Pour que s'opère le dénouement , il est essentiel de ne pas hurler avec les loups. Autrement dit, rien ne pourra jamais se faire efficacement dans et par la violence.
Il est évidemment capital, quand les circonstances le commandent, de s'opposer à la force par la force, et bon nombre d'opérations militaires ou de commandos destinés à sortir de situations extrêmes sont indispensables. Mais sur le plan du principe, nous devons réapprendre à adoucir nos mœurs, ce qui passe en particulier, je l'ai abordé à maintes reprises, par la pondération et la réorientation de nos attentes, comme l'ont enseigné les Anciens. Il faut donc réapprendre le sens de la tempérance, inséparable de l'humilité, de la fermeté et du courage. De notre séjour terrestre qui, comme disent les taoïstes, ne dure que le temps d'un bond, nous devons ne pas attendre plus mais mieux.
Il est vrai qu'il affirme lui-même ne pas beaucoup aimer les philosophes, qui font l'impolitesse aux autres de (tenter de) leur expliquer le monde ou il se trouve mis. En ce sens Brel, lui est extrêmement poli: il a décidé dès toujours de ne pas dire tout ce qu'il pense; il se contente de suggérer quelques directions vers lesquelles il faut aller pour comprendre ce qu'il comprend.
Le monde chanté par Brel n'est pas un monde en harmonie. C'est un monde désenchanté par la péjoration douloureuse de la dynamique qui le façonne pourtant sans cesse, la dynamique des rapports entre masculin et féminin en l'humain.
Penser avec Jacques Brel demande de faire avec lui le chemin de son apprentissage des choses de la vie.
Le monde contemporain est extrémiste. En tout. Il porte en soi quelque chose de congruent au "tonus" d'actes extrêmes. C'est un peu comme si les actes terroristes avaient lieu en écho de l'énergie avec laquelle le monde évolue.