Léonor Fini
Georges CHARBONNIER s'entretient avec
Léonor FINI : elle
analyse ce qu'est la
peinture et en quoi le
surréalisme a été un apport, n'a jamais fait partie du groupe, a tout de suite commencé par une
peinture surréelle, refuse de se voir mise dans les catégories du
surréalisme, explique comment elle travaille un
portrait en cherchant une vision plus immobile. Elle parle du travail de Piet...
Le chat est à nos côtés le souvenir chaud, poilu, moustachu et ronronnant d'un paradis perdu.
Parfois j'aimerais, en marge de mes créations, comprendre vraiment comment cela s'est formé et comment cela arrive à la surface, à l'expression. Je voudrais savoir; j'aimerais qu'il n'y ait pas de choses qui échappent à la compréhension, à la lumière, que cela soir formulé dans toutes les manières possibles - en somme maîtrisé. Mais cela n'est pas possible et si on s'ingénie à trouver l'explication, on ne sait pas d'où elle vient et si ce n'est pas une illusion, une ingéniosité trompeuse, un leurre.
Dans cette rue, les lumières et les vitrines donnaient une impression de nuit prolongée, tandis qu'une musique assourdissante s'échappait de dessous des dalles chaudes qui rendaient la marche éprouvante et languissante. Un chat qui se serait aventuré dans cette rue, aurait brûlé ces coussinets que j'aimais toucher et parfois lécher.
Si on est attentif, bon avec eux, ils le seront avec nous, tendres comprenant notre état, excusant notre nervosité. Ils réussissent à me calmer, à me modérer, à me faire rire.
Les fêtes n'existent que pour colorer les angoisses.
L'imagination se nourrit d'images le long du chemin.
Entre 1945 et 1969, elle créa de nombreux décors et costumes pour l'opéra, le ballet et le théâtre, ainsi que des costumes pour le cinéma.
J'aimais les objet; les objets sont des signes. Les chaussures déjà envahissaient mes livres d'école ; parmi les dessins automatiques qui sortent de mes crayons pendant que je téléphone, apparaissent, bottes, bottines, bottes guerrières éperonnées, cornues, à double et triple talons.
Je n'ai jamais fréquenté d'école des beaux-arts. Mon apprentissage a consisté à regarder avec un plaisir attentif les peintures qui m"attiraient. Avant de "savoir peindre" (même si cela s'apprend, ce dont je ne suis pas sûre), il faut "savoir voir".
Les chats sont toujours autour de moi. Ils y ont toujours été. Ils y seront toujours.