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Critiques de Kentaro Miura (406)
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Berserk, tome 34

Ce tome 34 est une vision de cauchemar, comme une ride à la surface de l'eau, les bêtes et les hommes, les loups et les agneaux, le bien et le mal, le rêve et la réalité, la vie et la mort allaient maintenant main dans la main… Quel glorieux chaos ! Nous assistons à un choc de titans entre le Dieu de la Destruction et le Messie des Ténèbres, vénérable relecture moderne de l'affrontement entre Cronos et Zeus, et Griffith rassemble sous sa bannière Midlandais et Kushans, soldats et civils, humains et démons : est-ce pour les conduire au Ragnarök ou pour tous les amener et dans les ténèbres les lier ?

Le flashback consacré à l'empereur kushan Ganishka est fortement influencé par le flashback consacré la princesse Kushana de "Nausicaä" le chef-d'oeuvre absolu d'Hayao Miyazaki : nous y découvrons un individu traumatisé par la société dans laquelle il est née (cette saloperie d'aristocratie et ses games of throne à la con) qui se bat toute sa vie pour devenir ce qu'il a toujours craint et haï. C'est dans les derniers instants de sa vie qu'il se rend enfin compte qu'il s'est trahi en faisant tous les mauvais choix qui l'ont peu à peu l'ont détruit. Car quelle que soit sa richesse et sa puissance, un individu reste un être humain avec des peurs et des espoirs ! (ceci était un message à caractère informatif à destination de tous les membres de la ploutocratie mondialisée qui du haut de ses tours d'ivoire pensent ne rien avoir en commun avec le commun des mortels)

Twists, coups de théâtre et retournements de situation ! Est-ce que Griffith a manipulé Ganishka pour le conduire dans un piège ? Est-ce que le Skull Knight a manipulé Griffith pour le conduire dans un piège ? Est-ce que la God Hand a manipulé le Skull Knight pour le conduire dans un piège ? Est-ce que tous ne sont que des pions entre les mains de la Fatalité ? Yog-Sothoth est la clé et la porte, et c'est ainsi que sont abolies les frontières et les dimensions : l'Ancien Monde est bel et bien mort, et l'humanité va devoir apprendre à vivre dans Fantasia le nouveau monde remplis de démons et merveilles… Void, Ubik, Conrad, Slan et Femto peuvent de nouveau arpenter les terres des mortels : malheurs à tous ceux et toutes celles qui croiseront leur route, d'autant plus que ces dieux-vivants des forces obscures de la crevardise ont des plans bien établis pour bien s'amuser avec l'humanité ! Guts sauve-nous !!!



OMG jamais l'horreur et la violence n'auront été aussi magnifiquement dessinées, mais en plus c'est scénarisé et raconté de main de maître par une belle âme car au fond des ténèbres la Boîte de Pandore resplendit plus que jamais la lumière de l'Espoir !
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Japan

"Japan" est un manga en un seul tome écrit par le célèbre Buronson ("Hokuto no Ken") et dessiné par le célèbre Kentaro Miura, ("Berserk") qui ici signe sa première œuvre en tant qu’auteur car il était auparavant l’assistant de Tetsuo Hara (qui a toujours été fan de Buichi Terasawa, ce qui explique les nombreux clins d’œils aux côtés héroïques et horrifiques de la série Cobra).

Dans tous les cas il ne faut pas s’attendre à un chef-d’œuvre avec ce stand-alone. Buronson fait un « Mad Max redux » en reprenant pas mal d’éléments de sa série phare (notamment un ersatz de Toki), et pour que tout tienne une 1 tome on utilise tous les trucs et astuces du genre isekai (la Portal Fantasy du pauvre). Le yakuza Katsuji Yashima accompagné par son frère est venu à Barcelone faire sa déclaration d’amour à la journaliste Yuka Katsuragi, mais après un tremblement de terre ils tombent sur une caverne transformée en mausolée antique. Une vieille sorcière leur explique que la puissance économique et commerciale peut se faire balayer par la puissance militaire, et que si Carthage a été balayée par Rome (avec quelques planche peplum de toute beauté), le Japon peut se faire balayer par l’Occident avant de les envoyer dans le futur vérifier sa théorie…

Plus proche de Guts que de Kenshiro, Katsuji prend la tête des naufragés temporels qui découvre un monde détruit où tout le monde est en guerre contre tout le monde (c’est déjà le cas aujourd’hui : on appelle cela « la loi du marché ») à cause des bouleversements climatiques et de la raréfaction des ressources (c’est déjà la cas aujourd’hui : ce sont les conséquences du cancer productiviste consubstantiel à la vérole capitaliste). On se demandera bien pourquoi les Japonais se sont réfugiés en Europe et pas en Sibérie, en Australie, en Afrique ou en Amérique, mais ils sont devenus des boucs-émissaires se bouffant le nez les uns des autres des Occidentaux dirigés par des politiciens ressemblant aux Melnibonéens de Michael Moorcock (décidément son influence sur la SFFF japonaise est incommensurable) et des militaires ressemblant au très fasciste M. Bison de "Street Fighter II". Buronson a toujours été partisan valeurs très virilistes, et sans surprise les hommes agissent plutôt que parler, pour protéger des femmes faibles et fragiles à part 1 ou 2 héroïnes davantage muses inspiratrices que personnages agissant dans le récit. Donc le but de Katsuji est de rassembler tous les réfugiés japonais y compris collabos pour refonder une nation qu’il nomme « Japan »… (Quelque part il assez proche des personnages de Frank Miller persuadé que seuls les individus les plus violents et les plus barbares sont capables de protéger la société et la civilisation)



On ne va pas se mentir entre un dessinateur en début de carrière et un scénariste davantage préoccupé par son message que par son histoire ce n’est pas un bon manga, mais c’est un manga qui témoigne de l’état du Japon à l’époque où il est sorti. Paru en 1992 juste après l’explosion cataclysmique d’une gigantesque bulle spéculative, la crise frappe le Japon de plein fouet stoppant net une très longue période de très haute croissance : Buronson qu’on peut placer très à droite sur l’échiquier politique s’interroge sur les réformes à mener dans son pays pour remédier aux problèmes et revenir aux « Trente Glorieuses ». Quelque part il veut rejouer la révolution culturelle de 1968 en revenant à des valeurs plus traditionnelles et plus nationalistes (voire en renouant avec le racisme et la xénophobie du Japon Impérial). Je serais très curieux de savoir ce qu’il pense de toute cela aujourd’hui car après 25 ans de reagano-thathéro-macronisme la croissance n’est toujours pas revenue et la précarité et la pauvreté augmentent systématiquement année après année (ce dont les classes aisées se moquent éperdument : on fait tourner la planque à billet pour renflouer les caisses de l’État, des banques et des entreprises donc des rentiers, mais on laisse tomber la population qui est sommée en même temps de consommer, d’épargner, de se serrer la ceinture, et surtout de fermer sa gueule pour que les CSP+/++/+++ puisse déguster tranquillement leurs sushis et leurs sakés préférés).
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Berserk, tome 36

Un tome 36 dantesque placé sous les signes de la Force et de la Magie (Might & Magic) !

Jonas à deux têtes, Guts et Schierke plongent dans la gueule du Dieu des Mers pour un voyage fantastique, une aventure intérieur pour atteindre son cœur, tandis que sur les vagues le Sea Horse du Prince Roderick protégé par le rituel de Farnèse affronte la flotte démoniaque menée par le Captain Shark Rider de Barbe d’Os. C’est « un pour tous et tous pour un » servi par des dessins absolument grandioses que personne n’oubliera de sitôt ! Nous sommes dans la quintessence de l’epicness to the max, et quand Isidro tombe dans la mer infestée de monstres, Isma n’hésitent pas un instant à plonger elle aussi au cœur de la folie !!! OMG malgré son don pour la nage la fille de l’Atlantide n’est pas assez rapide pour les sauver des horreurs tentaculaires qui les pourchassent, et c’est quand tout semble perdu que… To Be Continued ^^

Si le Messie des Ténèbres a ouvert la Boîte de Pandore il a oublié qu’elle contenait aussi l’Espoir, et en faisant entrer les démons dans notre monde il y a aussi amener les merveilles : tout n’est donc pas perdu tant pour la Team Guts que pour l’humanité… Sinon le Moon Child est de retour, et sa véritable identité ne fait désormais plus aucun doute : et si c’était lui la clé qui permettra d’achever la saga ? (et on apprend le véritable nom de Puck, qui prouve que le mangaka est un fanboy des jeux "Dragon Quest" ^^)
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Berserk, tome 41

Ce tome 41, le dernier réalisé par Kentaro Miura de son vivant, est clairement divisé en 3 temps :



* Dans un 1er temps, Griffith continue à jouer au messie mais nous savons qu’il y pas mal de choses de pourries dans son utopie. Pour l’instant le seul à l’avoir compris, c’est Rickert qui est parti équiper et armer la Montagne des Assassins…



* Dans un 2e temps, Casca enfin revenue à la raison après des tomes et des tomes de folie se teste pour voir si ses capacités de guerrière lui sont revenues. Mais le traumatisme de l’Occultation est encore là, et elle s’effondre en voyant Guts…



* Dans un 3e temps, le Skullnight toujours aussi cryptique invite Guts a explorer les souvenirs de l’Armure du Berserker. Nous découvrons ainsi des anges du désir inédits dirigés par Void, et le sosie de la reine des efles agonisant dans les bras du précédent porteur de l’Armure du Berserker…



Graphiquement tout est parfait dans ce tome assez calme finalement, et on sent que Kentaro Miura laisse plus de liberté à ses assistants (cases plus petites et plus nombreuses avec un peu moins de détail). Pour le reste je vous laisse le plaisir du oufissime cliffhanger de fin…



Et maintenant ? On aurait pu laisser Guts et Kentaro Miura reposer en paix à Elfheim. Mais contrairement à la tradition de laisser en suspens les œuvres laissées inachevées en raison du décès de l’auteur, il a été décidé que le Studio Gaga fondé par l’auteur et ses assistants continuerait la saga "Berserk" en suivant les nombreuses notes laissées par le mangaka et rassemblées par son ami d’enfance Koji Mori.

On verra pour la suite des événements, mais merci pour toutes ces émotions Monsieur Kentaro Miura !!!
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Berserk, tome 33

Un tome 33 de transition ? Lecteurs et lectrices de de peu foi, Kentaro Miura est un dieu du manga !!!

Convoyée par le navire du Prince Roderick la Team Guts est en route pour rejoindre l'île mystérieuse du Roi des Elfes, ce qui est une nouvelle occasion de développer le relationship drama car Schierke et Farnèse en pincent pour le Chevalier Noir qui plongé dans ses pensées lui espère toujours retrouver la Casca d'avant l'Eclipse… C'est là que les pirates de Vritanis interviennent, mais que peuvent-ils contre le Sea Horse du Prince des Mers d'Eath ? (mdr le clin d'oeil à" L'Île au trésor" de Dezaki ^^)

Au Midland la victoire de Griffith sur Ganishka se répand comme un traînée de poudre : c’est l’heure de la libération de Wyndham, le Général Rabban chef de la résistance se lance dans l’évacuation de tous les prisonniers des Kushans et il trouve d’étranges alliés dans les rangs adverses pour mener à bien sa mission… L’Apôtre le plus puissant du monde a échoué face au Messie des Ténèbres, c’est donc tout naturellement que cet hominus crevaricus de compétition décide de réussir là où le Comte a échoué dans le tome 3 : réussir une deuxième transcendance pour obtenir une sombre apothéose… C’est ainsi qu’il s’enfonce dans les abysses du monde astral pour devenir quelque de terriblement sinistre : Ganishka l’Empereur de la Terreur est mort, vive Shiva le Dieu de la Destruction ! Une monstruosité lovecraftienne a franchi les barrières du temps et de l’espace pour semer le chaos et la désolation : C’EST LA FIN DU MONDE !!!



OMG jamais l'horreur et la violence n'auront été aussi magnifiquement dessinées, mais en plus c'est scénarisé et raconté de main de maître par une belle âme car au fond des ténèbres la Boîte de Pandore resplendit plus que jamais la lumière de l'Espoir !
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Berserk - Le chevalier du dragon des flammes

Les Japonais autant sinon plus que les Américains sont les rois des produits dérivés. Pourtant la légendaire franchise "Berserk" n’a jamais abusé voire usé des forces obscures du marketing : des figurines, quelques jeux vidéos, 1 ou 2 artbooks et les inévitables animes / films dont je me ferais une joie de vous parler en temps utile… Pour la première fois on assiste à une novélisation de la saga, avec un roman écrit par Makoto Fukami, consacré à l’Apôtre Grunbeld, intitulé "Le Chevalier du dragon des flammes", et accompagné d’une dizaine d’illustrations inédites de Kentaro Miura. Ce n’est pas le choix que j’aurais fait car les autres lieutenants du messie des ténèbres sont plus ambigus et plus mystérieux que Grunbeld qui est grosso modo Guts tel qu’il serait devenu si ce dernier était passé du Côté Obscur de la Force au lieu de partir en croisade contre ce dernier…





Entre le feu et la glace, le grand-duché de Grant partagé entre indigènes vikings et païens et nouveaux arrivants continentaux et chrétiens n’est pas sans rappeler l’Islande IRL, et ses ports libérés de la banquise grâce au volcanisme actif de l’île ont toujours attiré les convoitises de l’Empire Tudor (salauds d’Anglo-saxons impérialistes, on vous a tout de suite reconnu !). Tout commence avec le Général Kirsten enquêtant sur un serial killer qui aime torturer, mutiler et tuer les femmes pour satisfaire ses plus bas instincts. On aurait pu avoir la version médiévale-fantastique du film "La Nuit des généraux" : oui mais non, mais de toutes les façons on sait par avance que le monstre à visage humain est un énième membre de l’élite autoproclamée persuadé d’appartenir à la ploutocratie mondialisée (donc le seul suspens est de savoir son rang dans la hiérarchie des homines crevarices). S’il appartient à l’élite, Grunbeld Arqvist reste un indigène à la haute taille et aux cheveux roux qui serait resté solitaire s’il n’avait sympathisé avec la prêtresse aveugle Bénédicte et son loup blanc Ludovic. Tout bascule le jour où le chaos et la désolation s’abat sur sa communauté : les forces Tudor tuent les hommes, violent les femmes et envoient les mineurs dans des camps de rééducation pour servir de chair à canon (toute critique à charge des pratiques dégueulasses du Japon Impérial totalitariste et suprématiste ne sont absolument pas fortuites du tout). Désormais chaque instant de sa vie est dédié à la survie, et si Grunbeld persiste et signe là où tant d’autres meurent c’est qu’il peut compter sur le soutien de Sigur Johannsen la belle aux cheveux d’argent et d’Edvard Halvorsen le bâtard du roi… Pour s’amuser on les confronte à une bête étrange venue de l’Empire Kushan, un tigre mangeur d’hommes : les 3 adolescents font front commun, et si Edvard perd son visage Grunbeld gagne lui un « béhérit »… Le destin de chacun est d’ors et déjà tracé et scellé !



Après une sacrée ellipse (et non une éclipse impie), nous retrouvons le trio à la tête de la résistance à l’Empire Tudor : Grunbeld est devenu un géant (qui ne tremble que devant la faible et fragile Bénédicte, petite-fille du Général Kirsten), Sigur est devenue sa garde du corps experte en espionnage, Edvard est devenu son stratège expert en ravitaillement et les 3000 hommes du fort surnommé l’Antre du Dragon les suivent aveuglément pour mener la vie dure aux soldats de l’Empire Tudor ! Mais nous sommes dans la guerre d’usure : si les forces de l’Empire Tudor ne sont pas assez fortes pour envahir le pays, les forces du Grand-Duché de Grant ne sont pas assez nombreuses pour bouter les forces d’invasion hors de chez eux… Dans ces cas là vous savez comment cela se passe, n’est-ce pas ? La puissance la plus riche fait un gros chèque aux élites autoproclamées du pays le plus faible qui sont ravies de l’encaisser pour intéger la ploutocratie mondialisée du moment que leurs privilèges soient confirmés voire augmentés : Vendre leur pays ? Ils en ont rien à faire ! Trahir leur peuple ? Ils en ont rien à faire ? Ce ne sont pas pas des êtres humains, ce sont des insectes se faisant passer pour des mammifères… La phase complot et intrigue est donc assez rapide, dans laquelle on explore au pas de course tous les bons et tous les mauvais côtés de l’humanité, et cerné de tous les côtés notre antihéros n’a d’autre choix que de passer un pacte faustien avec les membres de la God Hand pour avoir une chance d’exercer sa vengeance : tout est mal qui finit mal (mais ça, on le savait déjà) ! Pleurs…





La franchise "Berserk" n’est pas galvaudée et la mention « pour public averti » n’est pas falsifiée : c’est de la Dark Fantasy pure et dure, non parce qu’on suit la mode grimdark de GRR Martin mais parce qu’on ne sait que trop bien que toutes les horreurs qu’on nous balance à la figure se sont déjà déroulées et se déroulent encore quelque part dans le monde actuellement… Mais cela reste un light-novel donc il y a un problème de ton et/ou de format (contrairement aux bobos-hipsters vophiles habituels, qui ici langues orientales obligent ne doivent pas être trop nombreux, je suis trop respectueux du travail effectué pour accuser de quoi que se soit la traductrice Anne-Sophie Thévenon) : l’ensemble fait 165 pages plutôt aérées et tout va trop vite alors qu’on aurait pu se poser pour tout développer ce qui aurait pu donner un roman déchirant. Les light novels sont des romans de gare conçus pour se lire dans l’aller et le retour des transports quotidiens, mais j’ai déjà lus des light novel plus abouti que celui-ci. Je pousse la comparaison avec les pulps conçus sur le même modèle pour le même public : plusieurs auteurs de pulps ont été nobélisés alors que de la même manière plusieurs auteurs de light novels ont été primés...
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Berserk, tome 1

Autant aller à l’essentiel : "Berserk" est un titre majeur de la planète manga qui présente toutes les caractéristiques de l’œuvre d’exception, écriture et dessin gagnant sacrément en qualité de tomes en tomes. Toutefois âmes sensibles s’abstenir, car il s’agit d’une œuvre à ne pas mettre entre toutes les mains (à moins que vous ne vouliez traumatiser à vie un adolescent ^^) : visant à dénoncer les crimes commis par l’humanité, on assiste régulièrement à des scènes d’une rare violence, tant visuelle que morale, qui flirtent régulièrement avec les limites de l’insoutenable. Mais avec le manga "Berserk", jamais l’horreur n’aura été aussi magnifiquement dessinée, jamais l’enfer n’aura été aussi superbe à contempler, et on se retrouve hypnotisés comme les phalènes par le feu malgré quelques nuits de cauchemar en perspective…

R.E. Howard disait qu’il ne savait jamais quelle quantité de violence et d'horreur les lecteurs étaient prêts à endurer… Et bien, avec ce titre vous allez découvrir vos limites, puis sans cesse les repousser ! ^^









Séquence pré-générique : au cœur d’une sombre forêt, le récit débute directement avec notre héros badass forniquant avec une bombasse… Rapidement la belle se transforme en bête et annonce à notre héros qu’il est déjà mort, avant que celui ne réplique que tel est pris qui croyait prendre et ne lui explose la tête avec l’arme à feu intégrée dans son bras gauche (clin d’œil à l’histoire avec Gottfried le manchot et clin d’œil au manga avec Cobra l’invincible ^^)

Il s’agit d’un détournement d’une scène du célèbre "Conan" de John Milius, la sorcière bestiale étant ici remplacée par une créature de H.R. Giger (remember "Alien")



Guts c’est un mélange entre Conan le barbare, Solomon Kane le vigilante puritain et Kenshiro le messie karatéka ! Le mangaka emprunte beaucoup au héros de son mentor Testuo Hara, mais il en a été si longtemps l’assistant que c’est presque naturel.

Nous le suivons ensuite dans une ville où règne une ambiance lourde et pesante : des mercenaires sans foi ni loi semblent faire ce qu’ils veulent alors que de curieux attelages de femmes et d’enfants sont envoyés à leur employeur, le régisseur du château de Coca… En délivrant l’elfe Puck, Guts fait en massacre parmi les mercenaires et provoque l’intervention du seigneur local puis du régisseur obligé de révéler sa véritable identité et sa véritable apparence. A la violence du démon qui massacre la population (dont le look rappellera de bons souvenirs aux vieux routards de l’animation ou de la fantasy), répond celle de Guts qui déploie toutes ses forces, toutes ses ruses et tout son arsenal contre son adversaire… Nous apprenons alors que le chevalier noir est en quête de vengeance contre les membres de la God Hand, et qu’il traque sans pitié leurs apôtres démoniaques pour les retrouver…



Le 2e récit de ce tome 1 nous montre le quotidien de Guts qui doit combattre jour et nuit (enfin, surtout la nuit) les esprits du mal attirés par la marque du sacrifice qu’il porte sur sa nuque. Recueilli par un prêtre et sa protégée, il doit affronter une horde de zombies au cœur de la nuit. Alors qu’il entrevoit la victoire, le petite blessée et zombifiée assassine et décapite le vieux prêtre… C’est le début du carnage pour Guts qui passe en mode berserker ! Au final un récit qui emprunte aux films de zombies à la George Romero : et c’est cool…

C’est à travers les cauchemars provoqués par un démon incube que nous avons un premier aperçu du traumatisme qui a transformé Guts en chevalier noir…



La fin du tome, consacrée au début de l’arc "Les Anges gardiens du désir", nous montre la déclaration de guerre de Guts au Comte, un Apôtre qui masque ses bas instincts derrière une chasse aux hérétiques, qui ne s’avèrent être que des pauvres hères destinés à assouvir ses appétits inhumains. Après avoir provoqué un carnage parmi ses soldats menés par le colosse Zondarc, Guts prend la poudre d’escampette grâce au mendigot Vulgus, une ancienne victime du Comte mutilée et défigurée qui ne vit plus que pour la vengeance. Il montre à Guts son plus grand trésor, dérobé au Comte : une beherit, la pierre qui permet aux hommes d’invoquer la God Hand et de devenir démon pour satisfaire leurs ambitions !



Un tome 1 plaisant mais intriguant, qui fait bien son taf d’épisode pilote en présentant le héros, l’univers, l’histoire et ses enjeux. Le mangaka est encore en début de carrière et œuvre ici pour la première fois en solo donc les dessins des personnages et des décors sont appelés à s’améliorer, les planches ne faisant que gagner en détails donc en qualité de tomes en tomes. Mais bon sang ne saurait mentir, le découpage et la mise en scène sont déjà excellents ! On pourrait trouver incongrue la présence l’elfe Puck dans un univers aussi sombre et sérieux, mais non seulement nous découvrons Guts à travers ses yeux, mais en plus il joue le rôle de comic relief permettant d’atténuer une violence omniprésente qui teste sans cesse les limites de l’endurance des lecteurs.
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Berserk, tome 26

Un tome 26 très dense en action et en émotion !!!

Au sein du Qliphoth, Shierke, Isidro, Farnèse et Casca remontent vers la surface avec les survivants du bétail humain des trolls, tandis qu'une fois de plus Guts s'enfonce seul dans les ténèbres pour en ressortir plus flamboyant que jamais... Car tandis que l'apprentie magicienne et l'apprenti guerrier rencontre leur heure de gloire, Guts lui retrouve sa vieille amie Slan de la Main de Dieu : c'est le moment thanato-érotique avec un reine-démone plus sado-maso que jamais ! Mais quand Guts semble perdu, le Skullknight lui sauve une nouvelle fois la mise avant de ne s'effondre les frontières entre les dimensions... du diabolique foreshadowing avec les membres de la God Hand qui après Griffith veulent eux aussi arpenter de nouveaux le monde des hommes, Slan qui appelle le Skullknight « Votre Majesté » (remember la légende de Gaiseric naguère racontée dans le saga par Judo ^^), ou le glaive des eaux hurlantes, mais on n'oublie pas pour autant le relationship drama : si Farnèse pense avoir trouvé sa rédemption, Guts après tant d'années passées dans la solitude, la haine et la violence pense avoir trouvé de nouveaux compagnons !



Et là sans transition l'armée démoniaque de Griffith attaque la maison de l'arbre aux esprits, car dans le master plan du messie des ténèbres il faut éliminer magiciens et sorcières avant de faire entrer le monde dans la féerie (ou les rallier à la sa cause ^^)... Flora vit ses derniers instants, et tandis que les démons déferlent de tous les côtés, le Skullknight se bastonne avec Zodd l'Immortel tandis que Guts blessé et épuisé se bastonne avec le monstrueux mais chevaleresque Grundbeld. Sous le choc Shierke accomplit sa dernière mission d'apprentie : confier à Guts l'arme-sortilège appelée « Armure du berserker » autrefois portée par le Skullknight. le Destin suit-il le motif du cercle ou le motif de la spirale ? Guts suivra-t-il le même chemin que le Skullknight ou trouvera-il sa propre voie ? Dans tous les cas le croquemitaine des créatures de la nuit est de retour pour leur jouer de mauvais tours ! ^^



Scénarisation top, caractérisation top, graphismes over the top ! Plus je lis ce manga et plus je l'adore !!!
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Berserk, tome 20

Avec ce tome 20 nous sommes toujours dans l’Ère des Châtiments, et nous entrons de plein pied dans le Cycle de la Naissance...

Pour sauver Casca, Guts doit affronter la garde rapprochée du dogmatique sanguinaire Mozguz qui a effectué son power up grâce à l'Apôtre sans nom... Persuadés qu'il s'agit d'un don du ciel et non d'un don de l'enfer, ses protégés sont prêts à donner leur vie pour celui qui naguère les a tous sauvés des chemins de la perdition : il n'y a pas de véritable manichéisme, juste deux camps qui se battent pour leur propre vision du bien et de la justice... Nous avons donc un suite de combats à la "Lone Wolf & Cub" courts et vachement bien faits, à contre courant des shonen mainsteam à rallonge, mais finalement c'est loin d'être le plus intéressant ! Car par un concours de circonstances Luka se sacrifie pour sauver Nina, et elle est sauvée par le Skull Knight avant d'être enlevée par l'Apôtre sans nom : elle entend les divinations du premier avant d'entendre les confessions du deuxième... Les deux entités surnaturelles lui ordonnent de partir pour survivre, mais rien n'y fait et Luka retourne en enfer pour sauver ceux et celles qui lui sont chers ! (Luka je t'aime ^^) Alors que les barrières entre les dimensions s'effondrent, la réalité est rattrapée par le bégaiement de l'Histoire : tous les horribles événements qui se déroulent à Albion ne sont que le reflet et/ou l'écho des horribles événements qui se sont déroulés lors de l’Éclipse et Guts finit par se battre contre des moulins à vent... Alors qu'Albion est prise en étau par les blobs vengeurs de la Tour des Châtiments et par les blobs vengeurs du camp de réfugiés, les autorités sont persuadés qu'en brûlant les impies sur un bûcher tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes... Là tout de suite, je pense à ce bouffon de Donald Trump qui s'acharne sur les Nord-Coréens, les Iraniens, les Syriens, les Palestiniens mais qui laisse à leur triste sort les 40 millions d'Américains victimes de l'extrême pauvreté (80 millions d'Américains étant victimes de la pauvreté tout court : vive le néoconservatime, l'ultralibéralisme, et le darwinisme social ! Monde De Merde, souhaité et validé par les élites ploutocratiques de mes couilles !!!)

Cliffhanger multiple : Zodd l'Immortel retrouve son vieil ami le Skullknight, l'Apôtre sans nom accepte de se sacrifier pour transfigurer le monde, et il tombe sur l'enfant démon de Guts et Casca qu'il absorbe dans l'espoir de lui aussi le transfigurer... To Be Continued !!!
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Berserk, tome 35

L’ouverture des barrières entre les dimensions a transfiguré le monde, et c’est au pied d’un dieu mort transformé en nouvel Yggdrasil que le Messie des Ténèbres conduit son nouveau peuple à sa nouvelle capitale. Falconia est-elle rêve ou réalité, utopie ou dystopie ? L’humanité vont bientôt découvrir qu’elle est en état de siège et que le pire danger vient de celui qui prétend les protéger…

La Team Guts toujours en quête du Roi des Elfes est confrontée aux premiers signes de la transfiguration du monde, et avec des vaisseaux fantômes, des pirates morts-vivants et des monstres à tentacules les chasseurs d’horreurs reprennent du service pour une bataille navale dantesque (revanche de celle du tome 33)… Je ne sais pas si le mangaka connaît la saga "Astérix", n’empêche que Barbe d’Os et les pirates du Captain Shark Rider constitue un peu le running gag de l’arc du dieu des mers à l’image des flibustiers antiques de Goscinny ^^

Pour le reste le Sea Horse doit se mettre en cale sèche sur une île perdue, et si entre 2 clins d’œil à "L’Île au trésor" de Dezaki Isidro et Schierke font la connaissance de la joviale et dynamique Isma mise au ban de sa communauté car soupçonné de ne pas être totalement humaine, le reste de l’équipe fait la connaissance du reste de la population qui n’a plus rien d’humain… Grosso modo on est dans la version médiévale fantastique de l’Innsmouth d’Howard Phillips Lovecraft, et nous assistons à un nouveau survival magnifiquement horrible ou horriblement magnifique entre la Team Guts et les séides de l’indicible dieu des mers : face à la horde sauvage, le Chevalier Noir n’a d’autre choix que de faire appel au pouvoir de l’armure du berserker avant de plonger à nouveau au cœur de la folie ! Iä iä cthulhu fhtagn ? To Be Continued !!!



OMG jamais l'horreur et la violence n'auront été aussi magnifiquement dessinées, mais en plus c'est scénarisé et raconté de main de maître par une belle âme car au fond des ténèbres la Boîte de Pandore resplendit plus que jamais la lumière de l'Espoir !
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Berserk, tome 25

Dans ce tome 25, c'est entre "Fort Alamo" et "Les Sept Mercenaires" que la Team Guts affronte Kelpies, Trolls et Ogres pour défendre les habitants du village d'Enoch réfugiés dans une église ressemblant fort joliment à celle de San Martín de Tours de Frómista en Espagne (à moins qu'on ne soit dans un détournement Dark Fantasy de la Bataille de Rorke's Drift). Et pour vaincre il n'y a qu'une seule issue : l'alliance de la Force et de la Magie ! (remember la saga "Migh & Magic" ^^)

Un tome sévèrement burné rempli d'action testostéronée ! Mais pas que, car dans le relationship drama chaque membre de la team Guts doit changer et évoluer pour devenir quelqu'un de plus grand et de plus noble afin de de se préparer au destin auquel ils devront tous se confronter... Serpico devient le fils du vent, Isidro se trouve un courage qu'il n'aurait jamais imaginer, Farnèse est confrontée à ce qu'elle a été (c'est-à-dire une fanatique prête à tuer au nom de Dieu), Schierke abolit les frontières entre foi et magie et entre paganisme et christianisme, et Guts est plus que jamais le croquemitaine des démons et des monstres !

Les villageois d'Enoch participent à la victoire et un monde nouveau s'offre à eux, débarrassé de la haine et de la violence, du mépris et de l'indifférence ! Même le prêtre obtus et borné devient un apôtre de la tolérance !!! Ce n'est pas la fin mais le commencement (magnifique échange entre Isidro et celui qui a failli mourir pour le sauver : le senior confie ses rêves au junior, et la roue de la vie continue de tourner encore et encore !), tant pour eux que pour la Team Guts qui s'élance à la recherche de Casca et Farnèse emportées par le déluge et récupérées par les trolls... Dans un opération exfiltration on s'enfonce dans les ténèbres du Qliphoth remplis de créatures toutes plus dégueulasses les unes que les autres, et le cliffhanger de fin est aussi insupportable que la première apparition du xénomorphe de H.R. Giger dans la saga Alien donc To Be Continued !!!



Scénarisation top, caractérisation top, graphismes over the top ! Plus je lis ce manga et plus je l'adore !!!
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Berserk, tome 18

Avec ce tome 18 nous sommes toujours dans l’Ère des Châtiments, et nous entrons de plein pied dans le Cycle de la Naissance...

Tout commence par l'introduction du comic relief adolescent Isidro (mais pas que ^^), qui après avoir échappé à une troupe de soudards assiste au massacre d'une troupe d'infiltration kushan par le Chevalier Noir (du véritable bonbon pour les yeux si on n'est pas allergique à la violence ^^) décide de devenir son disciple ! Mais tout s'enchaîne avec la véritable comédie humaine qui se déroule à la Tour des Châtiments d'Albion qui nous est montrée par les yeux de Farnèse en pleine crise d'identité, de la maquerelle Luka qui tente de sauvegarder la lumière de l'humanité dans ce grand merdier, et de la prostituée Nina qui paralysée la peur ne sait plus à quels saints se vouer... (et je passe sur les apparitions du Skull Knight, sur ses déclarations aussi prophétiques que cryptiques, ainsi que sur les allusions à son aura elfique ^^)

L'Inquisiteur Mozguz poursuivi par la haine des proches des centaines de personnes qu'il a fait trépasser dans d'horribles souffrances n'est même pas un religieux fanatique mais carrément un illuminé psychotique, et on prendrait presque en pitié sa garde prétorienne de moines bourreaux freaks qu'il a enlevé aux ténèbres pour les éduquer dans la lumière : un géant microcéphale, un bossu musculeux, des jumeaux difformes, un nains aux réflexes surhumains, et un BG enfant de la lune (oui on t'a reconnu Elric de Melniboné ^^) qui s'avèrent finalement d'autant plus humains qu'ils savent à quelles sales besognes ils sont employés mais qui ne peuvent rien refuser à celui qui les a sauvés et qui leur a donnés une mission à effectuer... (oui bon, tous les épouvantables instruments de torture qui sont mis en scène pour nous épouvanter relèvent historiquement de la justice civile et non religieuse puisque IRL l’Église n'avait le droit de recourir qu'aux supplices du linge mouillé, de la torsade et de la poulie, mais franchement c'était déjà de trop pour une institution se réclamant des enseignements du Christ !)

Le reste nous est montré par l’intermédiaire du bordel ambulant fréquenté par Luka qui est force et courage, et Nina qui est faiblesse et lâcheté, et Casca / Hélène qui folle à lier suscite à la fois curiosité, charité et pitié... Avec tous ses réfugiés, nous sommes face à un microcosme d'humanité pris en étau entre l'enclume de l'hérésie et le marteau de l’Église (ou vice versa : Monde De Merde), et les deux institutions sont traitées comme les anges et les démons sur un strict pied d'égalité ! Du coup il ne faut pas s'étonner qu'au bout du bout on finissent par dérouler le tapis rouge à la Bête Immonde qui depuis toujours veut nous gouverner tous, nous trouver, nous amener tous et dans les ténèbres les lier, au pays de Mordor où s'étendent les ombres (nous sommes dans l'une des phases les plus noires de la saga, ici inspirée par le génocide rwandais)... Qui survivra à tout cela ? Qui vivra verra !



Alors oui nous sommes clairement dans un détournement horrifique du "Nom de la rose", roman d'Umberto Eco immortalisé par Jean-Jacques Annaud, mais pas seulement... On noter la porte de l'enfer inspirée d'un palais italien baroque dont je vous laisse le plaisir de la découverte, la scène du sabbat largement inspirée du film de John Milius intitulé "Conan le barbare" (à réserver à un PUBLIC AVERTI !), ou cette case qui mélange les influences de Vincent Van Gogh et Edvard Munch... Que cela fait du bien à ses méninges un mangaka aussi cultivé !
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Berserk, tome 27

Dans un 1er temps nous suivons la suite et la fin de la bataille de la maison de l'arbre aux esprits. Et Guts désormais porteur de l'armure du berserker devient plus que jamais celui qu'il a cherché à être : un chasseur d'horreur, croquemitaine des créatures de la nuit ! Les Apôtres qui autrefois le terrifiaient, qu'il a longuement combattu et qui lui en ont fait bien baver ne sont plus que du menu fretin. Même Grundberd légende parmi les siens subit la défaite tant sous sa forme humaine que sous sa forme démoniaque (un magnifique dragon de rubis que n'aurait pas renié Go Nagai). Mais tout pouvoir a un prix : en suppléant aux faiblesses de la chair, l'armure vampirise voire cannibalise son porteur tout en lui insufflant encore et encore sa soif de sang, et le Chien Noir alter ego schizophrénique et maléfique du Chevalier Noir profite de l'occasion pour prendre le contrôle... Tous les efforts de Guts depuis des tomes et des tomes pour rester humain auront-ils servi à rien ? Comme vous le savez au fond de la Boîte de Pandore il reste toujours l'Espoir, et Flora sous la forme d'un ange ignée apparaît dans toute sa majesté pour emporter dans les flammes tous ceux qui étaient venus la tuer !!!

Dans "Devilman" la scène de l'holocauste marquait la fin d'une époque car le héros y perdait sa raison de vivre et se retrouvait seul avant de s'enfoncer dans la démence et la violence, or dans "Berserk" la scène de l'holocauste marque le début d'une nouvelle époque car le héros y retrouve une raison de vivre et parvient grâce à ses nouveaux compagnons à sortir de la démence et de la violence... A travers l'enchanteresse Flora le mangaka l'a annoncé noir sur blanc : il suit le motif de la spirale et non celui du cercle, donc la fin de "Berserk" ne sera pas la fin de "Devilman" car aux mêmes problèmes les personnages apporteront des réponses différentes ! OMG que j'ai hâte !!!



Dans un 2e temps on nous présente Ganishka l'Empereur de la Terreur, le souverain kushan à la fois roi-sorcier et roi-démon. D'un côté on nous montre un animal politique froid et brutal prêt à toutes les atrocités pour être puissant et le rester, et qui refuse de laisser le monde au messie des ténèbres car dans sa logique suprématiste, le monde doit revenir au plus fort et le plus c'est lui ! Mais d'un autre côté on nous dévoile une victime des games of thrones aristocratiques dans lesquels il faut triompher pour ne pas être tuer, qui vit constamment dans la crainte et veut devenir le maître du monde de peur que le monde ne devienne son maître (il aurait parfaitement eu sa place entre les théocrates dorks et les dictateurs toltèques de "Nausicaä", le chef-d'oeuvre d'Hayao Miyazaki). Nous découvrons à travers les yeux des chefs de la résistance (Rabban et Foss), des lieutenants de Griffith (Locus, Irvine et Rakshas) et des Bakirara de Silat toutes les horreurs de la capitale Wyndham transformée en cimetière à ciel ouvert... Et après une baston dantesque entre démons « naturels » et démons « artificiels », le messie des ténèbres relève le défi de l'apprenti maître du monde ! (mais comme dirait Shaka Chevalier d'Or de la Vierge, ce dernier ne sait pas encore qu'il n'est qu'un singe dans la paume de Bouddha ^^)



Dans un 3e temps, on retrouve la Team Guts au calme, plus d'un mois après la bataille de la maison de l'arbre aux esprits. Isidro découvre avec allégresse l'immensité de l'océan, Schierke a du mal à faire son deuil, Guts a du mal à récupérer, et Farnèse prendre une grande décisions : l'ancienne chasseuse de sorcière veut apprendre la magie ! (attendre les miracle c'est marre, donc autant réaliser les siens de ses propres mains)





Scénarisation top, caractérisation top, graphismes over the top voire nec plus ultra ! Plus je lis ce manga et plus je l'adore !!!
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Berserk, tome 39

Dans ce tome 39, à Elfheim nulle épreuve n'est assez difficile pour la Team Guts qui se joue des labyrinthes mégalithiques, des épouvantails et des pumpkins de Samain, et du redoutable Wicker Man celtique... Après avoir exploré pendant des tomes et des tomes l'horreur la plus absolue, Kentaro Miura fait une magnifique incursion en Duboisie et nous offre moult fééries qui sont pour nous autres lecteurs autant de bonbons pour les yeux ! (pourquoi des séries maladroitement pour ne pas dire pauvrement dessinées on droit à une réédition en grand format, alors que celle-ci qui est l'une des mieux dessinées de tous les temps n'y a pas droit ? La vie est tellement injuste !)

La saga fait une pause en se recourant à un humour bon enfant avec Morda la peste magicienne, Schierke qui est traitée par les siens de barbare après traité le reste du monde de barbares, Isidro qui morflait déjà grave avec une lolita magicienne qui doit se caguer des quarterons d'adolescents et d'adolescentes sorciers et sorcières, Farnèse qui découvre les merveilles après avoir découvert les démons, Serpico qui se fait draguer par des fées ou ce bon vieux Chevalier Azanne qui s'éclate un max avec ces joyeux compagnons de boissons que sont les nains, mais aussi les lubies des archimages du quatrième âge ou Puck et Magnifico Vandimion qui montent un coup d'État bidon pour faire du business avec les elfes...

En rencontrant le « roi des pétales virevoltants », Guts n'a jamais été aussi proche de guérir Casca de sa folie, mais est-ce que cela importe plus pour lui que l'aboutissement de sa quête de vengeance contre Griffith ? C'est étrange de voir celui qui a tant sacrifier pour en arriver-là placer tous ces espoirs en autrui... La série est pétrie de dialogues de qualité, voire de grande qualité, mais avec l'auteur une seul image peut dépasser de loin un grand discours donc la série peut se révéler également riche en non dits : Farnèse qui a été délivrée de son statut de Barbie chevalière au service de la religion par Guts jalouse Schierke la magicienne adolescente mais surdouée qui combat à ses côtés à armes égales... Les deux en pincent grave pour notre Chevalier Noir mais n'hésitent pas un seul instant à s'engager dans le couloir des rêves pour plonger dans les abysses de l'esprit humain afin de délivrer de sa malédiction le seul véritable amour de l'homme dont elles sont toutes les deux amoureuses... Et elles entrent dans le monde merveilleux et terrifiant de la psychanalyse freudienne : temps, espace, paysages et créatures ne sont que les créations d'esprits tourmentés capables du meilleur comme du pire !

Guts espère guérir Casca de sa folie pour que Casca le guérisse lui de sa solitude, mais rien n'est moins sûr ! Souhaite-elle être guérie ? Souhaite-elle partager la quête de vengeance de Guts ? Souhaite-elle d'ailleurs après tant d'horreur avoir encore une place dans la vie de Guts ? Mais Guts a-t-il vraiment réalisé qu'il n'est plus un chasseur de démons solitaire, mais un véritable chef de guerre sur les épaules desquelles repose peut-être désormais les derniers espoirs du Monde Libre (mdr Isidro qui n'a toujours pas fait le rapport entre l'épéiste légendaire de la Brigade du Faucon et son mentor armée de la redoutable Dragonslayer) ???

Loin à l'Ouest elfes et magiciens vont devoir s'impliquer dans un conflit dont ils n'ont jamais voulu, et loin à l'Est un nouveau Léonard de Vinci équipe des armes les plus puissantes du monde les guerriers les plus puissants du monde : le destin de Guts dans "Berserk" n'est-il pas de réussir là où Akira Fudo a échoué dans "Devilman" ??? Car de son trône de Falconia Griffith a lâché l'Irréel sur le Réel pour gouverner depuis l’œil du cyclone sur ce qu'il reste de l'humanité : il n'a jamais voulu être « primus inter pares », car en fait il a toujours voulu être « nec plus ultra »...

Il reste une vingtaine de tomes : verra-t-on jamais la fin de cette fantastique saga avec un auteur victime d'un perfectionnisme de l'extrême et d'une d'addiction au jeu vidéo "Idolmaster" ? What is the question !





Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2018
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Berserk, tome 28

Cet tome 28 commence par une dose de relationship drama avec le Skullknight qui continue de jouer à « ni oui, ni non » avec Guts (le Skullknight est-il devenu à Gaiseric ou Gaiseric est-il devenu le Skullknight ? Flora l'a-t-elle côtoyé avant son apothéose ou après sa catabase ? Toutes les hypothèses sont tout autant plausibles que passionnantes ^^), et avec le mystérieux Moon Child qui déboule de nulle part (tout le monde a sa petite idée sur son identité, mais je vous laisse la surprise de la découverte ^^).

Et là, nouvelle baston dantesque contre les homme-bêtes kushans. C'est tout sauf gratuit car on nous montre bien que les membres de la nouvelle bande du faucon ont évolué individuellement et collectivement, mais qu'à tout moment le Chien Noir peut prendre la place du Chevalier Noir et que l'apprentie magicienne Schierke est le seul rempart contre cela !

Ce tome 28 se poursuit ensuite dans la ville de Vritannis (oh, on dirait la cité de Carcassonne IRL ^^), où se rassemble la grande alliance montée par la papauté pour partir en croisade contre les Kushans. On se croirait dans le cycle Dark Fantasy de Paul Kearney intitulé "Les Monarchies divines", car derrière Tudor, Balden, Randel, Morgar, Walatoria, Paneria et Rahna, on reconnaît plus ou moins l'Angleterre, l'Allemagne, la Suisse et/ou la Hollande, la Hongrie, la Valachie, l'Italie et Venise... Comme dans un roman d'apprentissage dixneuvièmsite Schierke découvre avec peine et tristesse toute la misère et toute le cruauté du vaste monde, et on retient son souffle quand la magicienne du Chevalier Noir au coeur blanc rencontre la psionique du Chevalier Blanc au coeur noir... La face du monde va-t-elle être changée ???

Dans le plus grand secret les armées de Ganishka et Griffith convergent vers Vritannis : Gaugamèles is coming !!!



Scénarisation top, caractérisation top, graphismes over the top voire nec plus ultra ! Plus je lis ce manga et plus je l'adore !!!
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Berserk, tome 9

Jamais tome de transition n'aura été aussi bon… ^^

Plaqué par Guts, Griffith pète un câble ! Et pour compenser sa déception, il accélère son agenda en s'introduisant dans la chambre de la princesse Charlotte pour consommer leur relation… Sauf que l'incident remonte aux oreilles du roi et réveille ses fantasmes incestueux et donc une violente jalousie.





Après une bien mystérieuse rencontre avec le Chevalier Squelette, un personnage appelé à prendre de plus en plus d'importante dans le manga, nous retrouvons ensuite Guts qui participe à un tournoi où il l'emporte facilement sur le redoutable Schihat, expert oriental en arts martiaux banni de son pays… En apprenant que la troupe du Faucon est devenu un groupe de brigands dont la tête est mise à prix, Guts court rejoindre ses anciens compagnons qui ne vivent plus que pour libérer Griffith des geôles royales… et arrive juste à temps pour contrer les de mercenaires de Schihat qui perd face à Guts pour la deuxième fois malgré ses armes exotiques (les chakrams et l'urumi !).

Les retrouvailles avec ses amis sont chaleureuses. Les retrouvailles avec Casca sont violentes puis passionnées. En s'abandonnant l'un à l'autre, chacun exorcise ses vieux démons :



Enfin un auteur qui arrive à magnifier une scène de fesse en lui donnant du sens. Bravo !!!

C'est super bien dessiné, c'est super bien écrit. Je pensais que le mangaka avait atteint la plénitude sinon la maturité, mais il ne va cesser d'allez plus loin encore par la suite ! C'est vraiment un must have ce manga !!!



Nous sommes à 2 tomes de l'Occultation !
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Berserk Illustrations file

A artiste artbook, à artiste d'exception artbook pas comme les autres ici surnommé « Illustrations Files » !

- la 1ère partie est un recueil d'illustrations, essentiellement en couleurs, qui recouvrent les 13 premiers tomes du manga (ben oui, on est dans la traduction d'un ouvrage publié en 1997)

- la 2e partie qui présente l'univers et les personnages est presque un résumé illustré du manga jusqu'à l'Eclipse / l'Occultation (les vrais savent et sont déjà dans un bunker avec un arsenal et une capsule de cyanure, quand aux autres fuyez pauvres fous si vous le pouvez encore…)

Pour finir une interview de 6 pages, un biographie et les mots de l'auteur.



La France est l'autre pays du manga, et on se demandera bien pourquoi un tel chef-d'oeuvre ne dispose pas comme ses grands frères d'une édition en grand format : la qualité et la précision des dessins de Kentaro Miura ne peut s'apprécier que dans ce cadre là (et je ne vais pas mentir dans la situation contraire, les dessins moches de "L'Attaque des titans" en grand format c'est encore plus moche hein) ! Et puis c'est pas comme si le manga ne disposait pas d'un lectorat fidèle prend à sacrifier financièrement pour une édition deluxe...

Après un passionné comme moi aura remarqué que l'artiste dessin toujours, et que tout ce qu'il a réalisé avant de travailler pour Tetsuo Hara (quand est-ce qu'un éditeur français va sortir son magnifique manga sur Oda Nobunaga ???), voire tout ce qu'il a réalisé avant son entrée aux Beaux Arts de l'Université Nihon est inspiré par les plus grandes mangakas des années 1980 : Jirō Taniguchi, Katsuhiro Ōtomo, Masamune Shirow, Takumi Nagayasu, Yukinobu Hoshino...



Un bel et bon ouvrage certes, indispensable pour les fans, mais qui accuse sont âge maintenant que la saga a dépassé 40 tomes, 3 films, 2 adaptations télévisée, et une flopée de produits dérivés : j'avoue ma hâte d'avoir entre les mains "Berserk : À l'encre des ténèbres" de Quentin « Alt236 » Boëton qui parle de « savante alchimie entre le Cycle d'Elric, les tableaux de Jérôme Bosch et les gravures de Gustave Doré », là où les inquisiteurs culturels habituels parlent de « japaniaiseries dégueulasses » (encore une fois il y a les populares qui essayent de reste calmes et polis et les optimates que se croient tout permis et qu'on peut légitimement vouer aux gémonies)...
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Berserk, tome 32

Dans ce tome 32 c'est entre flashbacks, introspections et invectives que l'alliance de circonstances Guts / Zodd contre Ganishka l'Empereur de la Terreur s'avère fort fragile, et une fois la victoire acquise de haute lutte chacun respecte son adversaire en rentrant dans son camp...

C'est alors que nous assistons à la véritable Bataille de Vritanis entre les forces de Ganishka qui s'attaquent à la croisade de la papauté avant de se faire elles-mêmes attaquer par les forces de Griffith à la fois Faucon de Lumière et Messie des Ténèbres. Celui-ci adopte la même tactique qu'Alexandre le Grand à la Bataille de Gaugaméles et au bout du bout l'Apôtre le plus puissant du monde trouve son maître et doit s'enfuir la queue entre les jambes... Les nobles du Midland et les souverains d'Occident essayent de lui voler sa victoire, mais soutenu par le pape et la princesse Charlotte ceux-ci n'ont d'autre choix que de s'écraser face au Sauveur !

Pendant ce temps la Team Guts prend la poudre d'escampette sur le vaisseau du Prince Roderick (et les planches maritimes pourraient faire pâlir d'envie Jean-Yves Delitte le peintre officiel de la marine belge ^^), et alors que tout le monde est à l'entraînement pour entretenir la machine du guerrier Dame Farnèse franchit elle un pas décisif dans son apprentissage de la magie...



OMG jamais l'horreur et la violence n'auront été aussi magnifiquement dessinées, mais en plus c'est scénarisé et raconté de main de maître par une belle âme car au fond des ténèbres la Boîte de Pandore resplendit plus que jamais la lumière de l'Espoir !
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Berserk, tome 24

Ce tome 24 est un tome de transition rigoureusement indispensable, puisque nous glissons du médiéval-fantastique à la pure fantasy, où tout ce qui n'est humain n'est pas forcément malveillant, et tout ce qui n'est pas naturel n'est pas forcément malveillant...

Un vieille homme à la recherche du rêve de son enfance, une meute de trolls et un apprentie magicienne mènent la Team Guts à la maison de l'arbre aux esprits, demeure sylvestre de l'enchanteresse Flora. Beaucoup d'explication, beaucoup de révélations, ou plutôt d'éclaircissements, mais si comme le Skullknight qu'elle connaît Flora dispose de toutes les clés du récits elle se garde bien de nous les livrer... En bon mentor magicien elle offre comme dans tous les récits d'heroic fantasy des objets magiques à tous les membres de la communauté de ce que est train de devenir la nouvelle Bande du Faucon (remember Galadriel et la Lorien ^^) : c'est un phase de power-up, à part Guts qui ne compte lui que sur ses muscles, ses couilles et sa bonne vieille Dragonslayer pour trucider du monstre et du démon...

La Team Guts rejoint les habitants d'un village harcelé pour ne pas dire assiégé par ne horde de trolls, et la phase de préparation d'un Fort Alamo Dark Fantasy est magnifique :

- tout de suite on aborde le thème de la foi et de la religion, des croyances et des superstitions, mais après des inquisiteurs fanatiques la Team Guts fait face à un prêtre de campagne sceptique voire obtus certes mais encore assez brainwashé pour ne croire croire en les démons et les merveilles qui vont lui apparaître et changer à jamais sa vision du monde...

- le relationship drama s'étend avec la douceur du vent... Isidro l'enfant se dévoile en conversant avec l'adulte qui autrefois a été comme (les rêves, l'âge, la réalité et tout ça hein), Serpico s'adoucit et accepte le nouveau monde de magie qui s'ouvre face à lui, Farnèse se rapproche de Casca mais aussi de Schierke qui élevée loin de la réalité du monde des hommes doit se confronter à lui pour devenir adulte...

La dynamique de groupe de la Team Guts est très riche : le comic relief avec la rivalité Schierke / Isidro et Puck / Evarella, mais aussi le quatuor formé par l'apprentie magicienne, l'elfe expérimentée, le chevalier confirmé et l'elfe inexpérimenté, mais aussi Schierke et Farnèse les spirites d'un côté et Guts et Serpico les guerriers, où Casca la folle qui sert de pivot à une multitude de relations possibles entre les différentes membres de cette nouvelle Bande du Faucon... Seuls les épisodes les plus riches de la geste arthurienne arrive ce niveau de complexité psychologique et symbolique : nous touchons du doigt les modèles de Carl Gustav Jung !



Scénarisation top, caractérisation top, graphismes over the top ! Plus je lis ce manga et plus je l'adore !!!
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Berserk, tome 17

Ce tome 17 est un tome de transition, mais encore une fois quel tome de transition ! Et nous sommes toujours dans l’Ère des Châtiments, avec la suite et la fin du Cycle des Enchaînés...

Après avoir été capturé Guts se fait la malle grâce à Puck en prenant Farnèse en otage, et durant leur cavale Farnèse nous met de donc en prenant le Chevalier Noir pour un fou : A qui parle-t-il ? (formatée par l’Église elle ne voit pas Puck l'elfe, mais le libre-penseur Serpico lui le voit) Que fuit-il ? (formatée par l’église elle ne voit pas les créatures de la nuit, mais le libre penseur Serpico lui les voit)) Depuis l'Eclipse, Guts combat les démons jour et nuit, enfin surtout la nuit donc c'est une nuit en enfer qui vit la pauvre Farnèse avec chiens errants anthropomorphes et anthropophages et cheval parlant aussi violent que libidineux... Je le répète il s'agit d'une série pour PUBLIC AVERTI... Juste avant l'aube Farnèse succombe à un démon incube qui lui révèle sa part la plus sombre, celle qui est obnubilée par d'inavouables désirs sado-masochistes. C'est donc faible, pathétique et impuissante que sous le ciel clair de l'aube elle demande à Serpico de tuer le Chevalier Noir séance tenante : ce n'est que la première de leur affrontement ! Farnèse et Serpico on vu, désormais eux aussi ils savent : ainsi début leur voyage au fond d'eux-même qui vont les mener du bon côté de la Force !



Le Cycle de la Naissance commence par un série de saynètes qui ont chacune leur importance :

- les habitants du Midland ont des cauchemars remplis de visions apocalyptiques mais aussi de symboles prophétiques

- Laban le paladin du Midland, survivant de la Guerre de Cent Ans (donc de la partie du manga intitulée « l'Âge d'Or »), se lamente sur ce qu'est devenu son pays et son peuple frappés simultanément par les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse

- la peste se répand sur tous les royaumes d'occident, et l'Archange du Désir Conrad n'y est pas étranger

- ambiance fin de règne à Wyndham avec une cour où tout le monde complote pour obtenir le poste de régent alors que la princesse Charlotte se morfond dans le chagrin et que le roi son père se meurt... Ce dernier comprend comme les souverains des tragédies et des mythes antiques qu'il s'est trompé et donc qu'il s'est damné ou lieu de se libérer, mais c'est beaucoup tard car l'Empire Kushan inspiré de l'Inde et de l'Iran démarre l'invasion et l'occupation du Midland !

- après un énième massacre unilatéral Zodd l'Immortel nous la joue Hamlet : être ou ne pas être... Le Faucon de Lumière lui remet le pendules à l'heure : rêve ou réalité ? Dans tous les cas de maître il devient esclave !



Le reste du tome est consacré au retour de Guts à la forge de Godo, qui entre en introspection et qui se posent de lourdes questions... Si l'Histoire ne se répète pas elle bégaye : en poursuivant sa vengeance contre Femto et les God Hand au risque d'abandonner les siens à leur sort, ne répète-il pas son départ de la troupe du faucon qui avait conduit au drame de l’éclipse ??? Godo mourant confie à Guts sa vision de la vie : un mangaka moins inspiré l'aurait fait trépasser à ce moment-là et en aurait fait des caisses sur la mort et le deuil qui en résulte... Oui mais non, c'est un passage de témoin mais aussi un témoignage sur ce qui fait de nous des humains car Godo qui voit en Guts un autre lui-même lui révèle que nous devons jamais oublier que fait l'humanité c'est les liens qu'on tissent et qui nous unissent... Mais nous découvrons également que si Casca a fait face au traumatisme en régressant mentalement pour ne plus se souvenir donc ne plus souffrir, Guts lui a fait face faisant de la haine et de la colère son principale moteur au risque de nourrir un double psychique qui ne vit que pour la mort et la destruction... En bref nous avons une amnésique et un schizophrénique !



Dans l'immense camp de réfugiés qui à Albion s'étend à au pied de la Tour des Châtiments, Casca ne risque-t-elle pas de croiser la route de l'inquisiteur Mozguz, le dogmatique sanguinaire ? To Be Continued !





Nous sommes en face d'une œuvre d'exception réalisée par un perfectionniste de l'extrême, chaque planche est riche de cases et de phylactères qui s'appuient sur tous ce qui a précédé pour annoncer tout ce qui va suivre, chaque nouveau tome apportant un nouvel éclairage sur l'ensemble de la saga : c'est avec technique aucun faille et un scénario sans défaut que l'auteur nous dévoile les arcanes de l'humanité tout entière... Pour ne rien gâcher les graphismes en amélioration depuis la première page sont ici un pleine maturation : les arrières-plans sont de plus en plus travaillés, pour ne pas dire de toutes beauté, pour un charadesign qui entre réalisme et expressionnisme trouve son expression la plus élevée ! A chaque fois qu'un kikou, un rageux ou un prescripteur d’opinion à la con vient faire son pisse-froid en déclarant que l'histoire dark fantasy ne serait pas intéressante et pas cohérente, ou que les graphismes qui ne respecteraient pas l'académisme des prétendus beaux arts ne seraient pas crédibles vous pouvez directement le classer dans la catégorie « crevard dans sa tour d'ivoire »...
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