Interview de Josette Wouters, pour son roman "Le Passage à canote" (éditions De Borée).
Grand-mère Valentine serait encore occupée avec ses tartes à gros bords. Elle leur laisserait la paix. Il l'aimait bien sa mamie, mais, parfois, il la trouvait un peu envahissante.
« Je n’ai pas d’amis, parce qu’on voyage tout le temps et qu’il faut se cacher. Et là, d’un seul coup, je me suis rendu compte que les canards avaient plus de chance que moi. J’aurais voulu être un canard. » (P24)
« Quand j’ai commencé à jouer, les yeux fermés pour mieux entendre les notes, il paraît que maman a ouvert les siens. Elle me regardait encore quand j’ai fini le morceau. Elle m’a souri tristement en disant : « C’est beau. » Et c’est tout.
Mais à chaque fois que je vais la voir, je sens qu’elle attend avec impatience que je joue. Et chaque fois, elle sourit de plus en plus longtemps. » (P124)
Elle revoit l'air ahuri de son amoureux. Elle entend le rire qui le secoue pendant qu'elle explique encore: Vos initiales, Anthelme Zébrouck... A et Z, c'est bien le début et la fin de l'alphabet, non? L'alpha et l'oméga? Et moi, j'aime bien l'idée de devenir un zigzag, à vos côtés. Vous ne comprenez pas? Zélie Zébrouck? Z et Z? Et maintenant... Zig et zig et zag, la mort en cadence, frappant une tombe avec son talon, la mort à minuit joue un air de danse, Zig et zig et zag sur son violon...
Ma mère n'arrivait pas à y croire. Elle a pris l'appareil en tremblant. Elle a appuyé sur les touches indiquées par Dimitri. Elle a écouté en fermant les yeux. Et on a vu un miracle : ma mère riait et parlait à un de ses frère en pleurant