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Citation de Coeurdechene


Alors l'ogre comprit ce qui se passait : la reine avait les deux cuisses de part et d'autre du nez du géant, comme si elle montait à cru le cou d'un diplodocus. Cette position créait des frottements, comme quand on fait du feu en entrechoquant des brindilles.
Et le miel ? Les femmes ogres opéraient leur épilation intime à l'aide de caramel. Les mamies leur en fabriquaient de petites boulettes. On astiquait ça sur les poils, on tirait d'un coup, ça débroussaillait, tout le monde criait et rigolait, après quoi les boulettes, caramel et pelage, faisaient d'excellents chewing-gums qu'on donnait aux mioches.
C'était ainsi chez les ogres. Mais chez la reine, comprit instantanément Grandclapier, chez elle tout est si délicat qu'il faut du miel. Il imagina alors les servantes qui le jour même avaient dû enduire le bas-ventre de Mathilde avec... de la cire d'abeille ? Du miel millefleurs ? De la gelée royale ? Une chose légère et fraîche avant de lui sculpter le maillot en forme de lettre grecque, le caractère cunéiforme qu'on mettrait au fronton d'une assemblée de gens fréquentables : «Que nulle n'entre ici si elle n'est melliflue.»
C'est sans doute ce mot, bien plus que les effluves de miel, qui provoqua l'accident. «Melliflue : qui a le goût du miel.»
L'ogre, qui en avait plein le nez, venait de se représenter, dans un flash, sa large bouche sur la chatte de la reine.
Et d'un coup son cœur s'arrêta.
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