Je me suis tenu à ce vieux proverbe chinois :
"Je ne lui ai pas donné de poisson,
Je lui ai appris à pêcher."
L'important pour un père est d'être près de ses enfants, et de tout faire pour les comprendre, quelle que soit la situation.
Le taux d'intoxications par médicaments, gaz ou autre produits est de 86,4%, taux nettement supérieur aux phlébotomies (incisions d'une veine) qui est d'environ 8,3% et à celui des violences (pendaisons, immersions, armes, etc.) qui est de 5,2%.
Surpris un soir par sa mère alors qu'il se masturbait elle lui dit : "Ton père va te la couper si tu continues". Il continua mais le lendemain matin, il quitta sa bonne ville d'Amiens pour gagner à bicyclette la campagne environnante. Sans une seconde d'hésitation, il se jeta dans les eaux souillées d'un canal. Des mariniers l'aperçurent in extremis, le repêchèrent à l'aide d'une gaffe.
Après la mort de mon père, ma mère me supportait de moins en moins. Ma vie qui n'avait rien eu de rose jusque-là se transformait en véritable calvaire ; chaque geste, chaque attitude étaient sujets à discussion. Je me contenais pour ne pas éclater. Personne pour prendre ma défense. J'étais plus maltraitée qu'un animal. Vous avez sans doute du mal à me croire ? Je n'exagère rien.
Il ne se résignait pas à être pris pour un voleur. Il préférait en terminer avec la vie plutôt que d'être déshonoré. Il se remémora les images d'un film qu'il avait vu l'an passé. L'un des antagonistes s'était immolé par le feu. Il en parla à son copain qui ne le prit pas au sérieux. Bonne nuit, dors bien.
A 4 heures du matin, il enfila son survêtement et ses baskets et se glissa dans le garage désert, qu'il arrosa avec un bidon d'essence. Stoïquement, il craqua une allumette...
Le garage prit feu... Son corps fut retrouvé carbonisé et recroquevillé près des établis.
Il était au bord de la dépression. Il consigna ses réflexions et les phases de son état dans un petit cahier d'écolier que sa mère retrouva par la suite dans sa chambre. Un petit cahier qui expliquait tout...
Un après-midi en l'absence de celle qu'il adorait, il saisit un sabre, souvenir des voyages de son père, qui était dans une vitrine et se trancha la gorge. Exsangue, il tomba inanimé sur le sol. Sa mère le découvrit ainsi mais il était trop tard. Un médecin de l'immeuble accourut en hâte et ne put que constater le décès.
Je me suis enfermé dans ma chambre, je m'étais procuré des tranquillisants dans l'armoire à pharmacie de la salle de bains. J'ai mis sur ma platine une cantate de Bach. J'ai avalé tout le contenu du flacon et je me suis tailladé les veines du bras droit avec un cutter. Le lendemain matin, mes parents, ne me voyant pas au petit déjeuner, ont frappé sans succès à ma porte qui était bouclée. Ils appelèrent les pompiers qui me découvrirent inanimé sur mon lit.
Si Joël Weiss réussit par son écriture à éviter à quelques jeunes de se suicider, alors : Bravo !
Si ces conseils aboutissent à une meilleure prise en charge de l'adolescent par lui-même : alors tant mieux.
S'il réussit à informer les parents, les éducateurs, tous ceux qui sont amenés a côtoyer des adolescents et ces adolescents eux-mêmes : alors que le tirage de ce livre soit illimité et que chacun l'ait chez soi !
D'après des enquêtes, des observations ont été faites : 1,5% des jeunes avaient été dans un état d'extrême gravité, 15% dans un état grave et 83% dans un état sans risque. La situation était cependant très sérieuse pour environ 1 sujet sur 6.
Après son suicide, la réaction du jeune est la suivante :
- 31,4 % sont heureux d'avoir raté ;
- 16 % veulent recommencer ;
- 51,9 % ne se prononcent pas.