AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de John Brunner (158)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'envers du temps

Un petit livre de SF à l’odeur surannée de guerre froide. Où l’obscurantisme se trouve du côté du bloc ouest.

Une première pour un auteur anglo-saxon de peindre avec tant de cruauté les travers de la société américaine.

Sans être un monument ce petit livre donne envie de connaître mieux l’œuvre de John Brunner et notamment son légendaire Tous a Zanzibar.
Commenter  J’apprécie          140
La planète Folie

Un petit livre vite lu et vite oublié.

Je me suis perdue dans les cauchemars et les délires des personnages.

Et pourtant, j'ai aimé l'idée de respect de la nature et de son environnement véhiculée par cette histoire.

Rien que pour ça, je mets 2 étoiles.

Commenter  J’apprécie          140
Tous à Zanzibar



Il me faisait de l'oeil depuis une quarantaine d'années.



Pour des raisons diverses j'avais toujours procrastiné et c'est peut-être un bien car cette lecture différée d'un ouvrage sorti en 1968 met indubitablement en évidence la prodigieuse vista de son auteur.



Bien sûr il y a quelques erreurs, mais globalement la société que nous présente ici John Brunner est si proche de la notre que j'en reste ébaubi.



Petit bémol, la forme n'est pas toujours facile, le traducteur n'a pas du rigoler tous les jours.

A lire.
Commenter  J’apprécie          142
L'envers du temps

Le lecteur du début de ce roman de 1971 , peut croire à une erreur de classification : un espion russe est débarqué nuitamment sur la côte des Etats-unis et rejoint un agent « dormant » implanté dans l’état-major d’une entreprise majeure lié à la défense nationale , du pur James bond. Peu à peu , on découvre l’anticipation d’une Amérique dystopique ,repliée sur elle-même , paranoïaque , totalitaire , dont le pouvoir est contrôlé par le lobby militaro-industriel (le président est un fantoche très Trumpiste) . Enfin , apparaissent deux thèmes de pure SF : des aliens menacent la Terre de destruction et certains humains développent des pouvoirs psi . Sur cette trame , Brunner construit un récit passionnant , original et iconoclaste : en effet , les Russes sont les « gentils » ,plutôt pacifistes et soucieux de l’avenir de l’humanité et la vision de la société américaine , par contre, est très négative (inégalité, racisme, violence …etc) à part chez une poignée de marginaux persécutés par la police.
Commenter  J’apprécie          131
Tous à Zanzibar

Ce livre m'a été conseillé par mon compagnon, tous à Zanzibar ayant été pour lui, il y a plus de quarante ans, une claque littéraire.



Alors oui,...mais non. Je suis très mitigée sur cet écrit.



L'univers que dépeint John Brunner est fouillé et mis en relief par une forme narrative intéressante. Mais, il me manque des personnages, des vrais, qui nous embarquent avec eux, et une intrigue qui nous plonge justement dans cet univers! Rien de tout cela.



Cette lecture a été pour moi ennuyeuse et éprouvante, rien à quoi me raccrocher. Un regain d'intérêt pourtant sur les 150 dernières pages.



Dommage, je suis passée à côté.



Commenter  J’apprécie          130
Faute de temps

Nouvelle incursion pour moi, après des textes de Spinrad, Aldiss et Blish, dans la sympathique collection de science-fiction dyschroniques éditée par le Passager clandestin.



Cette longue nouvelle de John Brunner, grand auteur de science-fiction britannique des années 1960 à 80, met en scène le Dr Max Harrow, qui a perdu très tôt son fils Jimmy, mort d’une maladie très rare, l’hétérochylie (semble-t-il inventée par l’auteur) : un composé présent dans les graisses alimentaires facilement digéré habituellement se retourne contre l’organisme pour le détruire et provoquer rapidement la mort des malades.

Une nuit, Max fait un cauchemar où il voit une phalange humaine coupée. Au réveil brutal, un clochard vient échouer devant chez lui. Il est malade…il souffre lui-même d’hétérochylie et porte une phalange coupée sur lui.

Ce clochard, qui se nomme Smiffershon, parle une langue inconnue, qu’une linguiste dépêchée pour étude identifiera comme dérivée de l’anglais…Mais comment se fait-il que cet homme résiste depuis si longtemps à la mort en souffrant d’hétérochylie ? Pourquoi est-il fortement radioactif, alors que Max sait que la maladie est développée dès la naissance par une radioactivité présente dans le fœtus…et que dans les années 1920, période de naissance de Smiffershon, avant l’ère du nucléaire civil et militaire, il ne pouvait y avoir une telle concentration de radioactivité dans un organisme vivant ?

Max, obsédé par son enquête et s’absentant trop souvent à cette fin, provoque la colère et les soupçons de sa femme, qui dans une dispute lui coupe accidentellement une phalange...la même que dans le rêve...

A la suite, Max est saisi d’effroi lorsque, refaisant à nouveau le même cauchemar, il y revoit la phalange initiale…tenue par le clochard !

Dès lors, Max va échafauder une hypothèse glaçante sur l’origine de ce clochard, sur son passé…qui pourrait bien être notre avenir…Sera-t-il compris de sa hiérarchie ? Est-il fou, paranoïaque ? Le sort de l’humanité est-il vraiment en jeu, et si oui, jusqu’où ira Max pour empêcher le pire ?



Cette nouvelle de 1963 préfigure déjà les thèmes chers à l’auteur, préoccupations écologiques, messagers venant du futur, explorations des méandres de la psychologie humaine…elle m’a fait penser à son roman « A l’ouest du temps » que j’avais beaucoup aimé.

Un bon texte, alliant bonne qualité de style, suspense, rebondissement surprenant et brutal, final semi-ouvert qui laisse volontairement le lecteur sceptique, libre de ne pas se laisser convaincre par la dernière hypothèse avancée…

Commenter  J’apprécie          130
Eclipse totale

Nous sommes en 2028 au moment où le vaisseau spatial Stellaris touche le sol de Sigma Draconis. Outre le colonel Rudolf Weil, Commandant du vaisseau et son équipage, c’est la relève qui arrive ; en fait, le paléontologue Ian Macauley et quelques autres scientifiques chargés de percer le mystère de cette planète, récemment découverte.

Huit ans plus tôt, une mission intergalactique avait atterri sur cette planète lointaine, située à dix-neuf années lumière de la Terre et y avait découvert, vieux de cent mille ans, les vestiges d’une civilisation passée en trois mille ans du stade du néolithique à celui du vol spatial. Malgré les missions répétées qui se sont succédé sur le sujet, la question reste posée : qu’a-t-il donc bien pu se passer sur cette planète pour que cette civilisation évoluée disparaisse à tout jamais après une évolution aussi rapide de trois mille ans. Une paille…en comparaison de l’infinité du temps …

Ils trouveront, bien sur. Et pointeront du doigt une évolution possible de l’humanité si l’on ne se méfie pas suffisamment des travaux des biogénéticiens…



La rencontre d'extraterrestres est un thème majeur de la science-fiction. Outre le fait qu’elle assure la partie dépaysement consubstantielle au genre, elle permet également toutes sortes de parallèles avec l’évolution de l’humanité.



Il n’y aura pas de rencontre de ce type sur Sigma Draconis, la civilisation découverte ayant disparu depuis des lustres. Mais malgré tout, la rencontre aura lieu… par scientifiques interposés, grâce aux conclusions du paléontologue Ian Macauley . On constate alors avec effroi que l’humanité est sur le point de s’engager dans cette même voie…qui a conduit la civilisation des crabes intelligents de Sigma Dragonis à sa perte.

Outre le dépaysement, ce n’est pas le moindre des intérêts de la science fiction que de mettre le doigt sur des évolutions possibles (et pas toujours brillantes) de l’humanité- voir Orwel et « 1984 ». John Brunner est souvent pessimiste et un brin misanthrope dans ce genre d’exercice. Gageons que le futur ne lui donne pas raison…

Commenter  J’apprécie          130
Le voyageur en noir (Le passager de la nuit)

On y suit les pérégrinations d'un certain voyageur en noir toujours muni d'un bâton lumineux. En effet, celui-ci est chargé par une entité anonyme de rétablir l'ordre en éradiquant la magie car cette dernière est source ici de chaos et constitue à ce titre un danger. La tâche semble de longue haleine, alors arrivera-t-il à mener sa quête jusqu'au bout ?



Dans Le Voyageur en Noir, John Brunner prend la fantasy à contre-pied. En effet, il ne s'agit pas ici d'un roman d'apprentissage dans lequel le jeune héros doit apprendre à maîtriser ses pouvoirs afin de libérer son monde d'un quelconque oppresseur. Pas plus que l'on assiste entre ces lignes à une lutte entre magie blanche et magie noire.



En fait, dès les premières lignes du livre, on sent l'auteur de science-fiction derrière ce récit de fantasy car il a mis beaucoup de rationalité dans le traitement de la magie. Celle-ci étant surtout tournée vers un usage personnel dans l'univers imaginé par John Brunner, on comprend donc d'autant mieux sa vision pessimiste car elle va à l'encontre de l'intérêt collectif. On en prend, d'ailleurs, la mesure dans la deuxième partie intitulée, Abattre la porte des enfers où l'on goûte à la destinée tourmentée de la cité d'Ys et de ses habitants qui voient s'abattre sur eux bien des calamités. Ceux-ci ont péché par excès en invoquant des puissances néfastes pour sauver la ville de sa déchéance plutôt que de se retrousser les manches et en payent donc le prix.



Mais plus que d'implorer magiciens ou élémentaux, la population réclame aussi, à cor et à cri, l'intervention d'un dieu qui tel un messie sera à même de les guider et de leur trouver des solutions à leurs problèmes. Ainsi, dans la première partie, La marque du chaos, le voyageur en noir exauce non sans humour leur vœu puisqu'il extrait Bernard Brown de son époque pour lui faire endosser ce rôle divin. Une manière de prouver au peuple que seule la réflexion et l'astuce peuvent régler la situation.



En outre, le voyageur en noir prend ici les traits du génie qui intervient pour exaucer les vœux. Seulement les gens ignorent à qui ils ont affaire et professent des désirs à tort et à travers sans l'avoir mesuré au préalable. Or, ceux-ci prennent des tournures inattendues et bien souvent désagréables. En cela, l'auteur souligne l'inconséquence humaine qui cherche toujours un coupable dans autrui et n'assume généralement pas ses actes. Figure du magicien ou jedi, le voyageur en noir endosse au fil des pages bien des rôles, du simple observateur à l'acteur. Le regard qu'il pose sur ce monde en perdition est désabusé car nul ne semble jamais apprendre de ses erreurs. C'est donc avec beaucoup d'ironie et de lassitude qu'il porte sa mission d'ordonner le monde.



Comme dans beaucoup de ses textes, on retrouve certains de ses thèmes de prédilection, notamment son rapport à l'écologie et à la problématique de la pollution comme dans Ces choses qui sont des dieux où toutes sortes d'immondices, des cadavres d'animaux ou d'humains aux déchets végétaux sont jetés dans Métamorphia rendant la consommation de l'eau impropre tout en enrichissant une sorcière malhonnête.



En rééditant ce texte, les éditions Mnémos nous donnent accès à un grand nom de la science-fiction qui s'est essayé à la fantasy et évitent ainsi que ce patrimoine culturel ne s'éteigne à jamais.... suite sur Fantasy à la Carte.








Lien : https://fantasyalacarte.blog..
Commenter  J’apprécie          123
Tous à Zanzibar

Encore un choc pour moi , lors de la découverte de ce texte sous l’étincelante couverture « Ailleurs et demain » . Ce roman -mosaïque nous projetait en 2010 (comme cela semblait loin alors) avec un réalisme à hérisser le poil. Cher lecteur qui ne le connaissez pas , je vous laisse le soin de découvrir le nombre impressionnant d’anticipations réalisées en son sein ( dernièrement encore ce chinois annonçant qu’il réalisait des manipulations génétiques sur des humains en a réactivé le souvenir ) . C’est de la GRANDE science-fiction dans sa fonction prédictive la plus élevée. Ecoutez-donc ce qu’a à vous dire Chad Mulligan (alter ego de l’Austin Train du « Troupeau aveugle » ) .
Commenter  J’apprécie          121
L'Orbite déchiquetée

Un tout grand merci aux Editions Mnemos et à Masse Critique Octobre 2019. Je connaissais John Brunner, mais ajouter L'Orbite déchiquetée à ma PAL fut un très bon moment de lecture.



John Brunner est bien davantage qu'un auteur de SF. C'est un visionnaire, capable de voir dans l'Angleterre du début des années 70 les dérives possibles de notre société.



Ségrégation, manipulation des masses, abus de chimie, vente d'armes libre, émeutes, ghettoïsation de la société, élites corrompues, télé réalité guidée par les audiences... Eh John, ce n'est plus de la SF, c'est quasiment le quotidien du monde 45 ans après la date d'écriture du livre.



L'écriture, parlons-en, est fluide, pas trop hermétique (parfois chez Brunner et la "nouvelle SF anglaise des années 70, c'est assez terrible), fort lisible, pleine d'humour cynique et vitriolé. C'est vif, et saisissant. Pas très optimiste non plus. Mais cela pose de bonnes questions et laisse le lecteur aux prises avec ses doutes.
Commenter  J’apprécie          120
Le troupeau aveugle, tome 2

Le premier chapitre de cet excellent roman d'anticipation commence par l'avertissement suivant :

- Veuillez contribuer à maintenir la jetée propre - Jetez vos détritus dans l'eau - Ce roman décrit un monde où la méditerranée est une mer morte, où la plupart des plages sont interdites, où certains jours à New-York il pleut de l'acide, où chaque homme est atteint dans sa chair, dans son équilibre vital...

Un monde où le dernier espoir s'exprime sur les murs

- ARRÊTEZ VOUS ME FAITES MOURIR - Tel est le slogan d'Austin Train, le fondateur légendaire du mouvement anti-pollution, qui continue avec quelques compagnons de lutter pour le salut de la terre...

John Brunner est un des maîtres de la SF anglo-saxonne moderne (prix Hugo 1969 avec "Tous à Zanzibar qui est des plus importants ouvrages d'anticipation de notre temps) et il nous offre ce grand roman d'anticipation écologique en deux tomes.
Commenter  J’apprécie          120
Le long labeur du temps

L’humanité maîtrise le voyage interstellaire. A tel point qu’au XXIème siècle, elle a essaimé sur deux nouvelles planètes : Stellaris et Viridis. Si sur Viridis s’est développée une colonie bucolique et pastorale, vouée aux arts et à la poésie. Il n’en est pas de même sur Stellaris, totalement vouée au développement technologique. Une organisation qui permet aux Stellariens d’entrer en contact avec d’autres civilisations incapables, elles de voyager dans l’espace…

Sur Terre, le calme règne. L’humanité, forte de la supériorité de sa race, s’attend à tout, sauf…

…Sauf qu’un vaisseau spatial de conception Stellarienne s’annonce à l’atterrissage, avec une délégation de Tau-Cétiens ; au moment où la violente et xénophobe « Ligue des Étoiles pour l’Homme » a décidé de passer à l’action et qu’un commando marche déjà sur l’astroport…



« Le long labeur du Temps » est un roman d'aventures/espionnage/action qui se situe dans un avenir ou l’humanité, forte de sa technologie domine les mondes et les races extraterrestres connues. Du moins le croit-elle.

John Brunner mène l’intrigue à un rythme soutenu à mesure que les pièces du puzzle s’assemblent en un paysage de plus en plus structuré qui mènera le lecteur au tableau final… magistral.

Paru en 1965, c’est à dire avant les œuvres majeures de l’auteur, ce roman qu’on aurait tort de négliger préfigure bien des écrits futurs d’un des maîtres de la science fiction anglaise.

Commenter  J’apprécie          110
La planète Folie

La planète Asgard…Dennis Malone fut l'un des premiers à s'y poser, avec ses compagnons. Et ils constatèrent assez vite que la vie y était possible ; donc la colonisation...



Trois vaisseaux spatiaux, la Pinta, la Nina et la Santa-Maria, du nom des trois navires qui emportèrent l'expédition de Christophe Colomb, furent envoyés sur ce nouvel Eden Eldorado, presque comme la Terre. Et l’installation put commencer ; sans espoir d’un retour tel que programmé du fait de la perte d’un des vaisseaux, crashé sur un des satellites de la planète Asgard…

… Mais c’était sans compter cet étrange scorbut qui ronge la colonie et rend fou ses membres les uns après les autres : fantasmes et cauchemars sortis tout droit des mythologies terriennes se mêlent à leur quotidien. Néanmoins il faudra survivre, et donc apprendre non pas à apprivoiser cette « presque Terre », mais à la respecter.



Un roman écologique avant l’heure…

Petite facture pour ce « Planète folie »… A moins qu’on attende toujours trop d’un Brunner… Plaisant, néanmoins.

Commenter  J’apprécie          110
L'Ère des miracles

Les Aliens sont arrivés sur Terre ! Après avoir fait sauter toutes les armes atomiques ce qui entraine un chos géopolitique , ils installent en plusieurs endroits d’immenses structures aussi dangereuses qu’incompréhensibles ,en effet , qui s’en approche devient fou ! Le monde se divise entre les résidus des états souverains d’antan et des territoires contrôlés par des sortes de « seigneurs de la guerre » qui exploitent les rebuts des E.T. Les humains doivent -ils se résigner à vivre en parasites de ces visiteurs ou tenter de s’infiltrer dans leurs bases ( ?) et les exploiter ? Un roman contenant beaucoup d’idées intéressantes pas toujours bien exploitées.
Commenter  J’apprécie          100
L'Orbite déchiquetée

Dans les années 70, les années 2010 étaient sujettes à dystopie. Ultratechnologie, personnes modifiées, ségrégation raciale, extrême écart entre riches et pauvres, monopoles politiques,... Aujourd'hui, ce récit est glaçant tellement sur tant de points nous sommes proches de cette réalité de science-fiction. Aujourd'hui, le récit fonctionne et tient en haleine mais un chouïa bavard. Aujourd'hui, même les non-amateurs de SF pure (comme moi), se replongeront dans l'œuvre de cet auteur qui raconte si bien l'humain.
Commenter  J’apprécie          100
Faute de temps

Ce petit livre a été écrit au temps de la guerre froide, plusieurs années après le largage de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, et ce que l'on connait alors des effets de la radioactivité imprègne le récit.

Un homme, porteur d'une maladie rare, retombé à l'état sauvage, revient du futur, comme une mise en garde à ceux qui sont sur le point de commettre l'irréparable. Un médecin, dont le fils vient de mourir de cette même maladie, en a l'intuition, mais peine à convaincre ses congénères.

Commenter  J’apprécie          100
Tous à Zanzibar

Ce roman écrit en 1968, se déroule de nos jours, sur notre planète. A New-York, la ville polluée est protégée par un dôme. Le nombre de maladies génétiques liées aux radiations a conduit à une politique d’eugénisme draconienne. Les émeutes se produisent à chaque coin de rue, et des «amocheurs» risquent de vous agresser sans crier gare. Donald Rogan, le Blanc, et Norman House l’Afro-Américain tentent de survivre dans ce monde où le mal-être est combattu par des drogues et où les décisions politiques sont prises par une société qui délègue son pouvoir à un super ordinateur. C’est ainsi que Norman sera mandaté pour régler les détails de l’achat d’un pays africain. Donald, lui, sera envoyé au Yatakan, après avoir été transformé en machine à tuer, pour tenter de s’emparer de la découverte d’un généticien.

On ne peut pas dire que l’ambiance soit celle des bisounours, mais c’est d’autant plus dérangeant que l’on a souvent l’impression de lire un bulletin d’info contemporain. En effet John est un visionnaire. Il a tout anticipé : le téléphone mobile, qu’il nomme imaphone, la télé 3D, les ordinateurs, et même l’euro (comment a-t-il pu imaginer que le prix de la vie serait multipliée par 6! cf citation), le développement de la génétique...

Récompensé par de nombreux prix, c’est donc un monument de la science fiction. La lecture n’en est pas toujours aisée et demande de l’attention, mais les amateurs du genre ne devraient pas être déçus
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          102
Tous à Zanzibar

Personne ne blâmera personne d’abandonner complètement épuisé le parcours de cette lecture éprouvante ne faisant que laminer son environnement dans une déconstruction permanente.



Une accumulation de dépêches diverses et variées dont la tâche est de transporter nos neurones dans une sorte de tout venant aussi surprenant qu’improbable.



Déstabilisation constante et surtout consternante pour un adepte de la fluidité quasiment absente à laquelle il faut s’adapter, si l’on désire maitriser du mieux possible ce récit ayant davantage l’aspect d’un exercice de style innovant, rutilant de bout en bout dans ses impertinences novatrices.



Bref un chef d’œuvre certes cassant, illisible et perturbant mais reproduisant malgré sa déconfiture narrative et ses incessantes cassures de rythmes un nouveau concept d’écriture se servant comme toile de fond de l’imagerie d’un futur aussi déstabilisant que les mots servant à le décrire.



Une nouvelle dimension bien au delà d’un confort de lecture ronronnant.



Ici c’est la visite d’un ailleurs situé sur une planète ingérable ou tout surgit de nulle part sans crier gare dans un contexte servant de pitance hallucinogène à un environnement dont chaque ressource ne reproduit que la démesure de chacun de ses concepts.



Il faut batailler ferme et ceci quasiment sur chaque phrase noircissant les pages d’un pavé de bonne taille se nourrissant des déchirures de sa charpente sur pratiquement toute sa longueur mais indispensable si l’on désire découvrir une autre manière d’écrire.
Commenter  J’apprécie          90
Le troupeau aveugle - Intégrale

Considéré comme l'œuvre la plus aboutit de John Brunner, « Le troupeau aveugle » fait partie d'une tétralogie. L'ancienne parution (édition J'ai lu) proposait ce livre en deux tomes. La réédition par Le livre de poche a rassemblé le tout sous un unique roman.

Je commence par le dernier livre du cycle « Le choc du futur » qui comprend les autres romans « Sur onde de choc » et « Tous à Zanzibar ». Qu'importe l'ordre puisqu'ils sont indépendants les uns des autres. Une bonne nouvelle, donc, car je n'ai pas l'envie d'attendre de tous les posséder pour les lire.

En 1972 paraissait donc « Le troupeau aveugle ». Difficile de classer ce livre. Est-ce de l'anticipation ou une dystopie. Toujours est-il que le roman comporte des faits étranges et d'actualités.



Tremblez terrien ! Votre Terre est devenue une sphère stérile. L'atmosphère est tellement polluée que le port du masque à gaz est obligatoire. Grâce aux possesseurs de tout-terrain des villes et aux utilisateurs du diesel, un épais nuage couvre l'ensemble du globe terrestre. L'utilisation de produits chimiques illégales ont rendu les parasites résistants. Les insectes pollinisateurs sont vendus dans le commerce car devenue rare à l'état sauvage.

Oh ! Une fable écologique ! Voilà un sujet qui me passionne. Hum voyons voir cela de plus près. L'avenir imaginé par John Brunner est bien pessimiste. Nous avons le peuple victime de ces désastres, touché par les famines et les maladies contagieuses. Les 60 % des foyers sont infectés par les poux et les morpions. Le taux de mortalité infantile côtoie ceux du Moyen-Âge. Les rats envahissent les villes. Et les gros dans tout cela ? Les riches sont devenus de plus en plus riches et empêche que le bas-peuple remue trop leurs excréments. Les coups sont portés bas. Le citoyen croyant se nourrir sainement, se voit contaminer. Les paysans voulant fertiliser leurs champs découvrent avec horreur qu'ils sont envahis par une espèce mutante.



Ce roman est surprenant. L'action se déroule sur une année complète. Chaque découpage compose un mois. Mais le plus étonnant étant sa structure narrative. En fil rouge, nous suivons des personnages et une histoire. Parmi eux, Austin Train devient l'icône d'une lutte contre ces industriels. De l'autre, le milliardaire Jacob Bamberl aux méthodes douteuses. Des articles, des publicités et autres textes viennent entrecouper l'histoire.

Le récit est ponctué d'un humour noir que j'ai apprécié. Je n'ai pas eu de mal à rentrer dans le roman (à contrario de ma première tentative). Je fus surtout surpris de retrouver le fil rouge et souvent décontenancé par l'ensemble des personnages. J'ai eu du mal par moment de me rappeler qui était qui et qui faisait quoi. Au-delà de la morale écologique, que j'approuve – jusqu'à présent, nous n'avons qu'une Terre –, l'auteur évoque les distensions entre la communauté blanche et noire. Il faut rappeler que John Brunner a écrit son roman alors que Martin Luther King se battait pour les droits de ses pairs. Quand on voit les événements récents aux États-Unis, le racisme envers la communauté afro-américaine est toujours d'actualité.

Si l'ensemble se lit assez facilement, j'ai trouvé quelques passages peu intéressant. Je déplore, vers la moitié du livre, l'évolution du récit qui tend vers la politique. Mais aussi, j'étais bien content de tourner la dernière page car je l'ai trouvé un peu long. Ça fait longtemps que j'ai buté à ce point sur la lecture d'un livre.

Toutefois ce livre reste un très bon roman d'anticipation. L'auteur l'ayant écrit au début des années 70, force est de constater que le récit n'a pas prit une ride. Félicitation Monsieur Brunner. Je pense que je lirai le reste de sa tétralogie. Mais pour l'instant, j'aspire à d'autres lectures.



(Pour info : Ma version est l'intégrale. Elle regroupe les tomes 1 et 2. Dans la base de donnée de Babelio, ce livre ne figure pas dedans. J'ai voulu l'intégré pour finalement m'apercevoir qu'il était rattaché au tome 1. J'ai fait une demande à l'administrateur qui ne m'a pas donné de réponse).
Commenter  J’apprécie          91
A l'ouest du temps

Une jeune femme de langue inconnue errant nue un soir dans la campagne anglaise après avoir subi une tentative de viol se retrouve dans les mains du Dr Paul Fidler, psychiatre. Elle s'avère vite pour lui un sujet d'étude fascinant, il y voit le moyen de se relancer dans sa vie professionnelle alors que sa femme le quitte.

Il comprend que, loin d'être folle, elle est dotée de remarquables facultés intellectuelles qui lui permettent d'apprendre rapidement l'anglais. A force de patience et de multiples séances d'hypnose, "Loustic" lui révèle son formidable secret : elle vient d'un pays situé "A l'ouest du temps", Llanraw.

Pourtant, "Ils" lui avaient interdit de le faire. Cette contrée serait un paradis où les humains vivraient au milieu des fleurs, seraient végétariens et donneraient libre cours à toutes leurs envies sexuelles...Paul, fragilisé par ses problèmes personnels va y croire à fond, tomber amoureux de Loustic et Llanraw.

Devant les moqueries, ils fuient en France, mais Loustic fait preuve d'un attachement quasi-servile à Paul et d'un libéralisme sexuel éhonté. Il entrevoit alors une vérité qui s'avèrera plus terrible encore...Le dénouement sera tragique...

Même si les avis pourront diverger sur sa qualité intrinsèque, ce livre lu adolescent a été un de mes livres fétiches. Bien dans la veine de la SF britannique de l'époque, commune également à Brian Aldiss, on y trouve un humanisme et une qualité de style admirables et constant dans l'oeuvre abondant de John Brunner.

La psychologie des personnages est fouillée, c'est une belle histoire d'amour impossible où le genre de la science-fiction ne s'exprime ouvertement qu'à la fin du roman, peut-être d'ailleurs, c'est un bémol, d'une manière un peu expéditive...mais je n'en révélerai pas l'épilogue, lisez-le !
Commenter  J’apprécie          92




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de John Brunner (1532)Voir plus

Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20198 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}