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Citations de Kamel Daoud (551)


"J'ai toujours eu cette impression quand j'écoute le Coran . J'ai le sentiment qu'il ne s'agit pas d'un livre, mais d'une dispute entre un ciel et une créature. La religion pour moi est un transport collectif que je ne prends pas. J'aime aller vers ce Dieu à pied s'il le faut, mais pas en voyage organisé."
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Arabe, je ne me suis jamais senti arabe, tu sais. C’est comme la négritude qui n’existe que par le regard du Blanc
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"D'ailleurs, mon cher ami, le seul verset du Coran qui résonne en moi est bien celui- ci:"Si vous tuez une seule âme, c'est comme si vous aviez tué l'humanité entière ."
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Kamel Daoud
Nous avons chassé tous les colons, mais le prix a été lourd : beaucoup de morts et une terrible sensation de malaise lorsque, après l'indépendance, nous nous sommes retrouvés enfin seuls, après des millénaires, chacun sachant ce que l'autre a commis comme petitesses dans le dos de l'histoire glorieuse.
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Un certain goût pour la paresse s'installe chez le meurtrier impuni. Mais quelque chose d'irréparable aussi : le crime compromet pour toujours l'amour et la possibilité d'aimer. J'ai tué et, depuis, la vie n'est plus sacrée à mes yeux. Dès lors, le corps de chaque femme que j'ai rencontrée perdait très vite sa sensualité, sa possibilité de m'offrir l'illusion de l'absolu. À chaque élan du désir, je savais que le vivant ne reposait sur rien de dur. Je pouvais le supprimer avec une telle facilité que je ne pouvais l'adorer - ç'aurait été me leurrer.
J'avais refroidi tous les corps de l'humanité en en tuant un seul. D'ailleurs, mon cher ami, le seul verset du Coran qui résonne en moi est bien celui-ci : " Si vous tuez une seule âme, c'est comme si vous aviez tué l'humanité entière. "
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Les sentiments vieillissent lentement, moins vite que la peau. Quand on meurt à cent ans, on n'éprouve peut-être rien de plus que la peur qui, à six ans, nous saisissait lorsque, le soir, notre mère venait éteindre la lumière.
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Kamel Daoud
Au début du mois de mars 2022, les habitants d'Aïn Turc, village côtier situé à vingt kilomètres à l'ouest d'Oran, se réveillèrent face à un MUR. Brutal et imprévu, il séparait désormais la plage des maisons, fermait les escaliers donnant accés aux sables, condamnait les terrains vagues qui se prolongeaient autrefois jusqu'aux algues.
[...] Rien de pire pour une utopie que la dissidence : on ne peut pas fuir ouvertement un pays qui a mené une aussi dure guerre de libération que celle de l'indépendance. En effet, fuir cette liberté chèrement acquise révélerait sa vraie nature : une illusion, une chimère.

Le mur de la mer, nouvelle publiée dans -SOS Méditerranée- Les écrivains s'engagent - p69,71-



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Chez nous, la mère est la moitié du monde.
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... quand on raconte une histoire autour d'un feu, la nuit recule et se fait attentive.
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Kamel Daoud
On pose toujours en effet la même question pour alléger le poids des bibliothèques : quel livre emporteriez-vous sur une île déserte ? Pas quels outils, quelles chaussures ou quelle machine, mais quel livre ? Dans notre imaginaire, le livre est la trousse de secours du sens, le « nécessaire » après le déluge ou le naufrage. Le test de l’île introduit, comme je l’ai écrit un jour, la nécessité dans le domaine de la profusion, impose la hiérarchie et revient à l’idée du salut. L’île déserte est le livre en lui-même : inconnu, peu à peu révélé, habité, partagé, labouré puis endossé et réclamé.
La littérature est une nécessité aux pires moments.
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Je ne suis qu'iun homme assis dans un bar. Cest la fin du jour, les étoiles surgissent une à une et la nuit a déjà donné au ciel une profondeur vertigineuse. J'aime ce dénouement régulier, la nuit rappelle la terre vers le ciel et lui confie une part d'infini presque égale à la sienne. J'ai tué pendant la nuit et, depuis, j'ai son immensité pour complice.
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Il y a, en face de mon balcon, juste derrière le dernier immeuble de la cité, une imposante mosquée inachevée, comme il en existe des milliers d'autres dans ce pays. Je la regarde souvent depuis ma fenêtre et j'en déteste l'architecture, son gros doigt pointé vers le ciel, son béton encore béant. J'en déteste aussi l'imam qui regarde ses ouailles comme s'il était l'intendant d'un royaume. Un minaret hideux qui provoque l'envie de blasphème absolu en moi. Une sorte de : "Je ne me prosternerai pas au pied de ton tas d'argile", répété dans le sillage d'Iblis lui-même... Je suis parfois tenté d'y grimper, là où s'accrochent les hauts-parleurs, de m'y enfermer à double tour, et d'y vociférer ma plus grande collection d'invectives et de sacrilèges. En listant tous les détails de mon impiété. Crier que je ne prie pas, que je ne fais pas mes ablutions, que je ne jeûne pas, que je n'irai jamais en pèlerinage et que je bois du vin - et tant qu'à faire, l'air qui le rend meilleur. Hurler que je suis libre et que Dieu est une question, pas une réponse, et que je veux le rencontrer seul comme à ma naissance ou à ma mort.
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L'écriture est un tatouage et, derrière le tatouage, il y a un corps à libérer.
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Kamel Daoud
Dans les pays où ils sont minoritaires, les musulmans sont obsédés par les droits des minorités. Dans les pays où ils sont majoritaires, les minorités n’ont plus aucun droit.
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Chercher les mots justes, écrire jusqu'à contraindre les objets à devenir consistants et les vies à avoir un sens est une magie douce, l'aboutissement de ma tendresse.
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Kamel Daoud
La littérature est une affaire de langue, de précision, d'exactitude. Quand on écrit, on est dans une sorte d'intimité universelle avec le monde. Il ne s'agit pas de détails, mais de coïncidences. Vous êtes dans un petit village algérien et vous coïncidez avec l'esprit de L'Idiot, de Dostoïevski.
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C'était la fin du jour, de la poussière jaune pénétrait les choses en sourdine, le silence était celui d'un désert sec, tout en pierres et trébuchements. Un lézard frissonnait sur le mur. Il tenta de ressembler au tracé d'une lettre arabe puis s'éclipsa.
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La religion pour moi est un transport collectif que je ne prends pas. J’aime aller vers ce Dieu, à pied s’il le faut, mais pas en voyage organisé.
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Kamel Daoud
Je pense que nous sommes dans une phase de dépossession qui va nous pousser à la réflexion sur la propriété du monde : le monde ne nous appartient pas.

[La grande librairie, 22 avril 2020]
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Kamel Daoud
Nous sommes une espèce menacée [...] et quelque part, ça nous oblige à repenser notre condition humaine au lieu de penser uniquement notre condition nationale ou notre condition ethnique ou religieuse.
[La grande librairie, 22 avril 2020]
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