Présentation du livre "Des richesses et des hommes. La question démographique au coeur des crises économiques" de François de Givry.
Crises cycliques d'ampleur mondiale, explosion des inégalités, déclin de la croissance, hausse du chômage
Nos sociétés semblent soumises, impuissantes, aux aléas de dictats économiques. Serions-nous donc sans armes pour anticiper ces changements ?
Depuis Platon jusqu'à Keynes, en passant par Marx et saint Thomas d'Aquin, théoriciens et penseurs se sont pourtant efforcés de comprendre et d'organiser la production des richesses et leur répartition entre les hommes. Et leurs points de vue, comme leurs recommandations, ont évolué avec les techniques et les systèmes marchands. Il se pourrait cependant que leurs héritiers actuels, armés de formules algébriques complexes et les yeux rivés sur des colossales masses de données, aient gravement sous-estimé un facteur devenu fondamental depuis le XIXe siècle : les changements démographiques.
Car s'il est évident que la démultiplication de la population mondiale a entraîné avec elle la croissance de l'économie, comment ne pas imaginer que le ralentissement des naissances, couplé au vieillissement des peuples, ne déclenche la fin de ce processus ? C'est ce que l'on observe de manière troublante lors de la crise de 1929 aux États-Unis et dans l'Europe d'aujourd'hui, où une stagnation durable semble propice aux conséquences politiques les plus inquiétantes.
Une saisissante histoire des idées, et une lecture novatrice des dangers auxquels nous sommes confrontés.
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Je crois que dans l'avenir, plus que jamais, les questions relatives à la structure économique de la société seront de loin les plus décisives des questions politiques. Je crois que la bonne solution impliquera de recourir à des notions intellectuelles et scientifiques qui passeront l'entendement de la masse des électeurs plus ou moins illettrés. Or, dans une démocratie, tous les partis dépendent nécessairement de la même manière de cette masse d'électeurs qui comprennent mal, et aucun parti n'accèdera au pouvoir s'il n'est pas capable de gagner leur confiance en les persuadant de façon générale qu'il a l'intention soit de promouvoir leurs intérêts soit de satisfaire leurs passions. […] Je ne crois pas que les éléments intellectuels […] exerceront jamais […] un contrôle adéquat ; trop de décisions resteront prises par ceux qui ne savent pas DU TOUT de quoi ils parlent.
I. SUIS-JE UN LIBÉRAL ? (discours prononcé en août 1925)
Le contrôle des naissances touche d'un côté à la liberté des femmes, et de l'autre au devoir de l'État de veiller à la taille de la population, tout autant qu'aux effectifs de l'armée ou qu'au montant du budget.
I. SUIS-JE UN LIBÉRAL ? (discours prononcé en août 1925)
À long terme, nous serons tous morts.
Propos rapporté par Joseph Stiglitz pour illustrer que les bénéfices ont plutôt vocation à être partagés que gardés pour soi seul sous peine d'engendrer des révoltes violentes.
Le capitalisme international, et cependant individualiste, […] aux mains duquel nous nous sommes trouvés après la guerre, n'est pas une réussite. Il est dénué d'intelligence, de beauté, de justice, de vertu, et il ne tient pas ses promesses. En bref, il nous déplaît et nous commençons à le mépriser. Mais quand nous nous demandons par quoi le remplacer, nous sommes extrêmement perplexes.
IX. L'autosuffisance nationale, III.
les hommes d'action, qui se croient parfaitement affranchis des influences doctrinales, sont le plus souvent les esclaves de quelque économiste défunt.
Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie.
La question de la drogue se limite en pratique dans ce pays à celle de l'alcool, bien que pour ma part, j'inclurais volontiers les jeux de hasard dans cette rubrique. Une prohibition de l'alcool et des paris aurait à mon avis de bons résultats. Mais cela ne résoudrait pas le problème. Jusqu'à quel point doit-on permettre à une humanité plongée dans l'ennui et la souffrance de trouver, de temps en temps, un moyen d'évasion, des émotions fortes, un stimulant, une possibilité de changement ? Voilà le vrai problème. Est-il possible d'autoriser une licence raisonnable, des saturnales officielles, un carnaval consacré par l'usage, qui ne ruinent pas la santé ni les finances des fêtards, et protègent de l'irrésistible tentation les malheureux que les Américains appellent « addicts » ?
I. SUIS-JE UN LIBÉRAL ? (discours prononcé en août 1925)
La difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d'échapper aux idées anciennes.
Ce qui était jugé le plus sûr dans le système s’est révélé au contraire l’être le moins. Ceux qui n’étaient ni dépensiers ni spéculateurs, qui pourvoyaient dignement à l’avenir de leur famille, qui chantaient des hymnes pour célébrer la sécurité et observaient le plus strictement la morale des gens édifiés ainsi ques les respectables injonctions de la sagesse d’ici-bas, oui, ceux-là mêmes qui donnèrent le moins de gages à la fortune versatile ont pourtant reçu d’elle les plus cruels fléaux.
Il suit de là qu’une modification de la valeur de la monnaie, c’est-à-dire un changement du niveau des prix, n’importe à la société que pour autant que son incidence se manifeste de manière inégale. Des modifications de cet ordre ont produit par le passé et sont en train de produire actuellement des effets sociaux d’une extrême ampleur parce que, nous le savons tous, quand la valeur de la monnaie change, elle ne change uniformément ni pour tous les individus ni pour tous les usages.
La faculté de taxer les gens en dépréciant la monnaie a toujours été inhérente à la souveraineté de l’État depuis que Rome en fit la découverte. La création d’instruments libératoires a toujours été et est encore l’ultime recours de tout gouvernement, et aucun État ni aucun gouvernement n’est disposé à proclamer sa propre banqueroute aussi longtemps que cet expédient n’a pas encore été utilisé.