Etant bilingue Français-Japonais (j'ai des origines japonaises), j'ai eu la chance de lire ce roman en VO...J'avais encore dix-sept ans, un âge où même si l'on est pas loin de la majorité, on est encore très impressionnable. Personnellement, c'est le roman le plus horrifiant qu'il m'ait été donné de lire.
Le récit lui même me paraît suffisamment connu du grand public, qui, à défaut d'avoir lu le roman, a certainement vu le film: aussi je voudrais davantage axer ma critique sur l'arrière fond culturel et linguistique du Japon en matière de paranormal, très présents dans Ring.
Primo: Cette histoire est inspiré de faits réels.
Je vous rassure tout de suite: bien entendu, l'histoire de la cassette vidéo dont le visionnage suffit pour en mourir au bout d'une semaine est un pur produit de l'imagination de Koji Suzuki, encore qu'il est admis dans la culture populaire japonaise que les fantômes peuvent nuire aux vivants en se montrant via les supports audiovisuels, ce qui fera l'objet du second point.
Le personnage de la mère de Sadako, ainsi que les pouvoirs de Sadako s'inspirent bien de la réalité: il s'agit d'une médium japonaise dont l'existence est historiquement attestée, Chizuko Mifune (御船千鶴子1886-1911).
Comme la mère de Sadako, Chizuko a commencé par connaître un succès fulgurant en tant que médium avant de connaître une chute tout aussi brutale, accusée de trucage au cours d'une démonstration publique: sa fin tragique, par suicide, est également similaire à celle de la mère de Sadako, à ceci près que Chizuko s'est donnée la mort par empoisonnement, là où dans Ring cela se termine par un plongeon dans le cratère du volcan Mihara-Yama, sur l'île d'Oshima, au large de Tokyo.
Pour en savoir plus sur ce premier point, voici l'extrait d'un documentaire sur Chizuko Mifune (malheureusement il n'est disponible qu'en japonais, cela étant dit tapez son nom sur Google et vous trouverez votre bonheur...)
https://www.youtube.com/watch?v=desKMPlwi3o
Deuzio:
L'idée même d'une cassette vidéo capable de tuer renvoie à une croyance, encore très ancrée parmi les Japonais ordinaires, de la capacité qu'ont les fantômes de se manifester via des supports audiovisuelles, voire de causer des nuisances de cette manière.
Il existe même des termes idiomatiques en japonais à ces phénomènes: les shinrei-shashin 心霊写真 (littéralement "photo-esprit") ou shinrei-douga心霊動画 ("vidéo-esprit"), et les moines et curés bouddhistes ou shintoistes japonais suivent une formation dans leur cursus de théologie pour exorciser de telles photos ou vidéos...
Certains de ces religieux sont même invités sur les plateaux télévisés dans des émissions qui seraient l'équivalent de notre Soirée de l'étrange, pour expertiser et exorciser publiquement des photos ou des vidéos envoyés par des téléspectateurs inquiets de tel ou tel détail visuel ou auditif qu'ils croient être la manifestation de quelque esprit malfaisant.
La différence notable de ces émissions japonaises sur le paranormal avec celles existant en France est que l'on y postule d'emblée que les fantômes existent...Et qu'il faut donc agir en conséquence (exorciser, entrer en contact avec l'esprit ou l'apaiser, etc.)
Si bien souvent les Français ne se rendent jamais à l'église et n'y vont que pour leur mariage ou lors des enterrements, on peut dire de la même manière de beaucoup de Japonais qui ne vont jamais au temple bouddhiste en temps normal s'y précipitent dès qu'il faut pratiquer un exorcisme d'une photo/vidéo supposée maudite...
Tercio:
Les régions où se déroule une partie de l'intrigue, le département de Shizuoka et les environs du mont Fuji, sont connues des Japonais pour receler quantité de lieux hantés en tout genre, en particulier la péninsule d'Izu. A titre d'exemple, le tunnel d'Amagi (天城トンネル "Amagi-Tonnellu"), qui est associé traditionnellement au roman de Yasunari Kawabata, la Danseuse d'Izu, traîne également une réputation d'endroit grouillant d'apparitions effrayantes la nuit...
Dans les environs, la forêt d'Aokigahara (青木ケ原樹海, "Aokigahara-Jukai"), certainement plus connue des Français, ou encore le tunnel de Kotsubo (小坪トンネル "Kotsoubo-Tonnellu") et le Caveau des Samourais Suicidés (腹切りやぐら, "Hara-Kiri-Yagura") à Kamakura, ne sont pas en reste en termes de récits de fantômes...Koji Suzuki n'a eu qu'a se ramasser pour camper un cadre lugubre et glauque à souhait, d'autant qu'il connait bien la région, d'après ce qu'il dit dans son autobiographie (disponible uniquement en japonais). Un bon programme de voyage si vous allez au Japon ;-)
Ring s'inscrit donc dans une tradition d'essence religieuse, à savoir la croyance largement partagée par les Japonais, y compris les bouddhistes-shintoistes non-pratiquants, en l'existence des fantômes et de leur capacité à intervenir parmi les vivants, que ce soit pour leur nuire...ou les protéger (cas des Shugo-Rei 守護霊 ou Senzo-Rei先祖霊, protecteurs). Je vous conseillerais à cet égard un livre comme Kwaidan de Lafcadio Hearn, qui est une excellente introduction au Japon des fantômes...
Il n'est guère douteux que cela est en lien profond avec la religion Shintô, qui professe un polythéisme pour le moins extensif...A tel point que pour parler des dieux Shintô, il existe une expression traduisible littéralement par "les Huit Millions de Dieux", Yao-Yorozu-No-Kami 八百万の神. Pour clore l'histoire, un des moyens employés par les prêtres Shintoistes pour exorciser un fantôme récalcitrant à leurs prières est tout simplement...de le diviniser (si, si, je vous jure que ça se fait: et ça marche!).
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Comme bon nombre de personnes, j'avais vu le film et je m'attendais à ce que le livre me fera frissonner autant que de la -comparée au texte- libre adaptation cinématographique. Ça n'a pas été le cas.
Le suspense est bien là, puisque le récit est construit comme un thriller dans lequel un journaliste au nom d'Asakawa, avec l'aide d'un ami (prof' de philo), va essayer de chercher les raisons d'une malédiction afin d'empêcher leurs morts imminentes.
Si le film est un concentré d'horreur psychologique, le livre se focalise plutôt sur l'enquête, les réflexions et le cheminement du journaliste dans le but de trouver (à temps !) la personne responsable de la cassette vidéo qui a tout déclenché.
Je n'ai eu aucun mal à suivre, ni à adhérer, à la façon de penser d'Asakawa. Par contre, je n'ai guère ressenti de l'empathie pour l'homme qu'il est (surtout dans les relations avec sa femme), ni pour sa personnalité que je ne suis pas réellement arrivée à cerner. C'est peut-être dû au style d'écriture de l'auteur, distant, clinique, presque froid.
Style qu'on oublie, quand, passé la bonne moitié de l'histoire, les événements s'enchaînent et qu'on commence (enfin) à éprouver la trouille d'Asakawa face à la mort. Le suspense est alors à son comble.
Et ce n'est que dans les tout derniers chapitres que le surnaturel, de manière inattendue, refait surface et ouvre les yeux du lecteur sur l'étendue possible de cette malédiction.
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J'ai découvert Ring en film avant de découvrir qu'il était adapté du roman de Suzuki Kôji. J'avais déjà bien flippé devant l'adaptation; j'avais envie de découvrir l'oeuvre originale.
En fait, le livre est assez différent du film. Bien sûr, on part de la cassette vidéo porteuse de malédiction : si on a le malheur de la regarder, on mourra sept jours plus tard. La description de ce qui figure sur la vidéo est déjà terrifiante en soi. Le Japon est très fort côté histoires de fantômes et de démons... Ring renvoie aux légendes du passé. Je pense en particulier au démon yūrei, qui ne peut trouver le repos, attaché à se venger mû par un immense ressentiment (cf. Jū-on, qui a donné The Grudge, qui est pas mal aussi dans la catégorie rancune tenace d'outre-tombe).
Ici le journaliste Hasakawa visionne la cassette pour enquêter sur la mort de quatre adolescents. Le décompte des sept jours se met en branle, avec toute l'angoisse que cela suppose. Il va se faire aider d'un ami, prof de philo, pour décortiquer le film et remonter à son créateur, source de la malédiction. La peur est au centre du roman et révèle son caractère multiforme, d'où l'attraction qu'elle exerce sur le lecteur car la peur, chacun d'entre nous l'a un jour ressentie, quelque forme qu'elle ait pris.
L'enquête conduit à des incidences élargies, par rapport à l'adaptation de Nakata Hideo. L'épée de Damoclès au-dessus de la tête de Hasakawa donne le tempo de l'intrigue. Néanmoins, Suzuki Kôji n'en rajoute pas, côté effets. Son horreur reste sobre et d'autant plus efficace. Le style lui-même est froid, distancié, presque clinique. Il est pourtant difficile d'échapper à la tension et à l'angoisse qui émanent des quelques 300 pages du livre.
En plus de l'histoire principale, le contexte apporte un angle de vue sur le quotidien au Japon. Et puis survient le point d'orgue: Sadako. Trois syllabes qui claquent comme une menace absolue dans les recoins noirs et sinistres de l'archipel. Personnage qui poursuit quiconque a lu ou vu Ring, avec son visuel très particulier (oui, oui, même par écrit).
Avis aux amateurs du genre, voilà qui change de l'horreur à l'anglo-saxonne. On se mate une vidéo ce soir?
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Envie de relire Ring de Suzuki Koji une quinzaine d'années après ma première lecture. Celle-ci m'avait bien fichu les chocottes! Masochisme? Peut-être un peu.
En fait, la relecture d'un livre induit généralement une approche différente. On se fixe moins sur l'intrigue elle-même que sur les à-côté, le contexte, les détails, etc. Entretemps, mes connaissances sur le Japon et la société japonaise m'ont permis une meilleure appréhension de certains comportements, certains faits. La vie de couple japonais par exemple : peu de temps et de paroles échangés par le couple Asakawa, pourtant mariés seulement depuis quelques années. Parents d'une petite fille d'un an et demi, toute sentimentalité semble absente et l'on imagine sans peine qu'ils font partie des couples dits "sexless" par les psychologues et les sociologues. Couples de la sorte nombreux au Japon, ce qui n'aide pas à relancer la natalité.
Mais revenons à Ring. Cette histoire de cassette vidéo maudite reste palpitante même en en connaissant le dénouement. La narration est soutenue et tendue, rythmée par l'échéance des sept jours laissée par la malédiction. Et ça passe vite une semaine, quand sa vie est en jeu, foi d'Asakawa Kazayuki, le journaliste qui a enquêté sur les morts mystérieuses de quatre jeunes gens au même moment et de la même façon (le premier chapitre est un pur régal d'épouvante)!
Le roman d'horreur japonais se rattache à une tradition liée à l'existence d'un riche folklore basé sur les démons, appelés yôkai ou ôni selon leur espèce. Les récits de fantômes sont récurrents dans l'histoire de la littérature nippone, avec en toile de fond la persistance d'un fort ressentiment après la mort qui trouve un exutoire dans la hantise ou la malédiction. Aussi Ring perpétue avec efficacité une tradition fantastique littéraire âgée de plusieurs siècles.
Après cette appréciable remise en mémoire des éléments du premier tome, à moi les suivants!
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Alors que Ring s'apparentait à une enquête journalistique, Double hélice ressemble à une quête biologique. En passant, on en profite pour réviser ses bases de la génétique (et oui, Double hélice, quel indice!). Et on dit merci Professeur Suzuki!
Ce second tome s'ouvre dans la foulée du précédent avec l'autopsie de Ryuichi par son ancien camarade d'université de médecine Ando Mitsuo. La cause de la mort étant singulièrement bizarre, ce dernier, déjà profondément marqué par la noyade accidentelle de son fils unique dix mois auparavant, entreprend de creuser le sujet. Les éléments se rapportent à plusieurs morts étranges (les quatre jeunes du premier). Avec un de ses collègues, il enquête sur les aberrations médicales qu'il a sous les yeux. Comme le journaliste Asakawa précédemment, il n'est pas au bout de ses surprises.
Double hélice, contrairement à certains passages de Ring, ne fait pas peur. Pas d'épouvante ici mais la résolution de mystères génétiques liés au paranormal. De quoi donner des ulcères à des scientifiques pur jus comme Ando. Mais comme le disait si bien Sherlock Holmes, quand on a éliminé toutes les causes naturelles, il faut bien accepter le surnaturel.
Très intéressant d'un point de vue biologique car les explications sont claires et donnent très envie de se pencher sur l'histoire des virus et des maladies infectieuses. Certains éléments de l'intrigue m'ont néanmoins paru un peu trop téléphonés et prévisibles. En revanche, je n'avais pas du tout vu venir une surprise sur la fin. Elle arrive comme une bourrasque de vent dans le dos pour me conduire à La Boucle, troisième opus de la série.
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"Ce qu'il ressent juste à ce moment-là, est insupportable, car pour lui, quelqu'un s'est introduit dans tous ses organes sensitifs..."
Je cherchais un livre d'épouvante et je suis un peu déçue. Quatre étudiants regardent une cassette vidéo et meurent une semaine plus tard, panne de cœur. Un journaliste, allié familial d'une des victimes se lance dans l'enquête pour résoudre cette énigme et faire un bon papier. Il va être aidé par un ami d'enfance doté d'une capacité d'analyse supérieure à la moyenne. Tous deux vont essayer, après avoir regardé cette vidéo, de comprendre les images. Mais voilà, leur vie est suspendue à la résolution de l'énigme... leur temps est compté.
Ce livre n'est pas doté d'une plume particulièrement enlevée et ne glace pas le sang comme je l'espérais. J'ai eu l'impression d'une promenade agréable dans divers endroits du Japon, en compagnie d'hommes débonnaires à la recherche d'une femme splendide, dotée de pouvoirs surnaturels et d'une rare beauté, cherchant à reconstituer sa vie et peut-être même la retrouver.
Il s'agit du premier livre d'une trilogie mais je pensais qu'il était complètement autonome, ce qui n'est pas exact. Peut-être que la suite me donnera le virus de Koji Suzuki.
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3 nouvelles plus ou moins fantastiques, soi disant horrifiques (je cherche encore) composent ce petit livre vite lu. Heureusement, car je n'ai pris aucun plaisir à cette lecture.
L'univers de Ring n'est pas pour moi. Je n'ai pas été surprise ou même horrifiée, je me suis juste ennuyée.
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Retour mitigé sur ce recueil de nouvelles d'un auteur que j'ai découvert après avoir vu le film adapté du premier récit. Cette nouvelle, brillamment adaptée, m'a marquée et je ne pouvais passer à côté de la "version" initiale.
Le seul bémol, c'est que je n'ai vraiment accroché qu'à celle-ci... et encore, j'ai nettement préféré le film, qui a su transmettre l'ambiance angoissante et pesante que j'aurais aimé trouver dans le livre. Donc, première déception.
Quant à la suite, les autres récits sont très courts, l'auteur survole et suggère vaguement, on n'a pas le temps de s'imprégner de l'histoire et encore moins de s'immerger.
Je lis très peu d'auteurs asiatiques, je ne saurais donc m'ériger en spécialiste. C'est peut-être une question de culture, tout en pudeur et en retenue, qui m'a laissé cette impression de superficialité, de manque de tripes. Et puis je n'aime pas trop les histoires aux fins ouvertes, en général. Ça me donne une sensation d'inachevé désagréable, à plus forte raison quand je trouve le récit un peu bâclé.
J'aimerais redonner sa chance à l'auteur parce que j'ai pu me fourvoyer dans mon choix de lecture et la plume n'est pas désagréable, mais je ne m'attends pas à un miracle.
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TOME1 : RING (1991)
Un journaliste de Tokyo, Asakawa, est embarqué dans une enquête au caractère très étrange. Deux adolescents meurent subitement de la même manière à deux endroits différents. Le médecin légiste conclut à la crise cardiaque dans un premier temps et l’affaire aurait pu s’arrêter là. Même si le principe du hasard laisse dubitatif, cette cause de décès reste plausible. Car, qui ne meurt pas des mêmes symptômes le même jour sur notre planète sans que cela n’inquiète quiconque ? Pourtant, Asakawa persiste — d’autant plus qu’une des malheureuses victimes est sa nièce — et grâce aux éléments découverts, il comprendra très vite qu’il y a une cause anormale au phénomène. Il pourra compter sur l’aide de son ami, un universitaire loufoque et très intelligent qui se délecte de ce genre d’énigme aux apparences insurmontables : le professeur Ryuji. De fil en aiguille, ce qu’ils vont trouver dépasse l’entendement. Non seulement il n’y aura pas eu deux, mais bien quatre jeunes morts de la même manière le jour fatidique. Alors là, la question du hasard est balayée. Il se passe quelque chose d’anormal. Les hypothèses vont du phénomène paranormal à une épidémie. Le plus incompréhensible reste ce fait qui relie les victimes entre elles. Ils ont tous regardé une cassette vidéo glauque une semaine avant leur fin brutale. Quand Asakawa et son ami auront visionné l’enregistrement, un appel téléphonique les mettra en garde, à ce moment-là ils sauront qu’ils n’ont plus que sept jours à vivre. Sept jours pour démêler un mystère. Sept jours pour conjurer ce qu’ils qualifièrent d’un sort maléfique.
Avis
C’est un roman au caractère calme. Il a tendance à stagner au départ comme si l’auteur recherchait encore une voie pour mener le projet à son terme. À la lecture, le lecteur peut ressentir un recul imposé de l’écrivain, une sorte de retenue, presque un manque d’implication qui maintient le texte dans un cadre d’un récit journalistique classique.
Néanmoins, il y a une reprise de rythme après quelques chapitres où le second souffle est trouvé et termine une histoire dont la fin reste ouverte. L’ensemble appartient au genre science-fiction. Plus précisément, la teneur principale abrite un récit de fantaisie urbaine tintée d’épouvante – par intermittence. La psychologie paranormale est un sujet mainte fois exploité, mais Susuki apporte une touche nouvelle et audacieuse. Il y ajoute – entre autres et principalement — la réflexion sur les origines de l’Homme. C’est ce qui pousse à aller plus loin. Lent peut-être, mais intriguant. Une autre ligne qui assure la réussite du récit est l’investigation. Elle n’est pas surprenante, mais suffisamment nourrie d’inexplicable pour la rendre attirante. Il s’agit tout de même de conjurer un sort. Au fil de l’histoire, le malaise du journaliste Asakawa devient contagieux. Donc, c’est une belle première quand même. Ce n'est pas un page turner diabolique. J’ai l’impression que c’est typique dans la culture asiatique de prendre son temps et d’ajouter des longueurs (souvent justifiable) : ex : Murakami (1Q84), Eiji Yoshikawa (La Pierre et le Sabre)…
Soit, ce premier livre est d’une grande inventivité, traité avec sérieux, il m’a séduit.
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C’est un peu une première du genre pour moi. Lire un livre d’épouvante n’est pas dans mes habitudes même si, curieusement, je suis une habituée et incommensurable fan des films d’épouvantes en règles générales. Pour tout vous dire, tout a commencé avec « The grudge », sur quoi j’ai enchainé avec « Dark Water » pour finalement tomber complètement sous le charme avec « The ring ». Bref, j’aime ça. Le truc, c’est que moi, en littérature, je suis plutôt bon vieux polars. Et après plusieurs essais infructueux d’autres genres, disons que je n’ai jamais lu de quoi me faire sortir de ma zone de confort. Et malheureusement, ce n’est pas « Sadako » qui m’aura prouvé le contraire.
Ça commençait bien pourtant. Fluide, léger, agréable à la lecture, je me suis plongé tête la première dans le bouquin avec une facilité déconcertante. Cette histoire de vidéo maudite aura attisé ma curiosité et tiré quelques haussements de sourcils prometteurs. Mais ça, c’était avant. Avant que la deuxième partie du livre ne parte dans tous les sens, avec son flot continu de personnages dont je n’ai pas réussis une seule fois à retenir les noms, un couple auquel je ne me suis pas une seule fois attachée, des explications abracadabrantesques et une fin à la « J’ai pas vraiment d’explications à te donner, disons que ça s’est passé comme ça, t’aime ou t’aimes pas ; je m’en fiche ! » Bref, pas fan du tout. Un peu beaucoup déçue. J’espère juste que « The ring » tiendra, lui, ses promesses.
Je l’ai lu en 4 jours.
Ses ++ :
Ecriture fluide qui entraîne derechef le lecteur à sa suite.
Un début prometteur qui démarre sur les chapeaux de roue avec une histoire de vidéo qui donne immanquablement envie au lecteur de connaître le pourquoi du comment.
Ses -- :
Beaucoup, beaucoup de longueurs.
Une deuxième partie de roman tirée par les cheveux, des explications floues, et une fin grotesque.
Un livre qui ne tient pas ses promesses. Très peu de frissons, juste bon à lire un après-midi pluvieux pour passer le temps.
Pas pour moi donc, et je le regrette.
Merci de m’avoir lue jusque-là.
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J'ai passé un très bon moment de lecture mais ...
Oubliez les films car pour moi ils n'ont rien à voir avec le livre. La cassette video est le seul point commun (ou presque) les reliant.
Tout commence avec un journaliste qui trouve que pour des jeunes de 17 et 19 ans mourir d'un arrêt soudain du coeur c'est bizarre. Insuffisance cardiaque aiguë comme cause de décès c'est quand même très suspect. D'autant plus que ces jeunes en mourant semblent avoir eu une peur panique. Visages grimaçant de terreur, leurs mains sont près de leur cou, à vouloir s'arracher les cheveux ou la tête.
Ce journaliste Asakawa va trouver un autre point commun entre ses jeunes. C'est sur ils se connaissent.
L'enquête va l'amener au chalet des Alpes japonaises ou ces jeunes se sont vus une semaine avant leur mort. Et pour y faire quoi ? C'est seulement à partir de là qu'intervient la fameuse cassette.
J'ai plus vu çà comme une enquête qui se joue comme une course contre la montre que comme une histoire d'épouvante. Les pistes sont variées denses, de bons rebondissements, avec en filigrane des aspects de surnaturels mais qui font appel aux peurs primales humaines, à savoir que personne n'échappe à la peur de souffrir et de mourir.
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Un livre assez typique d'horreur japonais, tournant autour des fantômes en particulier. A lire pour ceux qui aiment les atmosphères étranges, l'horreur diffuse, la peur sournoise. Mais assez vite oublié ensuite.
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Asakawa Kazayuki , journaliste, enquête sur la mort de 4 jeunes gens, tous décédés exactement à la même heure de ce qui semble être un arrêt cardiaque. Asakawa ne tarde pas à remonter jusqu'à une mystérieuse cassette vidéo dont le message est très clair: après 7 jours, si le spectateur ne suit pas les instructions données, il mourra. Sauf que le passage dévoilant ces fameuses instructions a été effacé... C'est donc dans une course contre la montre que se lance Asakawa, aidé par son ami d'enfance Ryuji, qui le mènera sur la piste d'une inquiétante femme: Sadako Yamamura.
J'ai connu la saga "Ring" avec les versions cinématographiques japonaises et américaines des romans. Malgré quelques différences parfois notables avec les films, la trame du récit reste évidemment plutôt similaire, et j'ai été ravie de retrouver cette histoire si originale sous un autre angle. S'éloignant de la traditionnelle histoire de fantôme comme décrite dans les films, Suzuki prend le parti pris d'un contexte pseudo-scientifique inédit et plutôt rafraîchissant dans ce genre de l'Horreur où les poncifs éculés sont légions. Le style plutôt quelconque (il est vrai, peu aidé par la traduction hasardeuse et les innombrables coquilles) n'enlève rien à l'intensité de l'atmosphère glaçante qui se construit au fil du roman. Suzuki nous tient en haleine d'un bout à l'autre, nous en apprenant toujours un peu plus sur l'angoissante Sadako et la malédiction qui l'entoure.
Le final laissant comme il se doit la porte ouverte à une suite, il est plus que probable que je me lance rapidement dans la lecture du second tome de la saga, "Double Hélice"!
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Le film m’avait terrorisée, et traumatisée. Je souhaitais donc me faire souffrir encore une fois en lisant le roman… La déception fut marquante.
Le film est en vérité presque complètement différent du roman, ce qui le rend terrifiant ne fait pas du tout partie du matériau de base, mais même au-delà de ça le roman en lui-même m’a ennuyée.
Je ne l’ai pas trouvé terrifiant, ni même ne serait-ce qu’un peu dérangeant… Ce qu’il a de dérangeant se trouve dans ses personnages, dans leurs réflexions, dans ce qui est désigné comme étant le problème de Sadako… Je suppose que je ne partage pas, du tout, les réflexions de ces personnages.
Bref, je m’attendais à bien mieux… Je ressors de ma lecture déçue, avec peu de souvenirs de ce que j’ai lu. Comme pour Dark Water, les films d’origine resteront de véritables œuvres d’art pour moi mais j’oublierais vite (c’est d’ailleurs déjà le cas) les œuvres littéraires.
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Quatre morts étranges survenues au même instant à des endroits différents sur des jeunes lycéens qui se connaissaient, une cassette vidéo un peu étrange et une menace de mort en fin de vidéo : un journaliste enquête. L'histoire de "Ring'' est bien connue par ses nombreuses adaptations ciné au Japon et aux Etats-Unis ainsi que par ses multiples parodies, et bien qu'étant assez frileux à l'idée de regarder des films d'épouvante/horreur, je me suis dit que la version écrite, la racine même de ce classique de l'horreur pouvait être intéressant, et grand bien m'en a pris. Je me souviens avoir vu la version ciné Nippone il y a longtemps, je crois que le film m'avait plu, mais le livre est vraiment prenant. Apres trois lectures précédentes plus ou moins moyennes, j'ai été très content de lire une histoire rythmée que j'ai dévoré. C'est sombre, inquiétant, mais jamais gore ni même vraiment violent, en fait on est plus dans le non-dit ici, ce qui ne fait que renforcer le coté angoissant de cette course contre la mort haletante. Le seul bémol selon moi est que le protagoniste principal, Asakawa avance dans son enquête parfois de façon un peu simpliste, je veux dire par là qu'il trouve les indices lui permettant de progresser parfois un peu trop facilement, mais ça ne gène pas vraiment en fait tant on est content de se prendre au jeu. J'ai acheté la trilogie en un seul volume (éditions Pocket: ''Ring'', ''Double hélice'', ''La boucle'') et j'enchainerai avec ''Double hélice'' après une pause d'un livre.
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Kaoru était déjà un jeune prodige à l’âge de 10 ans. Fils de Hideyki Futami (un chercheur en informatique) et de Machiko (passionnée par les rites anciens comme ceux des Indiens), ce jeune homme a connu une enfance heureuse pleine de bonnes instructions et d’amour. Adulte, devenu docteur en médecine, il redécouvre un phénomène qu’il avait déjà révélé étant gamin, en rapport avec le sujet qui le passionne « l’origine de la vie » : la relation entre la carte des sites de longévité et celle des anomalies de pesanteurs négatives. Comment en est-il arrivé là ? Un mal tue petit à petit. Un cancer ? Kaoru est amené à tenter de comprendre la mystérieuse mort qui ne touche que les informaticiens, dont son père, qui travaillait sur le projet « La boucle ». Une course au savoir pour déceler peut-être la réponse à ses questions existentielles.
Pendant une grande partie du livre, l’auteur est monté d’un cran dans l’élaboration d’un précis médical. Il intensifie la lourdeur n’apportant qu’une intrigue timide… Le lecteur se demande pendant 130 pages au moins (1/3 du livre), quel est le rapport avec tout le reste de la trilogie, si ce n’est la reprise d’événements tant de fois réexpliqués. Le hic est la surabondance d’explications pointilleuses qui freine la course au plaisir. Les thèmes abordés restent identiques aux autres volumes : les aléas de la vie, la mort, l’amour, l’amitié, et surtout la perte d’un être cher avec tout ce que cela implique sur le plan personnel…
L’auteur s’éloigne à chaque tome (surtout depuis le tome 2) de son intrigue de base fondée sur la peur et le paranormal. Cherche-t-il son échappatoire en même temps qu’il écrit ? Probablement.
Et PUIS,
environ à mi-chemin, la vraie grosse surprise est au rendez-vous. Un déblocage très frappant surgit de la catatonie calculée pour carrément redéfinir l’approche de la trilogie entière. Au final, c’est un sacré beau coup de récupération. Tout se tient, c’est propre et d’une incroyable inventivité.
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