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3.82/5 (sur 948 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1967
Biographie :

Judith Perrignon est une journaliste, écrivaine et essayiste.

Entrée en 1991 au journal Libération comme journaliste politique, elle fera un détour par la page "Portraits" du journal, avant de le quitter en avril 2007. Depuis, elle collabore en tant que pigiste aux revues Marianne, M, le magazine du Monde et XXI et elle s'adonne à l'écriture de livres.

Elle a notamment publié "C’était mon frère" (L’Iconoclaste, 2006), sur Vincent et Théo Van Gogh, qui a connu un succès public et critique : 12 000 exemplaires vendus.

Elle est l’auteur de l’ouvrage "Lettre à une mère" avec le Pr Réne Frydman (2008), de "Mauvais génie" (Stock, 2005) avec Marianne Denicourt, de "L'intranquille", cosigné avec Gérard Garouste, (éditions l'Iconoclaste, 2009).

Après le joli succès en 2010 du roman "Les chagrins" (éditions Stock), elle coécrit un roman policier "Les yeux de Lira" avec Eva Joly.

Elle publie en 2012, toujours chez "L'Iconoclaste", "N'oubliez pas que je joue" avec Sonia Rykel dans lequel la célèbre couturière témoigne de son combat contre la maladie de Parkinson.

Dans le numéro 12 de XXI-Automne 2010, Judith Perrignon publie "Les jardins de Detroit", l’histoire de l’ancienne capitale américaine de l’automobile qui se tourne peu à peu vers l’agriculture urbaine. Elle a croisé des habitants-jardiniers comme M. King et sa mère Mary Lee, Nefertiti, Aba...

En 2017, elle signe une série d'émissions sur Bruce Springsteen sur France Culture et publie "French Uranium", avec Eva Joly.
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Judith Perrignon vous présente son ouvrage "Notre guerre civile" aux éditions Grasset. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2821193/judith-perrignon-notre-guerre-civile Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
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Lorsqu'elle quitte le pouvoir, le monde a changé. Le mur de Berlin est tombé. LEmpire soviétique s'est effon- dré. Le bloc capitaliste triomphe de la guerre froide. C'est un véritable rouleau compresseur. Il exulte. S'étend. Démultiplie ses gains. S'est affranchi du dernier frein: l'Etat et sa régulation.
Et puis Microsoft a commercialisé sa première souris.
Le charbon est fini.
Des métiers disparaissent. Des vieux quartiers aussi.
C'est l'apparition du management.
D'un nouveau langage. Les mots fondent au profit d'obscurs sigles.
Les chiffres triomphent. Courbes d'audience à la télé. Élevage intensif dans les campagnes. Rendement imposé à l'hopital.
La Bourse n'est plus la criée des hommes. Mais le pro- duit de froides transactions électroniques.
Les punks se sont tus. Les Stranglers font des tubes dans des studios en pleine révolution digitale. L'Histoire a connu une accélération technologique. Thatcher n'a rien inventé. Elle a été le bras armé d'un changement d'époque. Le thatchérisme n'existe pas, assure son ancien ministre Kenneth Clarke.

Pages 16-17, Grasset.
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C'est de nuit qu'il est passé du coma à la mort. II avait fait promettre à ses parents de ne rien entreprendre pour le sauver dès qu'il perdrait conscience. Eux ne le reconnaissaient plus. Leur fils de 27 ans avait la peau d'un centenaire, il pesait 35 kilos, les os et les dents lui sortaient du visage. A l'annonce de son décès, les catho- liques de Belfast rejoignent Falls Road. Les femmes de Belfast passent un manteau sur leur chemise de nuit, elles chantent, pleurent, et prient tandis que d'autres fabriquent des cocktails Molotov. Les voitures blindées de la police ont bouclé le quartier.
Les archives gouvernementales britanniques ont révélé la teneur d'un coup de téléphone entre Margaret Thatcher et son secrétaire d' Etat en charge de l'Irlande du Nord, Humphrey Atkins, juste après la mort de Bobby Sands.
— II y en a deux ou trois autres qui vont suivre après lui, n'est-ce pas Humphrey? demande la Première Ministre.
— Oui, un nouveau va bientôt y passer.
— Je pense qu'ils vont finir par s'inquiéter, si un pre- mier meurt, un deuxième meurt, puis un troisième meurt et que rien ne se passe.
— Oui, ce n'est pas très réjouissant pour eux.
Dix se sont laissés mourir.


Page 145, Grasset.
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Après l’abolition, la répression du corps noir a continué et l’interdiction d’entrer dans l’eau en faisait partie. L’eau est un lieu de promiscuité, de regards, de frôlements, c’est un lieu où l’on se déshabille, où les uniformes et les mensonges tombent, c’est un lieu de nudité, de vérité, et donc de sexualité. Il a fallu du temps pour mélanger hommes et femmes dans l’eau et nous y sommes parvenus, mais il a été impossible de mélanger Noirs et Blancs. Car le Noir aurait pu apparaître pour ce qu’il est : un homme.
(page 124)
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C'est comme ça qu'ils ont procédé et ça a continué pendant tout le mandat de Thatcher. Ils ont agi graduellement. Le dernier grand coup de canif dans le droit du travail, c'est que maintenant, il faut avoir deux ans d'ancienneté pour bénéficier de la protection de l'emploi. Si vous n'avez que dix-huit mois d'ancienneté, votre employeur peut vous renvoyer sans la moindre raison. Et vous ne pouvez pas l'attaquer aux prud'hommes parce que la loi ne vous protège que si vous avez au moins deux ans d'ancienneté. Les effets de la politique de Thatcher et sa vision du Royaume-Uni commencent à se faire sentir très concrètement. Mais les gens n'ont pas l'air de s'en soucier. Ils sont trop occupés à prendre soin d'eux-mêmes, ils n'ont pas le temps de penser à autre chose qu'à leur propre famille. Il est clair que la société n'est plus aussi attentionnée et humaine qu'elle l'était autrefois. Les gens peuvent gagner beaucoup de fric s'ils sont au bon endroit au bon moment. C'est exactement ce qu'elle voulait.

Pages 171-172, Grasset.
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Nous étions promis à la classe moyenne, moyenne, c'est déjà haut quand on est tout en bas.
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Dimanche 9 février 2020. Belfast. Nous remontons Falls Road. Artère catholique. Ou plutôt nous remontons le temps.
«Il faut imaginer les policiers, dans leurs voitures blindées, ouvrant le feu à la mitrailleuse lourde Derrière, d'autres policiers armés de fusils et de pistolets qui ouvrent aussi le feu. Et pour finir, les loyalistes qui balancent des cocktails Molotov sur les maisons catholiques. Certaines étaient marquées d'une croix à la craie: "Catholique, catholique, catholique" Ils savaient exactement quelles maisons incendier. C'est pour ça qu'on utilise le mot "pogrom". Parce que c'était un pogrom soigneusement préparé et supervisé par la police, le gouvernement et l'Etat contre la communauté catholique. Ça, il y a cinquante ans, c'était une école catholique. Approchez-vous un peu... On voit encore les impacts de balles des mitrailleuses de la police sur les murs de l'école. La police a tiré sur une école ! Vous pouvez imaginer comme mon père, le reste de la communauté, des hommes, des femmes et des enfants étaient terrifiés. Ils ont commencé à monter des barricades, comme à Paris, pour barrer la route à la police et aux loyalistes. »

Page 106, Grasset.
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Ma ville en ruine et moi, on se ressemble, on est deux vieilles mal en point, on suffoque en août et on grelotte en hiver, on a les mêmes souvenirs, les mêmes fantômes, la même nostalgie, on a cru trouver de l'or, connu la folie des grandeurs et des cadences infernales, ici Ford, General Motors et Chrysler ont dicté la taille du capot et des routes, ici a été calibré le rêve américain, ici la fièvre des modernes fomentait les cancers des maris, hommes-machines soudés à l'usine douze heures par jour et brisés lorsqu'ils rentraient chez eux, mais jamais nous ne l'avouerons, ma ville en ruine et moi, nous sommes trop fières. Et moi, plus que ma mère, plus que ma fille, j'ai pu me poser quelque part, c'était au coin de Cochrane et Butternut Street à Detroit, et j'y habite encore.
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«Il y a ici une fresque qui représente cinq volontaires de l'IRA qui ont été tués pendant le conflit. Et celui du milieu, avec le fusil, c'est mon cousin. Il s'appelait Jimmy Quigley, c'était un sniper de l'IRA et il a été abattu alors qu'il combattait larmée britannique au coin de la rue. C'est à ce moment-là que le conflit est devenu non seulement politique, mais aussi personnel pour moi, vous comprenez. Quand mon cousin Jimmy a été tué en 1972. Il y avait déjà plus de 30000 soldats britanniques qui occupaient le nord de l'Irlande. Que faire, quand ils com- mencent à tuer des gens de votre famille? A arrêter, tor- turer et emprisonner les membres de votre communauté? Est-ce que vous mettez la tête dans le sable en faisant comme si rien de tout ça n' existait? Ou est-ce que, comme moi et comme d'autres de ma génération, vous prenez part au conflit à 14 ans? Une fois qu'on franchit le Rubicon et qu'on décide de s'impliquer dans un conflit militaire, il n'y a que deux issues possibles. Ou on va en prison, ou on va au cimetière. J'ai eu de la chance, je suis allé en prison. »

Page 107, Grasset.
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Ce pays, c’est des voitures avec des gens dedans, on leur a laissé croire qu’il suffisait de rouler pour être bien. Nous roulons. Ou plutôt, ils roulent et je les suis au pays des ramasseurs de coton, des fleurs blanches et des rêves d’évasion. Je suis de passage. Pas d’ici. Pas du Sud.
(page 49)
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Il scintille, le fleuve, surtout le soir quand les phares sont braqués sur lui, il prend des airs de majesté, mais il est poisseux, il n’est qu’eaux usées par les hommes, leurs bateaux, leurs usines, leurs maisons, leurs caniveaux, leurs chiottes. Leurs pensées les plus sales sont dans le fleuve, il a tout absorbé. Si c’est un monstre, il s’est laissé domestiquer. S’il avale nos enfants, c’est qu’on le lui apprit.
(page 149)
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