AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jim Harrison (1053)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Dalva

Dalva, pour moi, c'est l'histoire d'une rencontre qui ne s'est pas faite. J'étais sur une berge, Jim Harrisson sur l'autre, nous avons fait des pas, mais pas suffisamment, pas dans la bonne direction pour nous rencontrer. Alors je reste perplexe, comme un rond de flan à côté de ce livre qui avait suscité tant de promesses et qui, pour moi, ne les a pas tenues.



En effet, je suis restée totalement extérieure à la narration, au personnage même de Dalva, sans compter celui de Michael, l'autre narrateur de l'histoire : rien ressenti, aucune empathie, comme avec ces gens qui prennent le même train que vous et avec lesquels vous n'échangez pas une seule parole de tout le trajet.



La narration se passe au milieu des années 1980, c'est-à-dire à l'époque même de la parution du roman. Dalva y a alors 45 ans et elle nous narre différents moments de son existence, principalement sur les terres familiales du Nebraska, un état des États-Unis très central, situé dans les vastes plaines, légèrement à l'est des Montagnes Rocheuses.



Le mode narratif employé par l'auteur a sans doute beaucoup contribué à m'éloigner des personnages, c'est très américain : pas de sentiments, juste des faits, des descriptions d'action. À aucun moment je n'ai trouvé les personnages attachants et surtout, l'héroïne, Dalva, m'a semblé très éloignée de ce que je connais de la psychologie féminine. Cet argument vaut ce qu'il vaut, sachant la diversité humaine, il doit bien exister sur la planète des femmes qui se comportent comme Dalva, mais cela a aussi eu pour vertu de m'éloigner, de décrédibiliser ce que je lisais.



En fait, cette narration est un prétexte, un prétexte à évoquer un mode de vie en voie d'extinction à l'époque de l'écriture du roman, c'est-à-dire une combinaison, une sorte d'osmose avec les animaux et la nature, un prétexte également à évoquer le sort qui fut réservé aux populations amérindiennes, notamment les Sioux.



Une large part du roman consiste en le journal de l'arrière-grand-père de Dalva, venu s'installer dans la région à l'époque de la conquête de l'ouest, sorte d'archétype du « Danse avec les loups » de Michael Blake, tombé amoureux des Indiens face aux Occidentaux, qui s'est lui même marié avec une Sioux.



Je ne peux pas dire que ce soit difficile à lire, mais c'est l'intérêt proprement romanesque qui m'a manqué. Finalement, on ne voit jamais vraiment le personnage de Dalva évoluer, se confronter ici et maintenant à la vraie vie : on nous narre uniquement les résultats passés de cette confrontation, d'où mon questionnement sur la réussite narrative de l'ensemble. Selon moi, avec mes seuls critères, c'est raté ; pourtant, j'aime plutôt bien le bonhomme Harrisson, mais dans ce roman, tout m'apparaît maladroit, mal conduit, échoué.



Enfin, bon, bref, la sauce n'a pas pris alors même que j'étais persuadée qu'elle prendrait : je n'y ai pas perçu la poésie des grands espaces que j'attendais, pas retrouvé le bonheur des évocations de temps anciens, pas adhéré aux aspirations des protagonistes à se bourrer la gueule et à baiser pour un oui pour un non.



Je n'ai pas adhéré non plus à cette espèce de quête de l'amant perdu, du fils perdu, du père perdu, lesquels n'avaient rien de fascinants pour moi malgré toute la peine que se donnait l'auteur à vouloir me les rendre tels. En somme, grosse déception dans l'ensemble pour moi et pas mécontente d'en avoir fini, mais en gardant à l'esprit qu'il ne s'agit là que de mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          15128
Dalva

Vous souvenez-vous avoir déjà eu les larmes qui coulaient face à la beauté d'un paysage ? Vous savez ce frisson qui survient de manière incontrôlable quand l'émotion vous submerge ?

Asseyez-vous confortablement. Lancez la vidéo ci-dessous. Fermez les yeux, je vous emmène… Calmez votre respiration et laissez votre imagination et vos souvenirs prendre le dessus.(Bien sûr vous pouvez ignorer la pub du début 😉)



https://www.youtube.com/watch?v=-yN6MR4XraY



♫Emannahyo Yo, Yo, Yo. Emannahyo Yo, Yo, Yo,

[...] je sais que ça fait, des centaines d'années,

Et je ressens votre espoir, et je sais que c'est mauvais,

Ce que vous ressentez, vous avez été enchaînés et brisés et brûlés,

Ce merveilleux peuple,

Ces vieilles âmes sages ont été broyées pendant trop longtemps

Par cet homme veule, cet homme avide, cet homme sans coeur, le tricheur,

Cet ouvrier du gouvernement prenant le sang et la terre,

Prenant le sang et la terre, et ils le peuvent toujours

Mais vous rêvez, que votre esprit guerrier perdure, et ici c'est Tellement, tellement tellement fort sur la terre, dans les arbres et dans les rochers, dans l'eau dans le sang et dans l'air que nous respirons. Soldat en avant.

Soldat en avant, mes bons compatriotes, continuez à vous battre pour vos enfants à présent,

Continuez à vous battre pour votre nom

Doucement vous disparaissez, doucement!

Doucement vous disparaissez, doucement vous disparaissez

On y passe du temps et nous nous demandons pourquoi, on fait ce qu'on peut, nous rions et nous pleurons

Et nous dormons dans ta poussière, parce que nous avons vu tout ça avant...♫

-Spirit Bird (extrait traduction) - Xavier Rudd - 2012 -



11 000 000 d'AmérIndiens début 16e, estimation

Plus que 250 000 début XXe .... Consternation

Refoulés aux frontières du mensonge

Des nations qui crèvent, vous rongent

Tués par des rêves chimériques

Crâne de coyotte magique

pour un Discours Anthologique

Voire en trop peaux logique

Anti rides, je vis âge PAL

mon humble critique Antalgique

Ce livre nous raconte L Histoire

Vous aurez peine à croire

Cerise sur le gâteau

Edward Curtis ses albums photos

à visionner entre tous les mots ...



Légendes d'automne

Emportées par le vent

So dad Jim Harrison

pas mort, simplement Absent...



J'suis le reflet de n'importe quoi

Même le miroir se moque de moi

J'ai contemplé l'horizon

Et j'ai compté les bisons

Plus je bois

Plus je crois,

Qu'on est tout seul avec soi,

Vendre leur monde, mon chemin d'croix

Tu nieras celui que tu n'aimes pas

Et la foule marche dans les mêmes pas

Plus je bois

Plus j'te vois

Elle avait l'air indienne insoumise et païenne,

Elle cherchait dans le ciel une réponse essentielle

Plus je bois

plus j'me noie

le jour s'est enfui

dehors il fait nuit

si je me reveille dans le noir

comment vais-je savoir

avec certitude, que je suis toujours vivant ?

ma colonne vertébrale devient serpent

corps sculpté et esprit d'esthète

corbeau perché sur la tête

Les corbeaux sifflent sur les plaines

mais la vie continue quand même

plus je bois

plus je renvoie

Péter plus haut que son cul

le nez dans son caca

ils parlent comme ça

dans le Nébraska

plus j'y crois, plus je le vois

J'espère être davantage que ce que je fais et perçois

Effet Peyolt ou effet mère

Vivre chaque instant

une âme de Coyotte

Larguer un amant mort

pour retrouver son enfant vivant

"mon monde vacille en proie

à une ébriété naturelle", Montaigne, je crois....

J'aime la compagnie de ceux qui s'tolèrent

À bas les pistolets, vive l'épistolaire....

le nom n'est qu'un artifice patrilinéaire

harmonie fugace de motifs fragmentaires

et si mon père avait refusé d'etre père !?

Trouver enfin l'occasion de me taire ......

Mes pensées tourbillonnent

Se noient dans la lumière

Ça y est c'est l'automne....

indien vaut mieux que deux

Avoir Eté , ou Présent déjà passé

advienne que pourra !

Hippipique Hourra

On ira ,

quand tu voudras !

où tu voudras !?



Encore une fois admirer la diversité des facettes de la personnalité, et du panorama .

Merci Mr HARRISON pour tout ça























Commenter  J’apprécie          15112
Dalva

Dans l'œuvre de Jim Harrison il y a quelques romans qui méritent que l'on s'y arrête. Il y a " Légendes d'automne" qui m'avait touché, je viens de découvrir " Dalva" un autre récit attachant. Peut-on dire que dans l'œuvre de " Big Jim" il y a des romans majeurs et d'autres qu'il vaut mieux oublier. Je pense que oui, ce qui ne m'empêche pas d'aimer l'écrivain.

" Dalva" est l'histoire d'une femme et d'une famille, elle se veut libre, libre de ses choix, de ses amours. Une femme de caractère que rien n'arrête. Elle a le tempérament des Northridge une famille fortunée du Nebraska qui à travers les générations s'est battue contre les injustices.

Dalva ne tient pas en place, alternant le ranch familial du Nebraska, le ranch de son oncle Paul en Arizona et Santa Monica où elle travaille dans une association pour jeunes en difficultés. Malgré ses voyages, ses rencontres divers et variées, une famille aimante Dalva n'arrive pas à oublier son amour de jeunesse Duane. De cet amour naitra un enfant.

Dalva a 17 ans et Duane est sioux.

A 45 ans elle décide de poser ses valises et s'installe dans la maison de son grand-père, une façon pour elle de se recueillir sur ses disparus, son grand-père vénéré, son père John wesley mort en Corée, Duane son amant et son enfant adopté à la naissance.

"Dalva" est un roman sur la famille, c'est aussi une leçon d'histoire sur les guerres indiennes, une tache de sang indélébile qui orne la bannière étoilée.

Venez découvrir les grands espaces cher à Jim Harrison, sa faune sa flore, quand l'homme et l'animal ne font qu'un comme Dalva et son cheval.

En attendant de lire " la route du retour" je vous laisse avec Dalva.

" J'ai pensé à une question qu'un Cree m'avait posée sur un ton moqueur

- Que deviennent les histoires quand il n'y a personne pour les raconter ?"

Une pensée aux membres de la tribu qui se reconnaitront.
Commenter  J’apprécie          11111
Une odyssée américaine

Lorsque l'on referme un roman majeur, le suivant est forcément difficile à choisir. Je nageais entre deux eaux, encore ému par le final de toute beauté offert par John Steinbeck dans “Les raisins de la colère”, lorsque la nouvelle de la disparition brutale de Jim Harrison est tombée. Le hasard du destin m'invitait à “Une Odyssée américaine”.



Poisse quand tu nous tiens ! Quelques mois après s'être fait plaqué par sa femme, Cliff perd sa chienne de treize ans qu'il aimait tant. Lola le suivait partout. Elle ne lui était pas d'un grand secours dans les travaux de la ferme mais cette présence canine lui donnait du coeur à l'ouvrage.



Adieu veaux, vaches, cochons, couvées ! Adieu griottes et bigarreaux récoltés sur des dizaines d'arpents ! La ferme du Michigan est vendue à un courtier en Bourse de Chicago et voici notre Cliff dont la vie part en fumée, en quête d'inconnu au volant de sa vieille Ford Taurus.



Vingt-cinq ans au contact de la nature ont transformé cet ancien professeur de littérature, aujourd'hui sexagénaire. Par chance une de ses anciennes élèves, au sex-appeal troublant, fait un bout de chemin avec lui. Au moins notre brave Cliff ne passe-t-il pas ses premières nuits de nomade à se morfondre, bien au contraire…



“Une Odyssée américaine” traverse pas moins de 15 États (*), une véritable conquête de l'Ouest ! Ce road movie publié en 2008 n'est s'en doute pas le meilleur livre de Jim Harrison mais à travers le personnage de Cliff transparaît la personnalité de l'écrivain, mélange de générosité, d'épicurisme, de truculence, d'entêtement parfois, d'obsessions voluptueuses toujours.

Sa passion pour l'ornithologie est manifeste et plus largement il considère toutes les créatures comme ses frères et ses soeurs.

Jamais il n'a digéré les terribles souffrances infligées aux Indiens au point que l'on trouve en appendice du roman chacun des 50 États américains rebaptisé du nom d'une peuplade amérindienne.



Un grand écrivain, un homme de coeur s'en est allé. Il était gourmand de la vie et amoureux de la nature, restent ses écrits enjoués pour se délecter de ses messages rafraîchissants de bon sens.







(*) Michigan, Wisconsin, Minnesota, Dakota du Nord, Dakota du Sud, Nebraska, Wyoming, Montana, Idaho, Washington, Oregon, Californie, Arizona, Nouveau-Mexique, Utah.

Commenter  J’apprécie          1070
Légendes d'automne

D’une plume sans artifice, simple et robuste, claire et sans détour, Jim Harrison dépeint dans ce recueil de 3 grosses nouvelles, trois univers reliés par un lien ténu, celui de la vengeance qui donne un titre au premier récit , mais aussi cohérents au regard de l’écriture, superbe.



Avec Une vengeance, l’auteur conjugue amour et violence, par le truchement d’une histoire d’adultère avec une erreur de casting sur le choix du cocu, magnat du commerce de substances illicites, avec ce que cela implique du soutien de réseaux tentaculaires. Autrement dit, l’amant pourrait y laisser la peau, et c’est ainsi que débute le propos : un homme mourant est secouru par un paysan et sa fille. Le temps de panser ses blessures, l’homme mûrit son plan de route pour retrouver sa belle et punir son agresseur



L’homme qui changea de nom est la plus moderne, la plus contemporaine des trois, se déroulant en milieu urbain, loin des grands espaces du Montana. Un homme mûr danse, seul, sans grâce mais avec entrain. Et c’est le flashback pour nous restituer le cheminement du personnage de son enfance à sa solitude présente, en passant par ses premières amours, et par sa réussite sociale que reflète son conformisme d’apparat .



Jim Harrisson est le chantre des peuples disparus, sacrifiés sur l’autel de la conquête légitimée. Avec Légendes d’automne, c’est un simple sursis qui est accordé aux descendants des conquérants. L’éphémère tient lieu d’éternité, malgré l’incarnation intense des personnages.

Le fils rebelle, dans une fuite perpétuelle, et tout aussi vaine, crée la dissonance face à à l’ancrage familial, mis à mal par les coups du sorts. Tous sont fous de chagrin, malades de regrets. Il faut une béquille surnaturelle pour ne pas imploser à chaque malheur inique : celui qui ne tire qu’une fois est cet homme là. Mais chacun des personnages est en lui même un héros même si c’est Tristan qui capte l’attention tel un trublion agité. Le deuil a des séquelles complexes.



Il faut parfois une disparition pour se pencher sur l’oeuvre d’un écrivain, fut-il mondialement célébré et reconnu comme un talent exceptionnel.

Le recueil Légendes d’automne offre cet avantage de mettre en évidence ce talent à travers trois récits différents, qui soulignent l’éventail varié des productions écrites. Et incitent à poursuivre plus loin l’exploration de l’univers romanesques de cet écrivain de légende (et pas seulement d’automne).








Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          1060
Péchés capitaux

Les fans du grand Jim aiment ce livre dans lequel on retrouve toute la verve, la désinvolture feinte et les tourments de l'esprit de son auteur. Ceux qui ne l'ont pas aimé n'ont probablement pas compris le personnage et ceux qui écrivent qu'ils ne liront jamais d'autres livres de lui se priveront sans doute de très grands moments, je leur conseillerais au moins La fille du fermier.



Avec cette exploration des péchés capitaux, Jim Harrison livre un beau roman noir où alcool, sexe, meurtres dominent largement dans l'histoire. Mais, celle-ci sert de prétexte à Jim pour proposer toute sa réflexion personnelle sur l'essence de la vie, l'enfance et ses marques indélébiles, l'adolescence et ses tumultes, l'âge dit mûr -- celui au cours duquel on rate quelquefois sa vie --, la vieillesse avec ses interrogations, ses faiblesses, ses craintes et ses ultimes passions.



Jimmy ressasse au long de ce roman les préoccupations de son héros, Sunderson, d'avoir ou non commis les sept péchés capitaux. La luxure est celui auquel il cède sans cesse, malgré une prise de conscience évidente, mais un manque absolu de volonté lorsque de jeunes femmes s'offrent à lui. Il sera d'autant plus pardonné qu'il a beaucoup péché.



Cependant, la quête de Sunderson, sous la plume de Jim, va explorer tous les arcanes des comportements humains, masculins surtout, et tout est passé en revue : réalité ou irréalité de Dieu, amour, désir, tendresse, présence du mal dans le monde, souffrances diverses, divorce, enfance maltraitée -- ce que Sunderson ne saurait en aucun cas tolérer -- , mais aussi émotions devant la nature, la rivière, les oiseaux et, inévitablement, les truites.



La pêche occupe donc une place de choix dans ce roman et toutes les images présentées par Jim sur le sujet sont absolument magnifiques, depuis l'instant où la belle mouchetée engame une mouche artificielle jusqu'à celui, tout aussi magique, où le pêcheur, après l'avoir capturée, la renvoie au fil du courant pour peut-être la retrouver dans une année.



Luxure, gourmandise -- pire, alcoolisme --, orgueil sont les péchés majeurs de Sunderson, péchés auxquels il veut renoncer tout en connaissant ses faiblesses. Il ajoute d'ailleurs un huitième, mortel à tous points de vue, la violence, celle du monde, celle des guerres, celles envers les animaux notamment à travers le massacre des bisons, celle qui germe dans les coeurs et se traduit dans des actes toujours ignobles.



Dans ce roman, toujours à travers les errements de Sunderson, Jim évoque la littérature avec ses auteurs favoris, la peinture avec Gauguin, Caravage et Goya, l'histoire avec la découverte de quelques riches lieux européens comme Paris, Séville ou Barcelone avec les oeuvres de Gaudi. Et puis, j'aime toujours trouver dans plusieurs de ses romans cette référence au domaine Tempier, produisant un superbe Bandol que Jim est régulièrement venu savourer sur place.



Alors, pour toutes ces raisons, il me semble que ce roman occupe une place de choix, je dirais même capitale, dans l'oeuvre de l'immense Jim Harrison.















Commenter  J’apprécie          1010
Dalva

Bon , on va pas se mentir , y a comme un méchant sentiment de frustration au final . Souvent comparé à Joseph Boyden que j'adore et inversement proportionnel à la tengente , j'esperais me perdre corps et ame dans une nature magnifiée , exacerbée . Je n'irais pas jusqu'à parler de perte de temps , restons honnete , mais le constat est bien là : déception !

Tel le petit galopin à la vue d'un grand huit tentaculaire , j'ai pris place dans ce wagonnet tentateur , gravissant lentement et inexorablement une pente qui , immanquablement , déboucherait sur un palpitant et enivrant plaisir de lecture . Livre terminé . Je pense en avoir appréhender les lignes directrices , si , si , ne soyez pas désobligeants . Et j'ai toujours cette vaine espérance d'un manege prometteur qui jamais ne me grisera .



Pourtant , au vu des critiques ditrhi , dihti , raaaaahhh , élogieuses , la trame historico-familiale s'avérait plaisante ! Des personnages forts , emblématiques et fouillés . De magnifiques paysages , véritables invitations au voyage et au dépaysement . Mais là ou le bat blesse , c'est cette profusion de détails , d'évenements circonstanciés qui , par manque de liant , ont fait que jamais au grand jamais je ne me suis senti concerné par ce récit . Véritable spectateur passif d'une histoire aussi fouillée que fouillie . Le style est enlevé et pourtant , cette surabondance de faits , cet éclatement narratif justifient pleinement cette absence d'empathie et d'implication de ma part . Un manque de sobriété pénalisant et faisant d'un bouquin chronophage un livre juste agréable...Dommage..



Dalva , 45 ans , femme libre hantée par un noir passé . 15 ans , déces de son pere en Corée . 17 ans , disparition de son grand-pere devenu alors tuteur et modele . Elle se verra également enlevé son fils des la naissance , fruit d'un amour interdit et contrarié . Sinon , tout va bien...

Michael , son petit ami du moment , plus prompt à la faire rire qu'à la faire jouir ( dixit l'auteur ) et féru d'histoire Amerindienne, la convainc alors de l'autoriser à mettre son nez dans les journaux de son arriere grand-pere . Dalva , quand à elle , est bien décidée à retrouver et renouer avec un fils qu'elle ne connait pas . Voilà le point de départ d'un drame familial se jouant sur quatre générations . Les voyages temporels s'enchainent . Les écrits apportent leur comptant de révélations historiques et familiales . Les pérégrinations de Michael , pur citadin laché dans un environnement hostile et au contact d'autochtones surprenants qu'il découvre , sont plutot jubilatoires . Le dénouement est sublime mais ne suffit pas à combler et faire oublier ces longs moments de solitude . Cette persistante sensation que le bouquin ne va jamais décoller...



J'avais sorti le canoé , m'attendant à etre balloté par des flots tumultueux ! Au final , ce triste sentiment d'avoir pagayé sur une mer d'huile en faisant du surplace...Ça devait monter...

Ce qui ne m'empechera pas , afin d'infirmer ou de confirmer une premiere impression plus que mitigée , d'attaquer Sur la Route du Retour...de flammes ! Qui sait ?



Commenter  J’apprécie          969
La Fille du fermier

Magnifique nouvelle du grand Jim Harrison qui sait dépeindre avec sobriété, émotion, finesse l'évolution sur quatre courtes années d'une jeune fille Sarah, sur les plans physique, psychologique, sentimental.



Cette courte histoire s'inscrit dans la nature immense du Montana dont le sauvage de la nature et des hommes est sans cesse présent au travers de la saison hivernale, de la dureté ou de la tendresse des personnages, des sentiments tourmentés qui vont habiter le coeur de Sarah, blessée mais pleine d'espérance. le hasard des rencontres va l'aider à surmonter ses épreuves et les dernières paroles de ce texte où la musique et l'amour deviennent des certitudes sont particulièrement belles et fortes.



Durant ces quelques années, Sarah côtoient différents personnages dont le vieux Tim qui lit dans ses pensées, l'aide et l'aime tout en admirant l'évolution de sa plastique qu'elle lui laisse entrevoir en signe de reconnaissance, sans paroles, dans une relation pudique.



Elle croise aussi Marcia, en plein émoi sexuel, avec qui elle partage la chasse à l'antilope et le sauvage de la nature. Elle ne lui dévoile pas toutes ses préoccupations, néanmoins Marcia est un soutien pour elle, sans devenir une icône.



Car Sarah suit sa route, avec en tête une vengeance qu'elle assouvira partiellement, ne pouvant se résoudre à aller jusqu'au bout, jusqu'à un irrémédiable qu'elle aurait peut-être regretté.



Les animaux sont aussi ses compagnons, la chienne Vagabonde, fidèle et sauvage comme Sarah, son cheval, Lad, pas des plus fringants, mais fidèle aussi.



Elle m'a fait parfois penser à l'héroïne du roman de Jamey Bradbury, Tracy qui connaît la même solitude qu'elle, plus dure encore. Deux personnalités de la nature sauvage, qu'il s'agisse de l'Alaska ou du Montana.



Merci à Big Jim pour ce texte exceptionnel.

Commenter  J’apprécie          950
La Route du retour

Bienvenue au Nebraska, je suis la rivière Niobrara. Depuis que le monde est monde j'en ai vu passer des êtres vivants, des animaux bien sur mais aussi des humains. Les tribus sioux, crows, blackfeet. Ensuite arrivèrent les pionniers avec des rêves plein la tête.

Je me souviens particulièrement d'un homme John Wesley Northridge premier du nom, son rêve, planter des arbres dans la grande plaine. Ce fût un échec enfin presque car dans son malheur il rencontra une sioux Lakota au doux nom de petit oiseau.

Voila le début de l'histoire du clan Northridge.

Cinq générations c'est peu pour moi qui suit ma route dans les grandes plaines. J'ai particulièrement aimé Dalva, une adolescente plutôt sauvage, un peu comme moi lors du dégel printanier. Son amour pour Duane un adolescent sioux par sa mère.

C'est intéressant ce mélange ethnique inter générationnel. C'est comme cet amour pour les oiseaux qu'a cette famille.

John Wesley senior le grand-père de Dalva sa route du retour il le vit à travers ses carnets, toute une vie racontée, et Nelse le fils de Dalva….

Ah ! je crois entendre les oies cendrées partir vers le sud, leurs routes du retour sans doute, quant à moi ma route va s'arrêter , mes eaux vont se refermer pour quelques mois.

Quel bonheur de retrouver la famille Northridge, une lecture qui m'a fait oublier notre situation actuelle d'humain confiné. Avant de vous quitter je pense qu'il est indispensable de lire Dalva avant d'aborder cette route du retour , Quel talent de conteur avait Jim Harrison, heureusement je n'ai pas fini de parcourir son œuvre, ma route du retour est encore longue.
Commenter  J’apprécie          946
Dalva

Dans la pure atmosphère de la littérature de grands espaces, on avance dans le récit comme on avance en terre inconnue.



L'écriture de Jim Harrison contient la quintessence de l'Amérique : des grandes villes aux grands espaces, de la violence de la ville à la sauvagerie de la nature, des turpitudes passées aux bassesses présentes, de la tradition à la modernité, des mythes fondateurs à la peu reluisante vérité d'un passé maquillé, des indiens aux cow-boys.

La nature est toujours magnifiée, devenant un personnage en soi, portée par une langue de feu et de grâce.



Parce que les grands espaces ne mentent jamais et que rien dans la nature ne va à contre-sens, l'auteur américain, contemplateur amoureux de rivières, de montagnes et des animaux, profite de cette immersion pour traiter les thématiques récurrentes qui lui sont chères telles la cause indienne, la condition de la femme, l'appartenance à la terre et la rédemption avant qu'il ne soit trop tard des personnages à la croisière des chemins.



Les descriptions enchanteresses et poétiques de la nature, les tirades pleines d'esprit et l'humour cynique qui frôle parfois l'insolence, rythment cette saga dépaysante, passionnante, engagée et pleine de sagesse.



Dalva est le chef-d'oeuvre de Jim Harrison.

Profondément humaniste, il est aussi un cri d'amour aux femmes libres.





Commenter  J’apprécie          888
Dalva

J'aime les quelques livres que j'ai lus de Jim Harrison. Certes il adorait chasser et je reconnais que c'est une des choses qui m'éloigne de lui. Mais pour le reste, je suis prêt à tout partager, la cuisine, le vin, l'amour, les rivières, les grands espaces, la passion des chevaux, l'ivresse, et puis après l'ivresse ou peut-être encore pendant cet instant fragile ou tout vacille, où nous venons de refaire le monde éternellement, revenir sur nos pas et se tromper de porte, revenir dans la part de nos vies intimes que nous ignorions. Je vais vous parler de Dalva, ce roman, ou bien cette personne, les deux semblent se lier entre eux.

C'est Dalva, la narratrice, qui nous raconte cette histoire, une histoire ancienne, elle est l'arrière-petite-fille d'un pasteur missionnaire auprès des Sioux. Son grand père était pour moitié indien Lakota. Elle n'est pas âgée, pas encore l'âge de se pencher sur son passé, elle n'a que quarante-cinq ans, mais des circonstances familiales l'amènent à se pencher sur son passé.

L'histoire de la famille de Dalva est marquée par des deuils et des séparations. Michaël est historien. Il a été l'amant de Dalva, il en est encore amoureux. Il s'intéresse de près à l'histoire de la famille de Dalva, il s'intéresse aussi de très près à Dalva avouons-le, il cherche à la convaincre de fouiller son passé. Sous les pressions de Michaël, elle accepte finalement. Michaël réussit à la convaincre d'avoir accès aux archives familiales, notamment aux journaux de son arrière-grand-père.

Le roman se partage alors entre les récits de Dalva, ceux de Michaël et les extraits du journal de l'arrière-grand-père. Jim Harrison nous entraîne dans l'histoire américaine et celle des ancêtres de Dalva, en voyageant dans l'espace et le temps. Jim Harrison, merveilleux conteur, sait alterner le souffle d'une épopée et les anecdotes qui viennent comme des braises dans le feu qu'on pose le soir au bord du bivouac. Nous voyageons de flash-back en ellipses, nous sommes Dalva dans son voyage intérieur et magnifique. C'est un très beau roman familial, une rivière qui coule de son passé, nous nous penchons sur la rive pour en prendre des lampées avec joie.

Et surtout ne baissez pas les bras devant ce texte ample et vertigineux comme les grands espaces dont on devine à peine l'horizon.

À présent je veux vous raconter ici une anecdote personnelle. Il y a quelques années, je fêtais le nouvel an avec des amis dans un chalet perdu dans les hauteurs du Cantal. Nous étions très nombreux, je ne connaissais pas tout le monde, lorsque tout d'un coup j'entends crier : « Dalva ! Dalva ! ». Mon cœur de lecteur s'est mis à battre. Je n'étais qu'à mon deuxième verre... Une femme, sur la terrasse où nous regardions la neige tomber, a saisi alors dans ses bras sa toute petite fille qui s'enfuyait vers la nuit. Dalva ? Jim Harrison ? Et nous avons alors discuté et passé un bon moment à parler d'un auteur que nous admirions en commun. Elle m'a alors avoué deux secrets, mais dont je me suis aperçu plus tard qu'elle partageait avec tout le monde : amoureuse folle des écrits de Jim Harrison, elle avait décidé d'appeler sa première fille Dalva. Bon ! Et, lors d'une visite au festival des Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, elle avait rencontré son auteur fétiche et lui avait avoué dans un anglais approximatif l'existence d'une autre Dalva, sa Dalva ! pensant le fasciner. L'auteur avait les yeux qui brillaient, m'avait-elle dit... Dans le ciel enneigé du Cantal, je voyais danser les étoiles du Dakota... Au bout de quelques verres, le compagnon de la femme vint rompre le charme et me glissa dans l'oreille que plusieurs Dalva étaient nées dans la foulée du roman sur cette merveilleuse Terre faite de rivières, de grands espaces et d'océans d'amour... C'était Jim Harrison dixit qui lui avait glissé cette confidence, les yeux brillants de whisky.

Dalva, c'est aussi l'histoire d'une femme moderne, chez les cow-boys et les indiens. Dis comme cela, cela paraît un peu simpliste, mais tout de même, rendons grâce à Jim Harrison d'avoir écrit un magnifique personnage féminin qui n'a, non seulement pas pris une ride presque trente ans plus tard, mais sous la présidence d'un personnage de la reality-show ubuesque, voilà le visage d'une autre Amérique telle qu'on l'aime encore, différente, dissonante, dissidente, belle quoi !...
Commenter  J’apprécie          8416
Une odyssée américaine

Je continue mon voyage littéraire avec Jim Harrison.

Pour les amateurs de grand espace je vous emmène faire une traversée des USA façon Kerouac.

En préambule je voulais vous dire amis-lecteurs que j'aime les Etats-Unis.

J'aime son histoire, sa culture, ses paysages, sa démesure.

Il est vrai que son côté impérialisme peut énerver certain, moi le premier ou encore ce côté religieux qui me fait penser à certain intégrisme.

Au moment où l'écris cette rubrique je suis en Normandie.

Hier donc je suis allé à Omaha Beach, et vu ce cimetière américain où sont enterrés ces gamins venus se battre pour sauver ce que nous croyons juste, la liberté et la démocratie.

Environ 9500 croix de toutes confessions.

C'était émouvant, c'est pour cela aussi que j'aime l'Amérique.

Revenons à ce merveilleux roman.

Cliff, professeur a quitter l'enseignement pour reprendre l'exploitation agricole de ces beaux -parents.

Jusqu'au jour où Vivian sa femme demande le divorce et vend la ferme.

Va commencer l'odyssée de Cliff dans sa vieille Taurus marron avec pour tout bagage un appareil photo et un puzzle des Etats-Unis.

Dans un style mêlant le présent avec le passé Jim Harrison nous entraine dans l'Amérique profonde.

Voila un roman attachant, où les personnages aussi truculent les uns que les autres m'ont fait sourire et m'ont émus.

Un beau récit sur l'amour filial, l'amitié, le temps qui passe et bien sur une ode à la liberté, à la nature, bref la vie.

Tout en écrivant cette invitation au voyage j'ai mis le grand Bob Dylan en fond sonore

Il parait que les voyages forment la jeunesse. Bonne route.

Je remercie d'avance les lecteurs qui auront pris le temps de lire cette critique un peu longue c'est vrai.
Commenter  J’apprécie          826
La Fille du fermier

Du jour où j'ai vu Jim Harrison à la télévision, j'ai su que j'aimerais ses livres et je n'ai pas été déçue avec La fille du fermier, j'y retrouve les thèmes chers à l'auteur : la nature, les grands espaces, son côté vulgaire à certains moments et sa grande connaissance de l'âme humaine et de ses faiblesses.

A mon sens, Sarah est aux antipodes de Dalva. Elle mène une adolescence solitaire en pleine nature dans le Montana à l'écart de la civilisation, plus elle grandit et plus elle est seule. Sa mère la quitte pour ses quinze ans et son ami Tim meurt d'un cancer. Et c'est après toutes ces pertes qu'un beau jour elle va à une fête qui mettra fin à son adolescence et en fera une jeune femme en colère qui désire se venger. Peu de temps après, sa tante l'invite chez elle dans l'Arizona et là une nouvelle vie va s'offrir à elle ; mais tout va dépendre de son choix, poursuivre sa vengeance ou passer à autre chose ?

Pendant que je lisais ce texte, je repensais à Dalva qui contrairement à Sarah est entourée et épaulée par sa famille ce qui lui permet de choisir d'aimer et de s'occuper des autres. Et là dans cette histoire, on se demande ce qui pourra bien empêcher Sarah de faire le mauvais choix tant elle est livrée à elle-même sans personne sur qui compter.

J'ai beaucoup aimé cette histoire très courte.Mais vaut-il mieux vivre dans la nature malgré une vie difficile ou vivre parmi la civilisation ?
Commenter  J’apprécie          806
Un bon jour pour mourir

Je fermai les yeux et écoutai le refrain de « Piece Of My Heart ». La voix de Janis Joplin me déprimait à mort. J’avais envie de tout plaquer, ma femme, mes gosses, ma vie. Mon seul désir qui me tenait quelque fois encore éveillé était de pouvoir partir à la pêche. Je ressentais cette eau froide et glaciale du Montana rentrer dans mes cuissardes. La brume vespérale commençait à se disperser, les truites arc-en-ciel semblaient puiser de ce réveil matinal une puissante force en luttant contre le courant. Je fus interloqué par la façon dont la pêche m’aidait à tout oublier, du moins tant que je restais dans la rivière. Pendant des heures, tous mes problèmes (argent, sexe, drogue) s’évanouissaient comme par enchantement tant ma concentration sur le cours d’eau, sur les courants happait mon esprit à la recherche des plus grosses truites.



Souvenirs du Montana et de la pêche à la truite tant pratiquée… Aujourd’hui, j’ai émigré à Key West et je passe mes journées à pêcher le tarpon. Enfin quand j’arrive à me lever pas trop tard et que je ne perçois pas cette désagréable sensation qui obscurcit mon esprit encore embrumé dans l’alcool de la veille… De toute façon, je ne vois pas ce que je peux faire d’autre. A quoi bon travailler ? La vie est trop courte… Un joint, un verre, deux joints, deux verres et une journée à taquiner le poisson : voilà le parfait résumé de ma vie.



Tim, le genre de gars costaud dont vaudrait mieux éviter son regard, vétéran du Vietnam en plus, une grande cicatrice le défigurant sur la moitié du visage. Je ne peux pas dire que c’est un pote à moi. On s’est juste rencontré la veille dans un bar autour de quelques whiskys. Comme d’habitude, je ne me souviens pas de grand-chose, si ce n’est que les bières et les whiskys défilaient sur le comptoir. Et au milieu d’une conversation anodine, voilà que je sors qu’ils vont construire un immense barrage sur le Grand Canyon. Et voilà que Tim, mon ami d’un jour, me balance qu’il faudrait le dynamiter. Ainsi, notre expédition va naître d’un discours de poivrot.



Un long road-movie à travers l’Amérique va m’entraîner des bords de la Floride jusqu’à mon Montana natal. J’espère qu’on trouvera le temps de prendre quelques belles truites sur les rivières du coin. Je n’oublie pas ma canne à pêche télescopique et monte dans sa voiture, direction le Grand Canyon. Une petite halte pour récupérer sa copine d’enfance, Sylvia et en route pour l’aventure. Mais dès le début, je me sens mal à l’aise. Je ne saurai dire pourquoi… Finalement, je crois que cela me fait chier de parcourir cette longue route juste pour faire sauter un barrage qui pour le moment n’est qu’un hypothétique projet vaguement utopique. Et Sylvia… Je ne peux m’empêcher de la mater dans la voiture. Jamais vu plus callipyge comme nana. Une paire de jambe sublime. Mon attention se porte fixement sur elle. Mon regard semble attiré magnétiquement par sa minijupe à pois, à la limite de l’indécence et j’imagine cette fine ligne dessinée par ses poils pubiens. Je n’ai qu’une envie : lui arracher sa jupe, la prendre en moi, lui fourrer mes doigts dedans et l’étreindre furieusement, bestialement, sauvagement… Dire qu’elle est amoureuse de Tim et que Tim n’en a strictement rien à foutre d’elle… C’est bien là mon malheur et mon triste sort. Heureusement que les bières sont là pour nous tenir compagnie, ainsi que Bob Dylan, à fond la caisse, entre deux bouteilles de whisky et de tequila. Heureusement qu’il y a aussi les cachetons de Tim et les joints. Merde, putain, dans quelle galère je suis… mais je l’aime moi, cette putain de Sylvia !



[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          720
Péchés capitaux

Ouvrir « péchés capitaux » de Jim Harrison et c’est l’Amérique avec ses grands espaces qui s’engouffre dans votre imaginaire avec son héros, l’inspecteur Sunderson, 66 ans, flic à la retraite dans le Michigan...pas une Amérique idéale, conquérante, sûre de ses valeurs, mais une Amérique paradoxale, souffrante, violente....un monde loin des grandes villes, le fin fond de la campagne, des paysages sublimes, un paradis perdu proche de l’enfer sur terre .



Notre héros fait l’acquisition d’une cabane pour profiter de sa passion, la pêche à la truite, mais ne tarde pas à découvrir ses problématiques voisins, une famille tentaculaire qui sème partout le chaos. Ils commettent toute sortes de délits et de crimes, escroquent , volent et tuent. Les hommes boivent sec, battent les femmes et les enfants, violent les gamines, au moindre problème sortent les calibres et règlent tout par le vide. Ainsi, le clan voit ses effectifs diminuer de façon drastique au fil de règlements de compte internes qui en laissent pas mal sur le carreau.



Et Sunderson dans tout ça ? Il couche avec tout ce qui a un joli derrière dans son environnement, taquine la truite avec amour, échange avec son ami indien Marion, file au bout du monde dès que son ex-femme, qu'il aime toujours, l’appelle pour sauver Mona, sa fille adoptive, culpabilise à chaque gueule de bois, ou parce que sa maîtresse a 19 ans...un type plein de défauts, mais un type bien.



Comme tous les héros de Jim Harrison, il est son porte voix, il nous livre ses réflexions sur la vie, le vieillissement, l’impossibilité de résister aux belles femmes, la dépendance à l’alcool, la nature sauvage, l’Amérique, le monde, et le pouvoir de la littérature. Il est très humain, pétri de contradictions, attachant.



L’énigme posée par ses voisins l’intrigue comme un fait sociologique et percute ses souvenirs de flic. La violence, huitième pèché capital d’une Amérique, coupable du génocide des Amérindiens, un pays fondé dans le sang et la poudre, est le vrai sujet de ce « faux roman policier », qui pointe le paradoxe entre prescriptions religieuses culpabilisantes, et la réalité du monde.



Un grand roman, d’un grand monsieur de la littérature, une réflexion profonde, passionnée emportée par le style d’un géant ...Pour Jim Harrison, on manque toujours d’étoiles !



Pour Vanessa, Bookycooky et toutes les copines babeliotes avec lesquelles j’ai pu échanger sur ce livre, j’espère être assez convaincante.

Commenter  J’apprécie          7011
La Route du retour

Je viens à peine de refermer La route du retour, livre que Jim Harrison a écrit dix ans après Dalva, je suis encore sous le coup de l'émotion des toutes dernières pages de ce véritable chef d'oeuvre crépusculaire, foisonnant et magique.

J'ai été emporté dans ce long récit qui n'est ni tout à fait un roman, ni une autobiographie. Je ne sais pas comment le qualifier d'ailleurs, une sorte de saga familiale, une fresque chorale qui parcourt des vies, où plusieurs voix parlent, écrivent, déploient comme des battements d'ailes, chacune à tour de rôle, un journal de manière intime. Et tout cela traverse cinq générations d'une même famille. L'âme de Jim Harrison est un peu éparpillée dans chacune de ces vies, une sensation très personnelle je vous l'avoue...

« L'écriture est-elle une forme de retour continuel à nos blessures ? » Cette question fut posée à l'écrivain par une journaliste française. Il lui répondit par la citation d'un de ses poètes préférés, Federico García Lorca : « Il n'y a que trois choses à propos desquelles on peut écrire : l'amour, la souffrance et la mort ».

Alors, nous voici comblés car tous ces thèmes sont visités dans ce livre de manière magistrale. Souvent, la mort et le deuil submergent en effet l'écriture de Jim Harrison. Je m'en suis aperçu ici plus fortement que jamais. La mort est là, rôdant parfois comme un autour guettant sa proie, venant mettre un point final à certains des journaux intimes dont la lecture nous est confiée. Mais l'histoire de nos vies ne serait rien sans l'amour, ses rêves, ses enchantements, ses illusions, ses blessures, ses vertiges.

Voilà pourquoi je tiens Jim Harrison pour un écrivain incroyablement romantique.

À travers ces journaux, ces voix qui nous invitent aux escapades et à la confidence, nous découvrons les personnages de cette saga comme si nous faisions déjà un peu partie de la famille. Pour peu que nous ayons lu Dalva, ils nous sont déjà familiers.

Voici tout d'abord le vieux John Wesley Northbridge, le patriarche de la famille, truculent, tyrannique pour les siens sauf peut-être pour Dalva sa petite-fille pour laquelle il va endosser le rôle de second père, à la suite de la mort du premier durant la guerre de Corée. On le devine bagarreur étant jeune, donnant facilement le coup de poing, amateur de femmes et de whisky... Mais on le découvre aussi touché par l'art, passionné par les peintures de William Turner ou de Paul Cézanne, dessinateur éperdu devant la fougue d'un hongre, le vol d'un passereau, une jeune femme se baignant nue dans une rivière ou bien ce qui nous demeure éternellement invisible et secret... Je le soupçonne de ressembler trait pour trait à Jim Harrison...

Et puis il y a les autres, Nelse le fils biologique de Dalva adopté très tôt par une famille aisée new-yorkaise. Il y a Naomi la mère de Dalva, Paul, l'oncle de Dalva et frère de son père, et enfin celle pour qui ce livre est sans doute dédié, traversant le paysage des pages, portée sublimement jusqu'au dénouement de l'histoire : Dalva.

Dalva est là, on la voit toute jeune, enfant de onze ans, puis plus tard adolescente de quinze ans enceinte, et encore plus tard trente ans après... Dalva, sauvage, entière, généreuse et entêtée, adorable et fougueuse. Elle a sans doute le tempérament de son grand-père et pourquoi pas carrément celui de Jim Harrison...

Ce livre est peuplé aussi de fantômes.

Chaque personnage de ce récit est saisi à un moment crucial de son existence, à un tournant... En pleine crise existentielle profonde, ils font face à leur destin et affrontent leur vie comme ils peuvent. Des vagues de mélancolie étreignent les personnages. Une violence intérieure, un sentiment d'impuissance traversent parfois ce livre.

On retrouve quelques thèmes chers à Jim Harrison : le rôle du hasard dans les inclinations humaines, la fatalité, la destinée humaine, le sentiment d'abandon, la liberté, l'existence vue comme une longue errance, mais ici le thème central que j'ai vu est bien celui de la filiation.

Chaque page semble questionner le sens de la vie et c'est beau.

Et puis brusquement il y a la nature sans laquelle ces personnages seraient comme des barques sans attaches. Nous voici en effet au milieu des plaines et des collines du Nebraska, là où coule la rivière Niobrara.

La Route du retour, c'est s'enfuir non pas du monde, mais dans le monde.

J'ai aimé retrouver ici le style abrupt et poétique du grand romancier américain, où nous oscillons de scènes cocasses, parfois coquines où souvent l'absurde a le dernier mot à des rêves follement oniriques. Parfois, étrangement tout cela va d'une phrase à l'autre, comme passant du coq à l'âne, et je dois vous avouer qu'au début du récit ces digressions m'ont un peu dérouté, puis je me suis laissé couler, emporter dans la phrase insolite et tumultueuse de Jim Harrison.

L'âme des indiens lakotas vibre dans chacune des veines de ce livre. On l'entend battre dans le frémissement de la terre, des rituels presque oubliés reviennent parfois dans les gestes les plus simples comme celui de poser un peu de tabac au pied d'un arbre ou d'enrouler son corps de cendres pour célébrer le deuil d'un proche.

Toutes les choses de la nature semblent ici à la fois éphémères et éternelles, uniques, ramènent nos existences à leur vacuité.

Aimer La route du retour, c'est peut-être comprendre que la vie se réduit à ce qu'on en fait au jour le jour.

C'est en regardant le feuillage d'un prunellier, ses pétales blancs, ou bien en découvrant le vol d'un martin-pêcheur ou celui des oies cendrées dans le voile du matin, que l'on comprend peut-être cela...

Alors ce sont parfois de longues fuites en pick-up... qui peuvent amener deux amants tout d'abord vers la chambre d'un motel minable, où se retrouver en toute discrétion pour faire l'amour. Mais quitte à entendre des glapissements, des roucoulements, des feulements, à droite, à gauche des parois aussi minces que du papier à cigarettes, quitte à entendre les mêmes bruits mais de manière plus harmonieuse et naturelle, pourquoi ne pas filer alors en pleine nature, au bord d'un lac, en pleine clairière, faire l'amour à ciel ouvert, se laisser prendre avec le chant des roitelets, des loriots, des alezans au loin, dans le parfum des amélanchiers... À ciel ouvert, au bord de cette frontière spirituelle entre vie et mort. C'est ce sentiment d'ivresse et de liberté qui étreint parfois avec fulgurance les pages de la Route du retour.

Plus tard, très tard dans le récit, Jim Harrison laisse la parole à Dalva, comme si cette attente devait venir vraiment après, à la fin, clore le livre par sa parole. C'était important que Dalva ferme la porte de ce récit choral qui lui était dédié comme un chant d'amour, avec toutes ces voix.

Les retrouvailles de Dalva avec son fils Nelse, trente ans plus tard m'ont émues. Ici pas de grandes effusions de sentiments, pas de joie hystérique, pas de larmes, ce n'est pas le style de la maison. Une joie simple, pure, touchante comme un rendez-vous d'amour, un rare moment de bonheur, tout en pudeur, tout en retenue, un regard, deux mains qui se frôlent, un instant de justesse dans les mots pour dire cela... On voudrait presque s'éloigner des pages pour les laisser seuls dans cette intimité...

Chère Dalva, mes yeux tremblent un peu de vous quitter, à moins que ce ne soit l'air iodé qui vient du large.

Je connais une femme à Brest, dont la fille s'appelle Dalva, en souvenir de vous.

Je veux croire que vous avez existé, du moins vous existez pour moi, pour tant d'autres parmi nous aussi qui aimons les récits de Jim Harrison et l'âme de ses livres qui nous aide parfois à tenir debout.
Commenter  J’apprécie          6915
Retour en Terre

Dans chaque aventure qu'il nous offre, Jim Harrison réussit à se mettre dans la peau de ses personnages, après une observation attentive et aiguë de l'univers qu'il affectionne tant.



Retour en terre est chargé de souvenirs de la terre de son enfance, d'histoires de générations, de l'héritage que l'on porte, de fin de vie, de notre rapport à la mort et de toutes ces choses desquelles on ne peut pas guérir.



La terre comme source de bonheur et d'équilibre lui sert également à dénoncer la violence des hommes et le massacre des indiens américains, thème récurrent dans tous ses romans.



La sagesse assez particulière de l'auteur américain prend tout son sens lorsqu'elle se met au service de son style inimitable de nature writing.

Les grands espaces et la nature sauvage ne sont en fait qu'un décor pour donner corps à des réflexions profondes sur la vraie nature de l'existence et de la manière dont chacun essaye de trouver sa place dans le monde.

Sur un mode un brin plus léger et complètement intégré dans le récit, Jim Harrison s'intéresse à l'épineuse question de la communication dans le couple.



L'introduction de phrases courtes et profondes au milieu de dialogues à première vue banals, leur donne un poids indiscutable de vérité universelle.



Dans un style inégalable et élégant, voici un maximum d'humanité dans un minimum de mots.





Commenter  J’apprécie          673
Légendes d'automne

Jim Harrison est un personnage à lui tout seul, un oncle d'Amérique que l'on aurait aimé avoir, attendant son retour avec impatience, nous racontant de vieilles légendes indiennes ou ses parties de pêche à la mouche dans le Montana, le tout avec ses mots à lui, parfois crus mais jamais vulgaire.

" légendes d'automne " est le livre qui l'a révélé en France.

Dans ce roman se trouve trois récits avec pour fil conducteur la vengeance.

La première histoire n'est pas la plus intéressante à mes yeux je ne m'y attarderai pas.

Le deuxième récit " l'homme qui abandonna son nom " m'a fait penser au roman de Douglas Kennedy " l'homme qui voulait vivre sa vie ".

Nordstrom est un homme désabusé, il a de l'argent, un métier intéressant, mais son mariage est un échec. Pour tuer son ennui et gérer son stress il danse seul devant sa glace.

Il va se venger à sa manière de cette vie sans intérêt en léguant son argent et en recommençant sa vie à zéro.

Une belle histoire où la danse et la cuisine ont une belle place dans le récit.

Je finirais ma critique par " légendes d'automne " la plus belle histoire du roman, une magnifique fresque familiale.

William Ludlow a trois fils, Alfred l'aîné, Tristan le puîné et Samuel le cadet.

Peut-être avez-vous remarqué dans une portée de chiots il y en a toujours un plus actif que les autres, Tristan est ce jeune chiot exubérant.

Les trois frères vont s'engager dans l'armée et combattre aux côtés des canadiens, nous sommes en 1915.

" légendes d'automne c'est l'histoire de Tristan qu'un chagrin va anéantir, il quittera le Montana aura une vie d'aventurier et se moquera de la mort.

J'ai aimé tous ces personnes et j'ai aimé le Montana, le fait de savoir que d'autres romans d'oncle Jim m'attendent me met du baume au cœur.

Commenter  J’apprécie          674
Dalva

Jim Harrison, c'est le genre d'auteur qu'on aime ou qu'on n'aime pas. Et son roman Dalva permet de le démontrer à la perfection. Je ne suis pas un grand fan mais cette oeuvre déroutante et originale a réussi à me séduire. J'avise d'emblée que ceux qui s'attendent à un roman conventionnel (pour ne pas dire traditionnel), avec un début, un milieu et une fin – pourquoi pas un schéma narratif, pendant qu'on y est ! – seront déçus. Dalva, c'est un tourbillon qui peut paraître difficile d'accès. Pour être complètement franc, il y avait des moments où je ne comprenais pas tout, où je peinais à suivre les méandres de la narration, les péripéties des personnages et leurs divagations. Et je ne revenais pas en arrière pour essayer de comprendre. Je me laissais mener par le flot, par le tourbillon, sans trop savoir où il allait m'apporter. En ce sens, je peux comprendre ceux qui n'ont pas aimé et les critiques négatives qu'ils ont laissées.



De la même manière, je trouve difficile de résumer Dalva, du moins de manière complète, sans dénaturer l'oeuvre. Il y a bien cette jeune femme qui a donné son nom au roman, qu'on pourrait qualifier de protagoniste. On y raconte son histoire d'amour avec Duane, puis elle cherche à trouver un sens à sa vie, à retrouver son fils. Mais, à travers des retours en arrière, des ellipses et autres moyens littéraires, son histoire est tellement diluée qu'elle devient difficile à suivre. Par exemple, à un moment, elle passe la narration à Michael, un universitaire-historien qui entre en contact avec Dalva parce qu'elle a en sa possession le journal de Northride, son arrière-grand-père pasteur envoyé en mission auprès des Sioux. Ce journal, c'est l'occasion pour Harrison de raconter l'histoire des relations entre Blancs et autochtones dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Une histoire mouvementée et turbulente. Mais c'est du Harrison tout craché, un individu haut en couleurs, passioné – et passionant ! –, prêt à tout abandonner sur un coup de tête. Et ses personnages ne pouvaient que lui ressembler… Trop, peut-être ? Tous ces passages où il est questions des fantasmes et habitudes sexuelles de Michael ne me semblaient pas nécessaires.



Dalva, Duane, les guerres de Corée et du Vietnam, un enfant mis en adoption, les Sioux, Northride, Crazy Horse, les colons scandinaves, le déracinement, les traditons perdues, celles qu'on souhaite maintenir, etc. La quantité astronomique d'information, certains y voient une richesse, une profondeur, un univers bien documenté et décrit ; d'autres s'y perdent. C'est difficile, voire insurmontable, de retenir tout ça !



Ainsi, au lieu d'essayer de retenir toutes ces informations, j'ai préféré porter mon attention sur les thèmes abordés. Il y avait ces Amérindiens (il est surtout question des Sioux mais d'autres nations autochtones sont également abordées), farouches et libres… Oui, de grands amateurs de liberté. Quand on pense à eux, c'est souvent négativement ou pour les plaindre mais il y a eu de ces relations qui étaient positives, des amitiés, des heureuses découvertes, une désolation face aux politiques oppressives des Blancs, etc. Ça donne un brin d'espoir. Dalva est aussi un roman sur l'Ouest américain, la nature et les grands espaces, sur le questionnement identité, la recherche de liens significatifs, la quête du sens de la vie. En ce sens, c'est un roman universel.



Bref, une lecture assez intéressante mais qui demande courage et patience.

Commenter  J’apprécie          651
Une odyssée américaine

C'est l'heure du bilan. Une petite virée en voiture à travers les States s'impose... Largué par sa femme à 60 ans, sans argent ni biens, Cliff décide de traverser les États-Unis avec l'idée saugrenue de déposer dans chaque état une pièce d'un puzzle de son enfance représentant son pays. Son grand projet est de renommer l'ensemble des états ainsi que le noms des oiseaux qu'ils représentent. Il voyage dans un premier temps avec Marybelle, une de ses ancienne étudiante flirtant entre l'hystérie et la nymphomanie, dont il est l'amant d'un voyage et fait des étapes tout au long de son chemin. Les paysages défilent.



Regardant beaucoup en arrière, avec ses regrets, ses amours délavés, Cliff se demande s'il a manqué d'ambition, mais c'est vers l'avenir que son regard se tourne, nous incitant à nous convaincre que les projets ne sont pas une histoire d'âge mais de l'entretien du rêve. Cliff nous apparait comme un homme incertain de lui et de son avenir, tout en contradictions, guidé par le plaisir instantané et le besoin de la solitude sans pouvoir se passer des femmes de caractère qui le guident et molestent à la fois. Il faut dire que personne n'est tendre avec lui. Cliff fait pâle figure entre son fils et sa femme plus déterminés que jamais à le faire revenir en permanence dans les convenances alors que lui ne souhaite que vivre simplement, à sa manière. Mais tout est histoire de compromis. Pour entretenir la paix sociale il faut faire des concessions... Alors il plie mais ne rompt pas.



Le premier mot qui m'est venu à l'esprit après quelques chapitres c'est "liberté. Au delà du voyage, l'auteur m'a donné l'impression de s'être détaché de toute gène, de tout tabou, pour nous livrer ses pensées comme elles lui viennent. Un peu comme s'il pensait son récit sans censure. c'est un peu dans sa tête que nous voyageons au rythme de ses idées et questionnement sur sa vie de soixantenaire. Souvenirs et réflexions s'entrecroisent alternant nostalgie et humour.



Une lecture déliée et simple qui s'apparente parfois à une discussion entre potes ou il nous livrerait sa vie et ses expériences... Avec la finesse et l'intimité en plus.



Une très belle découverte pour ce premier livre que je lis de Jim Harrison.
Commenter  J’apprécie          623




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jim Harrison Voir plus

Quiz Voir plus

Jim Harrison, l'homme du Michigan...

Parmi ces nouvelles, laquelle ne figure pas dans le recueil "Légendes d'Automne" paru en 1979?

Une vengeance
Légendes d'Automne
En route vers l'Ouest
L'Homme qui abandonna son nom

10 questions
117 lecteurs ont répondu
Thème : Jim HarrisonCréer un quiz sur cet auteur

{* *}