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4.33/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Marseille , le 01/09/1803
Mort(e) à : Paris , le 01/09/1866
Biographie :

Léon Gozlan est un écrivain français, romancier, nouvelliste, journaliste et historien de l'art.

Il est le fils d’un riche négociant marseillais. Après la faillite de son père, il abandonne ses études pour se lancer dans l’aventure maritime. Ses souvenirs de voyages sont rapportés dans la nouvelle "Pour avoir voulu imiter Robinson".

Il devient chroniqueur à Paris, au journal Vert-Vert, par l'intermédiaire de son ami et compatriote l’avocat Méry.

Léon Gozlan est surtout resté célèbre pour son livre-souvenir sur Honoré de Balzac, "Balzac en pantoufles" (1856).

Il succède à Balzac à la présidence de la Société des gens de lettres et préside aussi la Société des auteurs et compositeurs dramatiques.

Il s’essaye également au théâtre avec des drames et des comédies, dont "la Pluie et le beau temps" (1861), et "Tempête dans un verre d’eau" (1849).

On lui doit encore une excellente série monographique intitulée Châteaux de France, parue en deux volumes sous le titre Tourelles en 1839.
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Source : wikipedia fr
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ma visite était finie.

Je quittai les Jardies, navré, noyé dans un abîme de tristesse et me disant que je n’y remettrais plus les pieds de ma vie.

Il me restait encore un quart d’heure à attendre le passage du convoi de Versailles pour Paris ; voici comment je l’employai : de l’intérieur même de la propriété, il m’avait été totalement impossible d’examiner dans quel état se trouvait, depuis plusieurs années que je l’avais perdu de vue, le fameux mur, ce mur, cauchemar des rêves agités de Balzac, ce mur si souvent renversé, si souvent rebâti. Un assez vaste circuit était à décrire en passant par la route même de Ville-d’Avray pour arriver sous ce mur à jamais historique. Malgré la chaleur, une chaleur d’orage fort pénible, je traçai ce détour peu pourvu d’ombre, et j’arrivai au mur. Nous nous reconnûmes, je crois ; car chaque pierre mise dans mon temps semblait me dire : « On nous croit bien solides, mais gare un de ces hivers !… » Et, en effet… mais je n’ai plus le droit de faire des réflexions sur le plus ou moins de fixité de tous ces grès, autrefois mes amis. Nous n’en rîmes pas moins avec discrétion jusqu’au moment où l’un d’eux, remuant dans son alvéole de plâtre, m’indiqua, par cette diversion, un écriteau que je n’avais pas aperçu. Je lus à travers un brouillard de larmes : Les Jardies, ancienne propriété de M. de Balzac, à vendre ou à louer.

La désagréable trompette du chemin de fer m’appelait.

Adieu, séjour le plus triste, le plus accablant de tous, non pas seulement parce que celui que nous aimions tous n’y est plus, mais parce que d’autres y sont.
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Je sonnai à cette porte, mais pas tout de suite, je mis quelques instants d’indécision réfléchie à lever le bras, à saisir l’anneau de fer ; j’allais entendre retentir un son dont je me souvenais tant ! Je sonne, cependant… Ah ! c’est le bruit d’autrefois ; je le reconnais ; mais il est enroué, éteint, paresseux ; nous étions plus vive jadis, ma gentille sonnette, quand nous sonnions pour les créanciers ; vous n’êtes plus qu’une sonnette riche.

Comme on me fit attendre pour m’ouvrir ! Si longtemps attendre, que je me surpris répétant machinalement la phrase sacramentelle qu’ils disaient aussi autrefois, ceux à qui l’on avait mille raisons pour ne pas ouvrir. Ils sont donc tous morts là-dedans !

C’est que je n’avais pas vu une seconde petite affreuse porte bâtarde ouverte plus bas dans le prolongement du mur. Elle n’existait pas de mon temps, j’allais dire sous Louis XIV. Le jardinier s’était donné une porte ! Il est vrai que la maison du jardinier était devenue une maison de maître. Malheur ! tout le monde s’était donc enrichi aux Jardies ? Jamais Balzac n’eût souffert cette porte bâtarde à côté de la double porte seigneuriale à doubles marteaux par où il entrait. Qu’aurait dit M. de Saint-Simon !

J’entrai toutefois, mais en soupirant, par cette porte plus que bourgeoise ; un valet de chambre, le tablier blanc noué autour des reins, était venu m’ouvrir. « Que demande monsieur ? Monsieur veut-il acheter ou louer la maison occupée autrefois par M. de Balzac ? » La double question m’avait foudroyé. Je n’avais rien préparé. Je venais, voilà tout. Pourtant, j’aurais dû prévoir, la propriété étant vendue ou louée, qu’il me serait demandé ce que j’y venais faire. L’embarras imprévu où je tombais était, à tout prendre, moins grand que si le pavillon n’eût été ni à louer ni à vendre. Je répondis au valet de chambre : « Je viens louer. » Entrez, alors, monsieur.
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De longues larmes ruisselèrent sur les joues de lady Glenmour. Sa figure pâlit comme certaines fleurs après minuit. Ce n’était plus la même femme. Outre le mal dont souffrait lady Glenmour, mal auquel le fameux médecin anglais Astley Cooper a donné le nom fort original de mal de cour, c’est-à-dire un mal qui naît de la satiété de toutes choses, des meilleures comme des plus rares, elle éprouvait une tristesse incommensurable, causée par sa conviction profonde que l’homme qu’elle avait épousé ne l’aimait pas.

Depuis six mois qu’elle était sa femme, elle se persuadait avoir eu assez d’occasions de reconnaître qu’elle n’inspirait à lord Glenmour qu’une affection commandée par le devoir et soutenue par la délicatesse. Les riches cadeaux dont il l’accablait ne servaient qu’à la raffermir dans cette conviction. Il cachait, sous la magnificence de ses dons, la pauvreté de ses sentiments. Elle était flattée en reine par un courtisan ; mais elle, la femme, n’avait jamais éveillé en lui l’amour qu’elle croyait avoir le droit d’inspirer. Lord Glenmour lui semblait un dieu qui n’avait pas encore daigné prendre pour elle la transformation qui le ferait aimer. Cette persuasion, de jour en jour mieux établie en elle par une succession de faits qu’elle croyait irrécusables, la minait sourdement. Et ne prévoir aucun terme à cette existence contrainte ! n’était-ce pas une affreuse situation pour une jeune femme qui avait imaginé, à qui l’on avait dit sans doute que son mariage avec lord Glenmour, un des plus beaux, un des plus élégants gentilshommes anglais, la rendrait la femme la plus heureuse du monde. Convaincue du faible attachement qu’il avait pour elle, elle restait toujours au-dessous de ses efforts quand elle essayait maintenant de triompher d’elle-même, et ses maladresses valaient encore moins que son indifférence. Cette dernière journée lui avait été une preuve de plus qu’elle n’aurait jamais à espérer autre chose de lord Glenmour que des procédés gracieux, que des surprises toujours faciles à un aussi riche seigneur que lui. Elle devait renoncer à des marques simples et vives de tendresse.
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