AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.23/5 (sur 61 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1951
Biographie :

Jérôme Prieur est un écrivain et cinéaste français né en 1951 à Paris.

Après des études supérieures de lettres et de droit, il collabore à diverses revues littéraires, dont Les Cahiers du Chemin et Obliques, puis il tient la chronique cinéma de La Nouvelle Revue Française (1976-1983).

De 1980 à 1989, il devient producteur pour l’INA et dirige la collection de portraits d'écrivains contemporains Les Hommes-Livres. On lui doit, entre autres, les portraits de Louis-René des Forêts, Henri Thomas, Claude Simon, Maurice Roche, Béatrix Beck, Jean Grosjean, Philippe Jaccottet, André Frénaud, Édouard Glissant, Albert Cossery, Jude Stefan, Jean Starobinski, Michel Butor, Henry Bauchau, Maurice Chappaz ou encore de Pierre Michon.

Il a également travaillé au scénario et aux dialogues de plusieurs longs métrages, dont Le Pont du Nord de Jacques Rivette, Hôtel du Parc de Pierre Beuchot, En compagnie d'Antonin Artaud de Gérard Mordillat, d’après Jacques Prevel, et Paddy d’après Henri Thomas.

Depuis son premier livre paru en 1980, il a publié une vingtaine d’essais et de textes en prose, notamment "Nuits blanches" (Gallimard), "Jésus contre Jésus" (Le Seuil), "Proust fantôme" (Le Promeneur), "Rendez-vous dans une autre vie" (Le Seuil), "Une femme dangereuse" (Le passage).

Parallèlement, Jérôme Prieur a entrepris avec Gérard Mordillat un vaste travail autour des origines du christianisme qui a donné lieu à une vingtaine d’heures de films pour Arte et à plusieurs livres.

Il a réalisé récemment un long métrage documentaire sur Le Mur de l'Atlantique (première diffusion sur France 2, octobre 2010).

+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Jérôme Prieur   (41)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Les nouveautés Futuro de septembre 2019

Podcasts (1)


Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Ce sont surtout des laïcs - scientifiques, chirurgiens, physiciens - qui se sont acharnés à démontrer que ce linge était le suaire du Jésus. Dans les années 70, il y a eu une datation au carbone 14, confirmant que le tissu datait bien du 14e siècle. On a pu penser que l'affaire était close, mais pas du tout !
Commenter  J’apprécie          60
Qu'il y ait eu un pauvre galiléen révolté contre l'occupation romaine, je veux bien l'admettre. Mais de là à nous faire croire que ce pauvre diable était le fils de Dieu… Voire Dieu lui-même !
Commenter  J’apprécie          60
Les Jeux de Berlin sont un champ de bataille. Une bataille que l'Allemagne nationale-socialiste doit gagner, puisque pour les nazis la guerre n'a pas cessé en 1918. (p. 37)
Commenter  J’apprécie          60
La guerre n’était pas finie. La police a fait irruption chez moi. Des agents en tenue ou en civil ont envahi la maison, le hall d’entrée, l’escalier. Ils ont tambouriné à la porte des voisins. Je devais quitter l’appartement sans délai. Les flics, de plus en plus nerveux, étaient partout.
La dernière fois que j’ai déménagé, j’avais remonté de la cave une boîte de reliques de la guerre de 14, le petit fourre-tout sacré qui a toujours accompagné mes tribulations.
Dedans, à côté d’une pointe de casque à pointe, d’une fourragère rouge et verte, d’écussons et d’insignes, et même de la plaque d’identification d’un soldat originaire du Bade-Wurtemberg (Friedrich Königsbrügge: je donne
ici à tout hasard le nom gravé sur l’ovale en laiton si jamais quelqu’un le reconnaît), reposait depuis une éternité un objet qui me semblait être un obus. Jamais jusque-là il ne m’avait inquiété. Le soupesant, j’estimais soudain que son poids était bien lourd. Vaguement inquiet cette fois je ne sais pourquoi, je me suis dit qu’il valait mieux faire appel à ce que l’on ne nommait pas jadis «le principe de précaution», bref qu’il était peut-être préférable de consulter les services de la Ville de Paris. Mon parcours du combattant allait commencer.
Il fallait que je m’adresse au bureau compétent de la mairie, les encombrants ne se chargeaient pas des matières dangereuses, le responsable était en congé, je devais rappeler plus tard, avant 17 heures, le lendemain matin, après le week-end.
Si c’était vraiment urgent me répondit-on deux ou trois jours plus tard, je n’avais qu’à prévenir la police. Au point où j’en étais, je n’ai fait ni une ni deux, j’ai composé le 17.
Dans les cinq minutes, le pâté de maisons a été bouclé. Alors que j’avais vécu insouciant durant des années en coexistence parfaitement pacifique avec l’objet indéterminé, la panique s’est répandue à travers l’appartement déjà en proie aux cartons et au remue-ménage. Tous les autres habitants reçurent à leur tour l’ordre d’évacuation, les femmes, les enfants.
Les rares occupants en pleine journée se montraient incrédules, mais l’avertissement policier propagé par haut-parleur était comminatoire. La surexcitation de la police était à son comble, les hommes avaient perdu leur flegme, ils criaient, ils couraient. Un bus voulut passer devant l’immeuble, ignorant l’état d’alerte. Il a été stoppé net. La rue fut barrée. Dehors, par cette belle journée du début de l’été, les résidents et les passants scrutaient l’agitation bien qu’il n’y ait rien d’autre à voir que cette chorégraphie de la panique.
Alors une minuscule fourgonnette banalisée surgit de l’horizon, sans la grandeur rutilante des véhicules de pompiers, toutes sirènes en action. Deux ou trois hommes en jaillirent.
Ils devaient être en blouse des services du déminage. Puis, à peine entrés dans l’immeuble, presque aussitôt, une à deux minutes après, ils repartirent sur les chapeaux de roues, dans un crissement de pneus. J’en ai perdu la cause du délit qui a été exfiltrée vers une destination inconnue. Personne ne
m’a reproché de l’avoir conservée malgré les risques potentiels, personne ne m’a jamais indiqué non plus ce qu’elle était devenue. Pas le moindre entrefilet dans les journaux.
Il s’agissait d’un boulet de 37 millimètres modèle 1916, je l’ai appris ensuite officieusement de la bouche d’un ancien artificier à qui je montrai une photo témoin. Un projectile destiné à l’instruction des troupes. Comme je le pensais en termes moins savants, l’objet était totalement inerte. C’était
un boulet plein, sans aucune matière active, dépourvu donc de toute dangerosité. Mon exemplaire avait déjà dû servir, la ceinture de forcement supérieure qui apparaissait autour du boulet de forme oblongue avait été arrachée et laissait apparaître les encoches de sertissage. Entre les deux petites ceintures de métal, un «K» suivi d’un numéro de lotissement devait avoir été gravé à froid. Si ce n’était pas le cas, le symbole d’une grenade et une lettre à l’intérieur d’un double cercle figurant au culot indiqueraient que le boulet était en fait un modèle 1890, modèle plus rare que le précédent mais également inerte. Maintenant je ne pourrai plus jamais vérifier.
Un instant j’ai pu craindre qu’à retardement la guerre de 14 allait faire exploser tout un quartier de Paris. Il aurait fallu à peu près un siècle pour que cet obus parvienne à atteindre sa cible, un siècle après que le 29 mars 1918, pendant la messe du Vendredi saint, un obus tiré par la Grosse Bertha fut tombé sur l’église Saint-Gervais, à quelques centaines de mètres du collège que j’avais longuement fréquenté, défonçant la toiture et crevant la voûte, ce qui avait entraîné la mort (quoique les chiffres exacts soient aujourd’hui discutés) de 91 personnes dont 52 femmes et causé 68 blessés.
Ces énormes obus n’éclatent, en silence, que plusieurs dizaines de secondes après s’être enfoncés dans le sol. Le Paris Kanon (le nom officiel de la Grosse Bertha) tirait à plus de 100 kilomètres de la capitale, multipliant par quatre la
portée maximale de l’artillerie allemande. En un peu plus de quatre mois, 367 obus ont abouti sur Paris et sa banlieue.
Ils ont tous explosé, ou presque.
Le jour de ses trente ans, à l’été 1915, Alexis Berthomien écrit à sa femme qu’il a épousée deux mois avant la mobilisation.
Marie voudrait bien connaître le poids des obus.
Son petit homme est dans le Génie. Il est heureux de lui dire tout ce qu’il a appris pour lui être agréable. Le 70 pèse 20 à 25 kilos et la pièce 25 quintaux, le 105, 30 à 35 kilos et la pièce 45 quintaux, le 220 pèse 80 kilos et la pièce
80 quintaux, le 320, 150 kilos et la pièce 150 quintaux. Il y a aussi des canons monstrueux de 420, 450 quintaux la pièce quand les obus pèsent 1000 kilos. «Ceux-là, ils s’en servent pour démolir les forts et les fortifications, ceux-là
sont traînés par des tracteurs automobiles et l’obus est placé dans la pièce par l’électricité, car c’est impossible aux hommes de remuer un obus. Chaque coup de ces obus leur coûte trente-trois mille francs.» Berthomien est de Trémouilles dans l’Aveyron à 20 kilomètres de Rodez. Il parle des obus
tels les bestiaux qu’il admire aux comices agricoles.
Michel Lanson n’a pas vingt ans quand il se bat en Artois dans l’infanterie. Le très jeune aspirant, en bon matheux, quoiqu’il soit le fils du grand historien de la littérature française Gustave Lanson, fait ses comptes. «L’attaque du 9, écrit-il en juillet 1915, a coûté (c’est le chiffre donné par les officiers)
quatre-vingt-cinq mille hommes et un milliard cinq cents millions de francs en munitions. Et à ce prix, on a gagné quatre kilomètres pour retrouver devant soi d’autres tranchées et d’autres redoutes.» Fin septembre, le jeune homme ne vivra plus.
Plus des deux tiers des morts de la Grande Guerre ont été les victimes de l’artillerie. L’une des activités dans les tranchées était d’étudier ce qu’on appelait les mœurs de l’obus. Selon la musique, les soldats arrivaient à évaluer la distance, le risque, les dégâts. La casse. Le sifflement qui enfle puis s’éloigne, le hurlement de la grenade comme une bourrasque, la plainte
du shrapnel, le miaulement, le frou-frou, l’air de flûte, le feulement, avant le choc sourd. Juste là.
Commenter  J’apprécie          10
La concentration entre les mains de quelques-uns dans l'industrie et le commerce, le partage d'un petit nombre d'hommes opulents et ploutocrates impose un joug presque servile à l'infinie multitude des prolétaires. - Léon XIII
Commenter  J’apprécie          40
Il y aurait donc un dieu tout puissant incapable d'exécuter ce qu'on lui demande ? Un créateur souverainement bon mais qui ne fait que des mécontents ? Il n'y a rien dans le ciel, rien d'autre que la nature. Le bien, le mal, le paradis, l'enfer ou le jugement dernier ne sont que des fables inventées par quelques hommes pour asservir leurs semblables, ou conjurer leur peur d'un monde qui les dépasse. La nature, elle, n'obéit à aucune morale, aucune vertu. Elle ne connaît aucune entrave, nous donne tout ce qu'on lui demande. En échange de quoi, notre devoir est de perpétuer son œuvre immuable.
Commenter  J’apprécie          30
Si dans le mythe Jésus-Christ est le fils de Dieu, dans l'histoire, il n'est même pas fils d'homme mais d'un âne. Et Christ en hébreu veut dire ânier, et il veut même dire pet d'âne, c’est-à-dire esprit dégagé d'un âne et incarné en homme baudet. Car le nommé Jésus-Christ faisait partie d'une famille d'ânes, et cela est l'histoire vraie.
Commenter  J’apprécie          34
Sur scène, dans mes romans, mes poèmes, les peintures, je mène un combat contre un dieu chimérique prudemment inventé par des législateurs pervers pour nous enchaîner. Le théisme enfante la bêtise, et la bêtise est la pire chose qui soit arrivée à l'humanité.
Commenter  J’apprécie          30
La photographie a peut-être l'éternité devant elle, mais moi j'ai une faim de loup.
Commenter  J’apprécie          40
Quel roman hors du commun ! Il faut ne jamais avoir été amoureux pour ne pas le comprendre, pour rester insensible à ses péripéties et à son invention, à sa fantaisie comme à sa mélancolie, à son humour toujours à l'arrière-plan.
Voilà un livre qui sait parler d'amour.
J'ai noté beaucoup de phrases qui m'ont beaucoup touchée par leur sensibilité et leur finesse. J'ai déjà relu ce roman, qui se lit d'une traite, avec joie, et je ne cesse de découvrir des détails qui m'avaient échappé, tellement on est pris par la ronde des personnages, des sentiments, des émotions. Déjà un grand livre de cette rentrée
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jérôme Prieur (500)Voir plus

Quiz Voir plus

Le Seigneur des anneaux - Le Retour du roi

En quelle année a été publié originellement Le Retour du roi au Royaume-Uni ?

1945
1955
1965
1975

10 questions
153 lecteurs ont répondu
Thème : Le Seigneur des Anneaux, tome 3 : Le retour du roi de J.R.R. TolkienCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}