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Citations de Laurent Kloetzer (45)


Qu’elle qu’ait été sa nature, j’ai aimé ce garçon. Je l’ai aimé non comme on aime parfois un enfant ou comme on aime un homme, je l’ai aimé pour lui-même. J’ai eu envie de le protéger, de le soutenir, de le croire. De le suivre. Les récits de Wissam et de Mehdi étaient clairs, sans lui ils n’auraient jamais parcouru la route, jamais fait ce chemin. Sans son charisme, sans le regard toujours aimable qu’il portait sur le monde et cet espoir qu’il tenait par dessus tout que les choses allaient s’améliorer…
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Il s'est campé, jambes écartés, au milieu du toit et il a déployé le drapeau de notre Union soviétique, le grand étendard rouge de la révolution prolétarienne. Nous étions une expédition de quatre tracteurs géants, nous venions de parcourir 1 400 kilomètres et nous arrivions après trois semaines de voyage, portant le carburant, la nourriture, la chaleur, j'avais le coeur fier pour l'équipe, pour notre grand pays.
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《Que veux-tu faire, maintenant?
- Vivre. Juste vivre.》
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Ils traversèrent Dvern figée en sa gangue de pierre, déserte et abandonnée à leur volonté. Nerio se sentait la force de devenir le maître de ce navire de roc, il se sentait la force d'affronter les fantômes et les dieux enfouis de cette cité millénaire. En cette nuit de tempête, la ville laissait apercevoir sa véritable nature, lavée de ses dorures et de ses fanfreluches atlanes... Elle apparaissait telle qu'elle était, une cité cruelle et sanglante, vénérée jusqu'à la mort, destinée à régner !
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Une cité d’esclaves, de marionnettes et de fous. L’Amance, la drogue des rêves, malgré le danger, il fallait qu’il essaye, pour s’échapper, du monde et de lui-même. Le rêve, à sa portée, ses rêves sous son contrôle… Il laisserait bien volontiers ses journées à Jaël de Kherdan, s’il pouvait rêver à volonté pendant ses nuits !
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Vostok est un promontoire. Ton frère et ses copains voient nos cabanes pourries et les vieilles machines soviétiques, et le froid, et le vent, mais toi tu sais que c'est un lieu tout au bout du monde et que rien n'y est comme ailleurs.
(Vassili à Leo)
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Elle avait raison… Jaël de Kherdan n’était jamais coupable de rien, même quand lui, Jaël l’était. Jaël de Kherdan n’avait pas déshonoré Sara… Il était parfaitement possible qu’il ait tué Livar Mordien dans un geste de colère, qu’il n’y ait jamais eu le moindre spadassin, pas même d’insultes de la part de l’imprimeur… Et qu’ensuite, en écrivant… Non. Jaël préféra continuer à lire.
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Vostok dort, d'un sommeil semblable à la mort; le bruit des moteurs s'éloigne de plus en plus, le vent siffle et emporte les paroles.
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Juan dit : "Irvin et moi cherchons un trésor. Une pierre précieuse. Une clef enchantée. Là dedans."
Il désigne les machines. Leo les examine. Des consoles modernes. Un autre, plus ancienne, épaisse, les bords renforcés, la coque avec une sorte de métal rayé. Irvin travaille dessus, il laisse avec réticence Leo en regarder l'écran. Des textes incompréhensibles défilent, comme si les entrailles du système étaient mises à nu, elle n'y comprend rien.
"Une clef pour quoi faire ?"
- Pour ouvrir le Vault des Andins.
Ouvrir le Vault des Andins. Elle croit à une blague, attend le rire moqueur, qui ne vient pas. Juan se tient debout, les mains dans le dos, elle l'a déjà vu ainsi, quand il reçoit une nouvelle recrue. Le regard tranchant, jugeant chaque attitude, chaque réaction. Mais elle est sa soeur, pas un tueur à son service, elle ne fait pas partie de sa bande, merci.
Irvin crache : "Tu as compris ce qu'il disait ou il faut te le redire lentement ?"
- ça va, oui.
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La vie de la base dépend de la centrale électrique. Un bâtiment à l'écart contenant deux moteurs diesel qui tournent en permanence pour générer le courant dont nous avons besoin. Il s'agissait à l'origine de moteurs de bateau, robustes et et fiables, installés séparément des lieux de vie. Ils sont le coeur battant de la base, source de lumière et de chaleur, objet des soins constants d'Anatoli Kouprine, chef électromécanicien lors de mon deuxième hivernage. La cause du départ de feu n'a jamais pu être déterminée : un court-circuit, un fût d'essence mal refermé diffusant ses vapeurs dans un espace confiné, une étincelle... La négligence, la malchance.
(Extrait du livre "La base du bout du monde" par Veronika Lipenkova).
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Vers minuit. Les autres sont allés se coucher, Leo aussi est épuisée. Dans le salon, au milieu des odeurs de cuisine, de la vaisselle accumulée et des cadavres de bouteilles, ne restent que Juan et Jazmín. Lui, enfoncé dans le canapé, la tête droite et les yeux clos. Jazmín à ses pieds, la tête sur ses genoux. Leo se dirige vers le vestiaire, commence à enfiler son armure. Il fait – 49 °C dehors.
« Où vas- tu ? »
Est- ce qu’il a ouvert les yeux ? Il ressemble à un gros chat, ou au dragon sous la montagne, dont on ne peut jamais dire s’il dort.
« Chercher de l’eau pour le fondoir. Il en faudra demain. »
Il hoche la tête, pousse l’épaule de Jazmín, la force à se réveiller, à se lever. « Va l’aider », et Jazmín à peine réveillée marche jusqu’au vestiaire. Leo murmure : « C’est bon, je vais m’en sortir, ne t’en fais pas », et elle installe Jazmín sur un banc. La tête calée entre les vestes en laine polaire, Jazmín se
rendort très vite. Son arme est là, sur sa hanche, à portée de main, elle pourrait être utile. Leo se souvient alors des moqueries de Vassili à Juan. Que crains- tu ? Les voleurs ? La nuit ? Il n’y a ici ni l’un ni l’autre. Elle sort, la nuit est pourtant là, le ciel est mangé par les ombres, l’air lui mord cruellement le visage. Elle marche vite, la neige s’enroule en tourbillons entre ses jambes. Ne pas oublier : si elle tombe ou se coince quelque part, elle est morte. Voilà ce qu’elle racontera à Miguel et Anika quand elle reviendra. Je n’avais pas le droit de tomber, pour ne pas mourir.
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Il regarde les fantassins hagards et voit les Compagnons, les cavaliers de la première heure, les plus keltes des Keltes, ceux qui se battent torse nu en hurlant, le visage et la poitrine tatoués des marques de la déesse. Il voit ces hommes avachis par les langueurs de l'Orient. Ils ont vaincu, ils ont conquis, oui, mais où sont leurs conquêtes? Où sont ces royaumes qu'ils ont écrasés sous leur botte, où sont ces terres dont ils ont renversé les armées dans un grand élan furieux? Pour eux, elles ne sont pas plus qu'un rêve... Des cités d'or et de vieilles pierres perdues dans les brumes de l'autre monde, colonnes de temples, bois précieux et soieries... Tout cela est si loin d'eux... Juste un rêve oui, dans les yeux de leur roi (...)
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"Où est ta famille, Eylir Ap'Callaghan ? Ta femme te hait, ton fils a appris à se méfier de toi, ta fille ne te connaît pas. Tu n'as pas su admirer les bons modèles. Tu as pris ta mère pour une grande dame, quand elle n'est qu'une courtisane arriviste. Ton père pour un grand seigneur quand il n'était qu'une brute. Et ton frère, le Roi rouge... Comment ne pas voir qu'il était fou ? Que c'était un assassin ? Et que seule la poussière se souvient de ses conquêtes... Je dis la vérité, Callaghan."
Le Maître poussa Beth en avant.
"Il ne te reste plus qu'elle, la pupille de ton ennemie. Tu es venu la séduire dans son château, comme tu en as séduit tant d'autres, parce que tu crois qu'un héros doit trousser toutes les filles qu'il croise, parce que ton frère en a violé tant que tu te dois de l'égaler. Mais elle ne t'en veut pas et elle t'aime, c'est la plus grande chance qui t'ait jamais été donnée. Voilà tout ce que tu peux espérer. L'amour d'une femme, la vie et la paix."
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Aujourd’hui, se moquant de l’apocalypse annoncée, les gamins de Cárcel vont jouer à courir dans les pentes jusqu’à avoir l’impression de s’envoler, et s’envoleront parfois, saisis par les rafales, les mamans vont leur hurler de rentrer à la maison, ou bien sortir dans la bourrasque pour saisir les plus petits par le poignet et les tirer à l’intérieur. Le vent va siffler furieusement dans les poteaux, arracher des bâches, des morceaux de plastique, des toits en tôle, des portières de voitures. Quelques navires vont fuir le port et trouver refuge en haute mer, entre les vagues hautes comme des montagnes ; un ou deux peut- être ne reviendront pas. Cela durera deux jours, peut- être une semaine, puis la ville se réveillera de son cauchemar, les écrans montreront les autoroutes encombrées, un camion éjecté du viaduc et suspendu au- dessus du vide, un gosse en larmes dont la maison aura été écrasée par la chute d’un arbre ou d’un poteau électrique, et on affichera les records. La tempête la plus forte, les vents les plus violents, la mère de toutes les tempêtes, non, pas l’Última, mais presque, et chacun comprendra qu’avant les choses étaient différentes, avant que des fous ne jouent avec les vents, les nuages, l’eau et la terre. Tout cela est vrai, Leo a demandé la vérité, les chiffres à Teddy. Il y a dix ans, les températures étaient plus basses, les vents moins violents, les tempêtes moins fréquentes. Il y a dix ans, aucun dirigeable automatisé ne dérivait au-dessus des montagnes pour les asperger de peinture blanche et en changer l’albédo, aucun drone n’ensemençait les nuages ni les océans, personne encore ne prétendait prendre la place de Dieu pour commander aux mers et aux vents. De cette façon, les Andins garantissent leur pouvoir et leur fortune, l’eau douce ruisselle depuis le Tupungato, première source de leur puissance avant même le cuivre qu’ils produisent et qui leur assure la protection des puissants de l’hémisphère Nord.
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Vania était le chef de l’expédition, il parlait et la douleur lui vrillait le ventre, il essayait d’imprimer des mots, des menaces, des ordres dans l’esprit des autres. Veronika, le menton posé sur les mains, hochait la tête, rassurante, mais il n’avait pas confiance en elle ni en aucun d’eux. Juan, en écho, se débat aussi contre une assemblée qui ne lui est pas acquise. Il joue l’assurance détendue, assène des certitudes, cherche l’acquiescement dans le regard de chacun, répond aux questions, oui, l’avion pourra encore se poser, il peut se poser jusqu’en mars sans risque, le pilote le lui a assuré et il touchera une prime de 10 000 dollars pour revenir les chercher, il aura de puissantes motivations pour ne pas les abandonner sur la glace pour l’hiver, parce que personne ne veut passer l’hiver ici.
« Demain, nous ferons un point sur les réserves, le carburant, la nourriture, je pense que nous avons largement assez avec tout ce qu’on a découvert dans le bâtiment B, mais chacun saura où nous en sommes. Bonne nuit à tous. »
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Cet endroit, Nerio, n'est pas un simple grenier comme tu as pu en connaître. Tu es ici dans la demeure d'un être étrange et noir, une pauvre âme torturée dans un corps terrifiant. Pendant longtemps, alors que d'innocents enfants dormaient juste en-dessous, un monstre énorme a arpenté ce plancher, en faisant craquer les lattes et empêchant les enfants de dormir. Si terrifiant, que Kasny lui-même n'osait pas monter au grenier, qu'il tremblait de peur et gémissait dans son lit quand le monstre grognait...

(...)

Ce monstre n'est plus là, Nerio, il faisait peur à mon père. Il n'est pas bon pour un prince d'avoir un monstre dans son palais... Alors ils l'ont emmené, ils sont venus avec des soldats en armes pour le jeter dans une prison sombre et secrète dont nul ne peut jamais sortir... Mais le monstre a laissé des traces de son passage, des reliques, des fantômes. Ne sens-tu pas son odeur, Nerio ?
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Il avait raison, bien sûr. Mais j'ai levé le menton :
- "En quoi est-ce que je trouble l'ordre et la sécurité ?
- Es-tu mariée ?
- Non, bien sûr...
- Voilà"
Il m'avait mouchée. Tous les types me regardaient en souriant, même ceux que je considérais comme mes amis, mes soutiens. En moins d'une seconde, le temps de dire "voilà", cette mauvaise blague, et une jeune femme au milieu des hommes devenait une grenade dégoupillée, une putain en puissance. Mironov m'avait eue.

(Extrait du livre "La base du bout du monde" par Veronika Lipenkova)
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"Je viens d'un monde très différent du tien, ai-je dit. Je n'ai jamais mené d'armée ni combattu à l'épée. J'ai plus voyagé en rêve qu'en vérité. Je veux trouver pour quoi vivre et pour quoi mourir, je voudrais comprendre pour quoi les autres vivent et meurent. J'aime qu'on me raconte des histoires et j'aime en raconter."
Et je lui ai raconté la mienne.
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Je savais que les Elohim collectionnaient les souvenirs et les talents de ceux qui les voyaient apparaître.
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Nous sommes dans le noir, dans le froid. Nous sommes à la merci de la nuit et de ses fantômes. Nous avons tous peur, jamais nous n'avons eu autant l'impression d'être abandonnés.
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