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Citations de Konrad Lorenz (68)


La fidélité d'un chien est un don précieux, qui entraîne une responsabilité morale non moins contraignante que l'amitié d'un être humain. Le lien établi avec un chien fidèle est aussi durable que peut l'être un lien terrestre, et quiconque désire un chien doit se pénétrer de ce fait.
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Konrad Lorenz
Rien n'est plus difficile à comprendre que le rythme de travail de l'humain.
[N. B. : comparativement à celui des autres vertébrés supérieurs.]
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Konrad Lorenz
Il est facile de développer d'abord une théorie et de l'appuyer ensuite par des exemples, car la nature est si riche et si variée qu'en cherchant bien, on trouve toujours des exemples apparemment convaincants, même pour une théorie complètement aberrante.
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LA NEF, LE COU ARQUÉ ET L'IMMERSION DU COU : Tandis que le " cou en équerre " signifie une demande d'union durable, les modes comportementaux que nous allons décrire expriment exclusivement une invitation à copuler sans aucune arrière-pensée de cohabitation. Le cou arqué, en sa qualité de posture d'intimidation, souvent arboré aussi par de jeunes oies immatures, n'est pas très facile à interpréter. Il manifeste sans aucun doute la disposition à l'accouplement, mais il constitue en même temps une démonstration de " virilité " et témoigne de l'intention de " se grandir ". Néanmoins, je n'ai jamais constaté que ce comportement ait une action déclenchante au sens d'une provocation au combat. Même quand la femelle — ce qui arrive parfois — répond à ce mouvement intensif, on ne peut en tirer aucune conclusion quant à la constitution d'un couple dans le futur.
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Il faut une LONGUE PÉRIODE d'observation totalement détendue et objective pour rassembler et retenir la masse d'informations dont notre appareil de calcul [N. B. : il parle du cerveau humain] a besoin pour distinguer la forme du fond. Même un sage tibétain, rompu aux exercices de patience, ne réussirait jamais à fixer sans relâche son attention sur un aquarium, un étang peuplé de canards ou à demeurer à un poste d'observation spécialement ménagé dans la nature le temps qu'il faudrait pour recueillir la quantité d'informations dont l'appareil perceptif a besoin. Seuls peuvent fournir cet effort soutenu ceux qui sont fascinés par la beauté de l'objet qu'ils contemplent. Et cela nous conduit à évoquer l'immense valeur scientifique du prétendu " amateurisme " : les grands pionniers de l'éthologie, Charles Otis Whitman et Oskar Heinroth, étaient de grands " amateurs " de leur objet et ce n'est pas un hasard si tant de découvertes importantes de l'éthologie ont été faites sur la classe des oiseaux. L'une de nos plus grandes erreurs consiste à mettre dans l'expression " scientia amabilis " une note péjorative vis-à-vis de la science en question.
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Le chaînon entre l'animal et l'homme vraiment humain, ce chaînon c'est nous !
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Un chien normal ne mordra jamais une femelle de son espèce. La chienne est absolument tabou et peut tout se permettre à l'égard du chien, du mordillement aux vraies morsures. Le chien ne dispose d'aucun moyen de représailles, à l'exception des gestes de déférence et du masque de politesse au moyen duquel il peut essayer de faire dévier l'attaque de la chienne vers le jeu. La dignité masculine interdit la seule alternative -la fuite- car les chiens se donnent toujours un mal fou pour sauver la face devant les chiennes.
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Il faut assez bien connaître la variabilité de l'acte instinctif et les lois régissant cette variabilité pour éviter d'imputer à l'expérience et à l'apprentissage des phénomènes qui , en réalité sont provoqués par des facteurs tout à fait différents .
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Le premier obstacle est la ressemblance primitive du chimpanzé avec l'homme [...] le second obstacle qui s'oppose à la connaissance de nous-même est une certaine aversion sentimentale à admettre que nos propres faits et gestes puissent être causés par les lois de la nature. C'est ce que Bernhard Hassenstein appelle le "jugement de valeur anticausal" qui provient sans doute d'un besoin justifié de pouvoir vouloir librement et du désir de sentir que nos actes ne sont pas déterminés par des causes accidentelles, mais par des buts supérieurs [...] Un troisième grand obstacle à la connaissance de soi-même est l'héritage de la philosophie idéaliste : il provient d'une division du monde en un monde extérieur des choses, par principe de valeur neutre pour la pensée idéaliste, et en un monde intérieur de la pensée et de la raison humaine, le seul auquel soient attribuées des valeurs [...] Dans la pensée occidentale, il est devenu courant de considérer comme étranger au monde des valeurs tout ce qui peut être expliqué par les lois de la nature. Être scientifiquement explicable équivaut à une dévalorisation.
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Deux animaux seulement ont pénétré dans la maison de l'homme autrement que comme des prisonniers, et ont été domestiqués par d'autres moyens que les travaux forcés : le chien et le chat. Ils ont en commun deux choses : ils appartiennent tous les deux à l'ordre des carnivores, et tous deux mettent au service de l'homme leur talent de chasseurs. A part cela, et surtout en ce qui concerne le style de leur association avec l'homme, ils sont comme le jour et la nuit. Il n'y a pas un animal domestique qui ait aussi radicalement changé son mode de vie, qui se soit fait aussi littéralement domestique, que le chien. Et il n'y a pas un animal qui, tout au long d'une association séculaire avec l'homme, ait changé si peu que l chat. Il n'est d'ailleurs pas exagéré de dire que le chat -à l'exception de quelques catégories de grand luxe : angoras, persans, siamois...- n'est pas en fait un animal domestique, mais une petite bête sauvage. Conservant toute son autonomie, il a choisi d'habiter les maisons des hommes et leurs dépendances pour la simple raison qu'on y trouve davantage de souris que partout ailleurs. Tout le charme du chien réside dans la profondeur de l'amitié, dans la force des liens moraux qu'il a développés avec l'homme. Mais la séduction du chat vient justement de ce qu'il n'a jamais formé de tels liens ; lorsqu'il chasse dans nos granges et nos greniers, il affirme la même indépendance jalouse que le tigre ou le léopard et il reste aussi mystérieux, aussi lointain au moment même où il se frotte gentiment contre les jambes de sa maîtresse, ou ronronne pieusement devant un feu de bois.
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Quel bon exercice matinal pour un savant que de liquider tous les jours, avant le petit déjeuner, une de ses hypothèses préférées !
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Konrad Lorenz
Je crois avoir trouve le lien manquant entre le chimpanzé et l'homme civilise. C'est nous.
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L'iconoclaste se trompe en prenant la pompe du rite pour quelque chose de non seulement accidentel mais même nuisible, empêchant un véritable approfondissement de l'essence de la chose symbolisée. Parmi les fonctions communes au rite d'origine culturelle et à celui d'origine phylogénétique, une des plus importantes, sinon la plus importante, est que tous les deux agissent comme des pulsions autonomes et actives du comportement social. Pour que nous aimions tout ce qui nous est transmis par la tradition, il faut que tous ces détails pittoresques qui entourent une vieille coutume – comme la décoration de l'arbre de Noël et l'acte solennel d'allumer ses petites bougies – nous fassent plaisir. C'est de la chaleur de ce sentiment que dépend la fidélité que nous sommes capables de vouer au symbole et à tout ce qu'il représente.
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On peut prendre pour critère de l'amitié la plus forte,entre deux hommes, la faculté de faire le plus grand sacrifice sans espoir de récompense. Nietzsche, qui, contrairement à beaucoup de gens, portait un masque de brutalité pour cacher une bonté véritable, a dit très joliment : « Que ton ambition soit d'aimer toujours plus que l'autre, de n'être jamais le second... »
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Sur le grand arbre généalogique de tous les êtres vivants, plusieurs branches ou rameaux ont souvent trouvé, indépendamment et plusieurs fois, une même solution constructive particulièrement efficace. L'aile, par exemple, a été inventée successivement par les insectes, les poissons, les oiseaux et les chauves-souris. [...] Nous ne nous étonnerons donc pas outre mesure d'apprendre que les mécanismes de comportement dont le principe est la réorganisation ritualisée de l’agression se trouvent, sous une forme analogue, chez des espèces très différentes.
Voici, par exemple, le merveilleux cérémonial d'apaisement appelé en général la "danse" des grues et que, une fois le symbolisme de ses modes de mouvements compris, on est vraiment tenté de traduire en langage humain. L'un des oiseaux se dresse, haut et menaçant, devant un autre et déploie ses ailes puissantes, en pointant son bec vers lui et en le fixant de son regard aigu. Cela donne l'impression d'une menace sérieuse et, jusqu'à ce point, le geste d'apaisement ressemble à s'y méprendre à la préparation d'une attaque. Mais dans l'instant qui suit l'oiseau détourne de son vis-à-vis cette image terrifiante : en virant sur un angle de 180°, il lui présente maintenant, les ailes toujours déployées, sa nuque sans défense qui, comme on sait, s'orne chez la grue d’Europe et beaucoup d'autres espèces d'une très jolie petite calotte rubis. Pendant plusieurs secondes, l'oiseau "dansant" reste ostensiblement dans cette position, exprimant ainsi par un symbolisme compréhensible que sa menace d'attaque ne vise pas le partenaire, mais tout au contraire le méchant monde extérieur; le motif de la défense de l'ami y apparaît déjà en filigrane. Aussitôt, la grue se tourne de nouveau vers l'ami, répétant en face de lui les manifestations de se force et de sa vigueur, puis, en se détournant immédiatement de lui, elle simule – chose significative! – une attaque contre un quelconque objet de remplacement, de préférence une grue non amie se trouvant là par hasard, mais aussi bien une oie innocente et même, à la rigueur un bout de bois ou un caillou qu'elle saisit, dans ce cas, avec le bec et lance trois ou quatre fois en l'air. Tout cela exprime aussi clairement que des paroles humaines : " Je suis grand et terrible, mais pas contre toi, non, contre l'autre, cet autre-là."
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Konrad Lorenz
C'est une erreur répandue de croire que la nature est inépuisable.
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Vouloir écarter de sa route toute souffrance, signifie se soustraire à une part essentielle de la vie humaine.
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La plus grande et la plus précieuse liberté de l'homme s'identifie avec la loi morale qui est en lui.
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À elle seule, la raison peut tout au plus inventer des moyens pour réaliser des buts autrement fixés; elle ne peut nous donner ni des buts, ni des ordres. Abandonnée à elle-même, la raison ressemble à un ordinateur à qui on n'aurait donné aucune information digne d'intérêt, pouvant recevoir une réponse importante. Bien que toutes ses opérations puissent être logiquement justes, ce n'est là qu'un merveilleux système de rouages, sans moteur pour le faire fonctionner. La force motrice qui l'actionnerait, provient de mécanismes de comportement instinctif bien plus anciens que la raison, et qui ne sont pas directement accessible s à l'auto-observation rationnelle. C'est eux qui sont la source de l'amour et de l'amitié, de toute chaleur affective, de l'appréciation de la beauté, du besoin de création artistique, de l'insatiable curiosité aspirant à la connaissance scientifique. La dynamique de ces couches au plus profond de la personne humaine ne diffère pas beaucoup des instincts des animaux. Mais sur leur base, la culture humaine a édifié toute cette énorme superstructure des normes et des rites sociaux dont la fonction est si étroitement analogue à celle de la ritualisation phylogénétique. Qu'elles aient évolué par la phylogenèse ou par la culture, les normes de comportement représentent pour chaque être humain normal des motivations et sont ressenties par lui comme des valeurs. Elles sont imbriquées dans un système d'interactions immensément compliqué et d'autant plus difficile à analyser que la plupart des processus se déroulent dans le subconscient et ne sont point accessibles à l'auto-observation. Et pourtant il est indispensable de comprendre la dynamique de ce système, car seule la compréhension de la nature des valeurs nous offre quelque espoir de pouvoir jamais créer les nouvelles valeurs et les idéaux si terriblement nécessaires dans notre situation actuelle.
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Celui qui veut encore éprouver pour ses semblables des sentiments chaleureux et bienveillants, est obligé de se concentrer sur un petit nombre d'amis. Car nous sommes ainsi faits qu'il est impossible d'aimer l'humanité entière, quel que soit le bien-fondé de cette exigence morale.
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