Contrairement à Tante Mathilde, tante Francisca n'élevait jamais la voix. Elle avait une courtoisie et des bonnes manières innées, naturelles, qui ne semblaient pas avoir été inculquées, qui ne provenaient pas de règles, mais de son tempérament. Elle ne se trouvait pas meilleure que les autres et ne se targuait pas d'originalité. Elle était conventionnelle dans sa façon de s'habiller, de penser et de parler, ce qui à l'époque, contrairement à ce que j'en suis venu à croire plus tard, me paraissait être des qualités supérieures. Si elle souffrait, elle le faisait en silence et tirait des lecons et une sagesse de sa souffrance. Si l'incident avec papa l'avait déconcertée ou même accablée, elle n'en laissait rien paraître. Je la voyais comme un beau vase en cristal qui s'était brisé, mais dont les fragments avaient de nouveau été recollés à leur place, si bien qu'on ne remarquait pas les fêlures, et pourtant, il suffisait de projeter un peu de lumière sur ce cristal pour constater qu'il était fragilisé !
Si je le pouvais, je poursuivrais ma conversation avec papa.
Peu importe d’où viennent les gens, qu’ils soient brésiliens où étrangers, car ceux qui arrivent ici prennent aussitôt part à l’enthousiasme dans lequel on vit dans cette ville, ils acquièrent vite la conscience que quelque chose de grandiose est en train d’être créé ici.
Des affaires se montaient pour financer le voyage des travailleurs venant du Nordeste, les agents de placement les dénichaient là où ils se trouvaient, même dans les coins les plus reculés du sertao, et eux, fuyant la sécheresse, se laissaient séduire par la promesse d’un emploi à Brasília et acceptaient n’importe quelles conditions.
C’étaient les observations de Huxley […] : « Je suis venu directement d’Ouro Preto à Brasilia. Quel voyage spectaculaire à travers le temps et l’histoire ! Un trajet depuis Hier jusqu’à Demain, depuis ce qui est fini vers ce qui va commencer, depuis des réalisations anciennes vers de nouvelles promesses. »
la découverte en 1500, l’indépendance en 1822 et aujourd’hui la fondation au centre du pays de cette nouvelle capitale métropolitaine sont les trois jalons majeurs de notre vie nationale