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3.88/5 (sur 69 notes)

Nationalité : Togo
Né(e) à : Anfoin , 1962
Biographie :

Kossi Efoui est dramaturge, chroniqueur (notamment un temps pour Jeune Afrique) et romancier.

Étudiant en philosophie à l'Université de Lomé, il prend part au mouvement de contestation du régime de Gnassingbe Eyadema.

Ses activités politiques lui valent quelques ennuis avec les autorités de son pays et finissent par le contraindre à l'exil, puis à l'installation en France.

En 1989, il reçoit le Grand Prix Tchicaya U Tam'si du Concours théâtral interafricain pour sa pièce Le Carrefour.

Boursier de Beaumarchais, il est accueilli en résidence d’écriture à la Maison des auteurs du Festival des Francophonies en 1992.

Il obtient le Prix du Nouveau Talent Radio de la SACD en 1993, la Bourse de la Création du Centre National du Livre en 1996 et le Grand prix littéraire de l'Afrique Noire 2002 pour La Fabrique des cérémonies.

Son roman Solo d'un revenant, publié en 2008 aux Éditions du Seuil a reçu trois prix en 2009: le Prix Tropiques, Prix Ahmadou Kourouma et Prix des cinq continents de la francophonie.

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Source : Wikipédia
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Kossi Efoui vous présente son ouvrage "Une magie ordinaire" aux éditions Seuil. Dans le cadre du festival Lettres du Monde. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2725157/yosuah-kossi-efoui-une-magie-ordinaire Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Il n'y a pas de mots, dit Grace, ni sur la terre ni dans le sous-sol des rêves pour dire l'état de celle qui a tiré de son ventre, par deux fois, une créature aux formes accomplies, mais pas d'intérieur vivant, bébé à peine plus crédible que ces poupées de latex qu'on aurait dit de chair, mais qui, elles au moins, savent cligner des yeux ou pleurer, ou rire quand on leur appuie sur le ventre.
Selon les croyances en vigueur, c'était le même enfant qui repartait et revenait, s'incarnait et se réincarnait jusqu'à ce que, enfin, sa respiration s'accorde avec le rythme du monde, son souffle avec l'atmosphère de la terre, sa lumière intérieure avec les pulsations du soleil.
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Et dans ce temps, rien ne serait arrivé qui justifie que je sois ici. Rien ne serait arrivé, se dit le revenant, rien qui m'ait conduit jusqu'ici, dans ce temps chaotique où je ne sais plus ce que veut dire l'habitude de vivre.
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"Seuls les gens comme vous savent ce qu'ils foutent ici. Vous avez l'air vous autres une fois que vous avez mangé une queue de poisson et respiré l'odeur de la fête des autres, vous avez l'air de savoir ce que vous foutez ici. Personne ne sait, à part les gens comme vous.
L'autre a continué ce qu'il était en train de faire, c'est à dire nettoyer son instrument. Celui qui l'attaquait monta d'un cran.
-Hein on ne répond pas à quelqu'un comme moi, c'est ça l'artiste ?
Un cran plus haut.
-On croupit pareil et on ne répond pas ?
Et l'autre avait fini de nettoyer les touches de son instrument, l'avait rangé puis il avait dit:
-Je ne sais pas ce que je fais ici. Pas plus que toi. Tous mes gestes, comme tous tes gestes, sont contrôlés. Mais il y a un seul geste que moi seul, je peux décider de faire, le seul geste qui dépend de moi, et rien que de moi. Et personne d'autre, même pas eux, jamais.
Et l'autre un cran plus haut.
-Et c'est quoi ce geste ?
-Jouer la note juste."
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Qu’est-ce qui se passe ? Je ne pose pas la question. Trop suffocant pour la poser. Muet comme dans un cauchemar où l’on laisse les choses se dérouler par-devers soi. Je reprends le couloir avec ses ombres, sa lumière crue, toute cette agitation silencieuse d’êtres humains qui devraient être dans leur lit et qui sont animés d’une vie inverse à l’ordre naturel des choses. Un rêve peut-être, mais avec l’impression de rêver dans le rêve de quelqu’un, le rêve éveillé d’un être insomniaque perclus d’ennui qui aurait ordonné, pour son divertissement, qu’on fasse de ma personne l’objet d’une plaisanterie dont l’humour m’échappe, qui suit peut-être en ce moment même sur un écran les images de mon errance, de ma peur et de ma perplexité et qui, de temps en temps, éclate d’un rire hystérique, mécanique et absurde.
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Car tout événement vient au monde par deux chemins : le chemin de l'aller qui est celui des faits, et le chemin du retour, où les faits se transforment en mots, chansons, paraboles, contes, devinettes, proverbes, prophéties, mythes. Privés de ce chemin de retour, les faits errent dans un monde suspendu entre les choses manifestées et les choses possibles. Pas tout à fait advenus et pas tout à fait possibles.
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Je n'ai pas bougé pendant un instant, pendant que ça me revient, cette impression que je connais bien, cette impression d'être sur une barque qui s'éloigne de la rive et d'être en même temps cet homme debout sur la même rive, et qui regarde la barque s'éloigner, cette impression de me perdre de vue. p 136
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Mon père répondait à l'oiseau (...), j'ai vu l'oiseau quand tout son corps a tremblé d'un rire, d'une explosion semblable à un rire, mélangé à des battements d'ailes, comme s'il applaudissait la bêtise complice d'une bonne blague.(...)
Pendant que se poursuivait sur le mode fondu enchaîné l'échange entre la voix de mon père et celle de l'oiseau, ma pensée était arrimée à la certitude que j'assistais à un rendez-vous hors du monde commun, un rendez-vous clandestin entre mon père et ma mère enfin transformée en oiseau selon son vœu.
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La nouvelle ère, l'ère moderne, sera celle de l'homme impatient. Et toute inaptitude à l'impatience sera la marque d'une tare. Dans le vieux monde les choses arrivaient à temps, dans le monde nouveau les choses arriveront à l'heure. Seront des hommes réels tous ceux qui seront ponctuels dans le même temps présent. Tous les autres seront des hommes imaginaires, peuplade, ethnie, protonation, enclave dans l'humanité.
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La vérité, dit Grace, il faut se mettre à trois pour faire un enfant : le mâle, la femelle et l'Invisible - dont les traces sont partout cachées dans le paysage, dans les eaux où les femmes vont tremper leur sexe, dans les troncs d'arbre contre lesquels elles vont se frotter nues, ou bien là-bas -, cet îlot dont on apercevait la crête par la fenêtre du deuxième étage : l'Île aux Acacias où les femmes, il n'y avait pas si longtemps, allaient enfouir le placenta des nouveau-nés avant d'y planter un acacia. A la saison des floraisons, elles s'y retrouvaient pour s'adonner à l'art de rêver les enfants. Assises sur le limon, pubis contre l'herbe, elles rêvaient ensemble le rêve éveillé des enfants qui n'étaient pas encore au monde.
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Nous n'appartenons pas à un pays, disais Grâce, nous n'appartenons à aucun pays fait de main d'homme. Nous appartenons à la lune qui fait les marées et les menstrues. L'héritage de l'océan dure plus longtemps que l’héritage d'un pays. Nous n'appartenons pas à l'Histoire, nous appartenons aux cycles de l'invisible placenta. Et si l'on portait autrefois le placenta en terre et qu'on y plantait un acacia, c'était pour donner à l'enfant le goût du chant.

Un jour , l'esprit de choses et des hommes se manifesta dans une femme. Aussitôt la femme se mit à parler dans une langue pleine de fleurs et d'images, une langue sauvage au oreilles des siens. elle nommait des millions de millions de choses qui n'existaient pas encore.

Les gens prirent la femme pour une folle, la saisirent, la jetèrent à l'eau. Un poisson l'avala, avala sa voix. Une histoire qui aurait pu s’arrêter là.

Mais voilà qu'un jour, un pêcheur pêcha le poisson qui avait avalé la femme, le mangea, et alors il ne parla plus que dans la langue sauvage.







Puis ils lui lancèrent des cailloux et l'homme mourut. Et sa voix mourut. L'homme et sa voix furent enterrés bien profondément dans le désert où passe le vent.

Une histoire qui aurait pu s'arrêter là.
Mais le vent...

Le vent, à force de passer et repasser son chemin,petit à petit, grain de sable après grain de sable creusait la terre, grattait la terre comme le chat gratte le tissu. Un jour, une fine poussière, emportée par le vent, voyagea jusqu'au couscous d'un chasseur. Aussitôt que le chasseur eu mangé son couscous, il se mit à parler une langue pleine de mystère. On l'attrapa. On le réduisit en cendre. On réduisit sa voix au silence. On dispersa la cendre et le silence dans l'espace depuis le haut d'une montagne.

Une histoire qui aurait pu s'arrêter là.
Mais sur la montagne vivait un homme. Son métier consistait à pincer la corde d'un instrument pour faire entendre des harmonies célestes. Il avala, par la bouche et par les narines, le parfum de l'homme qui se dissipait dans l'atmosphère.
Aussitôt qu'il avala ce parfum, il se mit à chanter la langue sauvage. Le peuple accourut, furieux, armé, décidé. L'homme chantait:



Et voici ce qui arriva: tous les gestes de mise à mort furent suspendus. Le chant continuait. Tous les cris: à mort, à mort, furent suspendu. C'est ainsi que pour la première fois vint au monde le chant. Et la vie s'y accrochait, et la mort s'y suspendait.
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