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Critiques de Jim Fergus (1250)
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Mille femmes blanches

J'ai passé de bien agréables moments en compagnie de femmes blanches ayant accepté de gré et parfois de force à devenir les épouses de Cheyennes par décision présidentielle de Grant en 1874. À partir d'un événement historique, nous suivons le parcours de May Dodd en lisant les écrits qu'elle a laissés, tout droit sortis de la féconde imagination de Jim Fergus. Ce pseudo- journal n'en est pas moins émouvant. Si vous avez aimé "Danse avec les loups" ou "Little Big Man", ce livre vous embarquera direct.

La petite touche originale est ce point de vue féminin qui manque parfois dans les westerns rendant hommage aux Indiens, ils sont si rares encore...

Courage, abnégation, adaptation et respect sont les quatre piliers qui permettront à cette femme de tenir avec brio son rang d'épouse de chef Cheyenne aux côtés de Little Wolf.

Bienvenue en territoire Cheyenne, au coeur des Black Hills.

J'adresse mes hommages à l'auteur qui a eu la générosité de verser une partie des royalties perçues sur les ventes de cet ouvrage au profit d'une école indienne du Montana.

Un beau geste pour une belle cause!
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Mille femmes blanches

La première chose que j'ai faite lorsque j'ai terminé Mille femmes blanches, c'est d'aller vérifier la véracité du point de départ de ce récit, à savoir le pacte conclu entre un chef Cheyenne et le président américain Grant, fin 19ème, prévoyant l'échange de 1000 femmes blanches volontaires contre le nombre équivalent en chevaux; les uns y voyaient un moyen d'assurer la paix entre les peuples grâce au mélange des sangs, les autres espéraient aller civiliser les Sauvages en leur inculquant les valeurs des Blancs.



Difficile d'être fixé mais, finalement, est-ce si important?

A la réflexion, j'ai l'impression que l'intérêt du récit n'est pas tout à fait là et que cette démarche qui m'est venue spontanément montre plutôt le talent de l'auteur qui a réussi à me faire complètement croire à la réalité de ce qu'il raconte!



Non, au final, ce qui fait que j'ai beaucoup aimé ce roman, ce sont plutôt tous les portraits de femmes qui y sont tracés et le sentiment d'avoir été entraînée dans une épopée qui m'a emmenée loin, très loin: loin dans l'ouest américain, loin dans le temps et tellement loin de ma culture...



Si l'opposition un peu simpliste entre les bons Cheyennes, sauvages, et les méchants Américains, civilisés, m'a légèrement agacée par moments, je ne vais pas bouder mon plaisir et j'avoue que j'ai beaucoup aimé ce récit, en particulier le retour à la nature qui permet de retrouver le goût des choses simples, le rythme naturel de l'Homme et le ressenti de ses vrais besoins.

La façon dont les mentalités des femmes blanches évoluent est très bien rendue, chacune ayant une histoire et des motivations différentes.



Une écriture fluide, des personnages attachants au caractère bien trempé, une histoire qui oblige à se retourner sur nos propres valeurs: j'ai dévoré ce livre que je ne devrais pas oublier de si tôt!
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Les Amazones

Avec Les Amazones, je boucle la fameuse trilogie de Jim Fergus qui avait débuté avec Mille femmes blanches, livre suivi par La Vengeance des mères.

Cette formidable épopée, hommage aux populations indiennes d’Amérique du Nord, se déroule sur un peu plus d’un an et demi mais que d’événements, que d’émotions, que de portraits intimes réussis !

Parti d’une idée qui aurait pu être réalisée : envoyer des femmes volontaires ou non, rejetées par leur famille, sorties des geôles ou des asiles pour aller tenter de normaliser, de blanchir ces Indiens que les Yankees voulaient à tout prix assimiler ou écarter puis éliminer afin de pouvoir s’emparer de leurs terres ancestrales.

Ce sont deux lointains descendants des deux narratrices qui ont pu récupérer leurs journaux : Molly Standing Bear et Jon W. Dodd III. Elle est restée une Indienne farouche, décidée à tout faire pour sauver les filles, très nombreuses, kidnappées puis forcées à se prostituer dans les grandes villes d’Amérique du Nord. Lui est journaliste, à Chicago, et c’est son père qui avait commencé à publier Mille femmes blanches dans son magazine. Petit à petit, Molly qui est très amoureuse de Jon, lui confie les journaux perdus de Molly McGill ainsi que ceux de May Dodd.

Les présentations passées, j’avais hâte de me plonger dans la vie quotidienne de ces femmes blanches ayant finalement découvert toutes les valeurs des Cheyennes et d’autres tribus. Qu’on aime ou non leur façon de vivre, force est de reconnaître leur amour, leur respect de la nature et leur faculté d’adaptation aux éléments naturels.

Le bison qu’ils appellent leur frère, vit en nombre et leur apporte l’essentiel pour se nourrir, se vêtir, s’abriter mais l’armée US n’a de cesse de détruire les troupeaux pour installer le chemin de fer et s’emparer des terres. Ce que nous considérions comme le progrès apporte en fait maladies, perversion, trafic et destruction.

Au travers des récits détaillés de May et Molly, j’ai partagé vie quotidienne, espoirs, souffrances, bonheurs, plaisir charnel mais aussi la peur, l’effroi devant les massacres systématiques perpétrés dans les villages indiens où femmes, enfants, vieillards étaient massacrés sans pitié.

Les Amazones sont ces femmes guerrières, inspirées par l’antiquité, qui s’entraînent, se musclent et deviennent aussi performantes que les hommes. J’ai adoré l’épisode des jeux disputés avec la tribu des Shoshones où Phemie, seule noire du groupe, et celles qui forment les « Cœurs vaillants, Strongheart » rivalisent de force et d’adresse. C’est aussi l’occasion d’apprendre l’histoire du cheval sur le continent américain mais aussi de trembler lorsque le terrible Jules Seminole, homme sans foi ni loi, rôde dans les parages.

Jim Fergus ne se contente pas de me faire vivre avec les Indiens de 1876, constamment pourchassés par l’armée aidée par les Crows, les Loups, ces Indiens qui ont trahi leur peuple pour passer du côté des Blancs, mais il connecte tout cela à la situation actuelle. Il donne à voir la vie des Indiens aujourd’hui dans les réserves et le résultat n’est pas folichon. D’ailleurs, « les trois quarts des Indiens d’Amérique, l’Alaska y compris, vivent aujourd’hui dans les villes et non dans des réserves. Beaucoup de filles sont enlevées en pleine rue et tombent dans les griffes des réseaux de prostitution. » Tout cela en toute impunité.

Mille femmes blanches se termine donc avec Les Amazones. Cette trilogie m’a beaucoup appris, m’a aussi ému, révolté souvent. Si ce magnifique roman pouvait améliorer le sort de descendants des peuples natifs d’Amérique, ce serait tellement bien !


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Mille femmes blanches

Jim Ferguson a connu un vif succès avec ce vibrant hommage à ce peuple méprisé, humilié, méconnu, bafoué et quasiment anéanti. Les indiens d'Amérique ne demandaient pourtant pas autre chose que continuer à vivre sur les terres que leurs ancêtres leur avaient léguées et qu'ils auraient voulu transmettre à leur descendance. Mais nulle part et à aucune époque, les richesses naturelles n'ont permis que les peuples légitimes vivent en paix. Il y a toujours eu des prédateurs pour donner la priorité à leur volonté d'enrichissement pour venir mettre la pagaille dans des populations pacifiques.



C'est sur des faits historiques que se bâtit cette histoire romancée, à travers le journal imaginaire de l'une de ces femmes offertes au peuple indien, histoire de calmer leur soif de rébellion contre les envahisseurs. C'est donc la vie quotidienne d'une tribu Cheyenne qui nous est révélée, avec ses coutumes, ses traditions et ses croyances. Le point de vue n'est pas non plus manichéen : au delà des bons indiens et les méchants soldats, les combats entre tribus, les exactions de délinquants autochtones, ne sont pas passés sous silence.



L'auteur ne se cache pas d'avoir construit une fiction, et soyons indulgents face à cet improbable journal, tenu jusqu'à l'agonie et transmis à la descendance de l'héroïne , malgré les solutions incendiaires utilisées par l'armée pour liquider l'ennemi. Oublions la façon cavalière avec laquelle Jim Fergus conçoit la psychologie féminine (ces femmes sont quand même peu réactives après avoir subi un viol)



Laissons nous leurrer tout en savourant ce roman, qui met en lumière la façon qu'avaient les gouvernants de cette époque de disposer du sort de leur administrés. Je ne suis pas certaine que les choses aient universellement changées et bien des comportements actuels sembleront bien iniques à nos descendants, mais tout de même , le recrutement des jeunes femmes livrées aux indiens repose sur des considérations morales discutables . Même si le roman fait apparaître que finalement , La narratrice est sortie grandie de cette épreuve, il est plus que certain que pour la plupart, l'épreuve a été extrêmement douloureuse.



En route pour la suite parue récemment : La vengeance des mères
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Mille femmes blanches

Il y a des romans qui traînent sur une étagère, dans un placard et une fois la lecture achevée, on se demande pourquoi on ne l'a pas lu plutôt. Mille femmes blanches est un roman qui m'a tenu en haleine du début a la fin. J'ai adoré me plonger dans le monde des indiens d'Amérique et je ne peux que recommander cette lecture a tout ceux qui ne l'aurez pas encore lu.



On fait la connaissance de May Dodd, internée dans un asile par sa famille fortunée car elle a eu des enfants hors mariage. Elle s'apprête a prendre part a un curieux projets du gouvernement américain qui consiste a livrer mille femmes blanches dans le but de civiliser "les sauvages" et de les intégrer plus facilement a la civilisation blanche. "Je ne peux m'empêcher de penser une fois de plus que l'homme est bel et bien une créature brutale et imbécile. Est-il une autre espèce sur terre qui tue pour le plaisir ?"



A travers les écrits de May dans ses carnets, on découvre différents portraits de femmes, toutes plus charismatiques et attachantes les unes que les autres, qui viennent toutes de différents milieux : "Franchement, vu la façon dont j'ai été traitée par les gens dits "civilisés", il me tarde finalement d'aller vivre chez les sauvages." Mais surtout, on découvre une autre culture, un autre mode de vie proche de la nature, fait de superstitions et une autre langue. "Les Cheyennes croient que toute chose ayant eu lieu quelque part - chaque naissance, chaque mort - s'y trouve toujours, de sorte que le passé, le présent et l'avenir cohabitent éternellement sur terre."



C'est la première fois que je lis un roman de l'auteur, Jim Fergus, mais certainement pas le dernier tant Mille femmes blanches m'a conquise.
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Les Amazones

Je viens enfin de pouvoir lire Les Amazones, dernier opus de la trilogie Mille femmes blanches. Mon seul regret est de ne pas avoir pu enchaîner les trois volumes.

Il m’a fallu un peu de temps pour me resituer et refaire connaissance avec les différents personnages, mais ensuite, quel plaisir de renouer avec cette épopée romanesque !

Jim Fergus alterne les journaux de Molly McGill et ceux de May Dodd datés de 1876. Ils vont d’ailleurs se croiser et s’entrecroiser pour notre plus grand plaisir. C’est Molly Standing Bear, une indienne vivant à notre époque qui confie ces journaux à Jon W. Dodd, rédacteur en chef de Chitown, un magazine de Chicago, pour qu’il les publie, sous forme de feuilleton, comme avait pu commencer à le faire son père Will, avant qu’il ne meure brutalement. Molly et Jon sont des descendants de ces deux femmes.

L’auteur nous emporte dans les épreuves qu’affrontent ces femmes et ces enfants presque seuls rescapés du peuple indien en cette fin de XIXe siècle, dans leur fuite, et nous confronte à la lutte continuelle qu’ils doivent mener face à l’oppression. Il nous plonge dans leurs coutumes, leurs croyances, leur magie et leurs superstitions, nous faisant vivre au plus près leur vie quotidienne, tout cela dans un décor grandiose. Il réussit à nous immerger dans cette culture indienne si différente de la nôtre avec un talent fou. Il nous offre un véritable conte où l’humanisme tient un rôle central, sans omettre de parler des différentes tribus et des divisions qui peuvent exister au sein du peuple indien.

En peignant ces fabuleux portraits de femmes, si fortes et si courageuses l’écrivain nous offre un troisième tome qui est un véritable roman féministe, passionnant nous permettant s’il en est encore besoin de revisionner les westerns avec un autre regard !

L’époque actuelle est bien présente avec les personnages de Molly Standing Bear (Molly Ours Debout) et Jon W. Dodd, nous rappelant ce à quoi la politique de « civilisation » des tribus a conduit. Comment rester impassible à la lecture des chiffres publiés dans le New York Times du 12 avril 2019 révélant le sort des femmes Amérindiennes, un bilan que Jim Fergus insère dans son récit page 283 ?

Cette trilogie en forme de saga-fiction époustouflante, vivante, dans laquelle l’homme blanc, une nouvelle fois, n’est pas à son avantage, permet d’approcher au plus près la vie de ces Indiens épris de liberté, respectueux de la terre et des animaux et dont les derniers survivants doivent aujourd’hui vivre dans des réserves.

C’est un récit émouvant, bouleversant, un récit d’aventures avec de nombreux retournements de situations, beaucoup de suspens, de sensualité aussi, et parfois teinté d’humour mais surtout très instructif.


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La vengeance des mères

En 1876, le gouvernement américain décide d’éliminer des tribus indiennes. Il faut faire de la place pour les colons blancs et les chercheurs d’or.



Seules quelques femmes blanches réchappent du massacre perpétré par l’armée américaine. Ces femmes, volontaires ou engagées de force, font partie du programme d’intégration des Cheyennes, mille femmes blanches contre mille chevaux, un pacte conclu entre le président Grant et le chef Little Wolf. Imaginés par Jim Fergus, leurs journaux intimes expliquent leur immersion dans le monde des indiens, et révèlent leur désir de revanche et du châtiment des coupables après les terribles combats.



Ce livre, un hymne à la liberté et à la nature, est un formidable hommage aux femmes, à leur solidarité, à leur courage et à leur pugnacité. Bien que romancé et écrit du point de vue des femmes blanches, c’est aussi un récit historique qui témoigne de la résistance des dernières tribus amérindiennes libres qui luttent sans ignorer que leur sort est déjà scellé.

Merci à Babelio et aux Éditions du Cherche midi pour cette belle rencontre avec un livre et son auteur éminemment sympathique.
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Mille femmes blanches

Nom de code : FBI, « Femmes Blanches pour les Indiens ».

Tel est le nom que porta ce programme secret, décidé entre le président des Etats-Unis d’Amérique Ulysse Grant et le grand chef cheyenne Little Wolf.



Nous sommes en 1874 dans les grandes plaines de l’Ouest américain encore sauvage. Little Wolf, grand chef cheyenne doit rencontrer le président Grant pour lui proposer cet étrange deal. Little Wolf voit en ce marché le moyen de survivre pour son peuple aux abois. En échange de milles femmes blanches, le chef propose 1000 chevaux, que des pur-sangs bien évidemment, plus quelques broutilles. Little Wolf entend ainsi renouveler son cheptel. Il espère surtout que grâce à l’apport de ces milles femmes, fertiles et fécondes, le peuple cheyenne pourra survivre encore quelques années supplémentaires. Il souhaite également pourvoir se rapprocher du peuple blanc et ainsi mieux se comprendre pour vivre en harmonie avec ces blancs qui se sont déjà incruster sur les terres des Indiens. On pourrait penser qu’un peuple civilisé comme le peuple Blanc soit offusqué d’un tel marché, de voir considérer ses femmes blanches comme de simples marchandises, comme un simple troupeau de femelles américaines. Mais, en secret, dans les coulisses du pouvoir, c’est tout autre chose. Des tractations sont menées et si officiellement le projet est trouvé ridicule, officieusement, l’échange va bien avoir lieu. Les américains veulent agrandir leur territoire et chasser encore plus les indiens de chez-eux dans le but de récupérer le plus rapidement possible leurs terres. Les premiers pionniers ont déjà commencé leur ruée vers l'or, et avec ses sauvages autour le gouvernement préfère éviter le bain de sang, étant dans l'incapacité de protéger tous ces aventuriers. Sauf qu’il fut difficile de « recruter » mille femmes blanches pour les envoyer « chez les sauvages ». Alors l’état a puisé dans les prisons et les asiles pour en retenir un premier lot en échange de leur liberté.



Milles femmes blanches ou les carnets de May Dodd. Il s’agit en fait de retracer la fin d’un peuple à travers une voix, celle de May Dodd, une femme qui a fait partie du premier volet d’échange, une femme injustement internée en asile psychiatrique par ses parents simplement parce qu’elle aimait la mauvaise personne. Tout au long de son périple, elle consignera dans un journal intime ses impressions, ses sentiments, sa nouvelle vie à la fois passionnante, émouvante et d’une profonde tristesse. Elle deviendra réellement amoureuse de son peuple d’adoption et connaissant parfaitement l’âme des Blancs, elle saura très tôt que le peuple indien vit ses derniers moments de liberté et de vie. Elle se rend compte que les plus sauvages et les plus barbares ne sont certainement pas ces indiens, décrits comme un sous-peuple, mais bien son peuple d’origine, les Blancs arrogants et supérieurs.
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La vengeance des mères

J'avais qualifié le roman Mille femmes blanches de lecture "agréable, distrayante" mais j'avais regretté un récit trop caricatural pour que j'adhère totalement. Certes, Jim Fergus a de grands talents de conteur, les péripéties font de ce titre une lecture qu'on avance avec beaucoup de plaisir, d'autant que les grands espaces dans lesquels se déroule l'action sont très bien rendus. Mais j'étais globalement restée sur ma faim, trouvant que les ingrédients de base auraient permis un meilleur résultat. Lorsque j'ai su que l'auteur avait écrit une suite, j'ai tout naturellement souhaité la lire.

Un grand merci à Babelio et aux éditions du Cherche Midi de m'en avoir donné l'occasion. Et cerise sur la gâteau, d'avoir organisé une rencontre avec l'auteur. Rencontre qui fut très intéressante, avec un écrivain simple, authentique et qui a répondu avec beaucoup de naturel à toutes les questions.

J'ai été très étonnée d'apprendre que Jim Fergus avait écrit une suite puisqu'il avait fait disparaître presque tous ses personnages à la fin de Mille femmes blanches. Il a expliqué ne pas en avoir eu l'intention initialement. C'est en parcourant les lieux dans lesquels se déroule son intrigue, ces fameux grands espaces qu'il aime, qu'il a eu envie, plus de quinze ans plus tard, de poursuivre son histoire.

Si le début, très lent, ne m'emballe pas, l'intérêt monte crescendo.

L'auteur dresse de beaux portraits de femmes, tant du côté des femmes blanches que des indiennes. Les personnages sont vivants et très crédibles.

Le mode de vie des indiens est bien mis en valeur. On sent tout l'amour que Jim Fergus porte à ces tribus.

L'auteur a dû faire un énorme travail de documentation pour que son récit, fictif, ait une véritable assise historique et cela le rend très prenant.

L'auteur a prévu un troisième tome dans lequel les croyances des indiens seront encore davantage exploitées : tant mieux, parce qu'on a envie d'en savoir davantage.

Proches de la nature, ceux que les blancs ont vite fait d'appeler "sauvages" ont une grande richesse spirituelle. Leur affirmation "Le monde véritable se cache derrière le nôtre." signifie que nous ne comprenons et ne voyons que la surface des choses. Peut-être devrions-nous faire nôtre cette belle devise et faire ainsi preuve d'un peu plus de modestie ?
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May et Chance

C’est avec un immense plaisir que j’ai retrouvé May Dodd l’héroïne de la trilogie Mille femmes blanches.

Tout avait commencé en 1875, lorsque la jeune femme de la bourgeoisie de Chicago, du fait de son mode de vie anticonformiste est séparée de ses enfants avant d’être enfermée dans un asile. Elle n’a eu d’autre choix pour s’en sortir que de rejoindre un convoi de femmes blanches destinées à épouser des guerriers cheyennes. Au fil des jours, devant les traîtrises du gouvernement et les sauvageries occasionnées par les blancs pour les déposséder de leurs terres, May a pris fait et cause pour les Indiens.

Avec ce nouvel opus May et Chance, Jim Fergus m’a entraînée à nouveau sur les traces de cette femme absolument hors du commun.

On la retrouve en cette fin d’année 1876 avec son amant Chance. En compagnie de lady Ann Hall, de Martha Atwood et son bébé, du jeune cheyenne Horse Boy, ils ont quitté le village d’hiver de Little Wolf pour se rendre à Chicago où May espère retrouver ses deux enfants qu’on lui a si injustement retirés.

Comme elle le confie dans son journal « Bizarrement, j’éprouve des regrets à l’idée de quitter le dur pays qui nous a adoptées ».

Après maintes péripéties, May. qui a d’abord grandi dans un hôtel particulier de Chicago, puis partagé la vie de Harry Ames, travaillé à l’usine, été internée six mois dans un asile d’aliénés, vécu deux ans chez les Cheyennes, parcouru la prairie et subsisté en volant et vendant des chevaux pendant quatre mois, va enfin s’installer à Lake Forest dans la banlieue de Chicago avec Chance, avec qui elle vient d’unir sa destinée, tous deux follement amoureux l’un de l’autre.

Elle va devoir s’adapter à un mode de vie radicalement différent, rentrer de nouveau dans le monde des Blancs, et faire face à de nombreux dangers, notamment déjouer les plans de ce père sans scrupules uniquement attaché à sa fortune et à ses affaires.

Et bientôt nous les retrouvons sur la route…

En prenant May comme narratrice principale et ce, par l’intermédiaire de son journal, Jim Fergus nous offre un récit vivant, absolument captivant et bouleversant de bout en bout, et nous fait ressentir au plus près ce que vit, éprouve et endure cette jeune femme.

Impossible pour moi de ne pas être conquise par la force, le courage, la détermination dont elle fait preuve tout au long de ces pérégrinations et de ne pas être séduite par la beauté des sentiments que May et Chance éprouvent l’un envers l’autre, un magnifique amour inconditionnel.

Bien que May et Chance soit une fiction, Jim Fergus a basé son roman tout comme la trilogie Mille femmes blanches sur des faits réels et c’est ce qui fait principalement l’attrait de cette série d’ouvrages qui raconte de façon romanesque certes, mais ô combien près de la vérité, l’agonie et la fin d’un peuple. Au cours de ce long voyage, force est de constater que les Blancs se sont appropriés les terres de ces Amérindiens, les ont détruites dans de telles proportions que le mode natif n’y est plus envisageable.

Avec le Wild West Show, spectacle itinérant dirigé par William Frederick Cody, auquel seront amenés à participer May et Chance, il est encore question de ce sujet avec justement la tentative pour nos deux héros d’en transmettre une version plus réaliste. L’auteur nous embarque agréablement avec cette troupe, avec la plus célèbre d’entre elles le Wild west Show de Buffalo Bill qui a réellement existé et connu un succès populaire en montrant des scènes trépidantes de la vie dans l’Ouest. Celle-ci nous entraîne jusqu’en Europe, jusqu’à Paris même, pour l’Exposition Universelle de 1889.

Quant à la fin qui peut paraître presque trop belle, elle est en parfaite adéquation, à mon humble avis, avec ce que pouvait espérer ce couple à la recherche d’un lieu où se poser.

Et après tout, n’est-on pas en droit d’attendre un peu de bonheur pour celle qui a tant enduré ?


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Mon Amérique

J'ai eu la chance de rencontrer Jim Fergus au mois de novembre à la fête du livre de Toulon et j'ai pu avoir un bel échange avec lui à propos de ses livres, de ses amis écrivains que j'aime lire, comme Rick Bass, Doug Peacock et d'autres. Ce fut un très bon moment conclu par l'achat de ce livre, publié en 1999, à côté duquel j'étais passé durant trop d'années.



Il me l'a présenté comme une synthèse de ses passions pour la nature, la chasse, la pêche, l'ensemble au coeur des paysages somptueux de plusieurs états tels que le Colorado, le Montana, le Nebraska, et d'autres, très souvent en compagnie de ses amis et toujours de sa chienne labrador, Sweetzer.



Son livre est une compilation des articles qu'il a écrits pour des revues spécialisées, qu'ils déroule au fil des saisons, commençant par l'automne, période de la chasse, pour terminer avec le retour de l'automne. Tous les articles m'ont vraiment séduit car Jim introduit dans ses récits, très concrets et détaillés, ses réflexions personnelles et celles de ses amis sur la vie, la nature, ce "wild" dont il partage avec eux les merveilles.



C'est aussi un livre de rencontres, variées, quelquefois brèves mais intenses, d'autres qui se prolongent de saisons en saisons, avec des témoignages d'amitié admirative, notamment à l'égard de Rick Bass.



J'ai particulièrement apprécié la descente du Gray Canyon sur la Green River, en compagnie de ses amis, pour une chasse qui ne devint fructueuse qu'à son dernier jour. Jim Fergus fait aussi preuve d'humour dans ses récits, comme celui de l'oie de Noël qui illustre la persistance de l'amitié au-delà des différends et des années. De même, pour les chasses aux dindons sauvages, le lecteur passe des moments savoureux avec Jim et ses copains.



Il y a aussi la pêche à la mouche et l'inévitable référence à Norman Maclean et sa rivière du sixième jour. Même si j'ai aimé lire les récits de chasse que je n'ai jamais pratiquée, hélas, j'ai mieux suivis ceux de pêche pour avoir couru pendant des années après cette reine des rivières, la truite. Je comprends donc, pour l'avoir ressentie des dizaines de fois, cette atmosphère si particulière de la journée d'ouverture qui se vit des journées à l'avance et reste quelquefois dans les annales suivant son résultat ou tout simplement son vécu en compagnie de ses amis.



Quelques moments dangereux sont aussi présentés par Jim Fergus comme sa rencontre avec un serpent à sonnette au milieu de la rivière avec une truite au bout de la ligne, ou son approche risquée des alligators en Floride.



De tous ces récits, c'est l'ambiance de nature encore sauvage à préserver et d'amitié qui m'a semblé dominer et que j'ai forcément adorée, avec l'évocation des plantes, des arbres, des animaux et ces pensées souvent nostalgiques de Jim devant la fuite du temps et son interrogation sur le nombre de saisons à vivre encore intensément à la poursuite des oiseaux ou à l'affût des gobages d'une belle mouchetée.
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Marie Blanche

Quelle étrange famille maternelle que celle de l'auteur Jim Fergus.

Dans ce roman, il revient sur l'histoire de sa grand-mère et de sa mère. Dès le départ, il explique que tout n'est pas réel, que l'histoire est romancée. Jusqu'à quel point ? J'avoue ne pas avoir compris la haine ressentie envers Renée, la grand-mère.

Que ce soit la grand-mère ou la mère, elles semblent s'être construite toute deux sans amour maternel, avec chacune une pression familiale plus que pesante. Selon moi, elles sont toutes les deux victimes et sont devenues ce qu'elles ont pu !!!

L'écriture de Jim Fergus est toujours aussi attrayante. On se laisse emporter par cette histoire familiale, même si bien souvent j'ai été halluciné par des moeurs dissolus, incestueux, adultères, toxiques...

Je n'arrive pas à définir si ce roman est un hommage de l'auteur à sa maman, ou pas... s'il a cherché par son écriture à trouver des réponses...
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Mille femmes blanches

L’Histoire vraie :

Nous sommes le 18 septembre 1874. Little Wolff, chef des cheyennes, (1820-1904) quitte son campement pour rencontrer le Président des Etats-Unis Ulysses Grant.

Reçu en grande pompe avec sa délégation, il évoque les blessures tant morales que physiques infligées à son peuple et qui ne s’effaceront jamais. Il propose un marché qui puisse non pas réparer, mais qui, contribuerait à combler en partie le fossé d’incompréhension qui existe entre les indigènes et les wasichus, les blancs.

Il s’agit d’échanger 1000 femmes blanches contre 1000 de leurs chevaux pour favoriser l’intégration.

Ainsi poursuit le chef indien « nos guerriers logeront leur graine dans le ventre des femmes blanches. Elle s’épanouira dans leurs entrailles et la prochaine génération de nos enfants viendra au jour dans votre tribu pour jouir de tous les privilèges qui y sont associés. »

En entendant cela, Julia l’épouse du Président Grant s’évanouit tandis que les membres du congrès se mettent à huer Little Wolff qui sera reconduit dans sa tribu sous bonne escorte.



De cette anecdote historique, Jim Fergus, journaliste, écrivain, passionné par les cheyennes a imaginé un roman.

Le personnage principal May, issue d’une famille bourgeoise, a été internée pour avoir aimé un homme contre l’avis de son père. Deux enfants sont issus de cette union. Les conditions de vie sont telles dans cet hôpital qu’elle choisit de participer au convoi des mille femmes blanches.

C’est de cette épopée dont il est question dans ce livre. Nous partons avec May, partageons ses angoisses, ses craintes, ses rencontres amicales avec les autres femmes, ses coups de cœur avec le colonel Bourke, son mariage avec le chef Little Wolff.

Au fil des pages, tandis que l’aventure se dessine, elle nous fait lire un échange épistolaire fourni avec l’une de ses sœurs, livrant ses états d’âme, ses doutes et le déchirement d’être séparée de ses deux enfants. Sa sœur chérie recevra-t’elle ces courriers ? Peu importe ! Un roman est un roman…Nous avons la primeur de ces lettres. Imaginons le reste…



Jim Fergus nous offre une histoire de femmes valeureuses, courageuses, obstinées, n’ayant plus rien à perdre. Chacune a un passé atypique et pas forcément glorieux. Certaines « tombent bien » d’autres auraient aimé avoir un peu plus de chance. Certaines affichent leur personnalité en étendard, d’autres sont si introverties que la promiscuité imposée ne change rien à leur caractère. May est plutôt de celles qui veulent imposer leurs envies, leurs valeurs, protéger, enseigner, modifier. Elle me fait penser à une phrase de Claude Lelouch : « Plus l’adversité est grande, plus l’envie de convaincre l’est aussi. » Fergus a fait de son héroïne imaginaire une maîtresse femme, cultivée, volontaire et intelligente. Little Wolff, son nouveau mari, est décrit par George bird Grinnel, ami et ethnographe, comme le plus grand indien qu’il ait jamais connu. (Là c’est vrai !).

La fin du livre nous plonge dans un tunnel. Plus nous tournons les pages pour récupérer, plus le tunnel devient étroit. « Quand on a tout perdu, quand on n’a plus d’espoir, la vie est un opprobre et la mort un devoir » disait Voltaire. La fin ? Incroyable ! un roman dans le roman. Un mur qui s’effondre , une tragédie, le pot de fer contre le pot de terre!



Ce roman est écrit par une main habile, documentée, sûre d’elle. L’écriture est alerte, parfois nerveuse. Elle a du souffle. Du souffle il en faut pour traverser les grandes plaines, assimiler les paysages grandioses et parfois ingrats. Mille femmes blanches, une clef qui permet de comprendre les indiens jugés trop souvent comme étant naïfs, mais toujours guerriers, garants de leurs traditions de leurs croyances, ayant le sens de l’honneur et de la parole donnée.

J’ai aimé ce voyage inédit, improbable et risqué même si à une ou deux reprises des passages ont frisé l’invraisemblance. Mais cela vient certainement des limites inconscientes que je me suis fixées pour chevaucher dans le grand ouest .



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Chrysis

La rencontre improbable d’un cow-boy, héros de la première guerre mondiale et celle d’une jeune artiste en devenir au caractère bien trempé, libertine et passionnée.

Mais à l’heure des choix, la passion amoureuse résistera-t’elle au bon sens et aux pressions du père de Gabrielle le colonel Jungbluth ?

Voilà un roman bien séduisant. Au-delà de la belle histoire d’amour entre Bogey et Gabrielle « Chrysis », Fergus redonne vie au Paris des années folles, ou Montparnasse était le cœur de la création, du libertinage et de la vie bohème. L’auteur de « Mille femmes blanches » décrit tout cela avec un sens narratif bien agréable. Grâce à des personnages attachants, le roman de Fergus est passionnant. Un seul regret qu’il soit trop court !

Et puis comment ne pas mettre en avant la genèse de ce récit, préface magnifique de Jim Fergus à sa femme aimée trop tôt disparue.
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Mille femmes blanches

Avant tout, pour se mettre d'accord, ce roman est une œuvre de pure fiction sortie de l'imagination de Jim Fergus.

Au départ d'un fait réellement historique, la visite du chef cheyenne, Little Wolf au président Grant en 1874, à Washington l'auteur imagine qu'ils ont convenu non sans mal l'échange de mille blanches contre mille têtes de bétail.

C'est ainsi qu'on suit les aventures de ces femmes qui ont choisi de demander cette expérience plutôt que de continuer à vivre dans des asiles ou prisons.

Parmi elles, May Dodd dont on aurait retrouvé des carnets où elle consigne ses journées.

May, fille de bonne famille, a été privée de ses deux enfants et placée dans un asile car elle avait fui les siens pour vivre avec un homme qui n'était pas de sa condition.

Nous allons la suivre, elle et ses camarades jusqu'à la tribu cheyenne où elle deviendra une des épouses du chef Little Wolf.

Les difficultés d'adaptation , la sauvagerie des hommes supportant mal le whisky qu'on leur vend, les sauvageries occasionnées par les blancs pour les déposséder de leurs terres et s'emparer de leurs richesses, notamment l'or sont excessivement bien racontées avec force détail, réalisme et respect.

C'est un très beau roman magnifiquement écrit et traduit.

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Mille femmes blanches

En 1874, le chef Cheyenne Little Wolf propose au président Grant d'échanger mille femmes blanches contre autant de chevaux indiens. L'objectif est de faciliter l'intégration des tribus indiennes dans une société qu'elles ne comprennent pas. Officiellement, les blancs refusent avec indignation, mais le projet se met en place en secret.

Si quelques femmes se portent volontaires, la majorité d'entre-elles viennent des pénitenciers et des asiles. Parmi celles-ci, May Dodd, que sa famille, de la grande bourgeoisie de Chicago, a fait interner parce qu'elle a choisi de vivre hors mariage avec un ouvrier dont elle a eu deux enfants. May décrit dans son journal le voyage vers l'ouest, l'intégration dans la tribu qui l'accueille, la confrontation entre sa culture bourgeoise d'origine européenne et les traditions indiennes, sa vie auprès du chef Little Wolf, les trahisons des officiels blancs...



Je connaissais Jim Fergus comme reporter et conteur de parties de chasse et de pêche dans les grand espaces américains. Il met ici sa connaissance du pays et sa plume au service d'une oeuvre très différente, un roman historique sur la dure confrontation entre les indiens, primo occupants, et les blancs, sûrs de leur force, avides d'espace et de richesse et sans respect pour ceux qu'ils considèrent et traitent comme des sauvages.

Le procédé narratif utilisé, la retranscription du journal mi intime, mi "de bord", de May Dodd, nous plonge au coeur de la vie de ces femmes, qui croient partir en mission pour la paix, mais qu'on n'hésitera pas à laisser tomber. Le lecteur voyage avec elles jusque dans le grand ouest américain. Il s'installe ensuite avec May et ses amies dans la tribu Cheyenne de Little Wolf, où la vie est faite à la fois de grande tendresse et de dures violences.

La pudeur de May ne permet aucun voyeurisme, mais son caractère intègre n'autorise pas le mensonge sur les amours, les peurs ou les violences. Elle décrit sa vie et celle de ses amies, entre deux mondes, celui des blancs et celui des indiens, confrontées à tous leurs antagonismes.

Un très beau roman, d'où la civilisation américano-europénne sort vainqueur, mais pas grandie, de l'affrontement avec ceux qui étaient supposés être les sauvages. Un regard nuancé sur l'interpénétration de deux cultures dont l'une finira par quasi annihiler l'autre.



Un vrai coup de cœur !
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Espaces sauvages

Un très bel hymne à la nature et à la vie que cette odyssée d'un prétendu chasseur à travers les Etats-Unis. Ce qu'il aime, ce sont les rencontres, tant humaines qu'animales et c'est amusant de le voir s'appliquer à mal tirer car il ne tient pas spécialement à tuer même si la chasse est le prétexte de son voyage.



Jim Fergus part donc dans son camping-car, accompagné de son labrador, Sweetzer, à travers les Etats-Unis pour de très longs mois. La chasse reste un prétexte même s’il la pratique et raconte quelques belles parties, belles pour lui quand il parvient à ne rien tuer, tout en tirant un peu quand même.



Il est reçu par de nombreux amis dont l’ineffable Jim Harrison avec lequel c’est surtout la table et les vins qui comptent. Les femmes aussi, mais Fergus voyage seul et le grand Jim respecte cette solitude qu’il aime aussi. Les deux Jim partagent donc leur passion, celle de la nature, des chiens, du beau, du bon.



Jim Fergus donne aussi quelques recettes de cuisine à la fin du livre dont celle de la bécassine. Je ne le suis pas quand il arrose ces nobles oiseaux de sauce Worcester mélangée à de l’huile d’olive! Quelle catastrophe, d’autant que les bestioles cuisent sur des braises de charbon de bois que je proscris totalement, n’utilisant que du bois d’olivier ou des ceps de vigne quand je connais leur provenance.



Je retiens deux bons épisodes, son égarement dans la nature et, à la toute fin, l’attente de son épouse sur un parking lorsqu’un policier vient contrôler son arme de chasse en pleine agglomération où il n’y a pas de gibier.



Ce livre est assez long, c’est une magnifique ode à la nature, aux grands espaces américains, parsemée de belles rencontres, rédigé par un très bon écrivain qui possède autant le sens des belles descriptions que du partage de ses méditations personnelles.



Une très bonne et belle lecture.



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Mille femmes blanches

Tombée sur ce livre en faisant mes courses, je me suis dit "pourquoi pas ?". Nombre de mes amis l'avaient lu et en avaient dit le plus grand bien. Et j'ai été bien inspirée de faire confiance à leur jugement car cette lecture m'a littéralement emballée.

Je viens d'ailleurs de me faire la remarque que je n'ai jamais été déçue par les romans qui, comme celui-ci, s'appuient sur une solide trame historique. Ils sont tout aussi instructifs que passionnants.



"Mille femmes Blanches" a été pour moi une véritable révélation ; tant en ce qui concerne les moeurs des tribus Cheyennes qu'au sujet de ce pan de l'Histoire de l'Amérique de la fin du XIXe siècle dont je n'avais jamais entendu parler. Il est vrai que Grant et son armée n'avaient pas vraiment matière à se vanter de ces manoeuvres peu glorieuses qui, disons-le tout net, relèvent du génocide.

Ce qui m'amène à repenser à la déclaration de Rémy, professeur d'Histoire Québécois, dans le film "Les invasions barbares" de Denys Arcand, qui répond à une religieuse indignée :

"Contrairement à ce que les gens pensent, le XXe siècle n'a pas été particulièrement sanguinaire. Les guerres ont fait cent millions de morts. C'est un chiffre généralement admis. Ajoutez dix millions pour le goulag russe, les camps chinois on saura jamais, disons vingt millions, vous arrivez à cent trente, cent trente-cinq millions de morts. C'est pas très impressionnant si vous pensez qu'au XVIe siècle les Espagnols et les Portugais, sans bombes et sans chambres à gaz, ont réussi à faire disparaître cent cinquante millions d'indiens d'Amérique latine. C'est du beau travail, ça ma soeur, cent cinquante millions de personnes à la hache ! Vous me direz qu'ils avaient la bénédiction de votre Eglise, mais c'est quand même du beau travail. A tel point d'ailleurs qu'en Amérique du Nord les Anglais, les Hollandais, les Français et éventuellement les Américains se sont sentis inspirés et ils en ont égorgé cinquante millions à leur tour. Deux cent millions de morts au total. le plus grand massacre de l'histoire de l'humanité, et ça c'est passé ici, là, autour de nous, et pas le moindre petit musée de l'holocauste."



Tous les protagonistes de ce roman sont dotés d'une vraie personnalité et les suivre tout au long de cette histoire haletante est réellement captivant.

Emballée, disais-je ? Mieux que ça : conquise !
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Mille femmes blanches

Un petit trésor.

Ce livre était sur une étagère depuis quelques années et je ne me décidais pas à le lire.

Je l'ai commencé il y a quelques jours et je n'ai pu m'en détacher.

L'écriture est fluide, facile...

L'histoire est fantastique. Ce n'est pas une histoire banale, d'indiens et de blancs...

Les sentiments sont des sentiments universels. L'histoire se passe dans les années 1775-80 mais tout pourrait se passer de nos jours.

On est pris par les personnages. Ils deviennent des membres de notre famille. May est d'une modernité sans égal. Elle et ses amies sont attachantes.

Merci à cet auteur masculin qui écrit sur la condition féminine de façon aussi réaliste.
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La vengeance des mères

Quelques femmes blanches qu'on dirait "peu fréquentables" sont envoyées dans les grandes plaines des États-Unis, sur les territoires cheyennes. Là elles rencontrent deux soeurs , Meggie et Susie Kelly, qui ont elles aussi fait l'objet de ce "transfert" quelques années plus tôt. Ces soeurs au parler fleuri n'ont elles qu'une idée en tête : tuer du soldat américain pour se venger d'une attaque de l'armée sur leur camp ; attaque qui a coûté la vie à leurs amis et leurs enfants...



C'est un roman très descriptif que nous offre Jim Fergus. Grâce aux différentes voix de ces personnages , toutes très crédibles, le lecteur assiste aux changements et assimilation de ces femmes à leur tribu d'adoption.

Toutefois, on ne peut décemment pas s'arrêter à cet aspect tant ce roman est riche dans ce qu'il nous dit de l'être humain.



C'est un roman qui à travers ces destins atypiques nous parle de l'émancipation des femmes dans nos sociétés occidentales du 19ème siècle - sort peu enviable, il faut en convenir. Toutes les femmes à qui l'auteur donne une voix sont en effet des parias pour la majorité d'entre elles, mais pourquoi ? Parce qu'elles ont osé s'affirmer ou contrer l'ordre patriarcale ? Parce qu'elles sont nées du mauvais côté de l'échelle sociale ? Ou peut-être plus simplement parce qu'à leur époque il est si aisé de se débarrasser d'une femme en lui accolant des étiquettes telles que "folle" ou "criminelle" qu'on s'encombre bien peu de la "vérité" ?

En passant du côté des 'sauvages', chacune d'elle a l'occasion de donner sa version des faits, de laisser sortir ses frustrations face à cette société qui les dénigre ; et bien sûr, c'est une occasion de recommencer une nouvelle vie, si ce n'est plus libre, moins contraignante.



En cela, le roman de Jim Fergus est un roman profondément américain : une histoire dans laquelle les personnages peuvent se ré-inventer, repartir de zéro. Un nouveau départ matérialisé par le 'baptême' du nom cheyenne : quoi de plus américain ?

Ce roman, c'est aussi une quête, une quête de soi, des origines avec un retour aux sources qui passe (bien évidemment ! car on est dans du 'made in the USA') par la route - vers l'Ouest, of course !



La Vengeance des mères nous amène aussi à un questionnement sur la compassion face à l'inhumanité de nos semblables, sur l'expérience de l'être humain face à l'adversité lorsque nous sommes poussés dans nos retranchements les plus intimes.

Bien sûr, la notion même de "sauvagerie" est bien mise à mal, mais ça, c'est un thème assez attendu dans un tel contexte et finalement assez classique même dans la littérature améridienne (comme chez Louise Erdrich ou Sherman Alexie pour ne citer qu'eux).



Mais ce que je retiens surtout, ce qui m'a peut-être le plus touchée, c'est que le roman de Jim Fergus parle d'espoir : l'espoir de se venger de ceux qui nous ont blessé, l'espoir d'une vie meilleure dans laquelle nous sommes absous des erreurs que nous ne pouvons pas nous pardonner, ou encore l'espoir que la personne qu'on aime nous revienne saine et sauve.

Alors oui, la vengeance, une chose que la morale chrétienne proscrit, mais finalement, se venger, est-ce que ce n'est pas aussi ne jamais cesser de résister ?

Nous direz-vous le contraire monsieur Fergus ?



Pour finir, un immense merci s'impose à Babelio et aux éditions du Cherche midi pour ce moment de lecture qui m'a transporté bien loin d'ici ...

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