La fumée dans les flammes
des feux du Bushmanland.
Le miel doré de l'herbe
parcourue par le chant du vent.
Le parfum sucré qui rôde dans l'air
et la douce et grise poussière
- avant que nos pas
aient été effacés.
Ce n'était pas comme ça du temps de mon père. Nous avions notre terre, notre n!ore, notre maison. Nous avions nos points d'eau et nos animaux. Nous savions comment chasser pour toujours laisser des animaux dans le veld. Nous savions vivre sans tout détruire et la plus petite des tortues n'avait rien à craindre dans notre veld. C'était ainsi.
Oh ! s'exclama-t-elle, et son regard n'avait jamais été aussi lumineux.Ton père était beau ! Sa peau lisse et pâle comme la tienne, son sourire comme le tien aussi. Et ses doigts, quand il me touchait, si frais, si secs. J'avais l'impression qu'ils me transmettaient son pouls, qu'à travers eux j'entendais battre son coeur. Il m'apporta du miel, je me rappelle son odeur, celle du veld où nous étions allongés. Je me souviens du son de la pluie qui tombait autour de nous et de son rire, profond et frais, comme la douce pluie. De son rire.