On fait des câbles près de la fenêtre. Les câbles ont beaucoup
de couleurs, on les enroule en circuits. Il y a de la lumière,
l’espace est mou. On va, on vient. Couloirs, oubli.
On fait des câbles près de la fenêtre. Tension extrême. Le ciel,
et les câbles, cette merde. On est saisie, tirée par les câbles, le
ciel. Il n’y a rien d’autre.
Tout l’espace est occupé : tout est devenu déchet. La peau est
morte. Les dents mordent une pomme, un sandwich. On
absorbe, le regard se colle à tout comme une mouche.
On travaille neuf heures et on fait des trous dans des pièces avec
une machine. On met la pièce, on descend le levier, on sort la
pièce, on remonte le levier. Il y a du papier partout.
Le temps est dehors, dans les choses.
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