Il ne suffit pas à un sage d'étudier la Nature et la Vérité, il doit oser la dire en faveur du petit nombre de ceux qui veulent et peuvent penser ; car pour les autres, qui sont volontairement esclaves des préjugés, il ne leur est pas plus possible d'atteindre la Vérité qu'aux grenouilles de voler.
« Écris comme si tu étais seul dans l’Univers et que tu n’aies rien à craindre des préjugés des hommes. »
Je déplore le sort de l’humanité d’être, pour ainsi dire, en d’aussi mauvaises mains que les siennes.
Tout vous est de l'Amour une leçon vivante.
Si les plaisirs du corps sont si vifs, quels sont ceux de l'âme ! Je parle de cette tendresse pure, de ces goûts exquis qui semblent faire distiller la volupté goutte à goutte au fond de nos âmes, tellement enivrées, tellement remplies de la perfection de leur état qu'elles se suffisent à elles-mêmes et ne désirent rien.
Rien ne fatigue, rien ne coûte quand on aime : la distance des lieux est bientôt franchie par les ailes de l'Amour.
Jouissez, Phylis, jouissez de vos charmes : n'être belle que pour soi, c'est l'être pour le tourment des hommes.
Plaisir, Maître souverain des hommes et des dieux, devant qui tout disparaît, jusqu'à la raison même, tu sais combien mon coeur t'adore, et tous les sacrifices qu'il t'a faits.
Dans le souverain plaisir, dans cette divine extase où l'âme semble nous quitter pour passer dans l'objet adoré, où deux amants ne forment qu'un même esprit animé par l'amour, quelque vifs que soient ces plaisirs qui nous enlèvent hors de nous-mêmes, ce ne sont jamais que des plaisirs ; c'est dans l'état doux qui leur succède, que l'âme en paix, moins emportée, peut goûter à longs traits tous les charmes de la volupté.
[...] il faut n'arriver au comble des faveurs que par d'imperceptibles degrés ; il faut que mille jouissances préliminaires vous conduisent à la dernière jouissance : découvrez, contemplez, parcourez, contentez vos regards, comme l'amant d'Issé ; par eux le coeur s'enflamme, les baisers s'allument.. Mais n'en donnez point encore, revenez sur vos pas ; qui vous presse ?