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Citation de mandarine43


[Incipit.]

Nous deux, Tonino et moi, on n'aurait jamais imaginé ce qui allait arriver - Paris au-dessus de nos têtes et cette fois on ne s'y arrêterait pas. On a glissé sous Paris et les wagons du métro filaient vers la gare du Nord, sans que ni Tonino ni moi ne nous disions, tiens, et si on s'arrêtait quand même voir le temps et l'argent qu'on n'a pas nous filer entre les doigts ? Non, on ne s'est pas arrêté, on a filé comme ça jusqu'en Belgique, sans regarder la France et le temps qu'on laissait derrière nous, sans attendre que Tonino agite ses mains, larges comme on imagine celles d'un boxeur ou d'un désosseur de vieilles voitures, en spatules, carrées, robustes, pour nous promettre des moments formidables.

Tonino aimait se servir de ses mains pour faire semblant de menacer - touche le cul de ta sœur ! grognait-il quand il avait bu, avant de promettre à celui qui s'attardait trop longtemps devant lui de lui envoyer un coup de surin - il me semble que je ne l'ai pas entendu une seule fois utiliser un autre mot que celui-ci, surin - menace qu'il mimait d'un geste ample et savant mais sans jamais la présence d'une lame, seulement le geste, censé édifier le premier qui passait à sa portée. Mais on rigolait trop dans les bars pour ne pas voir que tout ça finirait dans une mare de bière plutôt que de sang ; eh oui, mon Tonino, t'es encore rond comme une queue de pelle !
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