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3.51/5 (sur 122 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bordeaux , le 05/10/1988
Biographie :

Né en 1988, Laurent Bonneau est dessinateur, vidéaste et musicien. Sa pratique mêle toujours son sens du son, de l’image et son goût pour des récits elliptiques.

Diplômé de l’Ecole Supérieure Estienne à Paris en 2008, puis à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris en 2012, il signe sa première bande dessinée avec son frère aux éditions Dargaud, la trilogie Metropolitan, en 2007.

Cet artiste vit dans les Pyrénées-Orientales, au plus près d'une vie simple.

Source : http://www.dargaud.com
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Bibliographie de Laurent Bonneau   (19)Voir plus


Entretien avec Laurent Bonneau, à propos de sa bande dessinée Les Brûlures


25/03/2019

Vous avez publié des albums assez jeune : pouvez-vous nous parler de votre parcours, et nous expliquer ce que représente Les Brûlures pour vous aujourd’hui ?

J’ai effectivement eu la chance de signer ma première BD à 19 ans dans une naïveté et une volonté propres à cet âge. Mes quatre premiers albums ont ainsi été réalisés durant mes études à l’Ecole Estienne à Paris puis aux Arts Décoratifs de Paris. Apres un début plus classique dans la facture, je crois que mon parcours s’est développé dans la recherche et l’expérimentation. Bien entendu, on peut voir des liens entre chaque ouvrage, que ce soit dans le point de vue proche de l’intime, la présence forte de paysages, la volonté de dessiner des impressions ou encore un découpage très cinématographique. Néanmoins, mon rapport au dessin se plaçant sous le signe de la curiosité et de l’envie, j’essaie avant tout de me surprendre sur chaque album en changeant notamment d’outils graphiques ou de découpage.


Je suis très attiré par l’image et par sa capacité à raconter le plus possible par elle-même. D’où l’intérêt premier pour les impressions et sensations afin de renforcer ou « compléter » la narration pure. Il m’arrive, dans cet album, de pousser l’idée jusqu’à l’image pleine et abstraite.





Comment avez-vous travaillé sur cette BD polar avec Zidrou ? Vous êtes par ailleurs scénariste, et peut-être avez-vous aussi pris part à l’écriture lors d’allers-retours dessin/scénario ?

Il m’arrive de faire des livres seul, mais je ne me considère pas du tout comme scénariste. Il n’y a pas eu d’allers-retours avec Zidrou, car des le départ une grande confiance s’est installée dans notre rapport. Je lui ai fait part du fait que je ne suis tout simplement pas capable de suivre un scénario à la lettre. A la première lecture, et particulièrement ici, une propre temporalité s’installe dans ma vision des actions ainsi que dans la contemplation possible de leur environnement. La force de ce récit est d’aborder plusieurs genres tout en poussant le thème de l’intérieur psychologique de Nutella via le souvenir. A partir de là, comment ne pas être tenter de dilater la narration, comme altérée par des jeux de mémoire ?


Les Brûlures est un album très contrasté, qui balade pas mal son lecteur. Dès la couverture où l’on voit un homme nager, l’eau et le feu (du titre) s’opposent. Dans le rythme également, les planches lentes et contemplatives font place à l’arrivée soudaine d’un corps meurtri. Quel matériel et quelle découpe avez-vous utilisés pour rendre cette ambiance graphiquement ?

Pour différencier les séquences et offrir à chacune des sensations et des ambiances singulières, j’ai alterné entre différents outils graphiques : mine de plomb ou plume, encre de chine ou encre colorée.




De la piscine aux rivages de la mer, l’eau est un élément omniprésent. Pouvez-vous nous expliquer votre approche graphique de celui-ci ?

Il est vrai que l’eau semblait très présente au niveau du récit. Je suis donc allé dans ce sens-là en m’attardant encore plus sur des vagues, des reflets, et surtout en utilisant majoritairement une technique à base d’eau : les lavis d’encres. La rapport-même au dessin qui nécessite de l’eau permet, je crois, de s’approcher au mieux de cet élément en jouant avec l’aléatoire.


Cette bande dessinée a été décrite comme un « vrai-faux polar ». L’enquête est en effet réduite à son minimum, les dialogues se font rares, et les lieux pas clairement identifiés. On passe également plus de temps entre les murs feutrés d’une piscine que « sur le terrain ». Finalement, on a plus envie de la décrire comme un « polar atmosphérique ». Est-ce que pour vous le mystère est une composante fondamentale de ce genre ?

Je trouve ça bien décrit… Je ne suis pas du tout connaisseur de ce genre pour être honnête. Je crois d’ailleurs que c’est le jeu de Zidrou avec les genres qui m’a le plus parlé au départ, car j’y voyais probablement la possibilité de creuser « l’atmosphère » justement. Vous parlez de mystère et il est vrai que je suis sensible, dans mes goûts cinématographiques et picturaux, à la présence du mystère et des non-dits.



Votre style est assez particulier et étonnant : vous faites naître des expressions très réalistes sur les visages de vos personnages, tout en allant parfois vers l’abstraction pure pour donner corps à une ambiance, à des émotions. Comment faites-vous ça ?

Je ne sais pas trop quoi répondre, si ce n’est qu’effectivement, c’est bien cette approche de l’expression mêlée de réalisme et d’abstrait qui m’intéresse. J’ai l’impression que ça va de soi, pour moi…





Est-ce que l’on retrouvera prochainement ces personnages dans une autre histoire ? Ils parlent assez peu, on connaît à peine leurs noms, et pourtant on s’y attache…

A priori, je ne pense pas. Mais je suis sincèrement content d’apprendre qu’on s’attache à eux, car Zidrou respecte énormément ses personnages et lui-même s’attache à eux. Si c’est une notion que le dessin réussit à partager, alors je suis satisfait.



Laurent Bonneau à propos de ses lectures



Quel est l’ouvrage qui vous a donné envie d`écrire et/ou de dessiner ?

Je n’en ai pas la moindre idée, cela remonte à l’enfance.



Quelle est la bande dessinée que vous auriez rêvé d’écrire et/ou de dessiner ?

Asterios Polyp de David Mazzucchelli.



Quelle est votre première grande découverte livresque ?

Akira de Katsuhiro Otomo.



Quelle est la bande dessinée (ou le livre) que vous avez relue le plus souvent ?

Les Hommes-Loups de Dominique Goblet, et le Manuel d`Epictète.



Quelle est la bande dessinée (ou le livre) que vous avez honte de ne pas avoir lue ?

Je ne sais trop quoi répondre…



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Cavale de Idir Davaine aux Editions 3 fois par Jour



Quel est le classique de la bande dessinée ou de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Je ne souhaite pas répondre à cette question par respect et reconnaissance pour toute oeuvre malgré l’aspect médiatique parfois injustifié.



Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

Non.



Et en ce moment que lisez-vous ?

Marie-Antoinette de Stephan Zweig.



Découvrez Les Brûlures de Laurent Bonneau aux éditions Grand Angle :




Entretien réalisé par Nicolas Hecht.






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Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2020, la tempête Alex dévastait la vallée de la Roya, dans les Alpes-Maritimes. Ce livre donne la parole à celles et ceux qui l'ont subie, fait le bilan et suit la reconstruction. Un récit sensible et poétique : au plus près de la parole des femmes et des hommes, il est aussi à l'écoute de ce que la nature a à nous dire. Une bande dessinée écologique par deux lauréats du prix Tournesol (Laurent Bonneau en 2017 et Alain Bujak en 2021).


Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
L'horizon... C'est étonnant comme le corps se détend lorsque le regard se perd au loin.
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Nous savons, mais nous n'apprenons pas.
Apprendre ne se fonde pas sur le savoir. (...)
Beaucoup ne font que montrer leur ignorance là où ils croient connaître,
en voulant trop souvent juger, ce qu'ils n'ont pas vécu.
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Ici, on tue le temps, alors que chez vous, c'est le temps qui vous tue. 
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La seule véritable arme de l'homme est la parole.
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C'est la terre qui est propriétaire de l'homme. 
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Muet comme le soleil
Brûlant comme le silence
La dureté de la terre
Prend le reflet du ciel
Si longtemps
Qu'elle pénètre le corps

La terre craquelée du crépuscule

Continûment
Fuit le vent
Encore haut et brûlant
Plein de lumière
C'est dans ce ciel nu
Que le ciel luit
L'air se remplit
Au-dessus du sable gris
Puis naît la nuit
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"Le monde extérieur est comme un dictionnaire; c'est un livre rempli de répétitions et de synonymes: beaucoup de mots équivalents pour la même idée. Les idées sont simples, les formes multiples; c'est à nous de choisir et de résumer."
Une année dans le Sahel, d'Eugène Fromentin (peintre-écrivain), 1858
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On dit parfois que concevoir une descendance découle d'un acte égoïste.
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Ces images que je fabrique pour le reportage sont futiles.
Elles ne sont que l'écume de quelque chose d'indicible, existant dans un temps long et lent...
...géologique en quelque sorte.
Peut-on traduire par l'image la nature essentielle de ce lieu?
Est-ce seulement possible de photographier l'extrême patience de ceux qui attendent toute leur vie, dans ce vent de poussière emportant tel un souffle les bruits et les odeurs âcres sans que rien n'arrive jamais?
Saisir ça. Sans explications. Et observer jusqu'à effleurer l'essence de cette terre hors du temps.
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Notre histoire finalement pourrait se résumer aux souvenirs, au présent et à la transmission de nos valeurs, de nos perceptions de la vie. C'est peut-être là le problème de la solitude, lorsque l'on n'a plus rien à transmettre à personne d'autre qu'à soi -même. Et alors on tourne en rond dans un ciel limité. Un ciel où l'on évite pourtant de se confronter à soi-même. Où on s'occupe à ne pas s'abandonner au silence et à la mort. Jusqu'à s'oublier.
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