"_Quelle tristesse que nous ne puissions utiliser la photographie ! [...]
_Mais seul un peintre peut saisir l'essence de l'homme, déclara Ruthven. Le génie humain sera toujours supérieur aux artifices mécaniques ou chimiques."
Avec crainte, car il connaissait mes vues sur ce sujet, il avança :
- j’ai vu dans le Match que les britanniques ont consulté cet auteur de fantaisies scientifiques, monsieur Wells.
A ceci, je ne pouvais répondre qu’en lui glissant un coup d’œil en coin.
- Il ne leur apportera aucune aide, seulement des inventions.
- Mais vous venez juste de dire…
- Une vision n’est pas la même chose qu’un rêve.
- Il a beaucoup de succès. Beaucoup le comparent à vous.
- Une analogie malheureuse. Ses histoires ne reposent pas sur une base scientifique. Moi, j’utilise la physique. Lui, il invente.
- Dans cette crise…
- Je vais sur la Lune dans un boulet de canon. Il y va dans un vaisseau aérien, qu’il construit dans un métal qui ignore la loi de la gravitation. Ça c’est très joli – mais montrez-moi ce métal ! Qu’il nous le présente !
Paris conquiert l'univers.
Nouvelle de Gregory Benford et David Brin.
"Les bonnes choses prennent fin d'elles-mêmes. Les mauvaises doivent être interrompues."
Des nuits intenses s'annoncent, mes amis, et nous avons une chance de mener le monde. Nous sommes le vent venu de l'Est. Nous sommes la fureur de la tempête. Dans notre sillage nous laisserons ce pays pacifié, et changé. Ceux qui hésiteront ou se montreront trop tièdes seront balayés par le torrent. Beaucoup seront détruits pendant que la lune se lèvera sur notre Empire. Mr Darwin avait bien raison : seuls les plus forts sont faits pour survivre. Nous devons nous assurer que nous sommes les plus forts parmi les forts.
"L'amour est toujours une sorte de folie."
- Une arme assez onéreuse, certainement ?
- C’est exact, Mr B. Ceci est le modèle Reid, du nom du gentleman yankee qui a dit que les balles devaient être chères, pour rappeler que la vie n’est pas une denrée qu’on doit gaspiller.
- Une pensée admirable. Et étonnante de la part d’un Américain…
A présent, Asa Vajda avait sombré dans la folie. Elle avait toujours souffert d'un certain déséquilibre, jugeait-il, mais celui-ci s'était accentué. Du coup, elle n'était plus le monstre impérieux d'antan. Elle portait continuellement sa robe de mariage ruinée et semblait prendre un an chaque jour qu'elle s'abstenait de boire du sang. Pour couronner le tout, à la fin du mois elle devrait se dénicher un autre logis à hanter.
C’est à seize ans que Chandagnac lui avait donné le baiser des ténèbres. Elle était l’aînée de Vlad Tepes d’au moins une décennie. Encore sang-chaud, il clouait les turbans des Turcs à leurs têtes et faisait empaler ses compatriotes alors qu’elle était déjà une vampire et apprenait ce qui faisait maintenant d’elle la plus âgée de sa lignée. Avec quatre siècles et demi derrière elle, Geneviève avait du mal à ne pas s’irriter de ces morts à peine réchauffés qui lui jouaient le grand air de la condescendance.
"La critique est un art. Et tout comme la création artistique implique l'usage de la faculté critique sans laquelle nulle oeuvre n'existerait, de la même façon la critique est réellement créative, dans le meilleur sens du terme. En fait, la critique est à la fois créative et indépendante."
"Les révolutions ont toujours eu besoin de martyrs."