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Citations de Katherine Mansfield (179)


Le soleil dardait à travers la verrière de la gare de longs rayons bleu et or ; un petit garçon allait et venait le long de la rame avec un panier de primevères. Il y avait quelque chose chez les gens - chez les femmes surtout - quelque chose de paresseux et pourtant d'ardent. Le jour le plus émouvant de l'année, le premier vrai jour de printemps avait découvert sa délicieuse beauté tiède, même aux yeux de Londres. Il avait mis de l'éclat dans chaque couleur, un nouveau ton dans chaque voix, et les gens de la ville marchaient comme s'ils possédaient de vrais corps vivants sous leurs vêtements, avec de vrais coeurs vivant pompant un sang alerte.
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Ce que tu as essayé de faire, depuis que tu m'as épousée, c'est d'obtenir ma soumission, de me transformer en ton ombre, de te reposer sur moi si complètement que tu n'aurais qu'à me regarder pour lire l'heure exacte inscrite sur moi d'une manière ou d'une autre, comme si j'étais une pendule. Tu n'as jamais été curieux de moi, tu n'as jamais cherché à explorer mon âme. Non, tu voulais que je m'établisse au rythme de ton existence paisible. Oh! Comme ton aveuglement m'a outragée...
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Katherine Mansfield
LE SECRET

Tout au fond de l'océan
Gît un coquillage arc-en-ciel.
Il est là, toujours, brillant paisiblement
Sous les plus hautes vagues des tempêtes
Comme sous les bienheureuses vaguelettes
Que le vieux Grec appelait rides de rire.
Ecoute - tout au fond de l'océan
Le coquillage arc-en-ciel chante.
Il est là, toujours, chantant silencieusement.

THE SECRET

In the profoundest ocean
There is a rainbow shell,
It is always there, shining most stilly
Under the greatest storm waves
And under the happy little waves
That the old Greek called "ripples of laughter."
As you listen, the rainbow shell
Sings - in the profoundest ocean.
It is always there, singing most silently !
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La mer léchait les piliers de ces quais, comme si elle buvait quelque chose de la terre.
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"Why does one feel so different at night? Why is it so exciting to be awake when everybody else is asleep? Late—it is very late! And yet every moment you feel more and more wakeful, as though you were slowly, almost with every breath, waking up into a new, wonderful, far more thrilling and exciting world than the daylight one.
(Pourquoi se sent-on si différent la nuit ? Pourquoi est-ce si excitant d'être éveillé quand tout le monde dort ? Il est tard - il est très tard ! Et pourtant, à chaque instant, vous vous sentez de plus en plus éveillé, comme si vous vous réveilliez lentement, presque à chaque respiration, dans un monde nouveau, merveilleux, bien plus palpitant et excitant que celui du jour.)"
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Le monde a changé. Le bruit de la pendule a faibli,
S'est amenuisé, est devenu chose infime.
Dans l'obscurité j'ai murmuré : " Si elle s'arrête, je mourrai. "

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Katherine Mansfield
L'abîme
     
Un abîme de silence nous sépare l’un de l’autre
Je me tiens d’un côté de l’abîme et vous de l’autre
Je ne peux pas vous voir ou vous entendre,
cependant je le sais vous êtes là.
Souvent je vous crie votre nom d’enfant
Et prétends que l’écho qui répond à mon appel est votre voix.
Comment pouvons-nous jeter un pont sur cet abîme? Jamais.
Par une parole ou par une rencontre
Une fois j’ai pensé que nous pourrions le remplir avec des larmes
Maintenant je veux le faire retentir de nos rires.
     
(traduit de l'anglais par Jean-Pierre Le Mée)
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Ce fut au tour de la vieille femme de réfléchir. Cela la rendait-elle triste ? De regarder loin, bien loin en arrière.
De scruter, comme Kezia le lui avait vu faire, le long tunnel des années. De continuer longtemps après, comme font les femmes, à suivre des yeux ceux qui ont disparu. Cela la rendait-il triste? Non, la vie était ainsi.
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Les voix de l'air

Survient alors cet instant rare,
Où, sans que je sache bien pourquoi,
Les petites voix qui sont dans l'air
Résonnent par dessus vent et mer

Vent et mers alors s'inclinent
Soupirant en double croche de contrebasse
Heureux de donner l'accompagnement
Aux gorges frêles d'un accord bourdonnant

Ces gorges frêles qui chantent et montent
Dans la lumière avec une grâces légère
Et comme une douce magique surprise
De s'entendre et de se reconnaitre telles

Ces petites voix, la bête, la mouche,
La feuille qui tape, la cosse qui claque,
la brise qui souffle sur l'herbe penchée
le passage sifflant de l'insecte.

(entendu sur France-Culture vers 17h)

1635
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Katherine Mansfield
Mon Moi adulte nous regarde comme deux petits enfants qu'on a envoyé au jardin. Et nous nous y promenons main dans la main pendant que mon Moi adulte nous surveille par la fenêtre. Il nous voit nous arrêter, tâter l'écorce poisseuse des arbres, ou nous pencher vers une fleur pour essayer de la faire s'ouvrir en respirant tout près d'elle, ramasser un caillou, le frotter, puis le tenir en face du soleil pour voir s'il contient de l'or.
[description du regard qu'elle pose sur eux, dans une lettre destinée à son époux]
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«  Je veux être tout ce que je suis capable de devenir » ...
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- Est-ce que tout le monde est obligé de mourir ? Demanda Kezia.
- Tout le monde !
- Moi aussi ? " Le ton de Kezia était parfaitement incrédule.
" Un jour, oui, ma chérie.
- Mais grand-mère." Kezia agita sa jambe gauche et remua les orteils. Elle sentait des grains de sable. "Et si je ne veux pas ?"
La vieille femme poussa un nouveau soupir et tira un long fil de sa pelote.
"On ne nous demande pas notre avis, Kezia, dit-elle tristement. Cela nous arrive à tous , tôt ou tard."
Kezia demeura un instant immobile à songer à ces choses. Elle n'avait pas envie de mourir. Cela voulait dire qu'il faudrait s'en aller d'ici, de partout, pour toujours, quitter - quitter sa grand-mère. Elle se retourna vivement sur le côté.
"Grand-mère, s'écria-t-elle tout effarée.
- Quoi donc, mon poussin !
- Toi, il ne faut pas que tu meures." Kezia était catégorique.
"Ah, Kezia... " Sa grand-mère leva les yeux, sourit et hocha la tête. "Ne parlons pas de ça.
- Mais il ne faut pas. Tu ne pourrais pas me quitter. Tu ne pourrais pas ne plus être là."
Ça, c'était affreux.
"Promets-moi que jamais tu ne le feras, grand-mère", supplia Kezia.
La vieille femme continuait à tricoter.
"Promets-le-moi ! dis jamais !"
Mais sa grand-mère se taisait toujours.
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Cela me semble tout aussi stupide et tout aussi infernal de devoir aller au bureau lundi prochain, reprit Jonathan, que cela l'a toujours été et le sera toujours. Passer les meilleurs années de sa vie sur un tabouret de neuf heures à cinq heures à scribouiller dans le livre de comptes de quelqu'un d'autre! C'est faire un curieux usage de la seule et unique vie que l'on ait, non? Ou est-ce que je déraisonne vraiment?
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Puis : ”Faites passer, faites passer !” La corbeille contenant les carnets de bal valsa de main en main. D’adorables petits carnets rose et argent, avec des crayons roses et des pompons duveteux.
Son premier bal.
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”Je trouve parfaitement idiot, parfaitement abominable d’être obligé d’aller au bureau lundi; je l’ai toujours pensé et je le penserai toujours. Passer toutes les plus belles années de sa vie assis sur un tabouret de neuf heures à cinq heures, à griffonner dans le livre de comptes de quelqu’un d’autre ! C’est une drôle de façon de profiter de...de sa seule et unique vie, non ? Ou ne suis-je qu’un pauvre rêveur ? ”
La baie.
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Katherine Mansfield
Oiseau d’hiver



Mon oiseau, mon chéri
Qui appelles dans le froid de l’après-midi –
Ces notes rondes, ces notes vives,
Chacune d’une telle perfection
D’une secousse issue de l’autre et cependant
Suspendues ensemble en bouquets d’éclairs !
« Des petites fleurs tendres et des fruits mûrs
Voici la récolte
Et vient désormais la saison des noix et des baies,
Des gouttes rondes, vives, étincelantes
Dans l’herbe gelée. »

Juin 1921-janvier 1922


/ traduction d’Anne Mounic.
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Katherine Mansfield
Dans la vallée du Rangitāiki


Ô vallée de genêt ondulant,
Ô adorable, adorable lumière,
Ô entends le monde, rouge-or !
À mi-poitrine dans les fleurs me voici debout ;
Elles battent autour de moi telles les vagues
D’une mer magique, dorée.

Le cœur à nu du monde
Vivant au baiser du soleil,
Le jaune manteau de l’Eté
Passé sur une terre riant,
Chaude de la chaleur de son corps
Douce du baiser de son souffle.

Ô vallée de genêt ondulant,
Ô adorable, adorable lumière,
Ô mariage mystique de la Terre
Et du soleil passionné de l’Eté !
À son amant elle tend une coupe
Et le vin jaune déborde.
Il a allumé une petite torche
Et le monde entier est enflammé.
Prodigue richesse de l’amour !
À mi-poitrine dans les fleurs me voici debout.


/Traduction Luc Arnault
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De l'enfance elle a gardé ce rêve enchanté de la Nouvelle- Zélande par un matin d'été. Mais ce n'est pas seulement la Nouvelle-Zélande de son enfance qui baigne dans une lumière féérique. Partout elle retrouvera cette extase qui lui donne la communion mystique avec un paysage.

[extrait de la préface d'André Maurois]
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Oh ! n’y avait-il aucun lieu où elle puisse se cacher, bien à l’abri des regards, rester tout le temps qu’elle voudrait, sans gêner personne et sans que personne ne vienne l’ennuyer ? N’y avait-il aucun lieu au monde ou elle puisse se laisser aller à pleurer - enfin ?
La vie de la mère Parker.
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Non, la vie est pour moi un mystère. Elle est faite d'Amour et de douleur. On aime et on souffre ; on souffre et il faut aimer. Pour moi, je sens que j'ai besoin de vivre dans l'amour - dans l'amour de toutes choses.
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