Lev Razgon

Biographie :

Lev Emmanuilovich Razgon était un journaliste soviétique, prisonnier du Goulag de 1938 à 1942 et de nouveau de 1950 à 1955, un écrivain russe et, dernièrement, un militant des droits de l'homme. Razgon est né en Biélorussie. Lev Razgon a été arrêté en 1938 et a passé dix-sept ans dans le goulag soviétique.
Lev Emmanuilovich Razgon est diplômé de la faculté d'histoire de l'Institut national de formation des enseignants de Moguilev en 1932, étant déjà devenu un critique de la littérature pour enfants et adolescents. Membre du Parti à la fin des années 1920, sa carrière d'écrivain avait commencé de façon prometteuse avec des histoires pour enfants réussies, quand en 1938 il fut arrêté "pour agitation contre-révolutionnaire" et plongé dans le système du goulag soviétique. Contrairement à de nombreux détenus d'âge militaire, il n'a pas été envoyé sur le front pendant la guerre, mais il est resté au Goulag jusqu'en 1955, lorsque Khrouchtchev a amnistié un grand nombre de la population du camp.
Quelques années après sa libération et son retour à Moscou, Razgon a repris l'écriture, en commençant en 1961 avec un livre pour enfants, et en continuant à publier de temps en temps dans la même veine, ainsi que des histoires basées sur la vie de scientifiques célèbres. Ce n'est cependant qu'en 1988 qu'il a acquis une large renommée en tant qu'écrivain, lorsque des extraits de ses mémoires, Nepridumannoe ("Not Made-up"), ont commencé à paraître dans les journaux soviétiques. (Ils ont été traduits en anglais par John Crowfoot sous le titre True Stories, 1996.) Il les écrivait depuis 20 ans, avec peu d'espoir, avouait-il, qu'ils verraient un jour la lumière du jour. Au cours de son séjour dans les camps, il avait rencontré un large éventail d'individus de tous horizons et de toutes les classes de l'ancienne et de la nouvelle société. Ils lui avaient raconté leurs histoires de vie extraordinaires et il les a transformées en récits vivants dans ses mémoires. Parmi ceux-ci, il y avait un haut responsable du parti, un officier tsariste, un acteur et, plus étonnamment, l'épouse de Mikhail Kalinin, le chef titulaire de l'État soviétique .
Bien que Razgon était manifestement d'un état d'esprit dissident, son nom n'était pas associé au mouvement dissident des années 1960, ni à la campagne pour l'émigration juive dans les années 1970 et 1980. Mais en 1988, il est devenu membre du conseil d'administration de Memorial.