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Critiques de Ken Follett (4129)
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Les piliers de la terre

Du haut de leur millier de pages, "Les Piliers de la Terre" (The Pillars of the Earth) ont remué les fondations du roman historique !



Fort de son expérience dans le domaine du roman d'espionnage et du thriller psychologique, Ken Follett signe en 1989 un ouvrage qui renouvelle les codes de la fiction historique, pour la populariser façon grand spectacle et tenir le lecteur en haleine de bout en bout. C'est le début d'un succès incontestable qui le fera devenir un des maîtres du genre.



Comme quelques écrivains du XIXe siècle, il choisit pour cette grande fresque une des périodes les moins connues du grand public, à savoir le Moyen Âge. C'est à la fois un risque, car le thème pourra rebuter certains, mais aussi un avantage, car peu d'auteurs s'y aventurent et rares sont les lecteurs capables de déceler des erreurs ou des anachronismes. Signalons toutefois que Ken Follett fait relire ses textes à des historiens, ce qui assoit sa crédibilité.



Pour ma part, j'ai justement choisi cet ouvrage parce qu'il traite du Moyen Âge – ma période de prédilection. Les piliers de la Terre sont en réalité ceux des cathédrales que les hommes du XIIe siècle érigent un peu partout à la gloire de Dieu. A travers le destin de Tom le bâtisseur, de Jack, son successeur, et du prieur Philip à l'origine de la cathédrale (fictive) de Kingsbridge, Ken Follett leur rend un formidable hommage. La rivalité entre le prieuré de Kingsbridge et le comté de Shiring est passionnante, et les personnages de Jack et Aliéna (la fille de l'ancien comte de Shiring) romanesques à souhait.

Si l'auteur ne nous épargne aucune violence sur l'époque (par exemple, le prologue s'ouvre sur une cruelle scène de pendaison...), il ne tombe pas pour autant dans les clichés. Cette dureté est contrebalancée par des élans spirituels et des protagonistes animés de préoccupations qui ne détonneraient pas dans notre monde moderne. Les luttes de pouvoir, intrigues politiques et courses à la richesse sont exercées par des religieux (comme le sournois Waleran Bigod), des seigneurs (tel l'infâme William Hamleigh) et des monarques qui, bien loin de protéger leurs sujets, ne cultivent que leurs intérêts personnels. Toutefois, et c'est un peu la marque de fabrique de Ken Follett, ses personnages demeurent manichéens : les gentils le restent désespérément et les méchants inexorablement, jusque dans la tombe.



L'influence des thrillers et des romans d'espionnage est palpable dans l'efficacité de l'intrigue qui ménage de fréquents rebondissements et changements de perspective afin d'attiser l'attention – et la tension – des lecteurs. Le style est vivant et la narration suffisamment élaborée pour permettre plusieurs registres de lecture : aventure, documentaire sur l'histoire d'Angleterre, précis d'architecture ou d'économie médiévale, roman d'amour, thriller politique... selon les goûts de chacun(e).



"Les Piliers de la Terre" ont donné lieu à une adaptation télévisée en plusieurs épisodes : je ne saurais que trop vous conseiller de privilégier le livre, bien plus riche et subtil à mon goût. Oui, c'est un pavé... mais bien petit à côté de tous ceux qu'il a fallu pour bâtir ces monuments célestes.
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Les piliers de la terre

Que dire de plus qui n'a déjà été écrit au sujet de ce livre qui compte près de 300 critiques sur Babelio ?

Que je l'ai déjà lu deux fois ?

Que je le lirais certainement un jour une troisième fois ?

Que lors de ma première lecture je n'ai mis que 2 jours à le terminer tellement j'ai été envoutée par histoire ?

Que pour moi, il s'agit d'un des plus beaux romans historiques jamais écrits ?

Que j'ai adoré certains personnages avec une petite mention particulière pour Jack et Aliéna ?

Que je ne regarde plus l'architecture des cathédrales de la même manière depuis que j'ai lu ce livre ?



J'ai ADORE ce livre et puis c'est tout !!
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Le crépuscule et l'aube

Il est rare que je ne dévore pas un Ken Follett.. mais cette fois ci j'ai mis une éternité a arriver au bout.

Que cette lecture a été longue...



L'écriture de Ken Follett est ce qu'elle est : agréable, fluide. Bref elle ne change pas et me plaît toujours autant.

Par contre j'espérais et je m'attendais a un truc bien palpitant , ou les origines de Kingsbridge allaient faire fureur avec un scénario bien ficelé.

Bon, l'histoire en elle-même est un peu bateau. Et puis les Vikings ça promettait du bon et du violent. Mais je crois que l'auteur a justement surfé sur la vague viking légèrement a la mode en ce moment.

Donc l'histoire n'a rien de palpitant et les personnages sont du même acabit : trop gentils, trop caricaturaux, trop tout quoi... Mais en négatif en ce qui me concerne.



Une déception, l'auteur m'avait habitué à mieux, a beaucoup mieux.
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Une colonne de feu

Ken Follet est un très grand écrivain, mais il n'a jamais été meilleur que dans ses romans historiques. Ils sont documentés a souhait, ils prennent le lecteur et l'envoie dans un autre monde et dans une autre époque.

Il le prouve une fois de plus avec ce petit pavé.



On plonge a nouveau dans le monde de Kingsbridge, et l'auteur n'a pas hésité une seconde pour nous rappeler qui était nos bâtisseurs préférés.

On s'immerge dans ce monde ou les guerres de religions font rages. Les fanatiques d'hier sont comme ceux d'aujourd'hui sans état d'âme, rien ne compte pour eux que leur foi et leurs idées.



Je crois que le talent de Ken Follet repose essentiellement sur un travail incroyable des personnages. Dès les premières pages ils nous paraissent antipathiques ou alors extrêmement sympathiques, ou même parfois ambigu, mais surtout leur côté humain ressort de façon intrinsèque. Bien évidemment , son travail est également remarquable en ce qui concerne le côté historique et sa façon de décrire les lieux... sans oublier la guerre maritime entre les espagnols et les anglais qui est juste magistrale



Ce qui m'a également bluffé tout au long de ma lecture c'est que l'auteur arrive a garder une neutralité incroyable entre les deux factions religieuses. Et ça, lors de la lecture d'un roman comme celui ci , ça n'a pas de prix.



Je savais que Ken Follet était une valeur sûre....je me suis juste régalée avec ce roman.

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Les piliers de la terre

Une cathédrale.





La vie et les oeuvres de Philip le prieur, Tom le bâtisseur, Jack le fils prodige, Aliena la princesse déchue, William le méchant parvenu et quelques autres dans ce monde si difficile du douzième siècle en Europe. En fil rouge la construction de la cathédrale de Kingbridge.





Plus d'un millier de pages il faut certes de la motivation pour attaquer le pavé. le roman a beau avoir une belle réputation, on ne peut qu'être inquiet des éventuelles longueurs. Au final aucune longueur. L'auteur enchaîne les situations à risque, les rebondissements, les scènes érotiques et autres complots et catastrophes naturelles avec la régularité digne d'un métronome.

Nos personnages à peine sortis d'une situation inextricable, vainqueurs comme il se doit, retombent dans les ennuis et les persécutions en tout genre. C'est bien ce que je reprocherais au livre. Cette incessante suite, apparemment sans fin, de problèmes et solutions tout au long de notre lecture.

Il faut avouer que cela tient le lecteur en haleine, qui ne reste jamais longtemps bercé d'une douce lecture. Il plonge dans la gadoue avec nos héros à chaque chapitre, mais cela finit par être un peu agaçant. Les personnages étant assez (très) manichéens, on devine presque à chaque problème qui va faire quoi et comment la crise va être résolue (disons au moins qu'on n'est pas surpris).





J'avais déjà dit qu'on retrouvait souvent dans les romans historiques sur le moyen âge ce qu'on cherchait souvent dans les livres de fantasy. C'est aussi le cas ici. Un poil de magie et on pourrait se trouver transposé dans un Hoobs ou autre.





Une autre petite déception, je ne sais pourquoi, je m'attendais à beaucoup plus de technique sur la construction au moyen âge. j'en ai été pour mes frais. Si la cathédrale est bien le fil rouge et le point central du récit autour de laquelle tournent toutes nos vies, j'aurais aimé plus de détails, de chiffres, un précis d'architecture ? Pas dans ce livre.





Au final, une lecture très fluide, page turner, un roman d'aventures historiques presque trop facile à lire.
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Les piliers de la terre

Croisée d'ogive et guerre civile ...



J'avais totalement snobé ce roman et je ne regrette pas de l'avoir lu désormais .



A la fin du XII e siècle , à la mort du roi Henry I , roi d'Angleterre se produit une guerre de succession très longue qui est une véritable guerre civile aux nombreux retournements politiques et qui causera également de nombreux drames .



Autour de l'abbaye de Kingsbridge , on tente d'édifier une église cathédrale contre vents et marées ...



La trame narrative est très romancée mais ce n'est absolument pas au détriment de la matière médiévale que l’auteur tisse avec brillo .

On suit des personnages très bien campés par un style détaillé et exigeants . Un style qui sert la crédibilité sans failles de personnages attachants et solides ainsi que celles d’un univers médiéval palpable et réaliste .



C'est un long roman pour le plus grand plaisir du lecteur , l'histoire se développe en profondeur sur des trames multiples ( familiales , politiques , civilisation ) .

Je passe sur les personnages au centre de cet Opus , vous les découvrirez avec plaisir si vous parcourez ce texte .

Je préfère insister sur les délices de justesse documentaire et sur le grand sens du détail qui anime cette fiction de qualité .



Les structures politico-foncières , la fluidité incontestable des castes nobiliaires , l'apprêté terrible des temps , le rapport au sacré et l'implication de l'église dans les affaires du siècle , les structures économiques et les techniques financières ( stock , valeur monétaires et troc ) , le sens profond des édifices religieux ( hiérophanie - géographie sacrée architecturale ) , l'institution monarchique , l'héroïsme que représente la démarche de redécouverte de la géométrie antique et de ses nouvelles applications , ici : la voute gothique et la croisée d'ogive , la durée très longue que mobilisent les entreprises collectives , d'autant plus héroïque et émouvantes , que la vie des gens est brève et grevées ainsi que hypothéquée par de nombreux aléas , souvent impitoyables , les foires abbatiales et autres franchises comme point d'orgue de la renaissance urbaine dans l'occident médiéval ....



Ces éléments passionnants s'inscrivent dans la trame narrative de façons subtiles et élégantes , alors que le cadre romanesque est soigné et avenant .

Un très bon moment de moyen-âge sans l'ombre d'un doute .

Un moyen-âge aux anachronismes rares et volontairement calculés et pesés par l’auteur quand on en croise ... .

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Pour rien au monde

La troisième guerre mondiale aura-t-elle lieu ?

C'est tout le dilemme de ce roman, entre espionnage et diplomatie. pourra t'on endiguer la montée en puissance des revendications de chaque État, mais surtout des moyens mis en œuvre pour mettre la pression sur des pays "ennemis" ?



Ken Follett met en place son échiquier avec 4 participants : Les Usa, la Chine, les deux Corée et le Tchad: jeu d'alliance, de défiance.



Si comme chaque fois les romans de Ken Follett sont extrêmement bien documentés, si comme chaque fois l'écriture est formidable, si comme chaque fois la base du scénario est béton, j'ai malheureusement moins apprécié le manque de dynamisme dans la continuité du récit.

Pour être brève, j'ai trouvé le roman poussif et un poil too much sur certaines parties.



C'est comme pour les films ou tu as le mec tout seul face à une armada de gros bras armés jusqu'aux dents et que le mec s'en sort sans une égratignure. En fait, j'ai retrouvé cela ici, et ce manque de réalisme me gonfle. Je trouve que ça fout en l'air tout le superbe travail fait à côté.



Un grand dommage car ce roman avait un potentiel de dingue.

Idem sur la pléthore d'amourettes dans le roman. Certes le dicton dit jamais deux sans trois, mais était ce vraiment nécessaire d'en inclure autant ? Une volonté délibérée de cibler un certain lectorat ?



Donc mitigée par ma lecture, qui m'a semblée longue pour un Ken Follett, qui aurait pu être assurément un grand roman, mais qui n'en reste que moyen pour moi.
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Le siècle, tome 1 : La chute des géants

Bel exposé sur la première guerre mondiale, et je dirais même celui qui me manquait. Comme nombre d'étudiants, j'y avais eu droit durant mon année de troisième ainsi que mon année de terminale, cours dispensé de façon assez imbuvable à coup de stencils monochromes mentionnant des mouvements de troupes qui ne représentaient rien pour moi, et je ne parle pas de l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand qui était officiellement la cause de cette guerre meurtrière, bien mis en évidence par les profs, sans pour autant détailler les étapes qui menèrent de sa mort à la guerre entre toutes ces nations.





Merci donc Monsieur Follet, écrivain et historien de génie de nous avoir offert la connaissance de cette partie sombre de l'histoire de façon romancée et beaucoup plus limpide, pas seulement vécue par nous les français, mais aussi du point de vue des américains, des Allemands, des Anglais, et des Russes (qui ont rapidement eu d'autres chats à fouetter).





Les personnages me semblent habilement choisis parmi différents couches de la société de l'époque, offrant au lecteur un panel intéressant qui permet de comprendre les coulisses de la guerre et la façon dont elle fut vécue par les groupes humains : diplomates de tous bords, Allemands, Américains, Anglais aux intérêts convergents ou pas et qui tenaient une partie de la planète entre leurs mains, et qui amènent le lecteur à considérer le côté absurde de la guerre : des amours impossibles, des amitiés mises en veilleuse, des combats menés en douce pour défendre quelques arpents de terre, des soldats qui se retrouvent sur le front, tuant peut-être leur ami en face, et qui sympathiseront le temps d'une trêve de Noël (cf citation).





À la lecture de ce roman, je me suis questionnée longuement : qui avait intérêt à cette guerre ?



Les Autrichiens ? Peut-être… quoiqu'elle fut pour l'empereur devenant sénile, un problème de succession et une éventuelle solution à l'inimitié envers les Serbes… les Allemands qui prirent à l'époque cet incident diplomatique comme prétexte à une déclaration de guerre à leurs voisins russes et français qui s'étaient mis à mobiliser et l'on assiste alors à un jeu de dominos entraînant la moitié de la planète dans un conflit des plus meurtriers. Ken Follet a très bien su développer cet aspect et montrer qu'au dernier domino tombé, on ne sait plus pourquoi on combattait si ce n'est pour amener l'Allemagne après une maigre tentative de paix, a une défaite tant stratégique qu' économique qui laisse présager le tome suivant, mise en cause des juifs, volonté de revanche…cette lecture m'a vraiment donné le goût de réapprendre l'histoire, si sombre soit elle.





Les personnages ont été choisis avec soin pour ce qu'ils représentent et parmi différentes catégories sociales : une famille, la famille Williams, dans le secteur minier du pays de galles, un père défenseur de la cause et des intérêts des mineurs, une fille élevée en ce sens et qui aura un parcours des plus intéressants, un fils qui partira sur le front, nous livrant les détails de la bataille de la somme, un Américain, proche du président Wilson, au rôle un peu confus, à la fois diplomate, espion, ayant des relations en Europe, la famille von Ulrich famille de diplomates qui semblent tenir le destin de lEurope entre leurs main, le comte Fitzherbert, personnage ambigu, hautain ayant ses entrées à la chambre des lords, prêt à tout pour défendre ses intérêts, Grigori et Lev Pechkov qui tour à tour, apportent respectivement des connaissances sur la révolution russe, et sur certains aspects de la politique intérieure des États Unis et sur sa société en ce début de siècle, Lady Maud (soeur du comte) et Ethel William grâce auxquelles on assiste aux actions des premières suffragettes et au début du combat pour la cause des femmes dans la société machiste de l'époque.





Ken Follet fait habilement entrer en jeu des personnages célèbres : le roi George V, Lloyd Georges, Winston Churchill en précisant en fin de roman, qu'il les a introduits dans des lieux imaginaires (notamment Ty Gwyn, la luxueuse demeure du comte Fitzherbert) en s'étant préalablement documenté sur la possibilité pour ces personnages d'avoir effectivement fréquenté ces lieux. Un roman très sérieusement documenté donc et que l'on peut lire pour acquérir des connaissances certaines.





La guerre 14-18 n'étant pas la partie de l'histoire que je préfère, en raison notamment de la difficulté à me remémorer son déroulement, les batailles, les mouvements sur les fronts, je pense que j'apprécierai davantage le deuxième tome sur la seconde guerre mondiale. Je commence déjà à me demander ce que deviendront chacun des personnages auxquels je me suis attachée ou pas, et j'ai envie également d'en connaître plus sur la vaste guerre 39-45 aux facettes multiples et aux problématiques diverses et afin de mieux comprendre les « pourquoi » et les « comment » de ce conflit, surtout les « comment » qui peuvent rester obscurs un certain temps si comme moi, on ne s'est pas vraiment intéressée aux manoeuvres diplomatiques et politiques de l'époque.





Je ferai certainement quelques lectures plus récréatives entre temps, car ce tome passionnant fut tout de même un pavé de plus de mille pages d'intrigue, de magouilles politiques et stratégiques qui ne se lisent pas en trois heures !
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Les piliers de la terre

Enfin je viens de finir les 1050 pages de ce roman fleuve, lecture que je remettais d'année en année, jusqu'à ce que la diffusion récente du film tiré de l'oeuvre sur Canal + me décide enfin à me lancer dans ce parcours historique gigantesque qui nous entraîne dans l'Angleterre médiévale du 12 ème siècle, plus exactement du milieu du 12 ème siècle.



Comme dans tous les romans historiques de Ken Follett, les détails sont soignés et vérifiés avec l'aide d'historiens spécialistes.



L'histoire est elle-même prenante: Tom est un bâtisseur, un de ces artisans qui ont eu le génie de la construction et qui ont réalisé des prouesses techniques pour réaliser l'édification de ces cathédrales que nous admirons encore partout en Europe.

Sa femme va mourir en accouchant et Tom va vivre avec une dame étrange, mi-sauvageaonne, mi-sorcière.

De l'autre côté de l'échelle sociale, la jeune Aliéna, fille de comte, refuse d'épouser l'inquiétant William Hamleigh, pourtant promis à un avenir certain. Son refus va avoir des conséquences très graves.



Parallèlement aux intrigues vécues par le peuple artisan et laborieux d'un côté et les représentants des couches aristocratiques de l'autre, nous avons un défilé de personnages historiques hauts en couleurs: ainsi le frère Philip, prieur très intègre du monastère de Kingsbridge, ainsi le sinistre évêque Waleran qui poursuit surtout des ambitions politiques qui passent bien avant sa vocation religieuse, ainsi la princesse Mathilde qui intrigue pour évincer son neveu Stephen du trône royal, ainsi Thomans Becket que l'on voit mourir à la fin du roman, assassiné par des chevaliers proches du roi, ce qui vaudra au roi Henri II une pénitence publique.



La reconstitution des détails avec minutie, la vie quotidienne des gens des différentes catégories sociales qui défile devant nos yeux, tout cela est fascinant et nous évade vers une époque qui a eu longtemps très mauvaise réputation, à savoir le Moyen-Age.



Bien sûr la violence (terrible) est là à chaque instant pour nous rappeler combien la vie était fragile à cette époque.

Mais ce qui dépasse tout, c'est ce souffle mystique propre à cette époque, que Ken Follett évoque avec beaucoup de talent.

Un très beau récit.

Ken Follett est un des meilleurs écrivains de romans historiques de notre époque.

J'avais déjà lu de lui "La marque de Winfield" (époque victorienne), et les 2 tomes actuels de "La chute des géants" (Europe de la première moitié du 20ème siècle).

J'ai déjà prévu de consacrer mes prochaines vacances à la suite de cet opus médiéval haut en couleurs: "Un monde sans fin" qui vient aussi d'être diffusé sur Canal +.

Un grand merci à Ken Follett pour son talent de conteur et ses qualités pédagogiques et littéraires.
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Les piliers de la terre

S'il est un livre qui fait l'unanimité c'est bien celui-là, "Les Piliers de la Terre" réussit le prodige de mettre d'accord tous les lecteurs quelles que soient leurs préférences littéraires.

A bien y regarder tout y est, des personnages forts, de l'action, une histoire d'amour, des drames, de l'injustice, une trame historique précise et donc de la culture aussi, après tout, on va quand même construire une cathédrale.

L'auteur nous captive aussi et peut-être surtout par le volume qu'il donne à ses personnages, il leur donne une présence et une aura qui suscitent très vite l'attachement ou la répulsion sans jamais tomber dans la caricature et l'on va se surprendre à vivre pleinement chaque joie et chaque injustice intensément.

Je me rappelle très bien certains passages marquants comme l'accouchement dans la forêt au début de l'histoire qui m'avait pratiquement tiré des larmes, l'auteur sait donner corps aux sentiments de ses personnages et c'est une autre force de ce livre.

Bien sûr ces 1000 pages pourraient faire peur et pourtant tous ceux qui auront franchi le pas vous le diront, on ne les voit pas passer tant c'est riche et addictif, ce livre constitue une quintessence en soit tant tout s'imbrique parfaitement car s'il s'agit d'un roman historique, ses composantes sont multiples et stimulent en permanence notre intérêt.

Le récit est idéalement rythmé et maîtrisé, gérant parfaitement les différentes histoires dans l'histoire pour nous rendre le tout cohérent et harmonieux.

Pour ce qui me concerne, il s'agit de l'un des livres qui m'aura le plus impressionné, l'un de ceux dont le souvenir de lecture est le plus précis.
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Une colonne de feu

J’avais beaucoup aimé le premier volume des piliers de la terre, m’étais sentie plus mitigée pour le deuxième volume (un monde sans fin), et j’ai adoré ce troisième volet que je ne peux m’empêcher de recommander.



Je suis de suite entrée dans l’histoire grâce à l’un des personnages principaux : Ned Willard qui vient retrouver à Kingsbridge, celle qu’il aime et qu’il souhaite épouser, sauf que son entourage en a décidé autrement, dès le début, on sent une inimitié entre les partis, on imagine alors que l’auteur promet une suite certainement mouvementée…



Les personnages, nombreux sont assez rapidement présentés et le lecteur se fait alors le juge des actions et des décisions de chaque camp. Il faut dire que nous sommes en 1558, que des foyers protestants se cachent pour célébrer leur culte (messe en anglais, prise de parole par les fidèles durant le culte, partage de communion, rejet des reliques et représentations divines) en opposition aux pratiques catholiques.

Marie Tudor sévit alors et envoie au bûcher ceux qu’elle déclare hérétiques à l’instar des inquisiteurs qui sévissent un peu partout en Europe. Mais Marie la sanglante meurt et c’est Elisabeth Ière qui lui succède, un règne long qui explique en grande partie pourquoi aujourd’hui le royaume uni est en majorité protestante.



Le roman est extrêmement bien documenté et moi qui avais fait une grosse impasse sur les guerres de religions au collège, je dois dire qu’après cette lecture, la question protestante, de même que les liens entre les souverains, la famille de Guise et les intrigues de la cour de France comme d’Angleterre n'ont plus de secret pour moi.



Il est intéressant de voir comment la question protestante est traitée suivant le pays ou l’on se trouve, car Ken Follet ne se contente pas de raconter l’histoire du protestantisme en Angleterre, il fait voyager ses personnages en les mettant en relation avec des Espagnols, des Français, développe une action dans les pays bas et même sur mer et dans les îles du "Nouveau Monde".



Par ailleurs ce roman semble très complet et aborde divers thèmes qui méritent que l’on y intéresse : la condition de la femme, le protocole à la cour, la clandestinité des protestants, les combats navals, les services secrets de l’époque, la question de l’esclavage, le commerce… des sujets variés sont abordés , ce qui a pour effet de ne jamais laisser le lecteur s’ennuyer avec de quelconques longueur ni d’avoir envie de sauter des pages.





Les personnages, comme dans les premiers volumes, sont soit attachants, soient odieux, et alors que dans le premier tome si ma mémoire ne me trahit pas , on suit les actions d’un individu à la méchanceté sans limite, dans ce troisième volet, on peut affirmer qu’ils sont plusieurs, ces personnage à qui, tout au long du roman, on souhaite vraiment le revers de fortune tant il sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins. Je vous laisse les découvrir.



Deux parcours très intéressants de personnalités historiques qui m'étaient inconnues : Marie Stuart et Elisabeth première, constituent un point de départ pour approfondir la connaissance de ces femmes. Parallèlement à ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de consulter quelques documents sur les personnages du roman qui ont existé : William cécil, les ducs de Guise, les rois qui se sont succédé, et quelques autres qui interviennent en fin de roman. Et encore un fois j'ai pu constater combien ce roman était fidèle à l'histoire.



La question protestante me paraissait compliquée, et grâce à cette pépite, je me sens aujourd’hui plus cultivée sur cette période de l’histoire que je ne connaissais pas et c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai appris.


Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Un monde sans fin

Avec Un Monde sans Fin, Ken Follett commet l'erreur de donner une suite à l'immense succès éditorial et littéraire que furent Les Piliers de la Terre. Ce roman historique, plus que volumineux, peut toutefois être analysé de deux manières différentes.



Tout d'abord, en tant que "simple" roman historique, Un Monde sans Fin répond convenablement aux codes du genre, sans jamais y rechigner. Les personnages sont convenus, voire attendus, mais conformes à l'époque revisitée par l'auteur. L'intrigue suit un événement capital, l'entretien de la fameuse cathédrale de Kingsbridge, en parallèle d'un plus anodin au premier abord, le secret qui lie quatre enfants dès le début de l'histoire. En fan de romans historiques et surtout en ce qui concerne la période médiévale, je dois avouer que le style de Follett à faible dose peut très bien correspondre à ce qu'on attend : des sentiments, de la psychologie et de l'épique quand il le faut. Attention toutefois à ne aps tomber dans des travers entrevus précédemment avec cet auteur : privilégier des thèmes rémunérateurs comme le sexe, le sang et autres violences qui rapportent... Mais bon, pour un roman hsitorique, Un Monde sans Fin se tient, et c'est très bien.



Toutefois, il est impossible, quand on a lu et dévoré Les Piliers de la Terre, de ne pas tenir compte du fait que ce livre est une suite à ce dernier. À vrai dire, c'est même plutôt une pseudo-suite, car l'intrigue n'a aucun rapport avec Jack, Aliena ou Waleran et elle se situe surtout deux siècles plus tard, en compagnie de ceux qui sont censés être leurs "descendants"... Bien évidemment, l'élément central à retenir est plutôt le duo formé par la cathédrale et le monastère de Kingsbridge, poumons économiques de cette bourgade devenue ville vivant au-dessus de ses moyens. Ce constat fait, la comparaison devient facile : Ken Follett reprend les ingrédients qui ont bien marché dans le premier opus pour retenter le coup du best-seller. Un secret mal gardé, des moines pas bien chastes, des ecclésiastiques ambitieux et le mélange des échelles entre une royauté en péril et des localités en proie à de vifs tourments. Le tout enrubanné d'une floppée de personnages qu'on pourrait trouver caricaturaux, mais qui, passés sous la plume de Ken Follett, restent crédibles, il faut tout de même le reconnaître.



En somme, Un Monde sans Fin est un véritable pavé historique, avec certes du détail, de l'intrigue et un panel de personnages incommensurable, mais qui n'arrive pas à la cheville des Piliers de la Terre, dont il est censé être le continuateur. La longueur interminable dudit pavé fait malheureusement retenir avant tout que c'est la lecture qui devient sans fin et non notre temps à y consacrer. Ken Follett ne l'a peut-être pas compris...
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Les piliers de la terre

J'ai mis plus de deux mois à lire les mille pages des Piliers de la terre

Ce n'est pourtant pas faute d'avoir adoré ce long roman historique déjà lu par plus de 90 millions de lecteurs à travers le monde.



J'avais vu l'été dernier avec mes garçons la série en huit épisodes. Les personnages du prieur Philip, de Tom le bâtisseur, d'Ellen, de Jack et d'Aliena m'étaient déjà connus.

Ils m'ont accompagné pendant les longues semaines qu'a duré ma lecture, comme autant de figures familières que je prenais plaisir à retrouver de jour en jour.



Je connaissais par avance le déroulement de cette longue histoire ; mais mon plaisir n'en a en rien été diminué.

Le film est d'une grande fidélité au livre. Son format (8 x 52 minutes) lui laisse le temps de coller au plus près à l'intrigue particulièrement foisonnante. Il s'en distingue par endroits - notamment dans l'épilogue - mais le plus souvent les libertés qu'il prend par rapport au livre sont pertinentes.



Ken Follett est un narrateur hors pair. L'histoire qu'il nous raconte est extraordinairement attachante - même si c'est au prix d'un certain manichéisme.

Il s'appuie sur une très solide documentation historique. Son livre peut se lire comme une histoire du Siècle des cathédrales : l'interminable guerre civile qui déchire l'Angleterre, les famines rémanentes, la naissance de l'architecture gothique. D'ailleurs son personnage principal n'est ni Tom - qui meurt au milieu du livre - ni Jack qui lui succède ni même Philip mais bien la cathédrale de Kingsbridge que tous les trois s'emploient à bâtir. Du roi au prêtre, du comte au maçon, toutes les couches de la société médiévale sont décrites avec soin. Même si cette description savante vient toujours au support de l'intrigue, elle n'en constitue pas moins un panorama exhaustif et fidèle des conditions de vie de l'époque qui vaut celui de bien des manuels d'histoire.
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Le crépuscule et l'aube

" Cette année, il y eut une grande agitation en Angleterre, en conséquence de l'invasion des Danois, qui sèment la terreur et dévastation où qu'ils soient allés, pillant et brûlant et détruisant le pays..."

("Chroniques anglo-saxonnes", 1001)



Que dire de ce nouvel opus de Ken Follett ?

Le Crépuscule et l'Aube - þā æften and þā morgenleoht, dirait Edgar le bâtisseur dans sa belle langue anglo-saxonne, quelque soixante ans avant la conquête normande. Ou l'Aube et le Crépuscule...?



J'ai commencé la lecture du nouveau Follett avec l'enthousiasme habituel, mais elle s'est doucement achevée sur un crépuscule total de toutes mes bonnes intentions de coller quelques qualificatifs positifs à ce précaire préquel des "Piliers".

Et pourtant, quelle époque fascinante Ken nous a sorti cette fois du fond de sa poche ! Regardez donc un peu...

En 997, l'Angleterre est déjà largement christianisée depuis plus de trois siècles, après avoir subie des vagues successives de colonisations diverses depuis l'époque romaine. Les tribus des Angles, Saxons et Jutes arrivent de l'Europe de nord au 5ème siècle, du nord de l'Angleterre attaquent les Pictes et Scots sauvages, et à partir du 9ème siècle les mythiques Vikings pillent les côtes anglaises et mettent à sac les monastères, centres du savoir de l'époque. Le nom "Dark Ages" est très à propos ! Ces raids se calment un peu quand la partie est de l'Agleterre est cédée aux Danois, qui y établissent leur colonie : le fameux Danelaw. Tous ces échanges et influences ne sont pas néfastes : l'Angleterre anglo-saxonne est un véritable melting-pot où chacun s'inspire de l'autre, y compris pour la langue, avant que la conquête normande ne la transforme à tout jamais. Danelaw voit sa fin vers 950, et les raids vikings reprennent de plus belle. C'est dans cette période chaotique et mouvementée que Follett a décidé de situer son roman.



Que dire de l'intrigue ?

Le port de Combe est pillé par les Vikings et la famille d'Edgar, le jeune constructeur de bateaux, est obligée de chercher la fortune dans un hameau paumé de Dreng's Ferry, où vous ne voudriez certainement pas vivre, même si la bière y est plutôt bonne. La polygamie, la maltraitance des esclaves et le dur travail pour subsister y sont le pain quotidien. Les moeurs dans le petit monastère local sont quelque peu relâchés, et la loi du plus fort règne.

En même temps, on va rencontrer Ragna, l'unique fille du noble comte de Cherbourg, qui tombe sous le charme d'ealdorman Wilwulf, et va quitter la Normandie pour se marier en Angleterre.

Les deux protagonistes vont devoir s'adapter à leur nouvelle vie, et le roman commence bien, très bien même, car chacun aura un tas d'obstacles à surmonter. Ken prépare les pièces de son échiquier avec soin, et même les personnages secondaires ne sont pas sans intérêt : le jeune moine Aldred qui rêve de créer un centre de savoir, l'évêque Wynstan pétri d'ambition, ou le sheriff Den, le seul représentant du pouvoir royal sur place.

Puis, il se passe quelque chose d'étrange... Ken (et c'est bien la première fois que cela lui arrive !) se met en pilote automatique dès le début de la deuxième partie, et son roman anglo-saxon commence à ressembler de plus en plus aux "Piliers de la terre".

J'avais l'impression de lire le même scénario : un jeune bâtisseur surdoué qui fait sa fortune, une belle femme forte et décidée, un humble prieur qui oeuvre pour la gloire de Dieu - tous empêchés d'agir par la malveillance des méchants puissants.

Mais Edgar n'est pas Jack et Ragna n'est pas Aliena, loin de là ! Aldred n'est pas Phillip, et même le fourbe Wynstan est loin d'atteindre la subtile perfidie de Waleran des "Piliers". On ne peut pas comparer le cocktail Molotov qui a jadis enflammé les coeurs des fans de Follet avec une pareille limonade !



Certes, Ken nous concocte quelques épisodes bien palpitants - fabrication clandestine de fausse monnaie, incendie, enlèvement - mais tout cela retombe pour ainsi dire dans le néant, sans vraiment se répercuter dans l'histoire qui semble piétiner sur place. Les dernières cent pages sont presque insoutenables, tellement tout se remet en place d'une façon quasiment miraculeuse. Les méchants sont punis et les gentils récompensés, Edgar et Ragna - attention, terrible spoiler !! - unis pour toujours (merci, fin du spoiler), et la phrase finale arrive si brusquement que la tête me tourne encore. C'est donc pour cela, toutes ces heures passées devant la tapisserie de Bayeux ? Ah, Ken... !

Et pourtant, je ne peux pas dire non plus que j'ai détesté le roman. Ken reste un conteur hors pair, comme d'habitude il s'est bien renseigné sur l'époque (j'ai seulement un petit doute sur les nombreuses soieries portées par Ragna), et la réalité du haut Moyen-Âge est soulignée par mille petits détails sympathiques du quotidien. Décor bien réel, dans lequel évoluent ces protagonistes étrangement bi-dimensionnels, plats comme un modèle topographique de Hollande.

850 pages d'un agréable ennui, pour arriver à la construction d'un pont en bois qui va changer le nom de Dreng's Ferry en King's Bridge... cela fait vraiment beaucoup !

Quelque chose comme 3/5; Ken nous a montré qu'il sait faire beaucoup mieux que ça !



P.S. : Si ce sont les Vikings qui vous intéressent avant tout, courez vite chercher le dernier numéro spécial d'Historia (novembre/décembre 2020); il est bien intéressant !
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Pour rien au monde

Ce roman m’a happée, fascinée, interrogée, cultivée, effrayée. Tout ça ! Je dois avouer toutefois que la lecture m’a semblée très laborieuse durant les deux cents premières pages, le temps de faire plus amplement connaissance des personnages principaux et de leur situation, le temps de mettre en place le récit.



Mais le déclic s’est produit, et je me suis attachée à Tamara, Kyah, Abdul, j’ai cordialement détesté Hakim le passeur, certains représentants de l’autorité chinoise, Dexter le patron de Tamara, imbu et intransigeant...

Il faut dire que des personnages, il y en a tellement que je n’ai pu retenir tous les noms, surtout chez les Chinois.



Et j’ai appris, moi qui ne m’étais jamais intéressée aux services secrets, à la diplomatie, aux actions et décisions gouvernementales, et ne cernais pas bien les mécanismes de l’escalade et les manœuvres des puissances, les obligations dues aux alliances entres pays. Je me sens à présent beaucoup plus au courant, et beaucoup moins rassurée !



Ken Follet ne m’a jamais déçue et cette fois encore, je me sens pleine de gratitude pour tout ce qu’il peut apporter dans ses romans, certes peut-être pas sans faille, mais si soigneusement documentés.



C’est vrai, certains passages furent longuets, particulièrement lors des discussions entre les services secrets chinois et les correspondants américains, ou Coréens, longuets mais nécessaires pour comprendre les enjeux, certes, James Moore, prêt à se présenter aux prochaines élections contre Pauline Green, présidente en cours de mandat semble être un candidat bien caricatural, sans doute pour produire un effet de contraste et comprendre le travail d’une présidente qui passe son temps à marcher sur des œufs, à moins qu’il ne soit là pour rappeler un certain président qui s’est illustré sur la scène internationale, il y a peu de temps ...



Si je suis heureuse d’être parvenue à bout de ce pavé, quelques questions subsistent dans mon esprit : l’auteur nous prépare-t-il un deuxième tome ou a-t-il choisi une fin qui épargne le lecteur ? Je n’en dirai pas plus.



La deuxième question est liée à une situation internationale qui laisse sur sa faim : si deux grand blocs s’affrontent : Chine et Etats-Unis pour des questions de Corée du nord, du sud ou de japon, et qu’en Afrique les protagonistes s’estiment en grand danger, quid de la Russie qui semble inexistante dans le roman, ce qui paraît surprenant !



Mais bon ! Le lecteur au courant aura vite fait d’imaginer son rôle dans le conflit qui nous est exposé.



Un roman qui passe ou qui casse, j‘ai cru le lire dans les différentes critiques proposées par mes amis babéliotes. Pour moi passé les deux cents premières pages, je ne dirais pas que je l’ai bu comme du petit lait, ce serait exagérer en raison de la complexité des rapports entres les individus, je dirais plutôt que ce roman m’a

passionnée !



Peut-être serait-il préférable de le lire en anglais si possible, certains termes employés me font douter de la traduction... Peut-être d'autres lecteurs peuvent-ils me le confirmer...



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Un monde sans fin

Je termine à l’instant ce pavé et je dois dire que je me sens la tête comme une citrouille. Non que le roman ait été inintéressant, mais plutôt « prenant »,d’un style relativement facile à lire, si on exclut la présence des nombreux personnages intervenant dans l’histoire. J’avais lu avec délectation les piliers de la terre, et j’ai retrouvé, dans un monde sans fin, le genre de récit dans lequel on s’attache aux personnages, du moins à certains d’entre eux, on a envie de connaître le dénouement, où le suspense est produit par l’alternance des histoires des individus ou des groupes évoluant à Kingsbridge et ses environs.



J’ai aimé ce roman parce qu’il s’agit d’un roman historique relatant des faits situés dans une période que j’aime particulièrement toutefois, quelques remarques s’imposent : si l’on compare ce livre aux deux premiers tomes, l’ histoire ne diffère pas tant que ça, il y a des individus géniaux et créatifs, des êtres faisant preuve de méchanceté pure, des manipulateurs prêts à tout pour arriver à leurs fins, des personnes pour qui on voudrait que sur la fin, s’abattent les pires malheurs , tout ce petit monde évolue en communauté, confronté à un fléau : la peste. Ce qui peut être intéressant, c’est de lire la compagnie des menteurs de Karen Maitland qui évoque les origines de la peste mais qui ne parle pas de la façon dont le fléau est accueilli, les mouvements de panique, les soins, alors que un monde sans fin insiste plus sur la façon dont la maladie était gérée dans les cités. A ce sujet, je suis étonnée de lire que les morts étaient enterrés dans le cimetière de Kingsbridge alors que les historiens précisent que la moitié de la population des villes avait été décimée, la version de Karen Maitland qui explique que les morts étaient massés dans des fosses communes faute de place dans les cimetières.

j’ai trouvé le personnage de Caris trop en avance sur son temps, femme libérée, refusant la domination masculine [pour peu avec un coup de pouce, elle nous créait le MLF (lol !)], qu’elle se pose des questions sur la peste et ses facteurs de propagation en se documentant grâce aux écrits d' Avicenne, soit, mais qu’elle se pose en précurseur de l’asepsie en 1360 me paraît bien étonnant , (je cite : règle n°1 : propreté avant tout !).

Ce qui malgré tout, m’a paru intéressant, c’est la confrontation des idées, idées nouvelles amenées par les uns, et soucis des autres de conserver l’ordre établi, confrontation qui permet de mettre en évidence la pensée de la société féodale.



Ce que j’ai eu parfois du mal à supporter, ce sont les longueurs dont ce volume de 1300 pages n’avait pas besoin.
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Les piliers de la terre

Mon dieu quel roman ! J’ai longuement hésité avant de me lancer dedans. Je savais qu’il parlait de la construction d’une cathédrale mais je pensais (idiotement) qu’il ne parlait que de ça. Et du coup, je me disais que 1100 pages sur la construction d’une cathédrale, ça risquait d’être long, très long. Et puis en fait, je me suis laissée convaincre par les bonnes critiques, son succès (s’il a été adapté en série, ce n’est pas pour rien !). Et j’ai bien fait ! Il se passe tout un tas de trucs dans ce roman !



J’ai adoré l’histoire, le contexte (je suis historienne donc c’était presque obligé !). J’ai tout de suite detesté William et Waleran, j’ai apprécié Aliena, et je suis presque tombée amoureuse de Jack. Sans compter Tom, Ellen…



L’écriture de Ken Follett est simple, facile à comprendre, et elle a l’art d’emporter le lecteur dès les premières pages pour ne le laisser ensuite qu’à la toute fin du roman. A chaque rebondissement, on s’apitoie sur le sort des personnages : alors que tout semble aller mieux, le mauvais sort les frappe de nouveau. On a l’impression que jamais ils ne parviendront à réaliser leurs rêves, et soudain, sous la plume de l’auteur, on entrevoit la solution.



Ce roman est vraiment captivant, je l’ai lâché à regret. C’est l’un de ces romans dont la fin arrive bien trop vite !

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Les Armes de la lumière

J'étais persuadée d'avoir fait mon billet sur ce roman, mais mon ami Denis m'a gentiment fait remarquer qu'il n'existait pas.

Alors bug ou oubli ? Je vais donc de ce pas réparer cette erreur.



Comme d'habitude Ken Follett nous livre un roman historique hyper documenté, très bien construit,avec des personnages attachants.

L'auteur nous renvoie,une fois de plus, a Kingsbridge lors de la révolution industrielle. Il dénonce comme il sait si bien le faire la domination des puissants.

J'ai apprécié sa démonstration de force avec la naissance des syndicats.



Néanmoins, depuis quelques romans je n'arrive pas a retrouver chez l'auteur la puissance qu'il avait mis dans les piliers de la terre. Que ce soit sur le scénario, l'intrigue ou les personnages.



Alors, il est vrai que je suis extrêmement exigeante avec les grands auteurs, même si je passe un agréable moment car l'écriture de Ken Follett est quand même formidable, je n'ai plus l'engouement que j'ai ressenti lors de ses précédents romans.

Mais je garde toujours espoir...
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Une colonne de feu

J'avais lu des critiques un peu négatives sur le dernier Follett. J'ai donc attaqué cette brique avec un peu d'appréhension… vite dissipée.

Certes, la forme n'étonne plus. Les destins de familles rivales se croisent et se décroisent de génération en génération, dans un schéma très Capulet contre Montaigu.

Certes, pour des raisons bassement mercantiles, Follett fait un lien assez artificiel entre les Piliers de la Terre, son grand succès, et cette Colonne de feu. La ville d'origine des personnages reste Kingsbridge et de vagues liens familiaux unissent les familles nobles et de commerçants du XVI éme siècle à leurs ancêtres du temps des constructeurs de cathédrale.

Ce Follett cependant est beaucoup plus ouvert sur le monde  : Séville, Anvers, Paris sont parmi les principales étapes de la vie des personnages. Un voyage dans le livre.



Là où le Siècle enchaînait les principaux événements historiques sans autre lien que l'ascension, ou la chute, d'un des héros, Une colonne de feu traite dans son ensemble de la montée du protestantisme et des guerres de religions. Sous toutes ses formes et dans les principaux pays européens concernés, à l'exception notable de l'Allemagne. Cette approche constitue d'ailleurs le point fort de ce livre : une présentation chronologique croisée de l'irruption des idées de la Réforme dans chacun des pays et des réactions des pouvoirs de l'époque. L'ouvrage démarre avec l'Angleterre ultra catholique de la reine Marie (« Bloody Mary »), fille de Henry VIII, qui envoie au bûcher les hérétiques protestants (qui ne l'étaient pas sous Henry et ne le seront pas sous Elisabeth...). Pauvres anglais qui, d'un monarque à l'autre, ont du de génération en génération suivre, de gré ou de force, les revirements religieux de leurs souverains.



Les deux principaux personnages (fictifs) de cette oeuvre sont Ned Willard, fils de commerçant, maître espion plein d'humanité, et Rollo Fitzgerald, catholique buté, tout axé sur sa réussite sociale. Une opposition qui va durer des décennies.



Ce Follett coule tout seul, comme une belle leçon d'histoire. Tous les évenements majeurs de l'époque y passent : la Saint-Barthélémy, l'Invincible armada, le destin tourmenté de Marie Stuart...

Quelques sous parties expliquent les progrès de la fonderie, le commerce triangulaire, le rôle des services secrets sous Elisabeth 1ere. Les amateurs de marine à voile auront même de belles pages sur le fonctionnement des navires de l'époque.



Franchement le lecteur amateur d'histoire ne peut lire ces neuf cent pages qu'avec le plaisir de retrouver les grands moments d'un siècle très influencé par la religion. Une bien agréable lecture.
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Une colonne de feu

Ce livre, c'est une véritable machine de guerre.

Bien pensée, bien conçue, bien huilée.

Et moi, j'aime pas les machines de guerre...



Ô rage, tempête et désespoir ! Alors que je pensais me régaler avec le dernier pavé de Ken Follett, me voilà bien marrie.

Par où vais-je bien pouvoir commencer pour vous narrer cette énorme déception ? le mot « énorme » est exagéré, je vous l'accorde mais il faut dire aussi que mes bras et mes poignets s'en souviennent encore de ce poids si conséquent. Au début, tout allait bien. Ce pavé de plus de 900 pages me paraissait léger mais plus j'avançais dans ma lecture, plus il s'alourdissait...



Cette fresque relatant les guerres de religion du XVI e siècle est, certes, impressionnante. Ken Follett a fourni là un véritable travail de titan, en voulant restituer un tableau général de l'Europe écartelée entre un catholiscisme embourbé dans de vieux rites ancestraux et corrompus et un protestantisme puritain naissant. C'est tout à son honneur d'avoir voulu étendre son Histoire britannique à celle de la France, de l'Espagne, des Pays-Bas et d'y placer des personnages fictifs issus principalement de deux familles.

La première, la maison Fitzgerald, soutenant avec ferveur la catholique Marie Stuart et l'autre, la maison Willard, plus indulgente, défendant Elisabeth Iere.

On suit donc chaque événement historique du point de vue de chaque personnage fictif, chacun y jouant un rôle très prépondérant. Et c'est là que le bât blesse. Ned Willard, son frère Barney, Rollo Fitzgerald, ou encore Pierre Aumande de Guise se verront attribuer des rôles de plus en plus influents. Ken Follet les immisce subrepticement dans L Histoire, leur prêtant même parfois des responsabilités incroyables. Son « méchant » Pierre Aumande, personnage odieux et cruel, devient, sous les yeux du lecteur, un des principaux meneurs de la Saint-Barthélémy. Ned Willard, lui, devenu espion aux côtés de Walsingham, chef des services secrets d'Elisabeth Iere, déjouera bien des complots et se trouvera aux premières loges lorsque Marie Stuart sera décapitée. Et ce ne sont que des exemples.

Les personnages fictifs de Ken Follett sont partout, ils sont omniprésents ! Ce qui facilite diablement le scénario quand on connait bien cette période. Une trame qui suit les événements un à un et qui ne donne guère d'envergure et de liberté au destin déjà tout tracé des Willard, Fitzgerald et Cie...



Au final, j'ai suivi avec intérêt le roman parce que j'aime beaucoup cette période historique mais je l'ai lue sans passion.

Je ne me suis pas attachée aux différents personnages fictifs – et pourtant, il y en a une sacrée palette – qui font figure, à mon humble avis, de simples marionnettes dirigées par la main d'un auteur dont l'objectif n'était pas de créer des émotions mais de relater des événements.

Pourtant, de l'émotion,  il y avait lieu d'en trouver ! La Saint-Barthélémy racontée par Dumas ou encore par Robert Merle dans Fortune de France m'a bien plus remuée qu'ici.



J'ai aussi l'impression que Ken Follett, en voulant en faire trop, n'en a pas fait assez. Les faits historiques sont bien décrits mais l'essence même de ces faits n'est pas toujours bien approfondie. Exemples : Les relations tendues entre Marie Stuart et Elisabeth, ou encore les tenants et les aboutissants de l'Armada espagnole s'approchant dangereusement des côtes britanniques sont à peine évoqués. Trop ambitieux, peut-être, le p'tit père Follett ??

Toujours est-il que cela m' a donné furieusement envie de lire la biographie de Marie Stuart par Stefan Zweig. J'y trouverai sans doute plus facilement mon content.





Pour finir, je tiens tout de même à dire que le titre est bien trouvé et qu'il représente tout à fait le message sous-jacent à ce roman.

Il est issu d'un extrait de l'Exode : «  le Seigneur lui-même marchait à leur tête : colonne de nuée le jour, pour leur ouvrir la route – colonne de feu la nuit, pour les éclairer ; ils pouvaient ainsi marcher jour et nuit. »

Ces deux colonnes peuvent représenter les deux religions, deux voies différentes mais la citation n'indique pas qu'il convient de les opposer. Bien au contraire, tout porte à croire qu'elles se complètent parfaitement …

C'est aussi ce que Ken Follett tend à prouver dans son roman. Que le clivage marqué entre les deux religions n'est pas vraiment celui qu'on croit mais qu'il se situe plutôt entre ceux qui tolèrent et respectent la différence et ceux qui tentent d'imposer aux autres leur « vérité ».





J'octroie trois étoiles à ce roman, même s'il en mérite sans doute une de plus parce qu'il n'était pas à la hauteur de mes attentes...Ceci dit, c'est un roman qui se lit bien..(trop bien, peut-être) et que j'ai pris plaisir à lire jusqu'aux deux tiers du roman.
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