LA PROPHÉTIE DE L'HORLOGE Bande Annonce VF (2018)
- Tu sais à qui tu me fais penser, Kévin ? À ces gens qui n'arrêtent pas de nous dire que la bombe atomique est une invention merveilleuse et qu'elle n'est pas foncièrement mauvaise, même si elle a été utilisée à de mauvaises fins.
Il croyait au pouvoir de la réflexion et disait toujours à ses élèves que l'on peut connaitre ce que l'on ne sait pas en utilisant ce que l'on sait.
Kévin et Jonathan la regardèrent, bouche bée. Emily avait un peu enjolivé les choses. C'était un de ses défauts. Elle disait généralement la vérité, mais quand l'occasion était trop tentante, elle pouvait inventer des trucs complètement stupéfiants.
Mme Zimmermann lui lança un regard sévère.
- Tu devrais écrire des romans, lui dit-elle sèchement.
Elle ne la connaissait pas depuis longtemps mais avait tout de suite compris qu'elle était du genre inquiet, et les éternels inquiets croient toujours que des trucs affreux vont se produire. Ils voient le danger là où il n'y en a pas.
Il s'interrompit. Accroupi à côté de lui, Tarby lui avait saisi le bras et le serrait très fort. On entendait un bruit venant du fond du tombeau. BAOUM ! Un son grave et caverneux. Les portes métalliques bringuebalèrent, comme si on leur avait donné un coup de l'intérieur. La chaîne cliqueta et on entendit un bruit métallique sur la dalle. Le cadenas était tombé.
Alors, tout était vrai. Cette femme était sa femme, et elle était sortit de sa tombe pour... pour faire quoi ? Lewis sentit son cœur cogner dans sa poitrine.
- Vous êtes sûre que ce qu'il dit sur l'anneau n'est pas vrai ? Les fous disent parfois la vérité, vous savez ! Cela arrive, je vous assure.
Lewis Barnavelt avait dix ans. Il avait jusqu’alors vécu avec ses parents dans une petite ville près de Milwaukee. Mais ceux-ci venaient de mourir dans un accident de voiture, et il faisait route à présent vers New Zebedee, le chef-lieu du comté de Capharnaum, dans le Michigan. Il allait habiter chez son oncle Jonathan, un oncle qu’il n’avait jamais vu et dont il avait seulement entendu parler. On disait dans sa famille que Jonathan fumait, buvait et jouait au poker. Ce n’était pas trop choquant, mais Lewis avait deux tantes célibataires qui l’avaient mis en garde contre les mœurs de Jonathan. Il espérait que tous leurs conseils se révéleraient inutiles.
Le car prit un virage et, en s’agrippant au siège, Lewis vit son visage se refléter dans la vitre –un visage rond et joufflu dont les lèvres remuaient. Il récitait une prière, avec l’espoir qu’elle l’aiderait à se faire aimer de son oncle.
Lewis plaignait le pauvre duc. La veille au soir, quand il lisait dans son lit le livre de John L.Stoddart, il aurait aimé commander un robuste galion anglais et lâcher bordée après bordée sur le vaisseau amiral jusqu'à ce qu'il coule.
Le jeune policier aux yeux bleus haussa les sourcils d'un air surpris. Puis il sourit et porta la main à l'étroit rebord de son casque pour saluer respectueusement l'arrivant.
- Bonjour, monsieur Holmes, dit-il d'une voix forte et enjouée. Je suis ravi de vous voir de retour à Londres, si je puis me permettre.
Kévin Barnavelt, un jeune garçon de treize ans blond et joufflu, se sentir rougir. Il marchait avec son oncle Jonathan sur le trottoir d'une rue animée de la capitale et se sentir brusquement complètement ridicule avec son anorak bleu, son pantalon de velours côtelé marron et sa casquette de Sherlock Holmes à carreaux.