A television adaptation of a novel by John Lanchester Capital season 1.
« Et puis, il nous faut aussi bien admettre le côté parfaitement naturel du meurtre, face à l’artificialité de l’art. La peinture, la musique, les livres sont tous si arbitraires, si inutilement compliqués, si pleins d’inventions et de mensonges, lorsqu’on les compare à la simplicité de l’acte qui consiste à ôter la vie à quelqu’un parce qu’on ne veut plus le voir continuer à vivre. L’histoire mondiale offre quelques exemples où l’on semble entrevoir cette vérité. En temps de guerre, par exemple, on nourrit, on encourage, on glorifie, on cultive... pour tout dire, on comprend ce penchant naturel pour le meurtre. Mais il y a d’autres indices. Assassiner une épouse acariâtre quand le mistral avait soufflé pendant plus de sept jours n’était pas considéré comme un crime capital par le Code Napoléon. Autrement dit, on admet – c’est fort stimulant – que le meurtre d’un conjoint, s’il ne peut être entièrement pardonné, peut être compris de l’intérieur, expliqué, toléré –, ce qui revient à concéder qu’il est d’une certaine manière naturel. Comme le dit Confucius, on peut, dans certaines circonstances, pardonner le crime, mais jamais le déraisonnable.»
La gourmandise est un acte de discernement, par lequel nous donnons la préférence aux choses qui nous sont agréables au goût sur les choses qui ne le sont pas.
Les premières bombes japonaises sont tombées sur la colonie le jour même où nous avons appris l'attaque de Pearl Harbour. J'étais dans « mon » bureau, à la Banque de Hong Kong & Shanghai, quand j'ai entendu au loin un bruit pareil à celui de l'explosion d'une série de sacs en papier. Mais avec une résonance plus profonde et une persistance nouvelle dans l'air, accompagnée du vrombissement de moteurs d'avion tournant à plein régime. Je suis allé à la fenêtre. En regardant vers le nord-est, j'ai vu trois colonnes de fumée.
Roger avait une manie donc il voulait se débarrasser mais qu’il avait bien conscience de ne pas avoir encore corrigée : il avait tendance à acheter plein de matériel hors de prix dès qu’il envisageait de se mettre à un hobby. C’est ce qui s’était passé avec la photographie, quand il avait acheté un appareil immensément sophistiqué et inutilisable, assorti d’une batterie complète d’objectif, puis pris une dizaine de photos avant de se lasser de sa complexité. Il s’était mis à la gym et avais acheté un vélo, un tapis de jogging et une machine multifonctions, puis une carte pour un « country club » londonien donc il ne se servait quasiment jamais temps il était laborieux d’y aller. Il s’était mis à l’oenologie, il y avait installé un un frigo-cave à vin dans le sous-sol réaménagé qu’il avait rempli de bouteilles coûteuses achetées sur recommandation, mais l’ennui c’était qu’on était pas censé boire ces fichues bouteilles avant des années. Il avait acheté en multipropriété un bateau à Cowes, donc ils s’étaient servis une fois.…
À Londres l’argent était partout, dans les voitures, les vêtements, les boutiques, les conversations, jusque dans l’air lui-même. Les gens en avaient, le dépensaient, y pensaient et en parlaient en permanence. Tout cet argent avait un côté insolent, épouvantable, vulgaire, mais également excitant, stimulant, insolent, nouveau, bref, différent de Kecskemét en Hongrie, qui lui avait semblé, comme toujours les lieux où on grandit, intemporel et immuable. Pourtant, ces torrents d’argent qui inondaient Londres, elle n’en profitait pas. Des choses arrivaient, mais pas à elle. La ville était une immense vitrine de magasin, et elle était dehors sur le trottoir à admirer l’intérieur.
Zbigniev, Piotr et quatre amis habitaient un trois pièces à Croydon. Ils le sous-louaient à un Italien, qui lui-même le sous-louait à un Anglais qui le louait à la ville, et le loyer était de 200 livres par semaine. Ils devaient faire attention pour le bruit, car si les autres résidents les dénonçaient ils seraient flanqués dehors. En réalité ces jeunes gaillards bien élevés étaient des locataires appréciés dans l’immeuble, dont les autres occupants étaient âgés et blancs. Comme l’un d’eux l’avait un jour glissé à Znigniev dans le hall, ils s’estimaient heureux. : « Au moins vous n’êtes pas des Pakis
En réalité, il y avait une grande différence entre la théorie et la pratique : la théorie, c'était quand ça arrivait à d'autres. La pratique, quand ça vous arrivait à vous.
Soit Usman traversait bel et bien une phase religieuse, soit ‑de l’avis d’Ahmed- il jouait la comédie. Dans un cas comme dans l’autre, il faisait tout un foin de sa répugnance à vendre de l’alcool et des magazines avec des femmes nues en couverture. Les musulmans ne devaient pas…, et patati, et patata. Comme si l’ensemble de la famille n’avait pas conscience de cela… Mais la famille avait également conscience des impératifs économiques en jeu.
Ils devaient descendre dans des hôtels hors de prix pour faire ce que faisaient les gens dans ces cas-là et dans ces endroits-là : lézarder au bord de la piscine en sirotant des boissons hors de prix, manger de la nourriture hors de prix, discuter des futurs vacances hors de prix qu’ils pouvaient prendre et du délice que c’était d’avoir autant d’argent .
La vie des habitants d'une rue de Londres, l'histoire détaillée de tous ces gens dont le seul point commun est d'avoir reçu une carte comportant un message mystérieux et menaçant.
Ceci permet d'aborder différents thèmes mais finalement, on survole ces problèmes et cela traîne en longueur.
La fin n'est pas à la hauteur du roman.