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3.83/5 (sur 79 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1970
Biographie :

Lamia Berrada-Berca est née en 1970.

De l’héritage légué par ses parents, au croisement d’un grand- père suisse-écossais et d’un autre arabe, d’une grand-mère française et d’une autre berbère, aux croisements de Paris, Berne, Fès, Aberdeen et le Sud marocain, entre une sœur vivant à Montréal et un mari d’origine sicilienne subsiste, comme un phare, la langue française.

Devenue professeur de Lettres Modernes après des études à La Sorbonne, elle exerce durant plusieurs années en région parisienne puis se tourne vers l’image dans le désir de confronter ses mots à d’autres univers, photographiques ou plastiques.

Sa rencontre avec le Groupe Français d’Education Nouvelle en 96 puis les classes à projets artistiques qu’elle anime ensuite l’engagent à mener des projets où l’écriture trouve sa force d’expression au croisement d’autres arts, ou aujourd’hui dans le cadre du documentaire.
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Source : www.m-e-l.fr
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Interview de Lamia Berrada-Berca lors de sa venue en 2013 à LITTERATURES EUROPEENNES COGNAC. Auteur de Kant et la petite robe rouge - La Cheminante. Vidéo : Espace 45


Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Parce qu’on ne dit pas. On en pense pas à transformer le poids des silences, à créer la parole au milieu du vide, et à combler petit à petit, tous les espaces, entre. On apprend plutôt à gagner du temps, oui. A gagner de l’argent. On devient homme en perdant de vue, lentement, cette petite part d’humain qui se nourrit du doute et de l’erreur…
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Le désir d'une robe rouge est un affreux péché quand on est une femme; car le premier des péchés est d'abord de réaliser qu'elle est - c'est la vérité somme toute - une femme; car le second des péchés est de croire naïvement qu'elle est une femme comme toutes les autres qui pourraient comme toutes les autres s'exprimer; car le troisième des péchés est de se dire après tout qu'elle peut en effet avoir un désir et l'exprimer; car le quatrième des péchés est d'avoir un désir à soi qui fait prendre conscience qu'on peut alors exister pour soi; car le cinquième des péchés est de vouloir exister à part entière et le sixième péché lui fait dire naïvement qu'elle a envie d'y croire, alors le septième péché arrive, le septième péché fait naître en elle l'idée qu'elle est un individu.
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Le vortex est un tourbillon creux qui se produit dans un fluide en écoulement. C'est le principe même du cyclone. Un mouvement physique violent qui se déclenche à la seconde, comme le moindre événement peut lui aussi venir perturber le cours stable de lécoulement du Temps. Mais il peut être aussi la décision que chacun de nous doit prendre pour bouleverser le cours des choses ou au contraire rétablir lordre dans le désordre. Comme sil n'y avait jamais en rien ni début ni fin mais seulement un principe d'harmonie vers lequel le fait de tendre demeure le seul but raisonnable et ultime. Aujourd'hui je me demande juste quel est le grain de sable que ni Gina ni moi navons su déceler dans la mécanique si bien réglée de cette vie aimantée par la réussite et le succès.
Elle a raison, Gina.
Je ne connais pas Philippe.
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Une façon d'exprimer sa liberté à même le corps : voilà ce que cette robe au tissu si différend du gros drap grossier de tergal qui l'enveloppe habituellement incarne aux yeux de la jeune femme.
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Apercevoir le point de vue d'une femme portant la burka est important pour ne pas craindre cet habillement. Ce petit roman met aussi en avant Kant et sa critique de la raison pure.
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La jeune femme pense en effet qu'elle a beaucoup de chance.
Son mari ne la bat pas.
Il se contente juste de faire comme si elle n'existait pas.
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«Comme une hache qui brise la mer gelée en nous...»
Je ne sais pas pourquoi mais ce petit bout de phrase insidieux vient soudain me vriller la tête, là, à deux mille kilomètres de chez moi, dans cette petite boîte glauque d'une ville étrangère où la musique s'étale en faisant de grands trous d'ombre. Mon verre de gin à la main et Kafka dans la tête avec ce petit bout de phrase amputée qui résonne en sourdine : «comme une hache qui brise la mer gelée en nous...» Je crois me souvenir qu'il parlait des livres et du pouvoir des mots. On aurait pu tout aussi bien dire : à la surface des choses les mots sont les seules armes à pouvoir creuser des abîmes. Et certainement, Kafka aurait aimé cet endroit improbable où la musique avale aussi bien les mots que les silences...
Une boîte glauque, dis-je, comme une autre. Et quelques filles posées dans le décor avec le regard vide des belles de nuit. Sauf que je n'en vois qu'une. Djamila.
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Quand le voile noir est tombé sur sa tête la première fois elle n'a rien dit. C'est cette fois-là qu'il aurait fallu crier pourtant. Pleurer. Hurler. Mais ne rien dire... Comment est-ce possible d'accepter de n'être qu'une chose qui agite les bras, qui avance les pieds, qui garde tous les automatismes d'un être vivant, qui sait même rire d'elle avec ses comparses, et qui demeure cependant sans voix, hors de la vue et de la vie d'autrui ?
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Comment faire entendre son désir naturel et sain de transparence ? Il était forcément dangereux, celui qui s'essayait naïvement à passer la frontière, à déchirer le masque social. Une mise à nu est une mise à mort, traduisait-elle par instinct, de l'écho performant qui lui parvenait du dehors. mais il y avait autre chose encore : elle avait tôt fait de considérer que personne ne disant jamais vraiment la vérité, il valait mieux s'attacher aux réponses que les livres pouvaient donner, même s'ils ne cessaient cependant, lorsqu'on les lisait, de poser plus de questions encore qu'ils n'apportaient de réponses. Elle avait bien tenté d'en apporter à certaines d'entre elles, mais à mesure qu'elle grandissait, les questions se transformaient à leur tour de telle sorte qu'il ne pouvait jamais y en avoir de définie. Comment pouvait-il en être autrement ? Les oracles ne se départissent jamais de leur mystère. Tiraillée par cet écart permanent, elle avait fini par comprendre : on ne parlait pas ainsi, on ne parlait pas cette langue de l'inconnu ailleurs dans la vie. on ne parlait jamais avec personne peut-être... Comme si les mots devaient tout lisser, tout encoder, tels les produits étiquetés dans les centres commerciaux. certains étaient plus valorisés que d'autres, il y avait un marketing des mots pour le travail, pour la société, pour les convenances. Des marques de politesse et des étiquettes. Partout. Alors elle s'était réfugiée dans une autre langue pour échapper à ce qu'elle connaissait déjà. Elle comprenait désormais davantage la force du silence. Pas celui qui prend le caractère des non-dits. Celui qui déplie autre chose que le langage lui-même et qui va plus loin, si loin qu'elle aurait aimé avec Lucas n'avoir à parler aucune langue. Ni le français - qu'elle adorait pourtant - ni le japonais - qui était sa langue maternelle. Uniquement celle-ci, libérée du corset du quotidien. Mikki se rappela que la nuit précédente ils s'étaient l'un et l'autre exprimés - sans tabous ' dans leurs ébats amoureux. Inventer une langue! Voilà la raison pour laquelle Rimbaud l'avait autant éblouie... Mais quelle langue parlaient-ils, eux, avec Akito ? Quelle langue devaient inventer les parents pour comprendre le fruit de leur union ? Est-ce que le silence n'était pas justement le pire, dans ce cas précis ? Est-ce que leur fils serait de nouveau capable d'en parler une autre ?
(pp.82-83)
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Je me suis sentie cette femme... moi qui suis tellement libre... Je me suis sentie cette femme car le partage de ce qu'elle ressent est très vibrant.
Rencontres improbables. Emancipation. C'est fort
Un très beau texte
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