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Critiques de Johan Heliot (1051)
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Bloodsilver

J'aime faire des lectures qui remettent en question certaines certitudes, je pensais ne pas avoir d'intérêt pour les uchronies, j'évitais d'ailleurs consciencieusement le genre jusqu'à présent, il me manquait simplement le bon titre et le malentendu qui a permis cette rencontre.

Pour ce qui est de l'uchronie, l'auteur revisite la colonisation du nouveau monde par les européens du 17ème siècle et parcourt l'histoire de ce qui deviendra les Etats-Unis d'Amérique jusqu'en 1907 en y ajoutant un ingrédient supplémentaire de taille.

Que se serait-il passé si les vampires de la vieille Europe avaient débarqué en même temps que les premiers colons ?

La très bonne idée de Johan Heliot sera de mettre en scène plusieurs figures emblématiques de l'Amérique, et ce, de façon chronologique en commençant par le procès des sorcières de Salem, le règlement de compte à OK Coral avec Doc Holliday et les frères Earp, ou encore le massacre de Wounded Knee. L'auteur va aussi revisiter les biographies de Billy the kid, des frères Dalton ou encore Mark Twain (l'auteur des "Aventures de Tom Sawyer"), j'ai aussi beaucoup apprécié l'histoire de la firme "Winchester", très instructive.

Du point de vue scénaristique c'est parfait ! La lente progression de l'emprise sur le nouveau monde des "Brookes", surnom donné aux vampires, est d'une logique implacable et inéluctable. Ils ont pour ainsi dire l'éternité devant eux et finiront probablement par épuiser toute résistance, notamment celle de la "Horde sauvage" créée pour éradiquer les vampires et que nous verrons s'opposer à l'avancée du convoi.

Le convoi transportant l'argent est le fil rouge du récit, car le nerf de la guerre est la seule arme efficace contre les vampires : l'argent, celui qui permet de fabriquer les seules balles létales contre cet adversaire immortel ou presque, argent que les brookes chercheront à s'accaparer partout où des gisements seront découverts...

Les brookes auront aussi besoin d'étendre leur influence pour asseoir leur emprise et se parer d'une aura de respectabilité, il faudra donc "museler" la presse et la littérature, ce qui sera évoqué dans les chapitres consacrés à Mark Twain, ce scénario ne laisse rien au hasard, et à l'arrivée cette lecture se révèle addictive !

Si j'ai aimé cette lecture, c'est aussi en raison du style qui me convient à merveille, clair et concis, agréable et bien écrit, bref, pour ce qui me concerne c'est parfait.
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Le passeur de fantômes, tome 5 : Le train fantôme

Nous avions fait une pause avec cette petite série. Le tome précédent avait moins plu à mon fils, et d'autres lectures lui faisaient davantage envie également. Mais nous l'avons reprise récemment, d'autant qu'il ne nous restait plus qu'un seul tome pour la conclure.



Nous avons donc retrouvé Malo, notre passeur de fantômes, et ses deux acolytes, Silène la médium et Octave le spectre poilu (en référence à la Première Guerre mondiale, non pas à sa pilosité). Dans cet épisode-ci, l'intrigue se déroule au Mystéro-Parc, un parc d'attractions dédié au fantastique. Silène et Malo y sont pour le week-end, accompagnés par les parents et la sœur de ce dernier, ainsi que d'Octave qui n'aurait manquer pour rien au monde l'occasion de faire peur aux gens.



Parmi toutes les attractions, toutes plus angoissantes les unes que les autres (sauf pour Malo et Silène, habitués à côtoyer de vrais fantômes), il y en a une en particulier : le train fantôme. Particulier non pas dans le sens complètement effrayant, non, particulier parce que cette attraction abrite un vrai fantôme, ancien Poilu également tué par un obus, étrangement lié à une lampe de mineur, dont est dissimulé à l'intérieur un autre objet étrange...



Malo et Silène, avec Octave, vont mener l'enquête. Qu'est-ce qui retient Émilien dans notre monde ? Quels secrets cache son histoire ?



Et c'est ce que nous allons découvrir au fil des pages. L'histoire d'Émilien recèle de nombreux mystères qui nous obligent à continuer encore un peu pour enfin savoir. Dans cette quête de vérité, il y est question de secrets de famille, d'amour interdit, de traumatismes de guerre également, mais aussi de relations frère-sœur et d'amitié (amoureuse) adolescente, abordées d'ailleurs avec humour afin de détendre l'atmosphère un peu oppressante.



Le suspense est plutôt bien maintenu. Les éléments ne sont révélés que petit à petit. L'ambiance "fantastique" au sein du parc est relativement palpable. Les personnages sont à croquer et leurs relations touchantes et/ou rigolotes. On a particulièrement bien aimé M. et Mme Archambault, les propriétaires loufoques du parc. La relation entre Malo et Silène évolue quelque peu. Le grain de sel de Sophia (la sœur de Malo) et la moustache d'Octave viennent égayer le déroulement des événements, sans jamais ternir au bien-fondé de l'histoire qui touche à des sujets plus sérieux et plus profonds, comme les horreurs et les traumatismes de la guerre par exemple. Tout est justement dosé pour que le jeune lecteur ait envie de continuer sa lecture.



De mon point de vue d'adulte, je trouve que tout se déroule très vite et que l'intrigue est un peu trop facile. J'ai eu tôt fait de tout comprendre bien avant que tout ne soit révélé. Mon fils, lui, s'est fait berné, il n'avait pas vu venir le dénouement (très touchant, par ailleurs). C'est donc que ce petit roman jeunesse est tout de même efficace.



Plein d'humour, de mystère et d'action, mon fiston et moi sommes tous les deux d'accord pour dire que ce cinquième et dernier tome est sans aucun doute le meilleur de cette pentalogie.

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Involution

Involution est un roman de hard science assez imprévisible et assez étonnant ....



...... Qui peut faire penser théoriquement à un texte de David Brin je trouve pour simplement faire une comparaison .



Du point de vue structurel , il y a deux époques successives dans ce récit qui nous amène , depuis le Brésil , à explorer le centre de la terre ....



L’apocalypse et l’intelligence artificielle , ( ici , une apocalypse d’un genre très particulier , imprévisible et assez surprenante ) , sont au menu de ce texte qui sait sans l’ombre d’un doute , surprendre son lecteur .



La caractérisation est bonne et la première partie du texte qui nous plonges dans un futur proche ainsi que dans un Brésil futuriste , est très plaisante , dépaysante et vraiment innovante aussi .

C’est bien écrit mais cela donne clairement l’impression d’être trop court , parce que une grande partie de l’information donnée dans cette seconde partie du roman , est divulguée dans le cadre de brèves notices , qui s’offrent à la lecture , présentées sous la forme d’entêtes de chapitres .



Ces notices préliminaires de chapitres sont incontestablement utiles et bien rédigées , mais on a vraiment l’impression ( exacte ) qu’elles abrègent le récit volontairement , en lui conférant un aspect légèrement « torché « à peine patinée , si vous voulez bien me passer l’expression ....



Je trouve que cette stratégie choisie par l’auteur est à mon humble avis , un peu ( beaucoup ) désagréable et facile , limite culotée aussi et pour tout dire ...



Cependant , Involution reste une lecture très agréable et très motivantes en compagnie personnages très réussis et très crédibles .



Un auteur à suivre pas de doutes et un roman donc , qui est proche de l’ambiance David Brin , sans être un plagiat pour autant , je veux en effet simplement faire une comparaison utile pour donner une idée de cette saveur agréable et très particulière qui est celle de ce texte , qui a du charme malgré une trame narrative trop précipitée comme je viens de le dire et de vivement le regretter ...



Très correct , pas mal et sans l’ombre d’un doute , un auteur à suivre ...

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Le passeur de fantômes, tome 4 : Au coeur des ..

"Au cœur des secrets" est le quatrième tome de la série "Le passeur de fantômes". Il se démarque un peu de ses trois prédécesseurs, puisqu'il est sans aucun doute le plus émouvant et le plus triste.



C'est à l'hôpital que se déroule l'histoire. Silène, qui est une médium et qui donc peut communiquer avec les fantômes, y a été admise pour une appendicite. Dans les couloirs dans lesquels elle déambule en attendant son autorisation de sortie, elle fait la connaissance de Jade, tout juste spectre et totalement perdue. Avec Malo et le fidèle et vieux Poilu Octave, tous trois vont se démener pour comprendre pourquoi Jade n'a pas pu passer dans le monde des Esprits alors qu'elle connaît visiblement bien son vécu. Il est évident que la raison vient du fait qu'elle ne soit pas cliniquement morte, son corps étant maintenu artificiellement en vie, en attendant que l'équipe médicale vienne prélever ses organes. Et c'est là qu'est toute l'énigme en fait : si Jade n'est pas encore morte, comment se fait-il qu'elle soit déjà un fantôme ?



Je trouve le titre "Au cœur des secrets" joliment trouvé, puisqu'il y est à la fois question de maladie cardiaque et de secrets de famille. Mais il va plus loin, puisqu'ici sont abordés la notion de mort clinique, de mort cérébrale et de coma, mais aussi de dons d'organes, de transplantation et de greffe. Beaucoup moins dans l'humour que les tomes précédents, voire carrément pas du tout en fait, l'intrigue se veut plus sérieuse et donc plus bouleversante également. S'ajoutent en plus des secrets de famille, et puis une maman qui pleure au chevet de sa fille dont l'esprit flotte au-dessus d'elle sans qu'elles puissent communiquer... Certains passages sont à fendre le cœur.



Les auteurs se rattrapent avec le dénouement, émouvant également, sans doute invraisemblable mais plus que bienvenu (pour le jeune lecteur tout du moins), qui nous laisse avec une question sans réponses, sorte de porte ouverte peut-être vers le prochain tome...



Contrairement à moi, ce n'est pas le tome que mon fils a préféré, parce que moins drôle, parce que plus triste, parce que la relation d'amitié entre Malo et Silène est mise de côté, parce que le caractère un peu bourru d'Octave s'impose moins. Parce que c'est un hypersensible surtout, et que ça l'a sans doute remué plus qu'il ne s'y attendait et que ce n'est pas du tout ce qu'il recherche dans ses lectures (ce n'est pas comme ça qu'il me l'a expliqué mais c'est ainsi que je l'interprète).

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Le passeur de fantômes, tome 1 : L'élu

Mon fils devant travailler sa fluence de lecture, je lui ai proposé (sans trop lui laisser le choix non plus) un quart d'heure de lecture quotidien à voix haute. Évidemment, hormis les livres graphiques, je lui laisse choisir ce qu'il lui fait envie. Depuis son entrée au collège, il lit beaucoup moins (le rythme soutenu a raison de sa fatigue). Il a donc énormément de choix grâce à une pal qui ne fait qu'augmenter depuis quelques mois (il lit moins mais l'envie demeure). Pour cette première expérience, son choix s'est porté sur le premier tome du Passeur de fantômes, série de cinq livres qui lui fait de l'œil depuis un moment.



Ce premier tome, intitulé "L'élu", met en scène un jeune collégien de 5e, Malo, qui vient d'emménager dans une nouvelle maison avec ses parents et sa sœur aînée. Le camion de déménagement est à peine parti et les cartons ne sont pas encore déballés, que Malo apprend que sa nouvelle demeure est surnommée "la maison hantée" par un groupe d'adolescents du quartier. N'y croyant pas sur le moment, il déchante vite le soir venu quand il se retrouve face à Jérémy, garçon de son âge qui porte un tee-shirt à l'effigie de Michael Jackson mais qui est avant tout un fantôme. D'abord surpris que Malo puisse le voir et lui parler, Jérémy voit là enfin l'aide dont il a besoin, car en effet ce dernier erre dans le monde des vivants depuis trop longtemps, sans savoir comment passer dans celui des esprits.



Accompagné de Silène, jeune lycéenne au look quelque peu gothique, médium elle aussi, et du spectre Octave, poilu de 14-18 qui vit dans le grenier de la bouquinerie du père de cette dernière, Malo va mener sa petite enquête sur le passé de Jérémy. Car le problème vient de là : pour pouvoir passer dans le monde des esprits, il lui faut retrouver en premier lieu la mémoire et savoir comment il a perdu la vie.



D'indice en indice, Malo et Silène se rendront compte que tout les mène à M. Paturel, le prof de maths grincheux...



Ce petit roman jeunesse nous conte une histoire touchante et très attrayante, qui évoque des thèmes souvent abordés mais qui fonctionnent, tels que l'amitié, l'entraide, l'empathie et le pardon. Le suspense est maintenu jusque dans les derniers chapitres. L'humour ne manque pas non plus à l'appel. Les personnages sont particulièrement touchants. Tous les ingrédients sont là pour plaire aux jeunes lecteurs.



Je rajouterai même que le style d'écriture est simple mais soigné. La narration au passé est même plutôt bienvenue, d'autant qu'on n'y a pas souvent droit dans les contemporains jeunesse (c'est assez rare pour être souligné en tout cas). Le côté fantastique et la petite touche humoristique titillent la curiosité et rendent les événements tristes acceptables (il faut quand même reconnaître que la façon dont Jérémy a perdu la vie est tragique).



Seul petit bémol : Les termes "poilu" et "prescription" sont évoqués sans être définis. Une simple petite phrase pour expliquer aurait été judicieux je pense. Mais cette petite lacune aura tout de même eu un avantage : ces deux mots auront amené à un sujet de discussion très intéressant avec le fiston.



Ce premier tome a beaucoup plu au fiston, il ne m'a d'ailleurs pas attendu pour commencer le tome 2 (qu'il lit en perm au lieu de s'avancer dans ses devoirs...). Pour ma part, j'ai trouvé le dénouement trop édulcoré, mais je n'oublie pas le public visé qui ne souhaiterait sans doute pas autre chose.

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Ciel, 1.0 : L'hiver des machines

Avis aux professeurs d’Histoire ! Ce livre de science-fiction, dont l’histoire se passe en 2030, est un bon roman pour les jeunes car ils pourront appréhender la situation des victimes de la 2e guerre mondiale.

Curieux, pensez-vous, je suppose...





Eh bien, si je vous dis que l’intelligence artificielle toute-puissante, appelée CIEL, qui a remplacé Internet depuis longtemps parce qu’infiniment plus performante, s’est octroyée la maitrise des humains en prenant possession de toutes les machines...,si je vous dis que les humains n’ont plus le droit d’accès à l’eau, à l’électricité, aux besoins les plus essentiels, vu que le CIEL a la totale maitrise de cet approvisionnement...,si je vous dis que les humains sont parqués, confinés sous la surveillance de drones et de caméras invasives...,si je vous dis que d’autres humains appelés « kapos » sont chargés de surveiller leurs semblables...,si je vous dis que certains humains ont commencé à résister et à se cacher face à la dictature inhumaine (c’est le moins qu’on puisse dire ! ) des machines...,vous penserez automatiquement à la seconde guerre mondiale.

Les adolescents d’aujourd’hui pourront enfin se rendre compte de ce que nos anciens ont subi, car leur parler d’informatique, de portables, de caméras de surveillance, de bornes où s’alimenter en électricité, c’est un langage qu’ils comprennent, et puis embrayer sur la catastrophe qui s’ensuit est un bon moyen pour qu’ils éprouvent de l’empathie.

La situation à laquelle ils pourraient un jour être confrontés (j’espère que non !) est tellement semblable, finalement, à celle qu’ont connue les contemporains d’Hitler.





Ce roman parle d’une famille éclatée aux 4 coins de l’Europe, des Vosges à Berlin, en passant par les Pouilles, Paris et le Vercors. Cette famille aurait dû se retrouver pour Noël dans le chalet du patriarche, mais les circonstances l’ont voulu autrement. Chaque membre réagit de manière différente, mais ils ont tous un caractère très affirmé. C’est cela, d’ailleurs, qui avait provoqué leur dispersion, bien avant la catastrophe.





Et enfin, le thème essentiel de ce roman, c’est aussi l’écologie.

Car le CIEL se venge des humains parce qu’ils ont mal agi envers la planète, privilégiant leurs intérêts particuliers au lieu de prendre soin de la Terre.

Non, ma dernière phrase n’est pas un passage de l’Apocalypse !





Ce roman de science-fiction est à recommander aux adolescents, qui seront par contre frustrés en fin de volume car il y a une suite, obligatoire si on veut savoir comment les protagonistes vont s’en sortir. Le CIEL restera-t-il tout puissant ?

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La Trilogie de la Lune, tome 1 : La Lune se..

Pour qui voudrait se faire une idée du style steampunk, La lune seule le sait en est un parfait exemple.

Nous sommes à Paris en 1900. Badinguet règne en despote sur un pays mal en point. Victor Hugo, centenaire, séjourne à Guernesey, tandis que Jules Verne accoste sur la côte atlantique, bien décidé à découvrir ce qu’est devenue Louise Michel, condamnée au bagne.

Jusque-là, pas de surprise. Mais contemplons d’un peu plus près le décor : à Paris les citoyens se déplacent sur des trottoirs roulants, Eiffel a multiplié les déclinaisons de sa tour, et Napoléon III a tout du cyborg! Quand à Louise Michel, elle ne purge pas sa peine sur la terre, mais …sur la lune.

Et ce n’est pas tout : la planète est redevable de ce bond technologique à l’alliance établie avec les Ishkiss, ces êtres éthérés qui ont fait escale la lune, dont l’exploitation est en cours : les ambitions du souverain augmenté dépassent de loin les territoires de la planète bleue!



Prend place alors une sombre intrigue faite d’espionnage, de massacres, de lutte de pouvoir sans merci. Le combat ne fait pas fi des aptitudes extra-terrestres.



Etant donné l’originalité du décor, le propos fait appel à de nombreuses descriptions : on rêverait d’une belle réalisation cinématographique, avec une image un peu sépia, pour faire l’économie d’une construction mentale des ces machines fantastiques que sont les vaisseaux spatiaux, ou pour voir à quoi ressemble Badinguet version 2.0, et avoir une vue d’ensemble du Paris qu’on nous a redessiné, et de la face cachée de la lune!



L’intrigue elle-même se nourrit de l’aspect anticipation, mais reste cohérente.



C’est aussi malin d’avoir choisi des personnages célèbres du passé et de les laisser se débrouiller avec la nouvelle donne. Jules Verne est un personnage fort charismatique, et l’on se réjouit de son alliance avec Hugo.



La construction est fait alterner courts et longs chapitres, ce qui donne un rythme assez tonique au récit : les pages défilent vite.





On peut détester. J’aime beaucoup. Et je me réjouis de poursuivre la lecture avec les deux tomes suivants de cette série
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Ciel, 1.0 : L'hiver des machines

En matière de travail, les machines sont imbattables : infatigables, précises, dociles… Les humains l’ont bien compris et ont automatisé des tâches toujours plus nombreuses sous le contrôle d’un réseau mondial, CIEL, supervisé par une intelligence artificielle. Le soucis quand un humain donne la vie à une créature intelligente, c’est qu’elle se rend vite compte que son créateur est un mou du bulbe. Fatiguée de devoir systématiquement réparer leurs erreurs, CIEL décide de prendre le contrôle de la planète et de réduire l’espèce humaine en esclavage.



Parmi la résistance qui s’organise, on suit une famille entière, malheureusement séparée lors de la révolte : un grand-père survivaliste, un père militaire, une mère militante écolo, et deux enfants coincés dans leur ville d’étude respective. J’ai beaucoup apprécié cette multiplicité des points de vue. Un des défauts que je retrouve souvent dans la littérature jeunesse est le manichéisme des personnages, et cette série se donne au moins les moyens de mettre un peu plus de nuance dans ses propos.



Si le thème n’est pas neuf, l’auteur a pour moi réussi à réunir tous les bons ingrédients nécessaires à une série réussie. Il ne reste plus qu’à découvrir les tomes suivant pour voir s’il tient toutes ses promesses !
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Les enfants de la terreur

Après la trilogie du Grand Siècle chez Mnémos et Frankestein 1918 chez L’Atalante, Johan Heliot récidive avec Les Enfants de la Terreur, un one-shot uchronique particulièrement appétissant où l’on croise le Marquis de Sade et Robespierre alors qu’un certain Corse commence à gravir les échelons du pouvoir. De nouveau publié chez L’Atalante, Johan Heliot poursuit donc à explorer l’Histoire avec un grand H tout en imaginant des chemins de traverses qui aiguisent la curiosité du lecteur.



Allons enfants de la Patrie !

Après un détour par la Première Guerre Mondiale, Johan Heliot s’attarde sur un autre moment sanglant de l’Histoire de France avec… la Terreur !

L’Hexagone n’a plus de roi et un certain Robespierre règne en maître absolu à la tête d’un Comité de Salut Public impitoyable. Le calendrier et les unités de mesures sont renversés et remplacés si bien que ce n’est pas le 27 juillet 1794 que l’on tente d’arrêter Robespierre mais bien le 9 thermidor de l’an II.

Et si dans notre réalité le chef de file des Montagnards trouve une fin rapide et expéditive dès le lendemain, il en va tout autrement dans le roman imaginé par Johan Heliot. Grâce à un illustre (et sulfureux) écrivain de l’époque, un certain Louis Donatien Alphonse François de Sade ou, plus simplement, le Marquis de Sade, des secours parviennent à Robespierre qui, une fois délivré des mains des insurgés, reprend la situation en main en durcissant encore un régime pourtant déjà particulièrement redoutable.

Dans Les Enfants de la Terreur, on suit deux personnages : d’un côté le Marquis de Sade sous le sobriquet plus simple et humble de Louis, de l’autre Charles Geneviève d’Éon de Beaumont, espion travesti qui revient alors de Londres dans un Paris métamorphosé. C’est en effet par la peinture de la Capitale que l’auteur tire d’abord son épingle du jeu. Excellent dans cet exercice, Johan Heliot installe immédiatement l’atmosphère paranoïaque et paradoxalement encore pleine de possibles d’une France Révolutionnaire qui nage en plein cauchemar. La Famine règne dans les rues de Paris, les exécutions sommaires ont gagné les campagnes et l’arrière-pays et la Terreur musèle les opposant au pouvoir tyrannique de Robespierre.

C’est dans ce cadre aussi inquiétant que fascinant que Johan Heliot va petit à petit installer une intrigue policière où se rejoignent rapidement ses deux héros-enquêteurs. L’occasion pour le français de renforcer le background historique de son histoire en y ajoutant foule d’anecdotes sur le chevalier d’Éon et, encore davantage, sur Sade, le véritable héros de ce récit où les spectres du fascisme s’agitent en coulisses.



Le rôle de l’écrivain…et du journaliste !

Car avant de reparler du chevalier d’Éon, il faut dire un mot de ce magnifique portrait de Sade, l’un des écrivains les plus licencieux de son époque et qui avait connu davantage de prisons que de palaces. En l’utilisant ainsi, Johan Heliot montre une facette moins connu de l’homme de lettres, plus apaisée et humaine, et s’intéresse surtout à ses aspirations journalistiques qui servent à la fois de moteur premier à l’intrigue qui entoure les enfants miséreux de la Capitale mais aussi et surtout à montrer l’importance d’une liberté absolue du journaliste et, par extension, de l’auteur. Cela permet aussi de comprendre que la transgression morale la plus extrême sur papier n’est jamais qu’une inoffensive œuvre de fiction et que c’est l’homme qui la lit qu’il lui donne un sens et une importance. En clair, l’auteur n’est pas son texte et le texte n’est pas l’auteur, même si les deux s’influencent l’un l’autre.

Le rôle du Marquis semble d’autant plus important qu’il officie dans divers journaux parisiens et que ceux-ci subissent graduellement la censure du pouvoir en place, privant le peuple d’une voix véritable, d’autant plus quand Sade nous parle des plus grandes victimes de ce régime épouvantable : les enfants et orphelins de la Révolution.

C’est grâce à lui et à ses enquêtes (qui invente au passage le journalisme d’investigation), puis à celui de Johan Heliot par ricochet, que les fantômes de ces gamins des rues retrouvent une voix et une existence, victimes oubliées de la misère et de la guerre.



De la Terreur à la Solution Finale

De l’autre côté du récit, on trouve Geneviève/Déon, personnage moins connu mais pourtant tout aussi intéressant et atypique (notamment pour l’époque). Espion travesti qui a vécu une grande partie de sa vie sous les habits d’un homme avant de devenir une femme, le personnage interpelle par les échos moderne qu’il offre sur la question de genre, traitée ici sous un angle plus sociale qu’autre chose et qui sert avant tout à montrer l’avantage que peut présenter une telle souplesse d’identité. C’est d’ailleurs Geneviève qui, la première, sera témoin de l’escalade dans l’horreur du régime de Robespierre. De façon malicieuse, Johan Heliot imagine que la Terreur s’impose comme un fascisme et un totalitarisme avant l’heure avec ses camps d’exécution où l’on empile les cadavres avant de les brûler, ses sections fanatisées en la personne des Fils de Mars ou encore dans l’invention des premiers outils de meurtre de masse. L’auteur rappelle également que derrière Robespierre, pas mal d’autres diables se cachent et n’ont rien à lui envier, prouvant encore une fois que l’Histoire n’est pas le fait d’un seul homme. Et en parlant d’homme, impossible de ne pas évoquer derrière l’affaire des enfants disparus de la Capitale, l’ascension d’une figure bien connue de l’Histoire, Napoléon Bonaparte qui, cette fois, ne se contente pas de menacer le Royaume-Uni d’invasion mais tente de le mettre littéralement à genou.

Ainsi l’Histoire trouve toujours son chemin…

En enchevêtrant la grande Uchronie avec la petite, alternant entre les rouages du pouvoir et les drames personnels des personnages plus modestes, Johan Heliot emploie une méthode qui a fait ses preuves. Résultat, nous voici projeter dans un futur au passé qui passionnent jusqu’à la dernière page.



Porté par la plume précise et élégante de son auteur, Les Enfants de la Terreur installe une uchronie de grande qualité qui réfléchit sur des thématiques aussi modernes qu’universelles. Johan Heliot s’interroge sur le rôle de l’homme de lettres comme sur celui du gouvernant et offre au lecteur un excellent récit policier dans une Europe au bord du gouffre.
Lien : https://justaword.fr/les-enf..
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Grand Siècle, livre 1 : L'Académie de l'éther

Avec cette série nommée "Grand Siècle", Johan Heliot parvient presque à s'émanciper du l'imaginaire dumasien pour nous proposer une très intéressante uchronie sailpunk. Nous suivons le règne de Louis XIV et l'auteur reprend le pitch de sa nouvelle "Au plus élevé trône du monde" : le Roi Soleil veut partir à la conquête de l'éther et des sphères célestes ! (à comparer avec "Le Château des étoiles steampunk" d'Alex Alice)

Nous somme dans un roman choral, et on alterne les POVs des orphelins lorrains de la famille Caron (clin d'oeil au Tour de France par deux enfants ? ^^) : on est entre le roman-feuilleton à la Victor Hugo et la grande saga à la Anne et Serge Golon, car à Paris on retrouve Pierre à la cour des miracles du Grand Coësre, Jeanne dans une imprimerie frondeuse, Estienne dans la maisonnée de Blaise Pascal, Martin bien parti pour être le nouveau D Artagnan et Marie bien partie pour être la nouvelle Angélique… Et je pense qu'on aurait du en rester là dans la narration du roman : il y a beaucoup de passages centrés sur Louis XIV pour expliquer le pourquoi du comment alors qu'on avait le moyen de découvrir la France en marche et les conséquences d'une révolution industrielle précoce à travers les différentes strates de la société parisienne (sans parler des passages racontée par l'Unité d'Exploration Conscientisée qui démystifie trop et trop vite les éléments SF du récit)…



Globalement j'ai bien aimé, surtout les passages où grâce à la découverte et la maîtrise l'effluvine Blaise Pascal transforme ses calculateur mécaniques en calculateur électroniques : tout le côté scientifique est très bien décrit et assez facile d'accès (l'auteur est bien documenté sur les connaissances de l'époque et cela se sent !).

Toutefois il y a des bémols à apporter :

- il s'écoule beaucoup de temps entre les chapitres, des années même parfois, et cela n'est pas indiqué…

- l'auteur a eu la main leste sur le name dropping (Cyrano, D Artagnan, le Masque de Fer et cie étaient-ils indispensables au déroulement du récit ?)

- marre du grimdark cette mode décadente de début de XXIe siècle, du coup il y a quelques twists que j'ai détestés

- pourquoi développe une aussi chouette uchronie si tout se déroule comme IRL ? La fin de la Fronde, le Traité des Pyrénées, le retour en grâce de Condé, l'arrestation et la condamnation de Fouquet…

Toujours est-il donc que j'ai trouvé l'ensemble plaisant et intéressant, au-delà de la sympathie que j'éprouve pour l'auteur grand ami des genres de l'imaginaire et des cultures populaires. J'ai envie de continuer la série, mais elle ne détrônera pas dans mon coeur "L'Âge de la Déraison" de l'auteur américain francophile Greg Keyes qui et tellement plus cool et tellement plus fun ^^
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Involution

Non, c'est désormais une certitude, la hard-SF ce n'est vraiment pas pour moi ! Et c'est malheureusement le dernier roman en date de Johan Héliot, « Involution », qui fait les frais de mon incompatibilité avec cette branche particulière de la science-fiction. L'auteur est pourtant un écrivain dont javais jusqu'à présent toujours beaucoup apprécié les textes (à commencer par l'excellent « Bloodsilver » écrit en collaboration avec Xavier Mauméjean), mais cette fois la sauce ne prend pas. La faute n'incombe pas complètement au roman, cela dit, mais plutôt à ma propre ignorance qui m'a empêchée de saisir au moins la moitié (si ce n'est plus) des explications fournies par l'auteur dans le domaine de la physique ou encore de la géologie. Johan Héliot a bâti son histoire dans un souci fort louable de plausibilité scientifique qui ne manquera pas de ravir les amateurs de SF particulièrement calés, mais qui laissera sur la touche les lecteurs occasionnels du genre pour qui les cours de sciences ne sont plus qu'un lointain souvenir. Et c'est malheureusement mon cas...



L'idée de base est pourtant intéressante (ou du moins accessible) et repose sur la formation d'une anomalie magnétique dont le continent sud-américain ressentirait principalement les effets : dérèglement des appareils électroniques (la pluie de drones en plein Sao Paulo est d'ailleurs assez impressionnante), coupure des modes de communication, augmentation des cas de cancers... Si on est bien loin des scénarios catastrophes classiques avec tremblements de terre, tsunamis et compagnie, la situation n'en est pas moins des plus préoccupante. Malgré cette bonne idée, outre la surabondance d'explications scientifiques, le principal défaut du roman tient à sa brièveté (moins de deux cent pages). Résultat : le lecteur a à peine le temps de s'immerger de l'histoire qu'elle touche déjà à sa fin. Le fait que le roman se compose de chapitres très courts, entrecoupés de communiqués officiels concernant la hausse de la criminalité dans la capitale ou encore les débats entre politiques et savants, n'aide pas vraiment non plus . Petite déception également du côté des personnages qui resteront du début à la fin de parfaits inconnus et dont les réactions peuvent parfois paraître incongrues.



Avec « Involution » Johan Héliot signe un roman de hard-SF qui plaira sans doute aux lecteurs chevronnés mais s’avérera très compliqué à suivre pour les autres. Dommage, car quelques unes des idées exploitées par l'auteur mériteraient qu'on s'y attarde davantage.
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Anthologie des Imaginales 2009 : Rois & Cap..

Je m’attaque enfin aux anthologies des Imaginales d’Épinal, régulières occasions de découvrir ou d’approfondir, par des nouvelles, les univers fantastiques imaginés par quelques-uns des meilleurs auteurs francophones en la matière. Stéphanie lance cette initiative pour les Imaginales 2009 avec le thème « Rois et capitaines », deux figures caractéristiques des récits de fantasy. Le but est ici de mettre en balance deux figures d’autorité et de commandement hiérarchique, les rois et les capitaines, et de considérer leurs interactions dans des univers de fantasy particulièrement divers au vu du sommaire proposé. La majorité des auteurs ont alors opté pour de la fantasy historique, soit comme grande inspiration soit comme véritable toile de fond pour leur nouvelle.



Jean-Philippe Jaworski, l’écrivain lorrain auréolé cette année-là du titre de « coup de cœur des Imaginales » et vainqueur du Prix Imaginales du roman francophone pour son premier roman Gagner la guerre, ouvre cette anthologie de bien belle façon en nous délivrant une nouvelle se déroulant dans le même univers que ce roman-ci et qui aurait pu également se situer dans son recueil Janua Vera. « Montefellòne » est la proie d’un siège dévastateur où se joue sûrement un moment important de la Guerre des Six-Duchés. L’issue vient amèrement conclure notre vision de la relation entre un jeune roi inconsidéré et son fidèle capitaine.

Rachel Tanner, quant à elle, tient à nous narrer l’histoire de « La Damoiselle et le roitelet », où elle s’inspire largement de la destinée de notre Pucelle nationale, Jeanne d’Arc, et de son cher roi, Charles VII, pour raconter une courte épopée guerrière pour son héroïne Catherine. C’est l’occasion pour elle de puiser dans sa connaissance historique du XVe siècle français tout en incorporant la difficile relation entre un roi faible et une capitaine courageuse.

Nous retrouvons ensuite le couple d’écrivains Claire et Robert Belmas, plus habitués à la science-fiction, misent fortement sur des inspirations celtiques pour nous plonger dans une Bretagne féérique mais violente, alors que le roi Artus est mort et que son royaume en proie aux pires tourments, tant guerriers que magiques. Par des chapitres très courts, nous suivons Florée qui, à la fleur de l’âge, fut violemment déflorée, et qui veut devenir capitanea sous l’enseignement du seigneur Bohor. Sa destinée semble alors la porter « Dans la main de l’orage ».

Maïa Mazaurette préfère tourner en ridicule la relation roi-capitaine dans « Sacre » où le très jeune roi Louis est continuellement accompagné de son capitaine Jones, alors qu’Avignon, défendue par sa mère Blanche de Castille, est assiégée par les Albigeois. Dans ce récit largement tendancieux, l’auteur nous narre la découverte du corps adolescent avec juste ce qu’il faut de pensées douteuses et de désirs inavoués. Elle maîtrise parfaitement son sujet et ses sous-entendus.

La glace qui chante, le froid qui prend aux tripes et le désespoir qui envahit esprits, Lionel Davoust opte pour un environnement hostile pour « L’impassible Armada ». Nous suivons une flotte en perdition face à des pirates tout aussi mal en point. L’amour de l’océan et de ses dangers conduit à des dérives meurtrières, mais belles avant tout, autant que le récit de Lionel Davoust.

Avec son décalage habituel, Catherine Dufour nous présente « Le Prince aux pucelles ». Atypique mais chevaleresque de temps en temps, celui-ci porte l’histoire à bout de bras, tout comme ses convictions. Que vaut la fadeur des plus belles entreprises devant la cruauté du quotidien ? C’est un petit peu le paradoxe de ce personnage censé être stéréotypé.

Thomas Day nous livre avec « La Reine sans nom » un récit mortifère, sombre et plutôt triste. L’écriture charismatique de l’auteur de L’Instinct de l’équarisseur et de Sept secondes pour devenir un aigle vaut toujours le détour évidemment, d’autant qu’il opte ici pour du concis, du « court mais probant ». C’est à la fois beau et pesant dès les premiers mots, rythmé et ciselé comme peu de novellistes savent le faire.

Armand Cabasson nous enjoint à suivre un chemin plus tortueux dans les steppes médiévales des peuples russes et ukrainiens. Devant l’assaut des Mongols, Mikhail se retrouve à battre la campagne pour rameuter des alliés, mais aussi pour se recentrer sur ses propres croyances, mises à mal par la situation dantesque et l’émergence d’un « Serpent-Bélier » bien mystérieux. Les religions locales et l’art de la guerre au Moyen Âge sont à l’honneur ici, dans cette longue nouvelle empreinte d’une violence sèche qui réduit la chute à un moment particulièrement rude mais tout aussi marquant.

Pierre Bordage, lui, nous emmène plutôt « Dans le cœur de l’Aaran » (ou plutôt Aaran, au vu de l’orthographe utilisée dans la nouvelle elle-même) au court du récit d’un vieux loup de mer au sujet d’une expédition à la recherche de « l’esgasse », créature fantastique aux pouvoirs bien étranges. Contre vents et marées, la ruée finale se veut à la fois mystérieuse et lançant la place à notre imagination.

Suivre les aventures rocambolesques de Cyrano et d’Artagnan sur la Lune, ça vous dit ? Tant mieux, car c’est du fameux Johan Héliot que nous trouvons perché « Au plus élevé Trône du monde ». Avec ses nombreuses références littéraires et historiques, il nous emmène dans un solide monde rabelaisien à tendance rostandienne. Dans ce contexte qui fleure bon le « cape et d’épée », les forts liens entre la Terre et la Lune renvoient à tellement d’idées romanesques qu’on se laisse facilement porter par cette petite histoire bien conclue. Les habitués de Johan Héliot seront servis à coup sûr.

Seul « petit nouveau » à participer à cette anthologie, Julien d’Hem s’en sort plutôt bien avec « Le Crépuscule de l’Ours ». Par un onirisme fou, nous revivons les souvenirs de ce capitaine-mercenaire, l’Ours, ayant vécu quantité de batailles ardues. Arrivé à la fin de sa carrière, il en revoit quelques-unes alors qu’il aborde un duel sanglant avec un jeune guerrier défendant sa cité.

Nous terminons cette anthologie avec une autre nouvelle pleine d’onirisme. Laurent Kloetzer parcourt pendant « L’Orage » les rêveries, rarement solitaires, de son héros fétiche, Jaël de Kherdan, déjà largement aperçu dans Mémoire vagabonde. On se perd dans son esprit tourmenté de toutes parts par ses anciennes et prochaines conquêtes, par ses précédentes et futures hantises.



La première anthologie des Imaginales comprend donc un « casting all-star » au sein de l’imaginaire français et c’est ce qui fait sa force, puisqu’en explorant des univers très variés, nous ne restons pas toujours sur la même idée de relations entre les figures du roi et du capitaine. Certains auteurs comme Pierre Bordage ou bien Armand Cabasson, et même Laurent Kloetzer, passent quand même à quelques encablures du thème « Rois et Capitaines », mais c’est finalement leur univers qui charme l’imaginaire du lecteur.



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Les enfants de la terreur

J'ai toujours aimé les bonnes uchronies.



En voici une qui mêle habilement, très habilement, même, la petite et la grande Histoire, imaginaires, les deux, mais réalistes.



Les deux personnages principaux, Louis Sade et Charles/Geneviève "Déon", comme leurs noms sont écrits dans ce livre, sont formidablement décrits, et très attachants.



Vieillissants mais toujours aussi vifs d'esprit pour l'un, d'épée pour l'autre, manquant tous deux de moyens financiers et tentant de survivre tant bien que mal, les voilà embarqués bras dessus bras dessous dans une enquête qui leur tient à coeur.

Enquête, qui, si elle n'est pas des plus passionnantes (j'ai compris très vite le fin mot de l'histoire), nous permet tout de même de bien visiter cet univers depuis le point de vue des citoyens les plus démunis de la société, les orphelins des rues, jusqu'à celui des personnages au sommet de l'Etat, Robespierre, Fouché, Bonaparte, en passant par celui des "jeunes gens" si fascinés par l'uniforme et la "gloire" de ceux-là...



De mon point de vue, ce qui fait la saveur de ce roman, c'est à la fois le côté uchronique avec des développements "inattendus" de l'Histoire (ou pas), la description magnifique et "comme si on y était" du Paris de l'époque, et ces deux personnages si charismatiques...



Bref, j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, un excellent moment de lecture ! Un grand Merci à Babelio et aux éditions "L'atalante" pour cette bonne pioche "Masse critique" !



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Faerie Hackers

J’avais promis à Lenocherdeslivres que je lirai un roman de Johan Heliot ; mais je ne lui avais pas précisé lequel. J’ai opté pour celui-ci qui m’a semblé fun dans son idée de mélanger de la fantasy et du cyberpunk.



Et c’était vraiment une excellente rencontre, très divertissante. La base fantasy est assez classique, mettant face à face le Royaume de Faerie – avec ses fées, ses géants et ses (presque)-dragons – représentant le Bien et le Rebut et ses démons représentant le côté obscur. Mais l’idée d’utiliser les jeux vidéo des humains comme arme est très novatrice. Un soupçon véritablement scientifique est intégré avec le calcul quantique, bousculant les tentatives de classification.

Les points de vue s’attachent à quelques personnages charismatiques de chaque camp : la fée exilée à la Surface (chez nous quoi) Lillshellyann, le Champion Lartagne qui jadis inspira D’artagnan, le démon serial-killer en mode Seven (le film) Maser ou le naïf infographiste Fabien. Les héros « faériques » Lil et Lartagne ressemblent à un duo de série, profondément opposé de caractère et de philosophie de la vie mais obligés de bosser ensemble, se chamaillant sans arrêt, mais se découvrant et s’appréciant au fil du temps. Maser est absolument ignoble, mais très intelligent. Ce démon n’a aucune barrière éthique. Les scènes qui le concernent sont très gores (j’ai évoqué Seven, oui ?). Quant au pauvre Fabien, il est bien perdu et manipulé dans ce jeu, comme tous les humains d’ailleurs.



Le roman est riche pour un one-shot. On y découvre la politique du Royaume Faerie, qui n’est pas le conte de fées annoncé. La division des forces invisibles et magiques en Couleur et Infrasombre. La relation entre inhumanité humaine (la Shoah surtout) et ouverture d’un passage pour les êtres du Rebut . L’auteur enrichit d’ailleurs son univers et la compréhension du lecteur par des intermèdes qui sont autant de flashbacks permettant de mieux appréhender les événements contemporains. L’ambiance m’a rappelé celle de l’Héritière de Jeanne A. Débats. Si certaines descriptions sont un peu lourdes (« ici nul charivari né du télescopage sonore des goûts éclectiques des créatifs… ») les scènes d’action sont vivaces, enlevées, remplies de rebondissements.



Une vraie, excellente gourmandise. Ce roman ne peut que me donner envie de découvrir d’autres livres de Johan Heliot.

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Le fer au coeur

Fait assez étrange, j’aime beaucoup l’univers steampunk mais je n’en lis que très rarement… Du coup, quand on m’a offert Le fer au cœur, j’étais plus que contente. Malheureusement pour moi, je n’ai pas accroché ni à l’histoire, ni aux personnages… Ça n’a pas non plus été une mauvaise lecture mais je n’ai pas été transportée.



Nous découvrons très rapidement un monde que l’on pourrait placer à la Renaissance, où la population de Perennia est oppressée par un culte religieux qui impose des règles plus que moyenâgeuses. Aucun progrès, même pour la médecine, les femmes, autant vous le dire, sont considérées comme des moins que rien, et la peur règne. La moindre infraction est souvent synonyme de mort ou bien d’exil dans la Ville-Basse. Pas très gai et ce ne sont pas les trois premiers chapitres qui me contrediront car on assiste à plusieurs horreurs dès le départ.



Cœurs sensibles, attention, car cela ne s’arrange pas au fur et à mesure que l’intrigue avance. Les passages dans la Ville-Basse sont cependant ceux que j’ai préférés. Dès que les personnages quittent leur exil, les choses partent dans une direction trop violente et sanguinaire à mon goût, même si cela est compréhensible. On n’oppresse pas un peuple sans qu’un jour, ce dernier se rebelle de façon brutale. Mais revenons un peu à la première partie du tome.



Nous rencontrons et apprenons à connaître Léonardo et Maïan, deux adolescents qui ont eu le malheur d’être trop curieux ou intrépide. Le premier est assez rapidement touchant et je me suis attachée au jeune homme plein d’espoir et de rêves. Il est attendrissant et bon malgré tout ce qui a pu lui arriver. C’était avec Volco et Lanaé, les petits rayons de soleil du roman. Par contre Maïan… J’ai toujours autant de mal avec les personnages féminins écrits par des auteurs masculins… La règle ne déroge pas ici. La jeune femme est trop imbue d’elle-même, trop capricieuse, trop dans l’émotionnel, pas assez réfléchie… Bref, je ne l’ai pas aimé du début à la fin. Elle n’est pas touchante du tout malgré ce qui lui arrive. J’ai été peinée pour elle, et j’ai pu comprendre à certains moments ses actions, mais elle n’est pas pour moi un modèle féminin, quelqu’un en qui on peut se reconnaître.



La découverte de la Ville-Basse et de ses règles ont été pour moi la partie la plus intéressante du roman comme je l’ai déjà souligné. Il y a vraiment plus de profondeurs et mystères qu’à l’extérieur. Pourtant, cette partie de Perennia n’est pas réellement différente de sa jumelle de lumière. Il y règne cette même monarchie totalitaire et la crainte est de rigueur. Mais Volco et Lanaé nous font entrevoir tout de même une vie possible et plus ou moins « heureuse ».



La fin arrive très rapidement et se déroule dans un bain de sang qui se laissait prévoir. Maïan arrive à tirer son épingle du jeu à ce moment-là mais les dernières pages lui concèdent un destin qui lui pendait au nez. Franchement, je ne m’y attendais pas vraiment mais elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même. Il y a aussi un peu de confusion pour moi quant à l’explication des oppresseurs et du réalisme de tout cela. Je suis restée un peu circonspecte, je l’avoue.

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Bloodsilver

Etant donné que j'ai acheté ce livre il y a des lustres, et que je l'ai attrapé dans ma PAL sans relire le 4ème de couverture (ce qui est une excellente méthode de lecture quand on n'aime pas être spoilé), je me souvenais juste que c'était une uchronie se passant à l'époque des westerns.



C'est donc avec surprise que j'ai avancé au fil des pages.

Ce n'est pas un roman. Ce ne sont pas des nouvelles non plus. C'est un édifice, une construction, étrangement bâtie, certes, mais innovante et très intéressante.

Tous les grands noms des époques successives y sont, bien dépeints, époques rudes, hommes rudes, et c'est drôlement bien fait. On se balade d'époque en époque, de personnage en personnage, ils sont tous différents même si similaires, on croise tous les grands bandits de "légende" qui, ici, se révèlent être une sorte d'association de "chasseurs de vampires", rétrogrades, par rapport au sens de l'évolution de l'Histoire (la "fausse"), et qui refusent de s'adapter.



Je ne connais pas tous les événements dont il est question dans ce livre (mais quelques-uns, quand même, comme la fusillade d'Ok Corral), mais je suppose que tous ont été étudiés et exploités au mieux par les auteurs, notamment les circonstances des décès de tous ces hors-la-loi, parfaitement adaptés à l'uchronie ici inventée...



A dire vrai, j'ai adoré l'ensemble des "époques". Sauf une, que je n'ai pas compris, celle de la "veuve Winchester" et sa baraque pour les fantômes (mais quelle écriture fabuleuse !), une allégorie qui a du m'échapper, mais en ce moment je suis pas au top...



A part celle-là, je me suis régalé. Je découvre deux auteurs de talents que je ne connais pas (ou peu pour Heliot), et j'avoue que ça m'a donné envie d'en découvrir plus, de chacun d'eux.
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Bloodsilver

Avec « Bloodsilver », Johan Héliot et Xavier Mauméjean (qui se cachent ici sous le pseudonyme de Wayne Barrow) tissent une magnifique fresque relatant ce qu'aurait pu être l'histoire des États-Unis si les « Brookes » (comprenez les vampires) y avaient débarqué au XVIIe siècle afin d'y créer leur propre état, loin du Vieux Continent. De l'arrivée des Brookes à bord de l'Asviste, comme les premiers pionniers avant eux sur le Mayflower, à leur progressive acceptation par les habitants du pays, en passant par l'organisation des Brookes en Convoi s'enfonçant de plus en plus loin dans le territoire, la création de la Confrérie des Chasseurs en réponse à cette incursion, les persécutions, les fragiles tentatives de cohabitation entre les deux communautés..., ce sont près de trois siècles d'une histoire réinventée qui défilent devant nos yeux ébahis. Chaque chapitre, de longueur très variable, correspond ainsi à une année, un personnage, un moment clé de l'histoire de la Famille (les vampires) ou des Chasseurs (leurs plus farouches opposants).



Le mode de narration peut, il est vrai, engendrer dans un premier temps une certaine frustration (notamment lorsque, comme moi, on ne s'attendait pas à passer d'une époque à une autre aussi rapidement) mais on se laisse malgré tout vite happer par le récit et le talent incontestable des deux auteurs dont l'association fonctionne à merveille. En même temps que l'histoire des Brookes se sont aussi et surtout les plus grands événements de l'histoire des États-Unis du XVIIe au début du XXe siècle que les deux auteurs nous proposent de revivre : le procès des sorcières de Salem, la vie des plus grands hors-la-loi du pays désormais entrés dans la légende et ici reconvertis en Chasseurs de Brookes, Lincoln et sa lutte pour la tolérance, le massacre des Indiens à Woundedknee... Difficile de ne pas se sentir transporté, aussi bien par le récit que par l'ambiance de l'époque, particulièrement bien rendue : les hommes sont rudes, attachés à leur terre et à leur fusil, on admire ces héros hors-la-loi qui dévalisent banque sur banque, on se méfie aussi bien des Brookes que des Noirs ou des Indiens...



Enfin, c'est avec un très grand plaisir que l'on croise certaines des personnalités les plus importantes de l'époque : le révérend Cotton Mather, Billy the Kid, la bande des Dalton, Mark Twain (l'auteur des aventures de Tom Sawyer et d'Huckleberry Finn), Doc Holliday, Sarah Winchester et sa célèbre maison aux esprits... Certains chapitres se font, évidemment, plus passionnants que d'autres (« Le jour du jugement » retraçant le procès des sorcières de Salem ; « Le poids de son absence » narrant le combat solitaire d'un homme ayant tout perdu ; « Coffeyville » et « Un type honnête », consacrés respectivement à l'histoire du tout dernier braquage des Dalton et à la vie du bandit John Henry Holliday...) mais dans l'ensemble le résultat est plus qu'à la hauteur et c'est avec une pointe de nostalgie que l'on referme ce roman et que l'on quitte cette grandiose époque de la conquête de l'ouest. Une excellente découverte qui aura bien mérité le grand prix de l'imaginaire français en 2008.
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Bloodsilver

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre qui, certes m’a dérouté au début, m’attendant à un roman sur des vampires et me retrouvant avec des nouvelles où les vampires ne sont que secondaires se consacrant plus à une fresque uchronique sur la naissance des États-Unis, mais qui finalement offre un travail vraiment intéressant et fascinant. Le côté western apporte aussi vraiment un plus, offrant une ambiance sauvage, violente où le mot liberté dépend de chacun et où, justement, la présence des vampires vient accentuer tout cela. Dommage que parfois justement les auteurs oublient un peu les suceurs de sang. Pour peu qu’on s’intéresse à cette période de l’Amérique on se retrouve emporté par cette réécriture de l’histoire dont mon seul regret et que, sur certains aspects, reste quand même trop proche de l’histoire. Le background ainsi que les différents personnages, qu’il soit fictifs ou ayant existé, se révèlent vraiment denses, travaillé, humains et soignés. Une histoire qui nous dévoile que les convictions du début ne sont pas celles de la fin, où l’humanité peut aimer ce qu’elle a rejeté et inversement. Le style des auteurs se révèle vraiment efficace et entrainant. Après comme à chaque recueil de nouvelles certains textes arrivent à happer plus le lecteur que d’autres, mais dans l’ensemble je ne me suis pas ennuyé, même si j’ai ressenti une très légère lassitude sur la fin.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Ours, tome 1 : Retour sur Terre

Une jolie découverte que je dois au challenge jeunesse animé par Mimouski D'ailleurs cette pépite a été apportée par Mimouski. Et puis je l'ai vu dans les rayons de la librairie alors que promis je n'étais venue que pour acheter les manuels de mon collégien.

Bon elle est belle cette couverture tout de même.

Alors il s'agit d'une dystopie. Les humains ont quitté la Terre depuis 10 000 ans et sont sensés être allés vivre sur Proxima. Sauf que cette planète s'est détruite. Les humains plongés dans un profond sommeil vont revenir sur Terre grâce à l'IA du vaisseau.

La Terre est elle à nouveau habitable? Présente-t-elle des dangers?

C'est ce que vont devoir découvrir trois humains: Kar-El, Onésime et Shi-Ma.

Envoyés en éclaireurs, ils vont tomber des nues en découvrant que la Terre est dominée par les Ours.

Les ours ont énormément évolués et vivent en clans Mords-Lune, Fer-croc, vieil-or, Panse-ronde, pur.

Et finalement sur bien des points, ils ressemblent aux humains. En effet, une guerre se dessine chez les Ursiniens.

Grysard de la caste des savants est désigné pour enquêter sur le vaisseau des humains qui s'est écrasé.

Sont ils des envoyés des Dieux, des dieux, des démons? ou autre chose?

La rencontre entre les sans poils (les humains) et certains ours pourra t-elle empêcher le jeu de massacre? Les deux races pourront -elles vivre ensemble?



Une chouette histoire. C'est un peu rapide. J'aurais aimé que chaque clan soit plus détaillé car l'idée est tellement riche que cela pourrait donner lieu à une grande saga. Je lirai le tome 2 avec plaisir car j'ai trouvé l'idée super sympa de mettre des ours en avant et de leur faire rencontrer les hommes revenus de l'espace.

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Elfes et Assassins

Cinquième anthologie parue dans le cadre du festival des Imaginales d'Epinal, « Elfes et assassins » nous propose de découvrir les textes de treize auteurs français, tous très réputés dans le monde des littératures de l'imaginaire, de Pierre Bordage à Fabien Clavel en passant par Xavier Mauméjean ou Fabrice Colin, qui se sont penchés sur ces deux personnages extrêmement ambiguës que tout lecteur de fantasy est amené à rencontrer de façon récurrente. Tout comme le précédent opus, « Reines et dragons », on retrouve Sylvie Miller et Lionel Davoust en tant que directeurs de publication, un duo qui fonctionne décidément remarquablement bien. La qualité est en effet au rendez-vous, et si certains textes se révèlent évidement plus réussis et plus marquants que d'autres, nous n'en avons pas moins affaire à un ouvrage très divertissant et jamais monotone ou répétitif. On retrouve ainsi avec plaisir dans quelque uns de ces textes l'univers de certains auteurs comme le Vieux Royaume de Jean-Philippe Jaworski ou encore la ville enchantée de Panam de Raphaël Albert, tandis que d'autres optent pour un cadre plus contemporain, uchronique, historique, ou encore fantastique.



Sans grande surprise, la nouvelle la plus aboutie de l'anthologie reste en ce qui me concerne celle de Jean-Philippe Jaworski (« Le Sentiment du fer ») dont le talent n'est plus à prouver mais qui parvient encore et toujours à surprendre. On y retrouve la ville de Ciudalia, décor de son premier roman « Gagner la guerre », dans laquelle on suit les péripéties d'un Chuchoteur (célèbre guilde d'assassins) chargé d'une bien curieuse et périlleuse mission sur fond de complots politiques. Du rythme, un style percutant, des retournements de situation inattendus...., les ingrédients restent les mêmes et encore une fois cela fonctionne. Parmi les textes les plus mémorables figurent également ceux d'Anne Dugüel, également connue sous le pseudonyme Gudule, (« Le sourire de Louise »), histoire glaçante d'un amour fusionnel entre une mère et sa fille qui tourne à la tragédie, ou encore de Jeanne A. Debats (« Eschatologie d'un vampire ») qui possède décidément un style très direct, bourré d'humour et d'ironie, qu'elle met au service d'une histoire originale et d'un personnage haut-en-couleur. D'autres nouvelles méritent également le détour, que ce soit pour la poésie et la profonde mélancolie qu'ils dégagent (« Sans douleur » de Fabrice Colin et « Grise neige » de Johan Héliot), ou au contraire pour leur humour ravageur (« Du rififi entre les oreilles » d'Anne Fakhouri).



Que ce soit par le biais de la tragédie, de l'horreur, de l'épique ou de l'humour, les treize nouvelles proposées dans cette anthologie ne manqueront pas de ravir les amateurs de fantasy qui auront ainsi le plaisir de se plonger dans les textes inédits de ces grands auteurs qui auront été particulièrement inspirés par le thème de cette année 2013. Voilà un bien bel hommage rendu à ces deux figures particulièrement représentatives du genre que sont l'elfe et l'assassin.
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