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4.27/5 (sur 32 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Laure Lapègue vit à Bordeaux, où elle travaille dans le domaine de la communication et du marketing . Elle est à ce jour l’auteur de trois romans à suspense, « Comme un garçon » (2011), « La Bascule » (2013) et « Mea Culpa » (2014) . En 2014, elle créée www.booknseries.fr, le premier site de promotion et de publication en épisodes de romans et de polars à suspense auto-édités. Elle y promeut et y vend ses romans ainsi que ceux d’autres auteurs auto édités .

Source : www.booknseries.fr
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Elle cherche mon regard, mais je garde les yeux rivés sur le bout de papier. Je suis dans un état de tension extrême. Je pourrais la frapper, tellement je suis déçu. Il faut que je me maîtrise. A quoi est-ce que je m’attendais ? A ce qu’elle peigne de moi un tableau dithyrambique ? A ce qu’elle fasse une liste de chacune des qualités que j’ai données à Matthieu ? A ce qu’elle devine Denis derrière le masque de Matthieu ? Quel imbécile j’ai été de croire qu’elle m’attribuerait une part de son bonheur ! Linette est comme toutes les autres femmes. Amoureuse de l’amour. Peu importe sous quels traits il apparaît.
- Matthieu ?
Elle pose sa main sur mon bras. Je le retire comme sous l’effet d’une brûlure. Il est trop tard pour les marques d’affection. Elle n’avait qu’à les écrire. Au lieu de ça, elle m’a servi des banalités de bourgeoise qui s’encanaille. Dans un style plutôt médiocre, en plus !
- Matthieu ! Mais qu’est-ce qui t’arrive à la fin ?
Sa voix est montée haut dans les aigus. C’est la première fois que je perçois la peur dans son timbre. Sûrement pas la dernière.
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Derrière lui, Angèle s’étrangla dans un rire confirmant à Antoine qu’elle avait, elle aussi, déjà vidé son compte de gobelets.
— En tous cas t’as bien la tête d’un putain de prof ! fit Léon en versant à Antoine une rasade d’un liquide transparent. Tiens, voilà un verre pour te réchauffer. Tu vas pouvoir trinquer avec nous comme ça !
Malgré l’amertume des effluves de l’alcool bas de gamme, Antoine trempa les lèvres dans le verre sans grimacer.
— Vous fêtez quelque chose ? demanda-t-il après avoir péniblement dégluti.
— Oui ! fit Angèle en sautillant sur place. Armel va enfin parler !
— Parler ? Mais à qui ?
— À mes parents ! dit Armel, un sourire béat aux lèvres. Je vais tout leur dire ! Que je ne veux plus revenir habiter avec eux, que je veux vivre seul... Apprendre les arts et devenir peintre !
— Ses vieux sont de vraies pourritures, compléta Léon, tout en roulant une cigarette. Ils l’ont foutu dehors et le laissent seul ici sans même lui donner un rond pour bouffer.
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- Je suis très touché que tu fasses cela pour moi, dis-je pour l’encourager.
Dans la glace, son visage s’est détendu. Elle se met enfin à écrire. Je meurs d’envie d’aller lire par-dessus son épaule ce que j’espère être une lettre d’amour aussi sincère que bouleversante mais je me retiens. Je dois avoir l’air serein. Au bout de quelques courtes minutes, Linette arrache la page du bloc et me la tend, visiblement soulagée d’en avoir terminé avec mon caprice. Ma main lisse le papier légèrement froissé. Le texte est court, mais il a l’air dense. Le début est correct :
« Je me sens heureuse auprès de toi, Matthieu, en sécurité… »
Mais plus je continue, plus la déception grandit. Très vite, je comprends que Linette n’a parlé que d’elle. Et jamais de moi. Comment puis-je considérer comme une preuve tangible un document dont je suis absent ? Face à mon silence consterné, Linette finit par s’inquiéter.
- Cela ne va pas? demande- t-elle d’une voix blanche.
- Si, si…
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- Crayon ? me demande-t-elle boudeuse en tendant la main.
D’un signe de tête, je lui indique la table de nuit. Elle souffle à nouveau, puis s’étire pour l’atteindre. Alors qu’elle s’apprête à griffonner le premier mot, le carnet maladroitement calé contre ses cuisses, je lui retire le stylo des doigts.
- Tu ne veux pas t’asseoir ?
C’est vrai quoi ! Pas question qu’elle me bâcle ma preuve. Linette me regarde, l’air irrité. Sentant que je ne lâcherai pas prise, elle glisse entre mes jambes et va rejoindre le fauteuil. J’en profite pour prendre sa place au centre des coussins encore tièdes. De là où je me trouve, le tableau est parfait. Grâce au miroir qui fait face à la table, je peux admirer à la fois le dos de ma maîtresse, son visage studieux penché sur sa copie et, en arrière-plan, mon propre reflet. A la fois acteur et spectateur. Je profite de chaque seconde pour tester la justesse de ma mise en scène.
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Alors que son pouls battait déjà un peu plus vite, Denis accéléra le pas vers l’ascenseur qui menait au niveau des arrivées. Devant les portes encore closes, attendait déjà un couple de sexagénaires, poussant deux chariots à bagages vides. Denis haïssait les vieux. Ils étaient tout ce qu’il abhorrait et ce d’autant plus qu’il savait qu’il aurait un jour à en passer par là. Leur lenteur, leur tics, leurs yeux égarés, leur peau…Tout en eux le dégoûtait, jusqu’à parfois provoquer chez lui de légères nausées qu’il ne songeait même pas à contenir, tant il avait besoin d’exprimer sa répugnance. Ces deux-là n’étaient pas particulièrement ignobles mais l’idée de partager avec eux la cabine d’ascenseur, alors même qu’il était en pleine montée d’adrénaline, lui parut totalement incongrue !
« Ils vont me saper le moral » se dit-il simplement, alors il bifurqua vers les escalators.
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Autour de nous, la lumière déclinante de fin d’après-midi enveloppe l’atmosphère d’une noirceur de circonstance. Dans ma tête se bousculent les idées les plus folles. Les plus terrifiantes aussi. Que va-t-il se passer lorsque qu’elle saura qui je suis réellement ? Elle va à coup sûr me détester et se rallier à l’avis de son connard de mari. Ils me traiteront de raté, de tordu. Ils tueront Matthieu… Non. Ce n’est pas possible. C’est tout simplement inenvisageable.
- Matthieu, tes yeux... tu me fais peur…
Effectivement, elle semble effrayée. Je me lève, me campe devant elle et vient aplatir la feuille sur le secrétaire.
- Ecris-là à nouveau.
- Matthieu, s’il te plait, mais pourquoi supplie-t-elle.
Mon poing frappe sur le bois. Linette sursaute en laissant échapper un petit cri.
- Ecris, je te dis. Vite. Et applique-toi cette fois, s’il te plait. »
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Ils étaient là. Tous les trois, mains tendues vers les flammes. Le rire rocailleux du Barbu se fit entendre, suivi de celui d’Angèle. Arrêté derrière le tronc d’un chêne, Antoine hésita à crier ou à siffler pour s’annoncer. Qu’allaient-ils penser de sa présence ? Peut-être ne serait-il pas le bienvenu ? Après avoir échangé un regard avec Jack, il décida de l’envoyer en éclaireur. Une chose était certaine, ces gens-là ne feraient jamais de mal à un animal. En voyant le chien d’Antoine venir à leur rencontre, le trio tourna la tête en direction du coin d’ombre d’où il avait surgi. Au même moment, le grognement de Viktor s’éleva dans la nuit.
— Antoine ! Tu es là ? demanda Angèle.
— Hello ! fit Antoine en sortant lentement de l’obscurité.
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« Ecris, je te dis ! »
Linette me regarde avec de grands yeux étonnés.
- S’il te plait ! Ecris-moi ces mots pour que je ne les oublie jamais.
Lovée au fond du lit de notre chambre d’hôtel, Linette joue avec l’une de ses mèches. Les énormes coussins contre lesquels elle a calé son buste dénudé, forment autour d’elle un trône en coton écru. Elle est ma reine. Elle est à moi. Depuis le fauteuil qui fait face au petit secrétaire situé au pied du lit, je lui tends le bloc de papier à lettre de l’hôtel.
- Allez, vas-y, écris !
Sa main continue de démêler ses cheveux ébouriffés par nos ébats.
- Ecris, je t’en prie ! Fais-le pour moi.
Linette s’est redressée. J’ai dû parler un peu plus fort.
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Mais, malgré ses efforts, la forêt été restée là, omniprésente. À moitié endormi, crevant de froid et de peur, Antoine avait passé la nuit dans un coma délirant, un cauchemar d’enfant vécu par un adulte. Mille fois au moins, il avait promis à un Dieu, pourtant renié, qu’il saurait être irréprochable et humble si seulement il lui permettait de rentrer chez lui, sur son canapé, au chaud. Mille fois il avait insulté Léon pour l’avoir convaincu de commettre cette folie. Mille fois il s’était traité de sinistre con pour l’avoir suivi sans discuter. Mi-grelottant, mi-sanglotant, morve au nez et larme à l’œil, il avait fini par s’effondrer au petit jour, chenille géante blottie contre son chien.
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« Sans compter qu’une femme sur quatre déclare préférer les hommes barbus !» se souvint-il. Il l’avait lu récemment dans un numéro de Marie-Claire abandonné sur une banquette, face au Relais Presse. C’est fou ce que l’on pouvait apprendre sur les femmes dans ces journaux là ! Ce qui les attire… ce qui les révulse… ce qu’elles mangent… ce qu’elles ne doivent plus avaler… ce qui les fait fantasmer même ! Cependant, aussi intéressantes soient-elles, aucune de ces lectures n’avait été plus édifiante ou instructive que les douze derniers mois de sa vie. Il avait appris, parfois à ses dépens, que le savoir ne remplacerait jamais l’expérience qui, elle, valait de l’or et ne s’achetait pas.
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