Est ce que l'ennui peut sauver l'humanité ? C'est ce qu'aurait découvert Monsieur Sisik, jeune retraité aimant la routine.
Un bien étrange roman que j'avoue avoir failli abandonner mais j'ai persévéré et heureusement car j'ai découvert son petit truc qui fait de lui au fond un bon roman.
On arrive donc dans une dystopie. Dans ce monde, on aurait trouver le moyen de lire les pensées des gens et de les condamner pour ces pensées. On suit un prisonnier qui découvre une prison remplie de 58 % de la population. Ces prisonniers subissent apparament une nouvelle punition fraîchement trouvée.
Arrive la longue deuxième partie, où on nous explique que la personne qui a trouvé cette punition est un jeune retraité qui aime la routine et on nous décrit et redecrit encore sa routine... en détails... longs... ennuyants.... c'est là que j'ai failli abandonné mais finalement arrive la dernière partie où on nous explique que la routine de cette homme a stoppé son vieillissement et que c'est ça qui va sauver l'humanité...
Et c'est là que j'ai trouvé le roman genial, car il fallait que je m'ennuie pour découvrir que l'ennui, c'était nul mais nécessaire pour voir que la vie n'est rien sans ennui en vérité. Ce livre est donc une belle métaphore de la vie et de l'ennui qui ne vont pas l'un sans l'autre.
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Une lecture agréable mais sans réel coup de cœur, peut être à cause de l'âge et de la situation du personnage principal, trop éloigné de ma réalité. On suit les péripéties comme une marche mouvementée, au début j'ai eu peur que le livre ne parle que de l'aspect poétique des marches de Mr Minus, ce qui aurait été bien long. Mais, on parle de d'autres personnages à la vie bien moins posée et sans souci. Des thématiques sociétales et écologiques sont évoquées qui viennent enrichir le récit. Un message est transmis.
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Vouloir aborder une blinde de thématiques et de sujets importants en aussi peu de pages, c'est quasi impossible. A moins d'une virtuosité, d'un lyrisme ou d'une poésie géniale. Ce qui n'est pas le cas ici.
Rien de mal fait, rien de mal écrit, rien de "mauvais", mais un livre qui ne me semble pas valoir qu'on le diffuse et détruise des arbres, je ne le trouve pas assez édifiant.
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Terre, Minus !
La grande randonnée est le graal de Bertrand le Marec : « Ce qui l'intéressait, c'était la continuité dans l'effort. Il atteignait, dans l'exercice de la marche, des états seconds ou plutôt premiers. Il voyageait avec grâce ». Dilettante patenté, Bertrand s'est baptisé Minus, acceptant d'être tracé électroniquement si son père, richissime entrepreneur, le laisse vaquer librement sur les chemins balisés de France, loin de l'affairisme frénétique et des obligations subséquentes. Bertrand a recruté Martial, placide organisateur au passé tumultueux, ordonnateur de l'hébergement et du ravitaillement. Bertrand marche, rêvasse, Martial ravaude, planifie. Si les deux hommes s'estiment, des pièges jalonnent les itinéraires et l'argent, ce « maître » étalon sans âme, peut ruiner bien des entreprises fussent-elles altruistes et débonnaires.
Laurent Graff a conçu Bertrand le Marec comme un alter-ego détaché des systèmes, en apesanteur dans la traversée des mondes. Avec élégance, l'écrivain mêle le trivial et l'éthéré, filant avec humour et brio la métaphore : « Un homme face à la mer contemple toujours son destin ». Les bonheurs d'écriture fréquents et la finesse des observations aimantent et enthousiasment. La fluidité et la précision des phrases entraînent. Nul temps mort dans ce vagabondage existentiel. Seule la dystopie où des groupes d'action violente antisystème frappent les nantis montre quelques faiblesses de par son traitement lapidaire mais le propos n'est pas là. En navigant aux marges de la société, Bertrand Minus sait que les petites attentions développent une véritable considération, pour les hommes et pour la nature : « Il n'existe qu'un chemin, celui que l'on prend… Dans tous les cas, c'est la vie. La seule qui soit ».
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Petit livre lu dans un état second, après une tempête, un attentat et en un premier jour de reconfinement (ensoleillé ouf). Un jour où on aimerait disparaître, tout oublier et se faire aussi petit que monsieur Minus. Malheureusement la fable séduisante finit de manière trop caricaturale pour qu'on se laisse vraiment convaincre.
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Petit livre, petit tirage (2222 exemplaires, il n'y en aura pas pour tout le monde.) mais très sympathique.
Nous suivons un moment de la vie de Bertrand Le Marec, héritier de la fameuse marque L.M première fortune de France. Sauf que Bertrand s'en fiche et renie ce statut, lui ce qu'il veut c'est "qu'on lui f.... la paix"
Alors il marche, accompagne en véhicule par Martial 20 ans de plus que lui, qui a fait de la prison, mais qui accepte ce "travail". Et oui, recruté par L.M et Bertrand, pour cela.
Oh, il s'en passe des choses dans ces 156 pages, que j'ai lu, bien évidemment en peu de temps. Il est vrai que je randonne également, certes pas 30 kilomètres par jour, mais il m'est arrivé d'en parcourir pas mal sur plusieurs jours. Et je comprends tout à fait cette ivresse solitaire du randonneur une fois que le départ est pris.
J'ai ressenti beaucoup de sensations que décrit Laurent GRAFF, ça fait du bien. D'autant plus que cette marche est agrémentée de réflexions de tous ordres, ça aussi j'ai bien aimé. En fait Bertrand est un marginal qui a les moyens financiers.
Bon, il y a parfois des aventures, qui interviennent dans ce roman qui pourraient être évitées, mais on les vis, on respire, et on passe à la suite.
Il arrive à se sortir de sa condition grâce à des évènements graves, décrits par l'auteur qui semblent assez causasses, mais c'est un roman...
Il faut parfois interpréter ce qu'on lit, afin de percer l'état d'esprit de Monsieur Graff.
Voila, une bonne note, et bonne lecture à celles et ceux qui veulent essayer un autre style.
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Monsieur Minus, c'est le faux nom pour préserver son anonymat que s'est donné lui même Bertrand le Marrec, héritier malheureux de la plus grosse fortune de France, au moment de se faire mettre une puce sous la peau à Bruxelles. S'il l'a fait, c'est pour être localisable, malgré la distance qu'il a décidé de mettre avec son héritage. Oui, on peut aussi se rebeller contre une famille nantie et refuser d'avoir à subir son emprise capitaliste. Bertrand le Marrec a choisi quant à lui de marcher, marcher et encore marcher, planifier ses escapades sur le long terme géographique et temporel. Pour cela il profite quand même de son argent et se paye le service d'un intendant à plein temps, pour organiser son périple et la logistique. Martial qu'il s'appelle, le logisticien, un ancien voleur de bijoux qui a payé de quinze ans de vie en prison (Un voleur de vedette aussi j'ai pensé, tant la place qu'il a prise par moments m'a paru importante). Les deux hommes vivotent leur cohabitation, parfois pépère voire monotone, même si des éléments inopportuns comme par exemple un taureau retarde un rendez-vous de fin de randonnée. Voilà en gros pour le pitch, avant que ça ne s'emballe avec l'irruption d'éléments sociétaux.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman qui m'a paru décousu, construit à l'emporte-pièces, sans parler de certains passages, d'images, de sensations, de traits de personnages convenus, gros ou inappropriés.
Par exemple j'ai frémi d'un énorme je-ne-sais-trop-quoi en tombant sur ce passage : « Il monta à l'avant à la place du passager en étirant ses jambes. « Tu n'as pas quelque chose à boire ? J'ai fini ma bouteille. » Martial lui tendit de l'eau. « C'était bien ? », s'enquit le chauffeur avec un coup d'oeil à l'intégrité physique de son voisin. Bertrand résuma en deux mots sa promenade : plat et monotone - c'était bien. ».
Ennui au possible en lisant ça. Et en même temps je me suis dit, mais c'est génial ! Tu t'es ennuyé alors même que c'est (presque) le sujet. Néanmoins, je me pose avec le recul une question littéraire (à deux balles d'importance) : l'auteur est-il obligé de faire ressentir l'ennui au lecteur sous prétexte que le passage évoque la platitude et la monotonie ? (et là je pense à Oblomov)
Il y a bien eu quelques velléités de début de flamme, des passages qui m'ont semblé ciselés. Mais rapidement étouffés par le rythme chaotique, et la désagréable sensation de lignes qui s'effilochent dans un projet incohérent.
Quant à la fin et au climax, ils me font l'effet d'un cocotier secoué par un 33 tonnes : des fruits magnifiques en sont tombés, révélateurs d'évènements plus qu'improbables. le contexte politique attrayant (le début de la fin du capitalisme) n'a pas sauvé le roman pour ma part.
Resté à quai trop longtemps dans le récit, comme scotché sur la ligne de départ, je n'ai pas réussi à rattraper les personnages dans leur périple, et suis resté en lisière de leur balade, en observateur médusé à qui le dernier kilomètre tardait malgré tout.
Un rendez-vous manqué, tout simplement.
Merci malgré tout aux éditions le Dilettante pour cet envoi dans le cadre de masse critique.
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"La marche lui avait fait découvrir une liberté cachée - enfouie sous le tapis -, un moyen simple et sain de s'esquiver." tiré de Monsieur Minus, de Laurent Graff (qui sort ces prochains jours): un roman malin, drôle, fantaisiste, mélancolique et philosophique. Un homme marche pour fuir sa condition, son destin, sur fond de mouvements sociaux (véganisme, black block, anticapitalisme etc. le plus amusant étant le "mea culpa" - s'accuser soi-même), parfois violents car "les dégâts, les débris, le feu, les ruines" sont "le plus beaux des poèmes". Une histoire qui pense le contemporain et s'amuse aller au-delà - l'imaginaire comme miroir déformant, c'est ce qui fait la force de ce nouveau Laurent Graff qui plaira aux amateurs de Toussaint et d'Echenoz et même aux lecteurs de Houellebecq ou de Tesson, qui trouveront dans Monsieur Minus matière à réfléchir, à rêver aussi. Excellent.
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Plutôt rigolo ;) Quel réparti que ce narrateur !
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Le spleen n'est plus à la mode
Il faudrait donc être inventif.
Par soucis d'être dans le lâcher prise ou l'originalité, commençons par acheter sa tombe à 18 ans.
C'est pas compliqué d'être heureux
A 35 ans, mettons nous en maison de retraite...
Pas n'importe laquelle: une qui aurait un joli nom prometteur comme "les Jours heureux"...
Le spleen n'est plus à la mode
C'est pas compliqué
Tout, il faudrait tout oublier comme Al'.
Pour y croire, il faudrait tout oublier
Penser à de belles épitaphes efficaces et ménager son jouet...
Il en résulte un roman étonnant. Et si en pensant les choses par l'autre bout on pouvait mieux comprendre la vie?
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Cet auteur n'a pas son pareil pour s'approprier des sujets contemporains - et philosophiques. Dans l'un de ses précédents livres déjà (Selon toute vraisemblance, 2010), c'est la poétique de l'effacement que l'auteur malin décrivait dans une série de nouvelles qui frôlaient parfois le fantastique. Et ce fantastique est d'ailleurs à nouveau présent dans cette dystopie composée de trois textes où l'auteur brille par son intelligence et sa fantaisie, un triptyque avec en son centre : La Méthode Sisik. Retraité solitaire, Grégoire Sisik fut archiviste, un métier qu'il a aimé car il donnait "dans l'ancienneté plutôt que dans la modernité, dans l'oiseux plutôt que dans l'utile". Dans un souci d'organiser sa vie de la façon la plus minimale possible, Sisik répète jour après jour les mêmes gestes bien précis. À l'inverse de la quête insatiable de nouveautés dont notre époque est complice, Sisik cherche dans la routine la pérennité de toutes choses, la permanence - il s'agit de résilier le temps. Sans le vouloir, il arrête SON temps, et ne vieillit plus. Il regarde toujours le même film - Le Samouraï, de Melville -, écoute uniquement, et toujours à la même heure, les Variations Goldberg interprétées par Glenn Gould, dans un enregistrement datant de 1981 où "la virtuosité démonstrative de la jeunesse a cédé à la modestie du corps vieillissant et au goût du temps". Insolite, la Méthode Sisik est un livre aussi original que passionnant, aussi poétique que drôle, et, le plus souvent, d'une lucidité sidérante quant au regard oblique qu'il porte sur notre époque, sur l'obsolescence de l'Homme et la robotisation de la société.
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Dans ce roman d'anticipation pas comme les autres l'auteur développe plusieurs innovations. Ainsi cette société pacifiée et aseptisée où l'on enferme la moitié de la population pour "meurtre par prémonition". Pour lutter contre la surpopulation carcérale il faut imaginer un nouveau système répressif, avec des peines adaptées. A partir de l'expérience d'un retraité, dont la routine est devenue mode de vie, un architecte développe un projet promis à un bel avenir. Un récit en trois parties autonomes qui forment un roman déroutant.
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Le titre.
Tout est dans le titre. C'est un peu décevant de refermer un livre en ne pensant qu'à son titre. La surabondance de passé simple devient gênante. Le livre se lit vite et n'encombre pas, ni la bibliothèque, ni la mémoire.
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Peu de souvenirs de cette lecture. Le titre m'a attirée c'est sûr. Mais il n'a point laissé de traces. (Lu en janvier 2014)
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