La chronique de Gérard Collard - Le dernier banquet
L’arme principale des Corses était leur courage. Ce courage fut si grand que, dans un de ces combats, vers une rivière nommée Golo, ils se firent un rempart de leurs morts pour avoir le temps de recharger derrière eux avant de faire une retraite nécessaire. Leurs blessés se mêlèrent parmi les morts pour affermir le rempart. On trouve partout de la valeur, mais on ne voit de telles actions que chez les peuples libres.
Il avait toujours eu tout ce qu’il voulait. Car rien ne lui était inaccessible. Sauf la pauvreté… Il avait passé sa vie à essayer de dépenser son argent plus vite qu’il ne le gagnait.
Il ne croyait qu’au sexe, aux drogues bon marché, et à tous les petits plaisirs qui lui permettaient de supporter son existence vide de sens.
Les bêtes reçoivent plus de dons de la part des entreprises que les sans-abri, les malades et les affamés.
Il suffisait de poser cette bonne vieille Passion et son fidèle camsat dans une zone de troubles, pour que les politiques soient inondé de pétitions et de messages outrés pour que cela cesse et les télévisons avaient poussé à son comble le mélange politique et spectacle en créant elle-même lesdits troubles. […] Heureusement depuis, on avait envoyés tous les réfugiés dans l’espace pour ne plus les voir au JT. Mais à charge pour eux de se payer le voyage jusqu’à là-bas !
L’argent adore jouer à cache-cache dans les société-écrans et les banques orbitales. Mais par définition les fonds du Vatican se blanchissent tout seuls.
[à propos de la nouvelle révolution mexicaine] De nombreux nantis perdirent leur vie pour s’être trop farouchement accroché à leur compte en banque.
[à propos de la papesse Jeanne] Elle était issue d’une espèce en voie de disparition : elle avait réellement la foi. Elle croyait en la vérité. Elle pensait qu’il fallait fait le bien, sans se soucier des conséquences politiques de ses actes. En somme, elle était un cauchemar ambulant pour les militaires et les bureaucrates.
Il s’apprêtait à dire quelque chose de hautement stupide. De débile, d’aussi con que la plus conne de conneries qu’il avait dite dans sa conne de vie. Mais avoir conscience de ses erreurs passées ne l’avait jamais empêchée d’en commettre de nouvelles.
Ce château s’est dressé contre l’armée française quand cette partie de la France était anglaise, puis contre les Anglais lorsque la terre nous est revenue. Il a repoussé les attaques des hérétiques, de ses voisins, ainsi que les jacqueries qui ont balayé la région il y a cinq cents ans. Mais ce soir, il ne résistera pas, parce que ce qui s’apprête à le submerger n’est pas l’armée des riches ou des affamés. Ce qui va le submerger, c’est le cours de l’histoire. Et qui peut résister au cours de l’histoire ?