Elle me téléphona le matin, juste avant de prendre le train. Sa voix était douce, tendre, chaude. La conversation fut brève, je ne faisais pas réellement attention à ce qu'elle disait, j'écoutais cette voix, accroché au combiné, perdu dans ma détresse. "On peut se revoir, disait-elle. Tu peux venir chez nous." - "On verra", répondit l'autre qui parlait par ma bouche. J'étais de nouveau pris de haut-le-coeur, je crus que j'allais vomir, j'avalai convulsivement ma salive en respirant par le nez et parvins à me retenir. Puis elle raccrocha et je fus de nouveau seul.