Joseph Farnel : interview vidéo de Confidentielles pour son livre "F comme flic, P comme privé" :
Le titre du nouveau roman de Joseph Farnel intrigue demblée : « F comme flic, P comme privé (vernissage au bistrot Le Coin) » (éditions Alphée). Quelle histoire se cache derrière cet intitulé ? Celle de tableaux de grands maîtres disparus durant la Seconde Guerre mondiale, qui réapparaissent cinquante ans plus tard
Le détective privé Georges Lernaf va mener lenquête avec le commandant de police Emile Dujardin, pour démêler lécheveau dintrigues autour du marché de lart.
Un tandem de personnages truculents aux dialogues savoureux, une bonne dose de suspense, une pointe dhumour : voilà les ingrédients imparables de ce roman ! Joseph Farnel nous raconte son livre.
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Elle se sentait prisonnière de cette calligraphie d'hier, qui était son passé et sa mémoire, et finissait, histoire d'une époque si proche de la vraie nature. Pleins, déliés, ponctuation, cette écriture qu'utilisaient les fonctionnaires pour couvrir les pages des grands registres à l'épaisse couverture noire de carton et de toile, cette écriture était magique.
Les fauteuils sont retournés, le tapis chiffonné, les bibelots ont éclaté sur le sol en marbre, ainsi que l'aquarium, car il devrait y avoir un aquarium à en juger par les débris qui jonchent le salon au milieu d'une grande flaque d'eau. Trois petites taches rouges au pied de la table basse, trois petits poissons rouges qui ont cessé de vivre Trois victimes supplémentaires de plus à l'actif de l'assassin. Je les ramasse et les pose sur la table basse dans une soucoupe qui a survécu au carnage
Le 3 juillet de la même année, la Grande -Bretagne qui avait instauré la conscription par un vote le 26 avril dernier,enregistrait ses premiers conscrits.Face à la gravité de la situation internationale ,le temps des reculades devant l'Allemagne semblait bel et bien révolu.
Un signe que,si le peuple français croyait encore à une paix possible,les dirigeants des pays libres,eux,n'avaient plus de doute à ce sujet.Adolf Hitler dénonçait à tour de bras les accords passés ,navals germano-britanniques et autres .Le 14 mai il fit une tournée d'inspection de la ligne Siegfried.Le 22 il signa le pacte d'acier avec l'Italie.L'etau se resserrait.Le lendemain ,il dévoilait son plan d'invasion de la Pologne. L'Europe se taisait.Pendant ce temps ,les français faisaient la fête et glorifiaient le nouveau champion d'Europe de boxe ,Marcel Cerdan. Les juifs étaient de plus en plus nombreux à fuir l'Allemagne dans des conditions souvent dramatiques.Le 14 juillet ,les troupes françaises paradaient.Les parisiens acclamaient l'armée qu'ils croyaient invincible.Le coq gaulois les protégeait. Le lendemain ,David recevait un appel téléphonique de M. Steiner qui souhaitait le voir très vite.
--C'est urgent,David!insistait - il
C'était un amour naissant au milieu de la misère humaine, des lits d'où des râles de douleurs sourdaient, du feulement de la mort qui rôdait, venue chercher ses proies ainsi qu'elle le faisait toutes les nuits. Ils vivaient, ils étaient jeunes. On aurait dit deux fleurs poussant à la porte d'un cimetière. Ils étaient beaux dans ce sinistre décor.
le pain a changé de couleur. Sali par la guerre, il est devenu noir.
Seul face à son destin....
L'ombre étirée du vieil homme se projetait devant lui.Il marchait comme s'il voulait la piétiner ,pareil à ces moments où petit garçon il essayait en vain de la rattraper.Ce souvenir le fit sourire.Cette ombre fuyante,il la connaissait bien c'était la même après laquelle il avait couru toute sa vie sans jamais l'atteindre, sans jamais l'étreindre morceau de lui-même qui lui donnait l'envie de courir ,d'espérer de se battre.Tout au long d'une longue vie où les combats avaient été multiples,où l'ambition de gagner était si forte qu'il avait réussi, parfois à atteindre son but.Aujourd'hui cette ombre n'était plus un défi mais le souvenir d'une complicité qui l'avait toujours accompagné dans sa solitude. Il s'en était fait une alliée et tout en souriant, se disait qu'elle ne le quittait pas,qu'elle ne le quitterait jamais.
Ses yeux se fermaient lentement tandis que l'ombre l'atteignait.Ils arrivaient ,il tenta un sourire,s'assoupit brusquement.L'ombre était sur lui,s'accouplant avec la sienne pour n'en faire plus qu'une seule.Ils le touchèrent, lui parlèrent.Il ne sentait plus rien,n'entendait plus rien.Il allait rejoindre les trois mousquetaires qui certainement l'attendaient.Il emportait avec lui la dernière image de sa famille réunie. David junior ferma les yeux de son père....Le vieil homme avait quatre -vingt-douze ans,on était en 2014.
- Combien vous dois-je, Môssieur?
Du fond de la salle, Emile se lèva.
- Qui paye ses dettes s'enhardit !
Ca y est, Emile avait encore frappé, mais avait manqué la cible. Je rectifiai
Le monde se taisait, le monde sortait d'une guerre meurtrière qui n'était pas terminée dans certains pays, le monde pansait ses blessures, dénombrait ses morts, faisait semblant d'ignorer que le spectre à la faux rôdait encore. Seul espoir, dans ce monde aveugle, le cri d'un homme, Théodore Herzl, luttant pour la création d'un état où les juifs ne redouteraient plus les pogroms assassins.
Et ne rien faire pour s'élever intellectuellement, c'est pure paresse. (page 245)