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Critiques de John Fante (735)
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Mon chien stupide

Il fait gris ; la voiture vient encore de tomber en panne ; vous venez de manger 10 % , dans les dents , pour paiement dépassé de votre tiers provisionnel ; Christine Boutin commence à vous apparaitre comme étant d'un charisme fou et d'une intelligence démesurée ; oula , oula , y aurait comme un p'tit coup de mou dans la carafe ! Alors , au diable Prozac , Defanyl et autre Ludiomil mais une bonne dose de Mon Chien Stupide et les symptomes devraient disparaitre sous 48 heures...S'ils devaient cependant persister , priere de consulter votre libraire le plus proche...



Vous connaissez cette série " Marié , deux enfants " , Fante la revisite à sa maniere puissance dix . Trash , barré , insolent , loufoque...Le ton est impertinent et demesuré mais totalement jouissif ! L'auteur explose les codes familiaux pour le plus grand plaisir du lecteur !



Harriet et Henry Molise s'aiment ( se supportent ) depuis 25 ans . Famille WASP par excellence , le paraitre prime ! 25 ans de fidélité meme si , régulierement , Madame menace , pour un oui pour un non , de quitter le foyer alors que Monsieur , lui , se verrait bien lacher légitime et marmots pour Rome afin d'y refaire sa vie avec une petite jeunette , démon de midi oblige...Henry , écrivain raté , scénariste médiocre , semble végéter dans une vie dont il n'attend plus rien . Les jours passent et se ressemblent...

Fruits de leur amour , quatre enfants au compteur ! Véritables dons d'un Dieu qui , pour engendrer de tels spécimens , devait sortir d'une gueule de bois carabinée ! Trois fils , une fille qui se complaisent dans leur médiocrité , concourant chacun férocement dans la catégorie de l'espoir avorté !

Dominic , l'ainé de la fratrie , a plaqué les études pour la navy et est obsédé par la femme noire , couleur totalement incompatible avec le nuancier personnel de sa gentille manman . Tina , elle , a jeté son dévolu sur un ex militaire néo surfeur toujours partant pour vider le frigo et la cave de ses beaux-parents . Denny , 22 ans , etre semblant doté d'un aplomb hors norme , demeure persuadé qu'Hollywood n'attend plus que lui mais pour cela , il convient d'échapper à la conscription militaire par tous les moyens , aussi retors soient-ils . Jamie , le petit dernier , apparait comme le rejeton le plus équilibré...

Tout ce petit monde se cotoie au rythme de saillies verbales aussi féroces que caustiques . Ici , point de respect d'aucune sorte , de ressentiment controlé mais une sincérité systématique jubilatoire . On ne caresse jamais dans le sens du poil mais on taille et on rase gratis !! L'hypocrisie , habituellement de mise , laisse la place à une franchise et une lucidité assumées et c'est bon !

Si les personnages dénotent , que dire de ce chien monstrueux recueilli un soir de pluie et fort justement surnommé Stupide . Gros , paresseux , libidineux , obsédé , il possede la caracteristique de vouloir sauter tout ce qui bouge d'origine masculine ( bipede , quadrupede , velocipede , tout y passe.....) . Totalement aux antipodes des valeurs de la tribu Molise , il n'en deviendra pas moins la coqueluche paternelle , véritable révélateur d'une famille qui se délite peu à peu , d'un couple qui se perd au rythme des départs de sa progéniture . Des situations cocasses ( tentative de viol sur le voisin ; clébard s'attaquant à une baleine échouée , étonnant que Fante n'est pas surnommé le chien Greenpeace , c'eut été dans l'esprit ! ) . Des dialogues acerbes aux petits oignons et des situations ubuesques que n'aurait pas renié Audiard . Un bouquin au cynisme rafraichissant !! Je me suis meme surpris à rigoler tout seul , fait suffisamment rare pour etre signalé...L'écriture est alerte , corrosive et ironique . Fante possede une plume désormais identifiable , l'apanage des tres grands !!



Mon Chien Stupide , véritable euphorisant qui vous fera japper de bonheur !!

4.5 / 5
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Demande à la poussière

A l'origine de ma vie de lectrice, il y eut l'histoire : celle que l'on me racontait, puis celle que j'ai appris à déchiffrer. Puis l'habitude de ne jamais s'endormir sans avoir lu quelques pages : contes, bibliothèque rose, verte, premiers romans. Ensuite vint le temps de l'apprentissage : romans initiatiques, identification aux personnages, héros que l'on se choisit comme modèles. Une première conscience de l'importance du style, qui fait toute la différence.

Aujourd'hui, après bien des années de voisinage avec les livres, j'ai un peu l'impression que tout a été dit, pensé, créé. Certains livres m'étonnent, d'autres m'enchantent, les relectures me permettent de retrouver mes premières amours et de vérifier si je leur suis restée fidèle. Certains autres me déçoivent, par l'ennui que j'éprouve à parcourir des pages prévisibles, dans l'air du temps, à la mode, et donc démodées. Parfois survient une fulgurance, comme un accident, mais qui ne dure pas.

Et puis, au détour d'un roman que l'on achète un peu par hasard, parce que l'on a toujours vaguement entendu parler de lui, se produit le miracle de l'émotion des premiers instants, la routine de la lecture explose pour nous faire découvrir, avec grand fracas, que l'on peut encore rester pantois comme au premier jour devant une suite de mots agencés pour raconter une histoire.

C'est ce qui m'est arrivé avec ce livre de John Fante. Dès la première page, les premières phrases, j'avais besoin de reprendre mon souffle, cueillie au plus profond par cette tempête ébouriffante, ce chaos qui balaye tout sur son passage, et ce jusqu'au dernier mot de la dernière ligne. J'ai écouté Arturo Bandini me raconter sa vie d'écrivain, j'ai respiré avec lui, pleuré avec lui, eu peur avec lui...Je ne savais pas où il voulait m'entraîner mais j'étais prête à le suivre jusqu'au bout du désert du Mojave, avaler la poussière à mon tour. Suer avec lui devant la machine à écrire, traquer Camilla, l'insulter... tout, j'étais prête à tout.Arrivée à la fin, j'ai remercié John Fante de m'avoir réveillée de mon train-train de lectrice. Une histoire, un style, la grâce...
Lien : http://parures-de-petitebijo..
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Mon chien stupide

John Fante écrit avec des gants de boxe. Il vise à l'estomac, puis balance un crochet du gauche et vous étends K.O. d'un dernier uppercut.

Ce clébard inopportun n'est qu'un prétexte pour démolir avec jouissance tous les poncifs, clichés et faux-semblants de l'idyllique "american way of life", ses grosses bagnoles, ses surfers bronzés, son melting pot, son ascenseur social garanti par le Gouvernement, sa famille modèle qui rabâche sans arrêt "ça va aller", "je suis désolé" et qui dégouline de bons sentiments.

John Fante passe tout ça au papier émeri, enlève la rouille et la vieille peinture, il va jusqu'à l'os, ça fait mal. Il envoie au diable son ingrate progéniture et son épouse si dévouée. Lui-même est un raté, un loser, a failure.

Et pourtant aucun homme ne sait aussi bien parler de sa paternité, avec humilité, avec virilité, avec humanité. Une paternité qui chez lui est dépouillée de tout sentimentalisme, où se mêlent amertume, déception, angoisse, colère,

une paternité pleine de failles et en même temps inébranlable.

Faites comme lui, adoptez un chien stupide, ça rend intelligent.
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Demande à la poussière

Il rêvait d'une ville étrangère

Une ville de filles et de jeux

Il voulait vivre d'autres manières

Dans un autre milieu



Il rêvait sur son chemin de pierres

"Je partirai demain, si je veux

J'ai la force qu'il faut pour le faire

Et j'irai trouver mieux"



Il voulait trouver mieux

que son lopin de terre

Que son vieil arbre tordu au milieu

trouver mieux que la douce lumière du soir,

près du feu qui réchauffait son père

Et la troupe entière de ses aïeux

Le soleil sur les murs de poussière

il voulait trouver mieux...



Francis Cabrel, les murs de poussière (1977)



Le vent du Mojave ramène le sable,

Ses pas encore soulèvent la poussière

ça ne nous le rendra pas plus affable,

Il doit tout changer de son atmosphère.

Vera Rivken, grand coup de tonnerre

Tu ne commettras point l'adultère

Camilla Lopez, ébloui par ta lumière

mais par son héroïne, Bandini frolera l'enfer

Border-line, ne connaît pas ses frontières

s'il pleure "dans l'oeil, j'ai une poussière"

Elle a beau souffler des heures et des heures

sur son oeil

elle n'a pas pu enlever la poussière sur son cœur

mille fois ressentie au fond de la gorge, c'est l'angoisse

la misère, la galère, la poussière c'est la poisse.

Petit à petit, Arturo se Grandit

Qui lira Vera ...c'est garanti.

Roman, autobiographie

Même Bukowski le chérit.



fin de la chanson de Cabrel:



....Il n'a pas trouvé mieux, il s'est retourné...

le soleil lui a brulé les yeux !

John Fante (1909-1983), le précurseur de la Beat Génération, finit ses jours aveugle suite diabète et complications....

















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Demande à la poussière

Revoilà John Fante, alias Arturo Bandini, au sommet de sa forme qui nous livre un roman, certes, pas exclusivement autobiographique, mais tout de même largement imbibé des expériences et du vécu propres de l'auteur.

Arturo Bandini est fils d'émigrés italiens dans l'ouest des États-Unis du début du XXème siècle. Il faut s'imaginer la vraie famille italienne caricaturale, croyante jusqu'à la racine des ongles, avec une flopée d'enfants, une mama charismatique et un papa qu'on ne voit jamais beaucoup, qui travaille dans le bâtiment quand il y a du travail, et qui, s'il n'y en a pas, boit un bon coup et donne des taloches.

Pas facile d'exister, d'être quelqu'un d'important dans la famille quand on n'est qu'un bambino parmi plein de bambini. Arrivé en fin d'adolescence, Arturo n'a qu'une envie, qu'un leitmotiv : se faire un nom. Pas de bol, c'est peut-être encore plus difficile de creuser son trou au soleil dans l'Amérique d'entre deux guerres quand on n'est qu'un petit rital sans le sou que d'exister dans la famille. Car dans l'Amérique, il n'y a jamais une mama bienveillante qui vous ressert une triple portion de spaghetti dans les journées fastes. Non, rien que des jours néfastes. Mais Arturo a un talent, un talent rare (donc précieux) il sait écrire ; il est l'intellectuel de la famille aux yeux de la mama. Il quitte le foyer familial pour Los Angeles où il parvient à se faire éditer une petite nouvelle. Ça y est c'est la fortune, c'est la célébrité se dit Arturo ; on l'appellera MISTER Bandini et il pourra envoyer des enveloppes bourrées de billets à sa mère, murmurent son égo et ses espérances gonflés à bloc…

John Fante dans un style incroyablement tonique nous livre ce parcours de misère, nous la fait toucher du doigt, une certaine forme de misère, dans la Californie de la fin des années 1930. le jeune auteur peine à se faire connaître en tant qu'auteur et échoue dans un appartement miteux au fond d'un quartier obscur. Il faut faire croire à tout le monde qu'on a de l'argent ou qu'on est en passe d'en avoir, une vraie pluie de dollars car les éditeurs s'arrachent votre toute dernière composition.

Arturo se ment à lui-même, souffre dans ses chairs du décalage qui existe entre ce qu'il sait être son potentiel et la rude réalité, aux personnages insignifiants et rébarbatifs qu'il côtoie.

Chemin faisant, il rencontre une petite serveuse mexicaine, fille de rien, dont il tombe éperdument amoureux.

Lui bâtit des châteaux en Espagne mais elle en aime un autre à s'en rendre folle… Je vous laisse le plaisir de découvrir la fin particulièrement poignante.

Fante sait, avec son style comique, cynique, presque grossier parfois, transcrire ces souffrances, ces déceptions avec toujours ce vague espoir derrière, tout en développant une belle énergie littéraire très communicative.

En guise de conclusion, un bon livre, très pêchu, mais où il m'a manqué un je-ne-sais-quoi pour m'y attacher totalement. Néanmoins, vous aurez compris que ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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La route de Los Angeles

Bouffi d’orgueil, misogyne, bouffe-curé, iconoclaste, ne respectant rien sauf lui-même et sa grandeur supposée, Arturo Gabriel Bandini se fond dans ses rêves de puissance pour pouvoir croire en un avenir meilleur.



Immigré italien de deuxième génération dont les parents n’ont pas réussi à atteindre l’American Dream, Arturo vit avec sa mère et sa sœur qui n’ont Dieu que pour seul horizon. Lui se nourrit de philosophie, s’imagine en Zarathoustra et en un Surhomme qu’il ne sera jamais.



La lecture et son pendant, l’écriture, seront ses passeports pour la gloire. « Le plus grand écrivain que le monde ait jamais connu ». Pas moins.



Entre deux accès de cruauté envers des crabes ou des fourmis, Bandini ne s’en prend qu’aux hommes de façon interposée : l’insulte raciste, pour se venger de Philippins qui s’étaient moqués de lui, ou les fantasmes sur papier, incapable de séduire une femme, et fuyant à toutes jambes si l’une d’elle s’approche trop près de lui.



Lâche, hypocrite, emphatique, parfois lucide mais toujours détestable, Arturo Bandini est le double littéraire que s’est créé John Fante dans les années 30.

Fuir sera sa seule issue. Fuir sa famille, ses propres carcans, fuir le port et les emplois précaires de Wilmington en Californie pour Los Angeles pour ses rêves de gloire et d’espoir.



Publié de façon posthume en 1985 (1987 en France chez Christian Bourgois, dont on peut lire aujourd’hui encore la traduction originale), ce premier roman longtemps refusé car jugé trop choquant, est une pierre inévitable à l’édifice de cet écrivain mythique des "laissés-pour-compte", et précurseur de la Beat Generation.



L’occasion de suivre la route de Bandini vers la route pour l’espoir, La route de Los Angeles, pour le pire, mais aussi, on l’espère, pour le meilleur...



Lu en avril 2018.
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Mon chien stupide

Imaginez un chien monstrueux qui atterrirait dans votre jardin un jour de pluie. La réaction la plus logique serait de chasser l'intrus manu militari, à l'aide de la force publique bien entendu, compte tenu de la taille de l'animal. Mais ça c'est une réaction de bon sens et le bon sens ce n'est pas ce qui étouffe Henry Molise, écrivain raté et scénariste modeste, père de quatre enfants incontrôlables, conçus avec Harriet, une femme au bord de la crise de nerfs après vingt ans de bons et loyaux services.



L'idée de lancer dans cette famille Wasp, aisée, raciste et décadente, un chien hors norme comme dans un jeu quilles est tout simplement géniale. Baptisé Stupide par les enfants pour son comportement jugé inapproprié, le chien est le détonateur qui oblige chacun à révéler son vrai caractère et ses vrais sentiments. C'est drôle, corrosif, sensible et bien vu, chacun en prend pour son grade, même l'auteur qui une fois de plus démontre qu'il sait se moquer de lui-même. A lire sans aucune modération.

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Mon chien stupide

Quand un énorme chien priapique, un peu con qui plus outre mais pas méchant au demeurant, squatte un beau jour le confort bourgeois d'un scénariste déchu, que le dit scénariste, au grand dam de (ce qu'il reste de) sa famille, décide d'adopter le dit clébard et de le baptiser Stupide... tu te demandes où ça va te mener cette histoire.



Avec ce roman de 1985 je découvre (enfin) John Fante, scénariste et romancier américain d'origine italienne. Pas étonnant qu'il ait amplement inspiré Bukowski himself, de ses oeuvres un peu torturées et souvent autobiographiques émane cette même sensibilité teintée de cynisme, de provocation truculente et d'autodérision, qui me tentait beaucoup et ne m'a pas déçue, loin de là.



Déjà fan de Fante. Découverte à poursuivre indubitablement pour ma part et par conséquent.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Mon chien stupide

Attention, énorme coup de coeur! Emballé par mes précédentes lectures de John Fante, j'ai décidé de poursuivre l'aventure avec Mon chien stupide. Je n'ai pas été déçu! Adieu Bandini, bonjour Molise, l'autre alter-ego de l'écrivain. Je ne m'attarderai par sur l'histoire qui a déjà été relatée ici. Un chien idiot et libidineux déboule sans crier gare dans le quotidien d'une famille au bord de la crise de nerfs.

Si la plume est moins exaltée, narrateur plus âgé oblige, le style de l'auteur reste reconnaissable entre tous. La même verve, alerte et lyrique. La même fraîcheur, la même facilité de lecture. Pourtant derrière l'humour graveleux et sous des airs faussement loufoques, Mon chien stupide soulève de vraies interrogations. Tour à tour cynique, drôle, grinçant, désabusé, émouvant, dramatique, farfelu mais jamais lassant, ce roman fait désormais partie de mon top personnel.

Très court, il se lit d'une seule traite, donc aucune de passer à côté de cette petite pépite. Si je ne devais conseiller qu'un seul livre de Fante, ce serait sans conteste celui-ci. Foncez, qu'il vous dit! Vous-y regretterez pas!

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Mon chien stupide

Voilà déjà quarante années que John Fante est parti.

L'occasion pour Horus Fonck d'enfin commenter une de ces lectures réjouissante d'un immense auteur.

Son Chien Stupide est un bijoux d'humour et d'observation d'une vie de famille qui va son train californien.

Stupide arrive, et se révèle un obsédé sexuel de première, avec des préférences affectives curieuses et inattendues.

Stupide pourra-t-il remplacer les enfants qui s'en vont et combler un vide qui s'installe? Fante nous le dira dans une conclusion surprenante et émouvante.

Pas étonnant que Charles Bukowski considérait John Fante comme son maître et inspirateur!
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La route de Los Angeles

Arturo Bandini vit avec sa soeur et sa mère. Issue de l'immigration Italienne il n'en est pas moins américain, pas comme tous les autres, mexicains, noirs ou encore pire, philippins. Non, lui il a la réussite à portée de main et il le crie haut et fort. Malheureusement, son expansion est limitée par sa famille qu'il doit nourrir, sa mère qui le couve trop et son ingrate de soeur qui n'a pas une once d'estime pour son grand talent naissant pour la littérature.

Il est obligé de s'abaisser à travailler notre Bandini et pas dans les endroits les plus estimables, mais il faut qu'ils le sachent tous, il est écrivain et il les méprise tous, tout ces faibles qui se laissent exploiter par la bourgeoisie.

Les femmes ne sont pas mieux loties que les autres, elles sont d'une faiblesse grotesque, c'est d'ailleurs pour cette raison qu'un jour il décide de toutes les faire disparaitre, dans l'eau de son bain.

Personnage éclatant, hilarant et pathétique à ses heures, on s'inquiète tout le long de l'ouvrage pour la santé mentale de ce jeune passionné et on n'a de cesse de se demander jusqu'où ses élans délirants vont l'amener.



C'est une découverte merveilleuse que cette écrite vivante et inventive qui éructe de la plume de John Fante. Je suis tout de suite tombé sous le charme de ce jeune héro si drôle malgré lui et doté d'une énergie incroyable. Animé par la révolte, il oscille entre la folie et la criante réalité de la sa vie misérable. Insoumis, il n'arrive qu'à se convaincre lui-même de son incroyable potentiel de génie, laissant le lecteur dans l'expectative, car une si grande folie ne doit-elle pas irrémédiablement mener à gravir les plus hauts sommets ?



Génial Fante. Inoubliable Bandini. Un livre percutant et puissant.
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Mon chien stupide

Rien ne va plus dans la vie du narrateur : l'écrivain en mal de succès est en pleine crise existentielle et aimerait bien tout plaquer pour une nouvelle vie en Italie, pays de ses parents et de tous ses rêves. A défaut, le voici coincé entre une épouse qu’il n’aime plus guère, quatre grands enfants révoltés en perdition, et un roman qu'il ne parvient pas à écrire. Surgit alors un énorme chien bien décidé à s'incruster chez eux, qui va bousculer le fragile équilibre de la famille.





Cette tragi-comédie publiée à titre posthume comporte de nombreux traits autobiographiques. L'auteur s'est amusé à dépeindre avec lucidité et dérision les mille tracas et médiocrités de son existence. Il nous entraîne dans une cascade d'événements plus ou moins désagréables, voire catastrophiques, où il se retrouve le plus souvent, et bien malgré lui, en mauvaise posture, ridiculisé et méprisé par son entourage.





A vrai dire, je m'attendais à rire et me suis retrouvée presque attristée face à un homme désabusé qui a perdu le sens et le contrôle de sa vie. Certes, les situations sont humoristiquement exagérées, mais j'ai finalement plus perçu la mélancolie désespérée que la drôlerie des plaisanteries. L'écriture est cynique, grinçante, parfois crue, en tout cas, rien n'adoucit sa féroce noirceur et la désillusion ambiante.





Je suis donc ressortie mitigée de cette lecture, admirative de la plume indéniablement maîtrisée, mais seulement très partiellement amusée par les situations et les personnages pour lesquels je n'ai pu ressentir de réelle sympathie, même pour ce grand chien stupide.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La route de Los Angeles

Allant à la bibliothèque, je l’avoue j’ai un faible pour les lunettes de la bibliothécaire, du genre brune et souriante, je croise la route de mon fidèle compagnon. Des années que l’on se suit de caniveaux en motel à l’abandon, vétusté des lieux et du temps. Il déambule comme un pauvre ou un miteux alcoolique, à la recherche d’un mégot au fond de la poche d’un cadavre endormi ou d’un bout de trottoir entre deux flaques de pisse encore chaude et fumante. Compagnon qui sait si bien m’émouvoir si bien me faire rire, le grand Arturo Bandini est de retour. Il est en pleine forme. Il a la rage, envers le monde, envers la société, envers les femmes. Il est tout simplement humain et c’est ce qui me plait chez lui, le grand Arturo Bandini. Mais d’où me vient cette passion subite pour la bibliothécaire ? sa paire de jambes, ses gros seins, ses lunettes ? Je l’entends d’ici, sa tirade enflammée digne d’un Nietzsche sous amphétamines. Un jour il sera publié, Arturo Bandini le Grand avec les majuscules là où il faut et j’irai voir la bibliothécaire, avec son sourire et son large décolleté pour lui demander : « avez-vous par hasard le grand Bandini en rayon ? » Elle regardera dans son fichier informatique, un grand sourire et un ange passera, et se lèvera de son fauteuil en skaï noir épousant ses délicieuses formes. Je regarderai bien sur son cul comme l’aurai fait Bandini et l’aurai suivi dans les rayons obscurs de la bibliothèque attendant le moment propice pour la prendre debout entre les plus grands philosophes me retenant d’éjaculer… O Zarathoustra ! sur ses lunettes…



Et dire qu'au levée du jour, j’avais le blues. Même l’érection matinale ne parvenait pas à me sortir de ma torpeur et l’envie de sortir de mon pieu, de soulever les draps bouffés par les mites et d’avaler des corn flakes trop humides ne semblaient pas une motivation au goût du jour. L’absence d’envie, la perte de vie, jusqu’à ce que je refasse « la route de Los Angeles ». Et là, je me suis mis à écrire sur mon clavier, à taper furieusement un agencement de lettres dans le désordre. Je ne tiendrais jamais la comparaison avec le grand Arturo Bandini, cet immense écrivain au talent aussi rital que la mama cuisant ses pâtes al-dente en soutien-gorge. Un verre de whisky, un mégot dans le cendrier. La bouteille à mes pieds. L’inspiration en vrac. Je troque mes charentaises pour des mocassins au cuir délavé par la gerbe de longues soirées dans les bars irlandais de la Bunker Hill. Et découvre les rayons de soleil qui me donnent mal au crâne et illuminent les jambes des femmes. A la recherche d’une idée fumante…



Je m’assois sur un banc, regarde les jambes passées, regarde la colonie de fourmis croiser la route de ces jambes pressées. A la queue-leu-leu. Fascinant, ces fourmis dans un parc, de quoi construire un chapitre entier dans mon prochain roman. Elles passent leur journée à déambuler, à se suivre, à ramasser des mégots ou des feuilles mortes. Sans jamais se plaindre, elles marchent, courent, volent au vent. Captivant. Et elles ne le font même pas pour elles. Non, c’est juste un loisir ou un devoir envers leur société, la société secrète des fourmis. Puissant. A la queue-leu-leu. Ma queue se redresse. Une paire de cuisses à l’horizon, la bibliothécaire. Je laisse de côté la vie des fourmis, pour me concentrer sur celle de ses cuisses. Ouvertes, fermées. Je fais semblant d’ouvrir le livre que je viens d’acheter, aussi lourd qu’une caisse pleine de Jim Beam, faut dire que Schopenhauer, c’est du lourd. Si avec ça, je ne l’emballe pas et n’arrive pas à la déballer dans ma piaule et lui enlever ses lunettes…



Mais assez de ces grandes tirades déclamées à l’ombre de ce cyprès. Viens par-là, femme, assis-toi sur ce banc que je mette ma main entre tes cuisses et que je sente ton parfum du désir mouiller mon âme virile. Tu seras ma perte, comme toutes les femmes, mais comme Arturo Bandini tu hantes mon esprit. Pendant que mon majeur se fourvoie dans ses poils, je lui récite des vers de Kant, un verre de Chianti poupée ?, elle me sourit, je lui balance mon regard de braise qui décrit si bien mon âme, je suis rital et je le reste et ma langue s’aventure dans sa bouche. Je n'aime pas parler. Une odeur de whisky s’empare de nos bouches, brûle nos sens, j’adore, Arturo est en moi, la bibliothécaire est sur moi.
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Bandini

Fante,je ne connaissais pas et j'ai décidé de lire ce qui semble être le premier récit autobiographique de cet auteur réputé. La famille italienne émigrée aux Etats Unis,elle croyait sans doute trouver meilleur El Dorado et elle se débat dans les difficultés, les ardoises chez l'épicier,le manque de travail...

Le père,il travaille comme il peut comme maçon et a une tendance certaine à apprécier les boissons américaines, à se laisser séduire par la gent féminine. La mère,c'est la mamma,son mari,ses enfants et son maître absolu,Dieu...à l'excès. Quant aux enfants.....toutes les réalités ne leur "sautent pas aux yeux"

Le roman sera axé sur les ambiguïtés, l'amour,la haine,la confiance,la jalousie,la trahison.

Non,cette famille n'est pas "lisse"mais sait,par l'un ou l'autre,se fédérer pour se sauver.

C'est pour cette raison que ce roman m'a plu,laissant aux personnages leur part d'ombre et de soleil.

Alors,oui,ça traine un peu,c'est lent,mais on pénètre vraiment dans une intimité qui ouvre bien des perspectives sur un monde pas vraiment différent de celui dans lequel nous évoluons aujourd'hui.De nombreuses questions nous sont posées ,à chacun d'entre nous d'y réfléchir. Pour moi,c'est certain,je veux découvrir d'autes ouvrages de cet auteur.

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Demande à la poussière

Arturo Bandini est l’écrivain un peu minable et présomptueux d’une seule nouvelle publiée Le Petit Chien Qui Riait, dont le relatif succès lui permet de croire qu’un jour, une fois son talent reconnu, il s’envolera vers le succès, qu’on se le dise !

Si Le Petit Chien Qui Riait peut faire penser à Mon Chien Stupide, Arturo Bandini, on en est sûr, est le clone littéraire de John Fante lui-même.



Largement autobiographique, le récit est d’une hargne, d’une puissance évocatrice incontestable. La rage au ventre, notre écrivain en devenir n’aura de cesse de transpirer sur sa machine à écrire pour pondre LE roman qui fera de lui le nouveau William Faulkner. Dans l’Amérique des années trente, la crise n’augure aucun avenir radieux pour les écrivains en bas de l’échelle, confinés dans leur classe sociale déshéritée, voués à la misère et contraints à la débrouille pour survivre. Mais Arturo continue de croire en sa bonne étoile et au rêve américain. Sa bonne étoile existe concrètement et est personnifiée par son éditeur attitré, J.C. Hackmuth, qui, au fil des publications, envoie les dollars salvateurs permettant à Arturo de survivre. Le nom de Hackmuth est proféré à maintes reprises comme un mantra, et son portrait orne tel une icône le mur de la chambre de l’hôtel miteux où Arturo a fini par s’échouer.



Un deuxième personnage compte beaucoup pour Arturo, une accorte serveuse mexicaine rencontrée dans un bar : Camilla Lopez. Comme Arturo est un jeune homme de vingt ans débordant de fougue et de testostérone, mais que l’on devine frustré et empêtré dans sa timidité (l’épisode initial de la prostituée est à cet égard significatif), il va s’enticher et peu à peu devenir véritablement obsédé par Camilla, sa « princesse Maya ». Sa façon d’aborder la jeune femme a tout de l’acte manqué : il fait le malin avec une grossièreté incroyable et une autosatisfaction déplacée, assène des propos sexistes et racistes, balance des insultes et cherche à humilier la serveuse… curieuse façon de procéder pour retenir l’attention ! Piquée par la curiosité, Camilla cherchera néanmoins à le revoir.



Tout le roman se déroule avec cette rage du désespoir, alternant les passages où Arturo passe pour un sombre crétin totalement antipathique, d’autres où il s’apitoie sur son propre sort et s’auto-flagelle, non sans ironie et autodérision, d’autres encore où il fait preuve d’un réel sens pratique et cherche à progresser dans la bonne direction. Mais les excès en tout genre du jeune Bandini ne vont-ils pas ruiner ses chances de réussite ?



Le livre est préfacé par Charles Bukowski, qui ne craint pas d’affirmer : « Et je compris bien avant de le terminer qu’il y avait là un homme qui avait changé l’écriture. Le livre était Demande à la poussière et l’auteur, John Fante. Il allait toute ma vie m’influencer dans mon travail. » Si c’est Charles qui le dit… Demande à la poussière (publié en 1939) fait partie d’une quadrilogie narrant les aventures d’Arturo Bandini / John Fante (avec Bandini, La Route de Los Angeles et Rêves de Bunker Hill), on peut donc ne pas en rester là et poursuivre l’aventure, soit en lisant les autres romans de la saga pour en savoir plus sur le destin du héros, soit en visionnant le film de Robert Towne (2006) avec la divine Salma Hayek dans le rôle de Camilla Lopez et Colin Farrell dans le rôle d’Arturo Bandini.



Tous les gringos et les muchachos intéressés pourrons voir un extrait de ce film sur Babelio, posté par votre serviteur.

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Mon chien stupide

Je vais commencer par la chose négative : la traduction. Comme souvent, la traduction !

J'ai été, non seulement dérangée, mais aussi profondément agacée par, entre autres, ces redondantes tournures de phrase :

- Que veux-tu ? Elle a demandé.

- J'y vais personnellement, elle a menacé.

- Marche lui sur les pattes ! j'ai crié.

- En tout cas, on dirait que tu prends ça du bon côté, j'ai fait.

C'est lourd, ça nuit à la fluidité de la lecture ! Alors qu'il aurait été nettement plus correct et beaucoup plus clair, d'employer : a t-elle demandé ; a t-elle menacé ; ai-je crié ; ai-je fait (d'autant que le verbe "dire" était plus approprié que le verbe "faire")

De plus, dans certains cas comme celui ci-après, le sens est un peu confus :

- T'occupe, je suis intervenu.

On ne sait pas trop s'il s'agit de :

- T'occupe, suis-je intervenu.

ou de :

- T'occupe, (parce que) je suis intervenu.



Ces gens qui traduisent une œuvre littéraire avec pas plus d'implication ni de conscience que s'ils traduisaient une notice d'utilisation de perceuse électrique, ont le don de m'exaspérer !



Cela étant, je m'en voudrais de me focaliser sur cette traduction primaire car j'avoue que j'ai trouvé ce livre étonnant.

L'histoire est totalement inattendue. Bien que l'auteur, fils d'immigrés italiens, soit très empreint de sa culture latine, il a su avec ironie, tendresse et beaucoup d'originalité, nous dépeindre l'état d'esprit américain si éloigné du nôtre sur bien des points.
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Les compagnons de la grappe

Dans cette veine de mine d'or des écrivains américains, John Fante est une sacrée pépite!.. Un de ces lingots, même, moulé et formé à l'école de l'existence qui offre au lecteur un suc particulier à l'écriture.

Et de sauce pimentée, ce bouquin n'en manque pas!

C'est les Ritals en Amérique, ce livre!.. Avec cet esprit particulier à l'Amérique des pionniers.

Ces Compagnons de la grappe regorgent de vie, de drôlerie et de rosserie familiale... Ses différences et dissensions entre les membres d'une famille haute en couleurs. Mais on s'aime quand-même chez les Molise!

Ne voilà-t-il pas que Nick , le patriarche-maçon embarque son écrivain de fils dans la construction d'un fumoir en pierre dans la montagne!... Comme une sorte de baroud d'honneur avant la révérence finale... Hum!... Avec une surprise de taille, le chantier achevé.

Un bon Fante éloigne le médecin et la dépression, ce livre en est la preuve.
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L'orgie

Mon premier John Fante à l'occasion de la réédition complète de son oeuvre chez 10/18. Aucune explication rationnelle pour expliquer pourquoi j'ai mis autant de temps à ouvrir un livre de ce grand auteur américain.



Deux nouvelles donc, L'Orgie et 1933 fut une mauvaise année, qui se lisent comme un seul roman puisqu'on suit le même personnage d'abord âgé d'une dizaine d'années puis de 17 ans.



On entre direct dans l'histoire des Etats-Unis de la première moitié du XXème siècle, du rêve américain promis aux immigrés mais qui n'a souvent entraîné que désillusions et déboires, ses excès, ses passions. Sortir de la pauvreté coûte que coûte, se débarrasser du complexe qu'elle entraîne, voilà le thème qui affleure tout au long des pages.

Mais on n'est pas chez Steinbeck, pas de dénonciation sociale directe, pas de roman politique frontal. Là, on pénètre avant tout dans l'âme humaine, sa complexité, ses contradictions, ses rêves avec beaucoup de tendresse et de compassion.

L'écriture plutôt nerveuse respire d'une grande sensibilité quand il s'agit de décrire ce qui anime cet enfant puis adolescent. La seconde nouvelle est remarquable dans ce qu'elle dit de la fragilité de l'adolescent face au choix qu'il a à faire face ou contre sa famille pour devenir ce qu'il veut être et surtout pas ce qu'il ne veut pas être. Tout est criant de vérité et très actuel au final. Mais malgré la noirceur de la toile de fond, l'auteur parvient à mêler avec élégance humour et désespérance. Les passages sur ce bras gauche, surnommé le Bras – une personne à part entière – qui doit briser la fatalité qui voudrait le conduire à devenir poseur de briques comme son père, sont extrêmement drôles tout en créant une empathie forte.



S'il y a des amateurs de Fante, je serais ravie de recevoir un conseil pour choisir mon prochain !
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Mon chien stupide

J'ai découvert récemment l'oeuvre de John Fante en lisant "Bandini".Parfaitement enthousiasmé par ce premier roman,me voici lancé sur les pas de cet auteur avec cette fois,"mon chien stupide",ouvrage chaudement recommandé par mon libraire et une amie babeliote que je salue,elle se reconnaîtra.

Leurs conseils ont été judicieux,j'ai tout simplement adoré.

Nous pénétrons dans une famille italienne émigrée aux Etats Unis à l'heure où, dans la famille,se dressent les premiers bilans.Le couple en est-il encore un?Les enfants coupent les uns après les autres le cordon ombilical, non sans régler quelques comptes avant de s'eloigner,brisant au passage quelques codes ancestraux qu'on croyait pourtant solidement ancrés. Ajoutez enfin à tout cela des doutes quant à ses compétences professionnelles de notre héros écrivain et son désir retrouver sa terre natale ,on nage dans la tragédie de la vie,du temps qui passe,des ruptures familiales,bref,un récit empreint de mélancolie,de regrets,de remords,d'interrogations,la vraie vie,quoi...

Et puis,le voilà, lui,ce chien énorme et hors normes,ce fédérateur, ce pourvoyeur d'ennuis,cet animal si peu conventionnel,ce personnage incontournable puisqu'il est "le titre"du roman...

Avec lui,on rit,on espère, on désespère, on survit.....Superbe.

Il faut s'habituer au style "Fante",style à la fois "brut de décoffrage "et poétique.On peut aimer ou détester ,moi,j'ai adoré et adhéré, et je vais sans tarder m'attaquer à "Demande à la poussière ". ....Comme quoi,les amis et amies babeliotes sont,pour moi,et sans doute pour beaucoup d'entre nous,d'excellents conseillers.
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Demande à la poussière

"C'est moi Arturo Bandini. le plus grand écrivain que le monde ait jamais connu!"



Un beau parleur ce Bandini...

Jeune écrivain de vingt ans, fis d'émigrés italiens,

qui vient de quitter son Eldorado natal pour faire fortune au soleil de Los Angeles,

armé de sa machine à écrire et rudement fier de sa nouvelle à succès "Le petit chien qui riait".

Il atterrit dans un hôtel minable dans le quartier pauvre de Bunker Hill

avide d'amour et de la gloire littéraire...



Demande à la poussière, un livre bouillonnant de vie :



Démesuré comme l'égo d'Arturo qui clame son immense talent à son assistance - une concierge, un voisin de chambré, un barman, une serveuse et un souriceau



Cyclothymique à l'italienne, un coup méchant comme une teigne, l'autre doux et romantique comme un agneau



Double comme Arturo Bandini et son alter ego John Fante



Embobineur comme un bonimenteur



Puissant comme la prose de John Fante qui vous prend aux tripes



Vache comme l'amour... la princesse Maya en pince pour un autre



Et sublime la chute finale



Un descriptif du Los Angeles des années trente, le quartier pauvre de Bunker Hill, ses hôtels minables et en face, la ville aux milles lumières, clinquante. Bandini s'y voit déjà, star éblouissante. Sans compter les superbes tirades où Bandini vitupère les vieux riches de Los Angeles qui pourrissent au soleil.



Bon public, j' avale ses couleuvres sous le soleil californien et je bois ses paroles comme du petit lait.



La terre de Los Angeles tremble... pas la prose de Bandini !



Un livre que l'on relit pour le souffle et qui ne demande qu'à sortir de la poussière. Chose faite !

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