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Citation de Wictoriane


Il suffisait de renoncer aux questions, celles qui portaient sur une réalité physique que personne ne pouvait observer ni concevoir, il fallait oublier toutes ces histoires d'ondes et de corpuscules, d'orbites et de trajectoires, se libérer douloureusement de la nostalgie des images pour bondir d'un seul coup, par dessus l'abîme, dans le refuge des formes mathématiques, car c'est là que, depuis toujours, la raison a sa demeure - et c'est à nouveau la nuit d'été dans la cour du château de Prunn quand s'élevaient d'un violon solitaire les notes de la chaconne qui vous arrachait à votre douleur en révélant que le monde n'était pas seulement le chaos qu'il semblait être, ce grand corps disloqué, avec ses morts inutiles, ses âmes désorientées, ses vains espoirs, ses ruines, la rancœur et la colère inextinguibles, l'humiliations des diktats, et qu'il était encore possible d'avoir foi en ce que vous n'appeliez pas Dieu mais un ordre central, au sein duquel toute chose prenait sa place. Oui, vous aviez trouvé la bonne voie, la seule, c'était une certitude, et sans doute, pour un moment, vous n'avez pas douté que vous en convaincriez la communauté des physiciens.
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