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4.18/5 (sur 179 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Oriol , le 21/08/1871
Mort(e) à : Province de Viipuri , le 12/09/1919
Biographie :

Leonid Nikolaïevitch Andreïev (en russe : Леонид Николаевич Андреев) est un journaliste et écrivain russe.
Il est le père de Daniel Andreïev (1906-1959), écrivain, poète et chrétien mystique. Il était également photographe et a publié sous le pseudonyme de James Lynch.
En 1889, la mort de son père, un riche arpenteur, plonge la famille dans une situation financière très délicate. Entrée à la faculté de droit de Saint-Pétersbourg, en 1892, il publie ses premiers textes dans une revue pétersbourgeoise. Sans ressources, il quitte la faculté et effectue divers travaux.
Après avoir réussi ses examens, Andreïev se lance dans une carrière d’avocat en 1897. Après la parution, en 1898, de Bargamot i Garas’ka (Bargamot et Garaska), hommage au Conte de Noël de Charles Dickens, Maxime Gorki, frappé par le style peu conventionnel du jeune auteur, l’introduit dans les milieux littéraires. Son premier recueil de nouvelle, publié en 1901, rencontre un succès immédiat.
En 1902, Andreïev épouse Alexandra Veligorskaïa. La même année naisse son premier fils Vadim. Son second fils, Daniel, est née en 1906; sa femme meurt la même année, victime d’une infection.
Estimant que la révolte des masses ne peut aboutir qu’à de lourdes pertes, Andreïev se détache de son engagement révolutionnaire, en 1907. Ses pièces Savva et Zizn cheloveka (La Vie de l’homme) contribuent à le faire connaître et apprécier hors des frontières russes.
Brouille avec son ami Gorki, qui lui reproche son pessimisme et l’accuse de faire l’apologie de la trahison dans sa nouvelle Judas Iscariote, il s’installe, en 1908, à Vammelsuu (actuelle Finlande) et épouse en secondes noces Anna Dénissévitch ; de cette union naîtront trois enfants.
En 1910, il publie Mysl (La pensée). En 1914, Andreïev voit dans le conflit qui s’engage un nouveau départ pour l’humanité. Première de sa pièce Korol’ zakon i svoboda, appel à soutenir l’effort de guerre contre l’Allemagne. La pièce Tot, kto polucaet posceciny (Celui qui reçoit des gifles) triomphe à Moscou et Saint-Pétersbourg en 1915 et en 1916 sort Igo vojny (Le Joug de la guerre), son dernier roman achevé. Après la Révolution bolchevique de février, Andreïev entre au comité éditorial du journal réactionnaire Russkii en 1917. Il meurt d’un arrêt cardiaque, conséquence de complications née de sa tentative de suicide de 1894.
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Source : http://editions.sillage.free.fr
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Le Mur, fable symbolique, fait frissonner : un mur inébranlable se dresse avec cruauté devant des lépreux et des affamés se pressant à ses pieds et leur interdit l’accès à une vie heureuse. Ils représentent l’humanité dans sa lutte pour le bonheur et la liberté. Lecture de Judith Beuret.


Citations et extraits (124) Voir plus Ajouter une citation
Leonid Andreïev
Ce n'est pas mourir qui est terrible, c'est de savoir qu'on va mourir. Il serait tout à fait impossible à l'homme de vivre s'il connaissait l'heure et le jour de sa mort avec une certitude absolue.

LES SEPT PENDUS, Chapitre I.
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Leonid Andreïev
Il est dangereux d'appeler la liberté : tant que l'on se tait, la vie est encore possible ; mais si on l'appelle une fois, une seule, à voix très, très basse, il faut soit s'en emparer, soit mourir.

DIES IRÆ, Chant premier : 6.
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Quand nous les ramassâmes, le docteur, tout tremblant de colère, dit :
- Eh bien ?
Et il se détourna. Quelques pas plus loin nous rencontrâmes un homme légèrement blessé qui marchait, le bras atteint appuyé sur l’autre. Il venait, la tête renversée, à notre rencontre et sembla ne pas nous voir quand nous nous écartâmes pour lui livrer passage. Il s’arrêta un moment devant la locomotive, la contourna et alla le long des wagons.
- Tu feras bien de monter, lui cria le docteur, mais il ne répondit rien.
Tels furent les premiers qui nous épouvantèrent. Et puis on en voyait de plus en plus sur le remblai, à côté, et tout le champ baigné du reflet immobile des incendies grouillait comme s’il eût été vivant, se remplissait de cris terribles, de clameurs, de gémissements, de blasphèmes. Ces excroissances noires pullulaient et se traînaient, telles des écrevisses endormies sorties d’une corbeille, disloquées, étranges, à peine semblables à des hommes dans leurs mouvements indécis, fracturés, et dans leur immobilité lourde. Les uns étaient muets et dociles, d’autres gémissaient, hurlaient et nous haïssaient, nous qui les sauvions avec tant d’ardeur, comme si nous eussions créé cette nuit sanglante et impassible et leur isolement au milieu de cette nuit, et ces cadavres, et ces blessures terribles. La place manquait déjà dans les wagons et nos vêtements étaient trempés de sang comme si nous fussions restés longtemps sous une pluie de sang, et l’on ne cessait d’apporter des blessés, et le champ ranimé ne cessait de grouiller sinistrement.
Les uns approchaient en se traînant, d’autres chancelaient et tombaient. Un soldat vint presque jusqu’à nous. Il avait le visage fracassé, il n’en restait qu’un œil qui brillait d’un éclat sauvage et terrible ; il était presque nu, comme s’il sortait d’un bain. M’ayant repoussé, il chercha de son œil le docteur, le saisit par la poitrine.
- Je te casserai la gueule ! cria t-il en secouant le docteur ; il ajouta un juron blessant et cynique.
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Cette procession que j'ai observée derrière le mur était extraordinaire et effrayante. Ils portaient les statues de leurs saints, mais ils ne savaient pas s'ils fallait les hausser encore, ou les précipiter à terre et en piétiner les débris. Les uns les maudissaient encore alors que les autres priaient déjà, mais tous avançaient ensemble, enfants du même père et de la même mère : l'Effroi et la Mort.

CHANT SECOND, 17.
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Pour la première fois de sa vie peut-être, il se mit à rire d'un rire grinçant et stupide, mais terriblement gai et joyeux. Il semblait qu'une oie se fût mise à crier : ra, ra, ra. Étonné, le geôlier regarda Ianson, puis fronça les sourcils : cette gaieté bête d'un homme qu'on devait exécuter insultait la prison, le supplice lui-même et les rendait ridicules. Et un instant, une fraction d'instant, il sembla au vieux gardien qui avait passé toute son existence en prison et en considérait les lois comme celles de la nature, que la prison et la vie tout entière étaient une sorte d'asile de fous dont lui, le surveillant, était le plus grand. […]
Cet homme, avec son petit visage flasque, ressemblait moins que quiconque à Satan, mais dans son gros rire rappelant des criaillements d'oie, quelque chose détruisait la sainteté et la solidité de la prison. Qu'il vienne à rire encore un peu, et voilà que les murs atteints de pourriture s'effriteraient, que les grilles détrempées tomberaient et que le surveillant en personne ouvrirait lui-même le portail de la prison aux détenus.

Chapitre 3.
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Le carillon sonne et chante longuement. On dirait que les heures fatiguées gravissent vers minuit une haute montagne ; l'ascension est de plus en plus pénible. Elles glissent, retombent en arrière en gémissant et se remettent à monter péniblement vers le noir sommet.

Chapitre 7.
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Il félicitait ainsi les détectives, les policiers, les soldats, tous ces hommes qui protégeaient sa vie et qui avaient prévenu si habilement l'attentat. Mais il avait beau remuer, s'exclamer, afficher un sourire forcé pour montrer qu'il se moquait de l'idiotie de ces terroristes ratés, il ne parvenait pas à se persuader qu'il était sauvé et que la vie n'allait pas soudainement, tout brusquement, le quitter. Cette mort que des hommes lui réservaient et qui n'avait de réalité que dans leurs seules pensées et dans leurs seules intentions était comme déjà là, prête à s'installer et à rester tant que l'on n'aurait pas arrêté ces hommes, tant que l'on ne les aurait pas enfermés dans une prison sûre. Elle restait là à se tenir dans un coin de la pièce, droite et immobile, pareille à un soldat obéissant placé en sentinelle de par une volonté inconnue.

Chapitre 1 : " À une heure de l'après-midi, Excellence ! "
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... ce fut inhumain, ce fut illégal. La Croix rouge est respectée de tous, comme une chose sacrée, et ils voyaient que ce n’était pas un train de soldats qui avançait, mais un train de blessés, et ils devaient prévenir de la mine posée. Hommes malheureux, ils rêvaient déjà de leurs foyers.
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L'oreille du geôlier est pleine de poils, le trou étroit et serré : faite pour les mots mensongers, onduleux, qui rampent sur le ventre comme les créatures viles. Mes mots à moi marchent droit, ils ont la poitrine saine et le dos large. Ah, comme ils ont déchiré l'oreille tendre et pleine de poils du geôlier !

CHANT PREMIER, 1.
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Tu as refermé la porte de ma prison, l'homme. Quand as-tu trouvé le temps de la bâtir ? Ta maison gît encore parmi les ruines, les os de tes enfants ne sont pas encore nus sur leur tombeau et te voilà déjà à taper du marteau, à assembler au ciment les pierres dociles, à étirer devant ta face le fer obéissant. Comme tu es prompt à bâtir les prisons, l'homme !
Tes églises sont encore écroulées, mais la prison est prête.

CHANT SECOND, 24.
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