haine. Leur rencontre est celle de deux solitudes, deux douleurs, deux êtres qui vont s'apprivoiser, se raconter, se consoler, se faire du bien pour pouvoir aller de l'avant.



Première rencontre avec Jennifer Johnston et le charme à l'irlandaise a opéré. Amour, deuil, blessures, averses de pluie et résilience sont au menu de cette petite musique pour dire adieu à la douleur et au ressentiment. C'est un livre d'ambiance, sans pathos, où deux chagrins se font face. Clara essaie de se reconstruire, d'éloigner la dépression qui la guette. Entourée de l'amour et des confitures de sa mère, de l'attention du médecin de famille, elle porte un regard désabusé sur sa mésaventure amoureuse, s'en veut surtout à elle-même d'avoir été naïve, de s'être laissée piéger par une homme trop beau, trop séducteur, trop peu sincère. C'est par l'écriture qu'elle va entrer en guérison, en couchant sur le papier cette histoire de trahison banale en apparence, mais aux conséquence tragiques pour elle, que la jeune femme pour mettre une distance entre ses sentiments et son vécu. Mais c'est aussi en hébergeant cet inconnu, en appréhendant, sans avoir l'air d'y toucher, sa douleur à lui, qu'elle peut relativiser la sienne. De son côté, Lar a fui l'Irlande du Nord, la compassion tout en retenue de ses parents, tous ceux qui l'exhortaient à prendre sur lui, à aller mieux pour se réfugier avec sa colère et ses larmes auprès d'une femme étrangère à son histoire. Cette parenthèse de quelques jours sera pour ces deux êtres blessés par la vie le déclic propre à les relancer vers l'avenir.

Une belle histoire, de beaux personnages, Dublin pour le décor et la magie d'un roman pudique, subtil, mélancolique mais non dénué d'humour malgré les sujets graves qui y sont évoqués.
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De grâce et de vérité

Jennifer Johnston, j’adore… j’ai terminé avant-hier « Ceci n’est pas un roman », et j’ai tellement été sous le charme de l’écriture de cette auteure irlandaise, que je me suis lancée sans hésiter dans la lecture d’un autre de ses livres que j’avais dans ma pal : « De grâce et de vérité »

Une fois de plus, la magie a fonctionné et je ressors enchantée de ce beau voyage.

Sally est une actrice reconnue et vole de succès en succès. Mais la machine s’enraye quand son époux lui annonce qu’il la quitte. Se remettant en question, cette situation l’oblige à faire une introspection et elle réalise qu’elle n’a jamais été complètement en phase avec elle-même. N’ayant jamais connu le nom de son père, elle porte profondément en elle la colère et les ressentis de sa mère qui lui a toujours caché ses origines …. Elle va essayer de se rapprocher de son grand-père, qui est toujours resté très distant avec elle… Apres c’est le seul membre de sa famille qui lui reste…

Sur fond de guerre du golfe, on suit Sally dans sa recherche d’elle-même et de ses origines.

Un roman comme Jennifer Johnston sait si bien les écrire, sur la famille, les secrets, la résilience….





Challenge Multi-Défis 2021

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Le sanctuaire des fous

Cela faisait un moment que j’avais l’intention de me plonger dans l’œuvre de Jennifer Johnston, auteure irlandais dont je possède plusieurs titres dans ma Pal (toujours aussi volumineuse)

Aussi, c’est sans aucun à priori que je me lancée dans la lecture du sanctuaire des fous, d’autant plus que ce livre n’avait encore aucune critique sur Babelio…

Et la, après une lecture d’une traite de ce petit (enfin, tout est relatif, pour les livres, ce n’est pas le nombre de pages qui comptent, on le sait bien) livre d’à peine 182 pages, je ressors absolument enchantée de ce voyage en Irlande.

Et plus précisément, un voyage dans l’Irlande plongée dans la guerre civile….

Imaginons un manoir familial dans la région de Cork, dont l’origine remonte à la nuit des temps ou presque, et dont l’ancien nom « le sanctuaire » prend ici tout son sens…

Ce manoir, qui appartient à la famille des martin depuis des générations, est actuellement occupé par Miranda, 19 ans et son père, un doux idéaliste qui essaye d’améliorer avec passion les conditions des irlandais en plantant des arbres…

La vie de la jeune fille va basculer en l’espace de quelques jours, à l’occasion de la visite de son frère. Andrew, militaire de carrière est un rescapé de la Grande Guerre. C’est un peu à contre cœur qu’il se rend chez son père dont il ne partage absolument pas du tout les points de vue en compagnie d’un de ses amis du régiment. Andrew ne cache pas ses « sympathies anglaises » et de ce fait n’arrive plus à entretenir les liens qui existaient entre lui et son ami d’enfance, Cathal.

Ce dernier, jeune irlandais fréquentant l’université, est quant à lui tout dévoué au père de Miranda …

Je n’en raconterais pas plus, cette histoire ne se raconte pas, il faut la lire car le talent de Jennifer Johnston se retrouve à toutes les pages….

Non seulement cette histoire m’a beaucoup touchée, mais quel talent et quelle plume !

Je continuerais à découvrir votre œuvre, madame Johnston !

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Un Noël en Famille

Quand Henry se réveille dans un lit d’hôpital, il n’a plus aucun souvenir des circonstances qui l’ont amené là. La violence de l’accident de voiture dans lequel sa seconde épouse, Charlotte, a péri, a aussi effacé de sa mémoire tous ceux qui lui sont proches et qui défilent à son chevet. Quels sont ses liens avec Stéphanie qui a été sa femme pendant vingt ans avant qu’il ne la quitte brusquement pour Charlotte ? Est-il proche de son frère George, revenu du Canada pour le soutenir dans cette épreuve ? Ses enfants lui ont-ils pardonné le divorce ? Sa mère, l’excentrique Tash, a-t-elle toute sa tête ? Et que veut prouver Jérémy, son beau-frère, en restant près de lui jour et nuit ?

A mesure que les souvenirs reviennent, Henry se découvre et appréhende les liens solides ou confus qui l’unissent à cette drôle de famille. Des secrets seront dévoilés, des sentiments avoués et finalement, c’est bien un amour profond qui les réunira tous autour du repas de Noël.



La neige tombe sur Dublin et un quinquagénaire renoue avec sa famille…Entre révélations, drames et retrouvailles, Jennifer Johnston brosse le portrait d’une famille recomposée avec ses non-dits, ses secrets, ses déceptions, ses trahisons, ses rêves et ses désirs. Le temps qui passe, l’amour, la vie, la mort, s’invitent à un repas de Noël, point d’orgue d’un roman élégant et feutré. Bien que les personnages éprouvent des sentiments forts, exacerbés par l’accident d’Henry, personne ne hausse le ton. La rage, les cris, les insultes ne sont pas de mise. Il faut prendre sur soi et avancer. Se soutenir, accepter l’autre sans le juger, s’aimer…

Un livre doux et pudique qui bouscule les idées reçues et renouvelle le roman familial. Une jolie parenthèse.

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De grâce et de vérité

Après une tournée théâtrale particulièrement remarquée, Sally, actrice trentenaire, retrouve son mari Charlie qui lui annonce qu'il la quitte. Une décision qui la heurte profondément, au point de le chasser le soir même, refusant toute explication...Un événement qui va agir en fait, de révélateur sur la vacuité de sa vie et surtout sur la relation manquée avec sa mère. Cette dernière, assez distante, l'a élevée seule, refusant de lui révéler le nom de son père et le suicide maternel a laissé un trou béant dans la construction affective de la jeune femme. N'ayant plus que pour seule famille son grand père maternel - qu'elle a peu connu - elle décide de le retrouver, déterminée à reconstituer l'histoire familiale pour comprendre son mal-être.



De grâce et de vérité commence comme une coupe de champagne pétillante qui célèbre la fin de la tournée de Sally, la jeune femme, abandonnée par son mari, se tourne sur ses projets théâtraux qu'elle souhaite plus ambitieux mais ce questionnement professionnel masque un mal-être que la jeune femme veut affronter à bras le corps...Sa quête l'amène à recontacter son grand-père un évêque anglican, rigide et aussi empesé dans ses sentiments que ses cols de clergymen...Des rencontres et une ambiance pesante auprès de cet homme frustré, qui lentement, s'ouvre à sa petite fille jusqu'à lui confier les mémoires qu'il rédigeait et qui vont permettre de comprendre le gâchis familial.

Un roman mêlant légèreté et drame que Jennifer Johnston, grâce à son style, rend vivant et crédible malgré la gravité du sujet. 
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La femme qui court

Mais qui est donc la femme qui court dans ce livre du même nom de Jennifer Johnston ? Car avec un titre aussi évocateur, on a tendance à vouloir tout de suite mettre des étiquettes aux personnages que l'on découvre au fur et à mesure de l'avancée de la lecture de ce beau roman de cette auteure irlandaise que j'aime de plus en plus.

Le personnage principal, Laura, est jeune femme qui semble engluée dans sa vie qui est on ne peut plus routinière : elle a de la difficulté à sortir de son domaine et de sa maison qui lui appartient via un héritage maternel et qui est riche ( trop riche ? ) en souvenirs …De plus, son mariage avec Maurice semble tenir à des fils bien plus compliqués qu'il ne parait au premier abord . Elle, une femme qui court ?

Et sa mère, dont elle n'aime pas vraiment se rappeler le souvenir ? Une femme amoureuse de la voile jusqu'à en mourir ? Une femme qui court, cette mère qui adorait naviguer?

C'est à travers le biais des souvenirs de Laura, qu'elle nous égrène peu à peu au gré du rythme de ses activités que nous allons mieux la découvrir et la comprendre…

Car on découvre vite que cette jeune femme est hantée par des souvenirs qui la rongent et l'empêchent de vivre pleinement…Est-ce que la découverte d'une gloriette abandonnée au fond de son jardin lui permettra d'avancer dans son cheminement ? Ou est-ce la rencontre avec Dominic, jeune professeur et accessoirement prêtre défroqué qui va lui redonner gout à la vie ?

Une très belle histoire racontée avec ce style très particulier par Jennifer Johnston et que j'apprécie de plus en plus…Ici, tout est à la fois nuances et mots percutants qui frappent au détour d'une page…



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Un homme sur la plage

Un homme sur la plage est un roman lent où il faut se laisser porter par l'atmosphère d'un bord de mer en Irlande.

On va faire connaissance d'Hélène qui s'est réfugiée dans un petit village à la suite de la mort violente de son mari. Elle prend plaisir à peindre et découvre et apprécie sa liberté. Jack son fils qui, dit-on ferait partie d'un mouvement politique extrémiste vient parfois la voir, mais leur relation est difficile, peu de communication et un réel déficit de compréhension.

Hélène va rencontrer Roger, homme blessé et mutilé par la guerre qui passe son temps à rénover une vieille gare désafectée. Ses deux âmes vont se plaire, elle , va être attirée par sa sensibilité et lui par ses talents de peintre. Leur approche est lente, prudente mais pleine d'émotions.

Le livre se caractérise par un rythme lent et pudique ce qui contraste avec la fin brutale, violente.

Je n'ai pas un avis tranché sur cette lecture qui m'a intriguée mais ne pas bouleversée.



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Ceci n'est pas un roman

Jennifer Johnston, j’adore…Et cela faisait un petit moment que je n’y avais plus gouté…Donc, me lancer dans la lecture de « ceci n’est pas un roman » était une garantie de pur plaisir littéraire selon mes critères…

Et une fois de plus, je n’ai pas été déçue du voyage…

A petites touches précises, avec sa plume que je qualifierais d’aérienne, Jennifer Johnston nous dresse le portrait d’une famille, celle d’Imogen grâce aux souvenirs de cette dernière…

Imogen qui refuse de croire au décès par noyade de son frère ainé il y a bien des années… Imogen qui s’accroche à ses souvenirs pour mieux comprendre comment ce drame est arrivé…. Imogen qui se rappelle qu’à l’époque de la disparition de Johnny, elle était elle-même placée en institution psychiatrique par ses parents…. Imogen qui en ouvrant une vieille malle va découvrir certains secrets de famille bien anciens …

J’ai beaucoup aimé le déroulé de cette histoire (qui n’est pas un roman, n’est-ce pas), et la manière dont la narratrice égrène ses souvenirs jusqu’à la révélation finale…

En terminant cette lecture assez rapidement, car ce livre n’a même pas deux cent pages, je ne peux que me féliciter et me rassurer d’avoir encore quatre livres de cette auteure dans ma PAL, car son écriture a clairement un gout de revenez-y..

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Une histoire irlandaise

En ces journées un peu moroses et automnales, je continue tranquillement ma découverte de l’œuvre littéraire de Jennifer Johnston et « Une histoire irlandaise » est le deuxième roman que je lis d’elle.

S’il y a quelque chose que je peux déjà dire de cette auteure, c’est que malgré la brièveté de ses histoires (bon, là je n’en ai lu que deux !), elle a une écriture qui marque ! Ses histoires laissent une impression durable avec un très fort gout de revenez-y ! C’est d’ailleurs ce que j’ai fait puisque j’ai immédiatement enchainé avec « La femme qui court » qui se trouvait dans ma Pal.

Jennifer Johnston nous emmène en Irlande, et plus précisément en 1920.

Si beaucoup de gens sont encore en train de se remettre du conflit de 14-18, en Irlande, la guerre n’est pas terminée … La tension est extrême, les soldats anglais sont bien présents et se font surtout connaitre par des actes violents et par le biais de représailles sanglantes….

C’est dans ce contexte que Nancy fête des dix-huit ans. Cette jeune fille, orpheline depuis sa naissance a été élevée par sa tante Mary qui s’occupe aussi de son père, un général à la retraite mais diminué par son grand âge…. Nancy, un brin frivole et écervelée comme toute jeune fille de son age est à la recherche d’elle-même et se questionne beaucoup sur son père qui est un illustre inconnu…

Un jour, elle rencontre un homme qui cultive le mystère…Il n’en faut pas plus à l’imagination galopante de la jeune fille pour espérer que…..Mais la réalité va la rattraper, car on ne peut pas vivre très longtemps sur un nuage à cette époque….

J’ai beaucoup aimé cette histoire, trouvant les personnages fort attachants, que ce soit Nancy ou sa tante Mary et l’histoire terriblement addictive….









Challenge A travers l’histoire 2020

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Un homme sur la plage

Jennifer Johnson n'a pas son pareil pour décrire les blessures de la vie, des personnages dont le destin n'a pas fait de cadeau. Dans ce roman,

l'auteure irlandaise donne chair à deux solitudes, tout d'abord Hélen qui vit dans une maison du bord de mer, seule les visites de son fls trouble cette vie autarcique. Un jour, un anglais s'installe près de la maison d'Hélen. L'homme handicapé est plutôt taciturne, solitaire et guère enclin au dialogue. Et pourtant c'est deux là vont petit à petit tisser un lien rompant leur silence.

L'Irlande, sa mer, ces vents, la pluie, Jennifer Johnston fait de tous ces éléments un personnage à part entière, le lent et fragile dialogue qui s'installe entre deux êtres amochés par la vie (dans les deux sens du terme) fait mouche car l'écriture de Johnston est vraiment touchante, Est ce que ces deux-là vont enfin trouver un havre de paix et de sérénité ?Car la violence est toujours là, bien présente, sournoise, prête à répendre sa désolation.

L'homme de la plage est dans la pure tradition Irlandaise, mais Johnston y distille une petite musique qui va droit au coeur. Un excellent roman sur la tolérance et la découverte de l'autre.

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Ceci n'est pas un roman

Ceci n'est pas un roman . "Plus qu'un journal décousu, j'aimerais le considérer comme un cri du cœur, un message d'espoir lancé dans le vaste univers un bout de papier enfermé dans une bouteille lancée à la mer , mon espoir étant que mon frère Johnny, qui se trouve quelque part dans le monde, je crois, puisse le lire et décrocher le téléphone le plus proche" (p 10)

Voilà tout est dit! Un roman atypique , s'y entremêle le récit d 'Imogène, notre narratrice, les journaux et lettres trouvés dans une vieille malle à la mort de son père. Johnny, son frère adoré, est mort noyé alors qu'elle était placée dans une institution "psychiatrique". Elle s'était réveillée un matin dans l'impossibilité de prononcer le moindre mot .Travail de deuil, non-dits , secrets de famille impossibles à dévoiler. L'Irlande des années 1914 à nos jours. Un milieu familial favorisé mais où il n'est guère de bon ton de s'exprimer, de laisser éclater ses sentiments, le qu'en dira t' on est toujours le plus fort !

Je découvre à travers ce roman l'univers de Jennifer Johnston et décidément ces auteures irlandaises me charment de plus en plus . A suivre ....
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Ceci n'est pas un roman

Ce livre est bien un roman, tout comme une pomme est une pomme, mais il se construit de multiples points de vue: celui de la narratrice qui se retourne sur cette année fatidique de 1970, alors qu'elle était adolescente, celui de son père à travers son journal, et celui de son arrière-grand-mère, tenant elle aussi un journal après la mort de son fils à la guerre. C'est grâce à un carton hérité de son père qu'elle pourra ainsi explorer le passé.

Plusieurs couches familiales apparaissent ainsi, liées les unes aux autres et dévoilant, en s'ouvrant les unes sur les autres, le coeur même d'un drame familial: en 1970, alors qu'Imogen est internée suite à son mutisme persistant, son frère, Johnny, meurt noyé.

Pas de mélo, de sentimentalisme mais plutôt une étude de cas à partir de fragments de vie et quelques brèves visions de l'Irlande sur plusieurs décennies dont les guerres qu'elle a vécues.

Personnellement, j'ai un faible pour ces romans déconstruits qui dévoilent l'intrigue par touches et qu'ils ne résolvent pas.
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Un Noël blanc

Un Noël blanc ... le dernier sans doute que verra Constance Koenig. La voilà rentrée à Dublin, elle a quarante-cinq ans, sa petite fille juste 9 mois et elle se prépare à l'inéluctable: une leucémie foudroyante va mettre à mal tous ses projets d'avenir radieux.



Constance est une jeune femme atypique en ces années 50 , elle a voulu quitter la maison, se prouver qu'elle pouvait être indépendante, ne pas avoir à dépendre d'un époux, braver le regard réprobateur de la société irlandaise et de l'Eglise. Elle s'est installée à Londres, seul regret ne pas avoir réaliser son rêve devenir écrivain.. C'est en Italie qu'elle a croisé la route de Jacob Weinberg, juif polonais naturalisé britannique, rescapé de l'horreur, devenu écrivain parce que seul les mots tiennent en laisse ses fantômes.



La voilà rentrée, seule, et il est l'heure pour elle de réunir ses dernières forces, d'imposer ses ultimes désirs, pas d'hôpital, mourir chez elle. Après avoir écrit à Jacob elle attend et les souvenirs se bousculent, les bons, les moins bons. Le carrousel des émotions, des sentiments entraine le lecteur au coeur de la mémoire de Constance. Quant à l'écriture de Jennifer Johnston que vous en dire? A chaque fois elle me bouleverse dans le rire ou la joie , Magique.



Alors si vous découvrez un titre de Jennifer Johnston n'hésitez pas un seul instant prenez le en main et dévorez le .
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Petite musique des adieux

Petite musique des adieux ; Un Livre de Jennifer Johnston (Irlandaise née den 1930) & Anne Damour (Traducteur). 250 pages. Editions Belfond (21/08/2023).

Un style bien à part. Le point de vue d’une grand-mère, un peu factieuse sur les bords. Historie de famille, jeunesse et d’Irlande…

« À l’autre bout de la pelouse, les mères rassemblaient leurs enfants, inquiètes à la vue des changements dans le ciel.

« Ou ?

— Ou, je ne sais pas, aller quelque part ailleurs. »

Cet extrait ressemble bien au Livre qui veut juste « être ailleurs » selon mon expertise, l’auteure écrit pour s’évader ; -) …

Puis il y a l’histoire du chien. C’est cool, les chiens. Non ?

J’avoue je n’ai pas eu le courage de terminer ce Livre -ça m’arrive pas souvent xd !! – parce que pour moi c’était trop banal style « Bin je prend ma douche, après je me fais un café, je vais me promener… » Vous voyez l’esprit ?

Bonnes Lectures quand même

Phoenix

++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Un Noël en Famille

Dublin, Henry, la cinquantaine, se réveille dans un lit d'hôpital après un très grave accident de voiture. De ses blessures , jambe et côtes cassées, il se remettra vite. par contre il a occulté l'accident et les évènements qui l'ont précédé.. Peu à peu au gré des visites de Stéphanie, son ex-femme, de ses enfants quelques pièces du puzzle se remettent en place. Il y a eu des brouilles, des scènes, des ruptures mais où, quand, comment, pourquoi? .... Et puis ce fort bel homme qui lui rend visite. Qui est-il ? ...

Stéphanie, l'ex-compagne, Donough, le fils, Cilia, la cadette, laissent tomber les griefs et entourent Henry. Seule Tash, la mère d'Henry, du haut de ses quatre-vingt ans bien tassés, reste égale à elle-même, un peu plus excentrique, voir loufoque, le plus souvent éméchée mais pas question de médecin ... plutôt mourir!

Bientôt les choses reprennent leur place . Noël approche et tous seront présents..

Après un début très lent, la narration trouve son rythme et une fois encore je me suis laissée séduire par la plume de Jennifer Johnston. Les personnages sont tout à la fois agaçants, un brin désarmants de naïveté, sentimentaux, romantiques et assument leur mode de vie et leur choix du compagnon. Nous sommes en 2007, l'homosexualité n'est dépénalisée que depuis 1993 .

Une famille certes un peu particulière mais une famille où trois générations sont réunies autour de la table.
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Ceci n'est pas un roman

Voilà un récit très bien construit où l'on va découvrir à la fin tous les secrets de cette famille bourgeoise qui s'accroche désespérément à une normalité artificielle.....

La sœur de Johnny, Imogen n'a jamais cru à la disparition de son frère en mer , trente ans plus tôt.

Elle a toujours pensé qu'il était simplement parti et elle n'a cessé de l'attendre pendant toutes ces années!

À la mort de son père, elle hérite d'une vieille malle pleine de papiers.

Ceci est l'occasion pour elle de partir à la découverte de l'histoire familiale.

Cet ouvrage est tour à tour journal, récit d'enfance,enquête sur ses racines.

Jennifer Johnston plonge dans les secrets familiaux.

L'histoire de l'arrière grand- mère répond à celle d'Imogen,soixante ans plus tôt....

Dans une construction faite d'allers et retours entre présent et passé, se dévoile peu à peu l'histoire d'une famille de la petite bourgeoisie , soi disant normale qui dissimule ses secrets sous le tapis dont ils finiront par sortir pour la détruire...

Une famille sur laquelle plane une menace de folie que personne ne veut voir....

C'est un ouvrage sur le deuil, sur la difficulté à accepter la disparition d'un être cher, sur les tabous qui entouraient l'homosexualité au début du siècle et après...,à travers l'histoire d'Imogen qui se rappelle les années passées,celles où,encore enfant, elle décida un jour d'arrêter de parler, ce qui conduisit à son hospitalisation dans une clinique privée......

Imogen est une adolescente mal comprise par son entourage, une adolescente en quête d'elle même.

Qu'est ce que la réalité face à l'imaginaire?

Interprétons nous les événements d'une manière qui nous arrange?

J'aime beaucoup les écrivains Irlandais: Michael Collins, Joseph O Connor, Colum McCann, Edna O Brien...

Jennifer Johnston elle aussi Irlandaise, d'une grande sensibilité gagnerait à être plus connue....



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De grâce et de vérité

Sally actrice reconnue, voit son existence lui revenir comme un boomerang. De retour d'une tournée à travers l'Europe, son mari s'apprête à mettre les voiles. Cette nouvelle sonne comme une remise en question de ces idéaux et de ce qui compte réellement dans sa vie. Elle décide de partir sur les traces de son père qu'elle n'a jamais connu.

Ah qu'on est bien dans les livres de la grande Jennifer Johnston. Avec de grâce et de vérité, l'auteure irlandaise dresse le magnifique portrait de femme qui va sur les trâces de son passé pour comprendre sa vie actuelle. C'est écrit avec toujours beaucoup de sensibilité, de délicatesse, avec une petite musique qui vous titille les sens et emporte l'adhésion. Même si la recherche et la découverte de la vérité sont ou peuvent être violentes. Vraiment une grande romancière.
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Un homme sur la plage

L’Irlande, une maison isolée au bord d’une mer au moins agitée quand, accompagnée par la violence des vents hurlants et le fouet d’une pluie glaçiale, elle n’est pas apocalyptique !

Décor dans lequel Helen vit depuis son veuvage.

Ambiance qui lui convient pourtant dans laquelle elle alterne peinture, balades sous la pluie, conversation avec son chat… Et parfois aussi, quand il lui rend visite, avec son fils étudiant à Dublin.

En somme, une vie bien rangée, dominée par un sentiment de liberté, elle fait ce qu’elle aime, quand elle en a envie.

Jusqu’à l’arrivée d’un Anglais venu s’installer dans la vieille gare désaffectée afin de la retaper et d’y faire circuler les trains…

Mais voilà, l’Anglais n’a rien pour plaire.

Victime de guerre avec un bras et un œil en moins une attitude plutôt mélancolique il apparaitra comme un peu fou pour certains…

Mais pas du tout pour Helen. Ils apprendront en effet à se connaitre pour finalement s’aimer.

Mais voilà, trop souvent la vie n’aime pas les choses simples…



Une histoire touchante dans laquelle la plume sobre de Jennifer Johnston sait nous promener dans une nature pourtant sauvage et hurlante, avec ses personnages qui marqueront ma mémoire

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Un homme sur la plage

Helen Cuffe est une femme blessée par la vie : son mari, Dan, a été assassiné des années plus tôt, en 1975, à Derry. Enseignant en mathématiques, il était parti rendre visite à l'un de ses élèves, dont le père était inspecteur à la Royal Ulster Constabulary (RUC), les forces de police d'Irlande du Nord. On lui a tiré dessus par erreur sur la personne, c'était l'inspecteur qui était visé. Depuis, Helen s'est retirée dans un village perdu du Donegal où elle peint. Son fils, Jack, qui était enfant quand son père a été assassiné, lui rend visite de temps à autre. C'est un garçon ombrageux et secret (et pour cause, il appartient aux "Provo", branche de l'IRA extrêmiste) et ses fréquentations ne sont donc pas des meilleures.

Dans ce même village s'est installé un Anglais, Roger, que la vie n'a pas épargné non plus : blessé pendant la Seconde Guerre mondiale, estropié (borgne et manchot, rien que ça...). Sa seule passion est maintenant de redonner vie à la gare du village et à remettre en marche son aiguillage. Tous les habitants le prennent pour un original, voire un cinglé... Damien, un jeune Irlandais l'aide à retaper la gare et ils s'entendent à merveille.



On le devine, Helen et Roger sont faits pour se rencontrer. C'est évidemment ce qui va se passer. Les deux estropiés vont reprendre goût à la vie, dans les magnifiques paysages du Donegal, qui devient leur Paradis. Seulement d'autres à l'esprit étriqué, en ont décidé autrement...



Je viens juste de refermer ce roman et ouch, quelle fin !

Pourtant, depuis le début on se doute qu'il va y avoir un drame... Ca monte en pression doucement, mais sûrement. Mais Jennifer Johnston, qui semble écrire un roman convenu renverse la tendance à la toute fin du livre. Elle y dénonce avec force la violence gratuite et le gâchis humain. Une folie irlandaise qui n'a plus lieu d'être. Le roman a été écrit en 1991.

J'apprécie le charme désuet qu'elle distille dans ce roman, qui contraste avec la violence du drame et rend l'histoire encore plus poignante. Une belle lecture.
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