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3.68/5 (sur 171 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Pennsylvanie , 1946
Biographie :

Joseph Kanon a mené une longue carrière dans l’édition. Ses huit romans ont été traduits en 24 langues. Il vit à New York.

Los Alamos (Flammarion, 1998) a été lauréat du prix Edgar du premier roman et Prix Hammett pour Alibi (Belfond, 2006)

Depuis, Belfond a publié L’Ultime Trahison (2001 ; Pocket, 2003) et L’Ami allemand (2003). Le Passager d'Istanbul (2014), Berlin 49 (2016) et Moscou 61 (2018) ont été publiés au Seuil.

The Good German, le film américain de Steven Soderbergh qui est sorti le 8 décembre 2006 est une adaptation cinématographique du roman de Joseph Kanon L'Ami allemand.

Il met en scène dans les principaux rôles George Clooney, Cate Blanchett, et Tobey Maguire, et est entièrement tourné en noir et blanc.

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The Good German, bande-annonce


Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Comprendre ? Ce qui s’est passé en Allemagne ? Comment peut-on comprendre un cauchemar ? Comment ai-je pu faire une chose pareille ? Comment les autres ont-ils pu ? Quand on se réveille, on ne peut rien expliquer. On se prend seulement à espérer que rien de tout ça n’a eu lieu. Que ce n’est pas possible.

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Ils étaient presque sur la place quand Franck lui signala une maison de deux étages sur leur gauche. Le crépi rose était un peu passé, l'entrée se faisait sur le côté, par une grille.
"Regarde. La maison de Tchekhov. C'est là qu'il recevait ses patients. Il n'en reste pas grand chose, mais c'est bien sa maison, donc ils ne la démoliront pas pour mettre autre chose à la place."
Ils bifurquèrent dans Malaïa Nikitakaïa et allèrent jusqu'au coin suivant. Une autre maison, bleu pâle cette fois, en partie dissimulée derrière un haut mur.
" La maison de Beria. On dit que c'est là qu'il amenait les petites filles. Huit ans. Neuf ans. Personne ne disait rien. C'est à se demander si les voisins entendaient quelque chose... Tu te rends compte ? Tchekhov, Beria. A deux rues l'un de l'autre. Impossible de voir ça ailleurs.
_ Ailleurs, il n'y aurait pas de Beria.
_ Mais si, lui renvoya Franck calmement. Il existe des tas de variations sur ce thème. Il a simplement eu une carrière plus longue que la plupart des autres. Un monstre. Mais c'est lui qui a fait la bombe que voulait Staline."
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"_ Vous avez entendu déjà parler de ce qui s'est passé à Albuquerque ?
_ Saul...
_ Très détendue. Elle a les papiers dans son sac à main, les papiers les plus précieux du monde à ce moment-là, et quand elle arrive à la gare ils fouillent les bagages. Carte d'identité et tout le bazar. Pourquoi à ce moment-là ? Personne n'en sait rien. Peut-être juste la routine. Mais elle doit monter dans ce train. Comme il y a beaucoup de soleil, elle porte un chapeau. Elle l'enlève et glisse les papiers dedans, sous le ruban intérieur. Et au moment où elle arrive devant le garde de la police militaire elle lui tend son chapeau en lui demandant s'il veut bien le tenir pendant qu'elle ouvre son sac pour lui présenter sa carte d'identité. C'est lui qui a les plans entre ses mains pendant qu'elle cherche ses papiers. Après ça, merci beaucoup, reprenez votre chapeau madame, et elle monte dans le train. Pas mal, non ? Et tout ça sans ciller. Rien."
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Sans danger, mais, d'une certaine manière, bien envoyé. Il cherchait à provoquer une réaction. La famille laissée derrière comme levier : la même chose qui avait intéressé Campbell.
"Je crains que ce ne soit définitif. Nous divorçons.
- Oh ! réagit Markus, sans savoir quoi faire de cette dernière information. Et vous êtes quand même venu.... C'est donc une question de conviction. Admirable ! Mais vous savez que le sujet est épineux. Tout ce temps passé à l'Ouest. Pas en ce qui vous concerne, ajouta-t-il très vite. Pas les écrivains. Mais les soldats russes, les prisonniers de guerre... Ils ne savent plus où ils en sont. Le camarade Staline a tout de suite compris le problème. Quand ils ont passé du temps à l'Ouest, il faut les rééduquer."
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Ils durent annuler la première tentative. Plusieurs jours pour trouver un bateau et une planque, et quelques heures à peine avant la récupération le vent se leva, le poyraz. Il descendait en hurlant depuis le nord- est, soulevant au passage une forte houle sur la mer Noire.
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Simon regarda la Loubianka. Un immeuble de bureaux de l'époque des tsars avec une façade jaune. Une statue se dressait au milieu de la place, des camions progressaient lentement tout autour. Pas de voiture noire devant le portail, pas de cris en provenance du sous-sol. Des tuyaux d'arrosage pour laver le sang sur les murs. Des milliers de gens. D'autres à venir.
"C'était une compagnie d'assurances dans le temps. Les assurances Rossya. La prison s'y est installée dans les années trente." Un signe de tête en direction de la statue. "Djerjinski, le père fondateur. Et regardez là-bas, maintenant. Detsky Mir. Le plus grand magasin de jouets de toute la Russie. Les enfants adorent y aller...Vous savez, ils ne sont pas très sensible à l'ironie, ici. Ca va bien pour le magasin, parce qu'il n'est pas vraiment là." Il venait de montrer le bâtiment du KGB. "Il n'existe pas. Rien de tout cela n'est arrivé. Parce que si c'était le cas, si on commençait à le voir... Alors personne ne voit rien. C'est juste un vieil homme bien gentil qui regarde jouer les enfants. Des millions de gens ont disparu et personne ne les a vus partir. C'est comme ça dans ce pays. Les choses n'existent pas, même quand on les a sous les yeux. Alors il en a pensé quoi Soames, de tout ça ? Et Weeks, ou n'importe lequel d'entre eux ? Quand ils ont compris pour qui ils travaillaient. Voilà ce que je voudrais savoir."
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Juste après San Ivo, des employés municipaux curaient un canal, un boulot peu ragoûtant, réservé pour l'hiver, quand il n'y avait pas de visiteurs. Des planches obstruaient chaque extrémité, et de gros tuyaux en caoutchouc pompaient l'eau en laissant une couche de boue au fond. Les ouvriers, chaussés de bottes, retiraient saletés et débris à la pelle. La boue recouvrait tout, éclaboussait les bleus de travail, s'agglutinait en grumeaux sur les bords du canal, juste sous la marque laissée par la vase. La grande peur de Gianni, c'était d'être sali si quelqu'un remuait la fange. je l'imaginai sur une terrasse du Lac de Garde, en train de boire avec ceux qui avaient ordonné le départ des convois. J'en avais rencontré en Allemagne, de ces hommes qui ne comprenaient pas encore tout à fait de quoi on les accusait. Mais ceux-là étaient en prison et, épuisés, effrayés, n'étant plus protégés par leur uniforme, attendaient leur procès. Les autres, dans la rue, vaquaient à leurs occupations et rien ne permettait de les reconnaître, ni regard hanté ni tremblement furtif causés par des souvenirs importuns. Le crime n'avait pas laissé de trace. Ils s'en étaient tirés, libres de se déplacer, et même d'épouser une femme riche. Ils souriaient à la table du dîner. Personne ne savait. Rosa n'acceptait pas qu'ils s'en sortent aussi facilement et avait demandé mon aide.
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Elle aurait pu mentir, prétendre que Marthe était partie. Elle aurait pu la sauver. Son ancienne camarade de classe. Mais non. "C'est elle. Elle est juive." Voilà ce qu'elle a répondu.
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"Aucune religion ne peut survivre au doute. Et ne vous y trompez pas, ils ne connaissent pas le doute. Pas Ulbricht et les autres. Qu'ont-ils d'autre de toute façon? Ils ne vivent que pour leur Église. Qui pourrait être aussi pur qu'eux ? » Il sourit et leva un doigt en l'air. « A part l'Infaillible. C'est toujours la même chose, vous comprenez ? Rome. Moscou. En ce moment nous traversons une période d'inquisition. Après retour à la normale".
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"Par milliers...murmura Eisler.
_ On croyait savoir on ne savait pas. Friedrich, ils ont tué tout le monde.
_ Ils ont gagné, dit Weber.
_ Non, qu'est-ce que tu racontes ?
_ Ils ont tué tout le monde. Il est trop tard, tu ne vois pas ? Tout ce travail. Nous arrivons trop tard."
Weber se leva et sortit en trainant le pas.
_" Qu'a-t-il voulu dire par "nous arrivons trop tard" demanda Connolly.
_ Nous sommes venus ici pour vaincre les nazis. En soldats, vous comprenez. C'était notre façon de nous battre. Avec nos règles. Nos expériences. Nous n'étions que de petits binoclards, nous n'avions ni les muscles, ni les bottes, ni les bataillons. Mais nous avions l'intelligence. Nos armes étaient ici, dit-il en se frappant la tempe. Nous allions fabriquer une bombe pour tuer les nazis. Une chose terrible, c'est vrai. Mais avec les nazis, tous les coups étaient permis. Même la bombe. Ils voulaient tuer tout le monde. Et vous voyez, ils l'ont fait. A quoi servons-nous maintenant ? Tant que les nazis sont menaçants, nous n'avons pas à nous poser de questions morales. Mais qu'allons-nous faire de cette bombe s'il n'y a plus de nazis ?
_ Je ne sais pas.
_ Moi non plus. Aucun de nous.
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