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Critiques de Lewis Carroll (780)
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Alice au pays des merveilles

Voilà un archi-classique de la littérature jeunesse, oeuvre considérée comme majeure à plus d'un titre, oeuvre révérée par beaucoup depuis un siècle et demi, multi-adaptée, multi-imitée, multi-prolongée, multi-inspiratrice. Bref, une pierre angulaire de la littérature…



Malgré mon âge avancé, jamais encore je n'avais tenté d'aiguiser la lame épaisse de mon entendement sur cette pierre angulaire. C'est désormais chose faite et j'ai sollicité tout exprès l'aide de ma fille de dix ans afin d'éclairer d'une lumière non ridée l'autre côté de ce gros caillou.



Aurons-nous le courage d'avouer que nous nous sommes ennuyées ferme l'une comme l'autre quasiment de bout en bout ? Ma fille a carrément jeté l'éponge après six ou sept chapitres, bâillant dangereusement dès la fin du premier, interrompant ou me demandant d'interrompre la lecture extrêmement fréquemment (car j'ai même cherché à la motiver en lui lisant moi-même l'histoire, chose que je ne fais plus avec elle depuis déjà un bout de temps car c'est d'ordinaire une lectrice efficace et tenace).



Quel ennui ! Quelle déception ! Le non sens porté jusqu'au leitmotiv. Non sens, c'est gentil comme désignation, ni queue ni tête serait peut-être plus précis et aussi plus juste. Des chapitres entiers dont je sonde encore en vain l'intérêt : prenons par exemple le Quadrille des Homards ou L'Histoire de la Tortue Toc ou bien encore Porc et poivre. Du bla-bla blablatant blablatifiant blablatroupifiant qui vous bourre le mou comme j'ai peine à le décrire.



Je ne serais pas surprise d'apprendre que Lewis Carroll ait fait des adeptes dans la littérature dite " adulte ", avec des salmigondis comme peuvent l'être l'Ulysse de James Joyce, par exemple. Mais parmi toute cette mélasse dont je suis bien contente d'être sortie, je vois tout de même une belle passerelle intéressante : le procès.



En effet, la scène finale du procès d'Alice n'est pas sans m'évoquer grandement le fameux Procès de Franz Kafka. Si ce livre de non sens a permis à cette autre oeuvre de voir le jour, alors, elle aura eu du sens, et alors elle aura le droit à ma petite parcelle d'estime, d'où cette seconde étoile consentie presque à contre coeur.



Pour le reste, je me dépêcherai de vite oublier cette lecture qui ne m'a procuré, littérairement parlant, aucun plaisir. Et je laisse à d'autres le soin d'analyser toutes les allégories, tous les symboles, tous les clins d'oeil de l'auteur, bref, tout le SENS qui pourrait être contenu et se dissimuler derrière le non sens. Bien entendu, ce n'est là qu'un avis (un et demi, disons, car ma fille en a tout de même lu la moitié) c'est-à-dire un grand non sens…



P. S. : J'aurais vraiment aimé m'enthousiasmer pour cette œuvre, j'ai l'impression d'affectionner l'humour et les jeux de mots, celle-ci semblait écrite pour moi et finalement, non. Au demeurant, Lewis Carroll n'a pas grand-chose à craindre du non sens de cet avis car Alice, au pays d'Elmer, veille (comme Simone d'ailleurs, bien que je ne sois pas exactement certaine qu'elle demeure à présent au Pays d'Elmer… c'est à creuser de toute urgence car c'est important pour le devenir de l'humanité bien qu'il faille constamment se méfier des éléphants multicolores toujours prêts à tromper quiconque lorsqu'on aborde ce registre-là).
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Alice au pays des merveilles

J'avais envie de me plonger dans un classique de la littérature et j'ai choisi "Alice au pays des Merveilles" de Lewis Carroll. Les avis étant assez mitigés, je voulais m'en faire ma propre idée.

Nous connaissons tous la version de Disney ou celle de Tim Burton mais qu'en est-il de la version originale de l'auteur qui a écrit ce conte magnifique ? Fermez donc les yeux et rentrez dans le pays des Merveilles.



Alice est sur la berge près de sa sœur et voit passer un lapin blanc qui l'intrigue. Elle se met donc à le suivre et va vivre une aventure extraordinaire où elle rencontrera de sacré personnage, comme le chapelier fou ou la reine de coeur qui veut décapiter tout le monde.



Ce conte publié en 1865 garde toute sa fraîcheur des années après et on ne peut être que transporté par l'histoire d'Alice.

Qu'elle boive ou qu'elle mange, sa taille ne cesse d'évoluer tout au long du livre en fonction de la situation dans laquelle elle se trouve. Mais quand une situation lui échappe, elle n'a qu'une hâte c'est de rentrer chez elle.

Ce joli conte met en valeur de nombreuses leçons de morales que nous utilisons toujours aujourd'hui et qui visent au respect d'autrui.

On ressent aussi la caricature de la société notamment lors du procès qui n'a rien de très honnête.

J'ai aussi beaucoup aimé les illustrations qui nous accompagnent tout au long de ce livre.

Pour moi ce livre est un vrai chef-d'oeuvre de la littérature.
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Alice au pays des merveilles

Qui ne connait l'histoire d'Alice, de cette petite anglaise qui s'endormit par une belle journée printanière au son de la voix de sa soeur, occupée à lui faire ses leçons, et s'embarqua pour un voyage onirique aussi instructif que fantaisiste ? Qui n'a, à l'instar d'Alice, rêvé d'entreprendre un pareil voyage dans les bras de Morphée, abandonnant tous ses repères, parlant aux animaux et aux plantes, allant vers l'inconnu, tantôt fragile tantôt dominateur selon la taille que l'on a?



Lorsque j'étais petite, le film de Walt Disney avait déjà été pour moi l'un des plus marquants du réalisateur, véritable porte ouverte vers un imaginaire sans bornes, haut en couleurs. Adulte, me plonger dans l'oeuvre m'a permis de découvrir avec beaucoup de plaisir que ce roman n'est pas simplement une histoire pour enfant, loin de là, mais tient davantage du conte philosophique. Chaque rencontre, chaque pensée, chaque épisode évoque la civilisation occidentale du XIXème siècle. Le récit, parfaitement maîtrisé et fort d'une narration brève, encourage la progression du lecteur (et d'Alice) vers l'imaginaire tout en évitant les écueils de descriptions assommantes. Toute la magie de l'oeuvre est là : peu de choses suggérées et pourtant un monde précis qui se crée sous les yeux du lecteur, en même temps qu'il apparaît à Alice. Le rythme est rapide, les aventures se succèdent, la curiosité d'Alice et du lecteur ne faiblit jamais.



Très belle lecture qui fait naître des réflexions simples et profondes sur notre ego, nos idéaux et nos valeurs.
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Alice au pays des merveilles

Ah, quelle adorable demoiselle, cette Alice Liddell, héroïne "wonderlandesque" que tout le monde connaît !



Cette histoire est l'une des plus célèbres de la littérature, et pourtant je n'avais pas encore découvert la plume de Lewis Carroll...Voilà chose faîte !



Alice fait un rêve étrange : après avoir rencontré un drôle de lapin (qui parle !), elle décide de le suivre et s'embarque alors dans une aventure inoubliable.

A travers des rencontres pas toujours amusantes, la jeune fille découvre un monde fantastique dans lequel elle peut aussi bien grandir que rapetisser brutalement, et ce, afin de rencontrer la Reine de Coeur, véritable tyran répétant sans cesse "Décapitez-le" ou "Décapitez-la", sans honte...



Alice au pays des merveilles possède également une suite (moins connue), intitulée La Traversée du miroir, où Alice connaît des aventures similaires (toutes aussi dangereuses et animées !), que j'ai beaucoup appréciées.



La richesse de l'écriture de Lewis Carroll est incroyable ! Mêlant jeux de mots et poèmes caricaturés, le plaisir est constant, la langue est d'une délicatesse rare et finalement, le lecteur ne peut que se divertir tout au long du récit, retombant en enfance le temps d'une histoire agréable et tellement contemporaine !



Je voudrais bien, moi aussi, faire un tour du côté du monde merveilleux d'Alice...



A lire !
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Alice au pays des merveilles

Quel plaisir de franchir la porte du Pays des Merveilles aux côtés d’Alice ! Comme tout le monde, je connaissais déjà le personnage grâce aux nombreuses adaptations sur petit et grand écran, mais je dois bien reconnaître que le bonheur de le (re-)découvrir par le biais de la littérature n’en fut pas moins grand, au contraire ! Publié en 1865, ce conte pour enfants, véritable ode à la fantaisie et à l’imagination, s’avère aujourd’hui encore toujours aussi savoureux et divertissant.



Le talent de conteur de Lewis Carroll y joue pour beaucoup et c’est avec une facilité déconcertante qu’il nous entraîne dans ce monde incroyable où les animaux sont doués de parole, où la nourriture fait grandir ou rapetisser selon les cas, où l’on joue au croquet avec des flamants roses et des hérissons, le seul monde où l’on pratique la course au Caucus et dont la reine est un tyran colérique qui rêve de décapiter tous ses sujets !



En somme, « Alice au pays des merveilles » est une balade enchanteresse au cœur d’un univers onirique, dans lequel l’absurde prévaut sur la raison, où toutes les fantaisies sont permises et où les fous ne sont pas toujours ceux que l’on croit… Les jeux de mots foisonnent dans ce texte plein d’humour et de poésie, contribuant largement au grotesque de certaines situations. Par ailleurs, les illustrations magnifiques réalisées par l’auteur lui-même et qui ponctuent certaines scènes, apportent une véritable touche de magie au texte et aident à pénétrer dans l’univers d’Alice. Un classique de la littérature jeunesse à lire à tout âge !



Challenge Variétés : Un livre qui a été interdit
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Alice au pays des merveilles

Qui ne connait l’histoire de cette petite fille blonde, qui met ses pas dans ceux d’un lapin éternellement pressé parce que toujours en retard? La chute dans le terrier, les successifs changements de taille, et les rencontres toutes aussi délirantes les unes que les autres, dans un univers onirique pas forcément clément, toutes ces scènes avec leur symbolique ont été mille fois décortiquées, analysées, et même scénarisées au point que la lecture du texte original n’apporte que peu de nouveautés.



Un regret : ne pas avoir le niveau d’anglais nécessaire pour apprécier les jeux avec le langage que les traductions tentent, avec beaucoup de mérite d’adapter, sans toujours y réussir.



Cela reste une lecture plaisante, un peu nostalgique, et on apprécie l’imagination fertile de l’auteur.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Alice au pays des merveilles

Je connais l'histoire d'Alice au pays des merveilles depuis longtemps à travers Disney, le film de Tim Burton, etc... mais je n'ai jamais aimé aucune version. L'histoire en elle même ne m'a jamais plu.



Mais cela fait quelques temps que je vois à travers divers romans des petits appels à ce livre et à Lewis Carroll. Du coup, ma curiosité a été piquée et je me suis dit que je devais passer à côté de quelque chose. Il faut reconnaître que Disney à l'art d'édulcorer ses adaptations.



Mais malheureusement rien n'y fait, même avec l'original c'est un flop total. Je n'aime toujours pas cette histoire que je trouve ennuyeuse, et sans doute trop absurde pour moi. Je n'ai absolument rien trouvé d'intéressant dans ce roman. Je peux comprendre qu'il plaise à certains, mais pour moi aucun voyage, aucune sympathie pour les personnages.



Ce roman restera pour moi un vide sidéral.
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Alice au pays des merveilles

Aujourd'hui c'est mercredi et mercredi, c'est... ?

« Les histoires à Berni ! »

Sandrine, la maîtresse d'école a fait entrer les élèves dans la classe.

« Ce matin Bernard va nous raconter l'une des plus belles histoires au monde », a dit la maîtresse en battant des mains.

Les enfants se sont tournés vers moi avec des regards hypnotiques, un peu comme ceux du caméléon du petit Paulo. Ils m'ont tout d'abord regardé muettement, ça a bien duré au moins deux secondes, quand brusquement les propositions ont fusé comme des billes lancées par un lance-pierre.

- le Livre de la Jungle,

- Les aventures de Pinocchio,

- L'Illiade et l'Odyssée,

- Zadig et Voltaire,

- Charlie et la chocolaterie,

- le Baron perché,

- Les Pieds Nickelés aux Jeux Olympiques,

- Soeur Marie-Thérèse des Batignolles,

- Astérix chez les Bretons,

- Mortelle Adèle,

- Les contes de la rue Broca,

- Ubik,

- Mary Toft ou la reine des lapins,

- le cycle de Gormengast,

- le bruit et la fureur,

- Un manga, lol...

Une petite voix toute douce a tenté du fond de la classe : « le Petit Prince ? »

Bon, ne comptez pas sur moi pour cafter et dire qui a dit quoi, vous savez bien que ce n'est pas mon genre.

De toutes manières, vous avez déjà deviné, pour la plupart j'imagine.

Avec la maîtresse d'école, on s'est regardés, on ne savait pas trop ce qu'il fallait en penser, d'un côté ses élèves lisaient des livres, là c'était clair, mais lisaient-ils des livres au programme du CE2, euh, joker !

« Vous n'y êtes pas du tout, ai-je répondu un peu déçu. Il s'agit d'Alice au pays des merveilles.

- Qui ça ? a demandé le petit Pat un peu surpris, Alice Qui ?

- le Monsieur te dit : « Alice au pays des merveilles », oh la la ! a fait la petite Chrystèle en claironnant dans les oreilles du petit Pat qui a sursauté, pire que s'il était collé à son jukebox !

- Moi j'ai vu le film avec mes parents à Noël, a répondu la petite Domi d'un air ravi.

Je sentais Sandrine, la maîtresse d'école un peu désappointée. Je lui ai fait un petit clin d'oeil pour lui dire de ne pas s'en faire, à la limite c'était bien qu'ils ne la connaissent pas cette histoire, on avait un joli chemin tracé devant nous pour les faire entrer dans l'imaginaire de ce récit. On partait juste de loin, c'est tout.

En même temps je n'étais pas surpris. L'avant-veille, j'avais à quelque chose près ressenti la même déception lorsque j'étais allé emprunter l'ouvrage auprès de ma médiathèque préférée. J'avais pourtant vérifié sur leur site Internet que le livre était bien référencé.

J'ai couru aussitôt à la médiathèque. En entrant dans le hall, devant moi sur la méridienne il y avait une petite vieille en bas résille rouges qui lisait un manga à l'envers. J'ai couru vers le rayon jeunesse.

« Alice comment... tu m'as demandé, Berni ? a fait la responsable du rayon en tapotant sur son clavier tout en regardant son écran en même temps. Elle fait ça très vite, avec efficacité, je suis toujours épaté, je devrais lui dicter mes billets du mercredi matin.

Ma voix a hésité. Je n'étais plus sûr de moi tout d'un coup. Euh, Alice au pays des merveilles, je crois ?

- C'est pas au rayon DVD plutôt ? C'est de Walt Disney ça...

- Non, justement le film est tiré d'un livre de Lewis Carroll. J'ai vérifié, vous l'avez bien ici.

- C'est peut-être dans un autre rayon.

La responsable du rayon jeunesse a crié à la cantonade : « Hé ! Ho ! Les filles ! Y a Berni qui recherche Alice au pays des merveilles. Quelqu'un saurait-il où il se planque, le bouquin ?

- Moins fort hey, ai-je dit, j'ai senti que je rougissais comme une pivoine et ça a amusé la responsable du rayon jeunesse qui a continué à claironner deux ou trois fois la question, j'avais l'impression qu'un haut-parleur diffusait ma demande dans toute la médiathèque et peut-être même au-delà de ses murs.

Des usagers présents se sont retournés intrigués. Les bibliothécaires sont accourues pleines de rires échevelées et m'ont aussitôt entouré. « Tu cherches quelle perle rare cette fois-ci, Berni ? » J'ai eu l'impression que je devenais l'attraction d'une journée morne. Seule la petite vieille qui lisait son manga à l'envers sur la méridienne demeurait impassible.

Une porte s'est ouverte d'un mouvement brusquement, c'était le bureau de la directrice qui a fait une sortie prompte sur ses patins à roulettes. « Mais c'est quoi tout ce raffut ? » s'est-elle écriée. Elle s'est approchée du groupe que nous formions. « Ah, c'est toi Berni qui affole tout le monde ici ? Mais qu'est-ce qui se passe ? Encore une de tes idées autour de Babelio ?

- Berni recherche Alice au pays des merveilles, a dit la responsable du rayon jeunesse.

- Il peut toujours chercher, a fait la directrice d'une voix appelant à l'apaisement, le livre a été désherbé.

- Désherbé ? ai-je fait surpris.

- Désherbé ? a fait la responsable du rayon jeunesse,

- Désherbé ? a fait la responsable du rayon BD,

- Désherbé ? a fait la responsable du rayon DVD,

- Désherbé ? a fait la petite vieille qui lisait un manga à l'envers sur la méridienne.

- Oui désherbé les amis, c'est ce qui arrive malheureusement aux livres que les usagers n'empruntent plus. Nous n'avons pas assez de place pour les conserver sur nos rayonnages. En fonction des choix des lecteurs, il faut laisser la place aux livres qui sont empruntés plus fréquemment. Alors on en retire certains pour les déclasser...

J'ai senti une petite tristesse venir de loin, remonter en moi, c'était comme si le sol se dérobait sous mes pieds. Mes doigts se sont agrippés au kiosque devant moi.

Le paysage tournait comme un tourbillon.

- Ça va Berni ? a fait l'une des bibliothécaires en s'approchant de moi.

- C'est triste, ai-je simplement dit. Je sentais des larmes venir à mes yeux. C'était idiot, je sais. Mais toutes ont répété l'une après l'autre en se regardant, « oui c'est triste Berni », sauf la directrice qui rétorquait « oui c'est triste, mais c'est la vie Berni et c'est la gestion d'un fond bibliothécaire qui exige cela ». Mais les autres bibliothécaires ont continué de répéter cette même phrase lancinante, - c'est triste, et elles se sont mises à pleurer, elles sont devenues des pleureuses autour de moi, alors leurs larmes ont coulé sur le sol, ont formé brusquement comme des ruisseaux qui sont devenues une rivière, une rivière en crue qui emportait tout, les étagères, les tables, les rayonnages, les livres, seule la petite vieille qui lisait un manga à l'envers sur la méridienne restait imperturbable, se contentant de murmurer « c'est triste ». J'ai été alors emporté dans les clapotements furieux des marées autour de moi... Il y avait même des animaux tout droit sortis des livres jeunesse qui m'accompagnaient, une souris solidaire, un chat gourmand, un lapin pressé, une chenille arrogante avec son narguilé. Quelques secondes plus tard, j'ai retrouvé mes esprits, elles étaient encore là bienveillantes, attentives, les bibliothécaires de ma médiathèque préférée . « tu as fait un petit malaise Berni, ce n'est rien tout va bien à présent, » a dit l'une d'elle d'une voix très douce, tandis qu'on poussait la petite vieille qui lisait un manga à l'envers sur la méridienne pour me faire une petite place. On m'a apporté un thé chaud. La directrice a accouru sur ses patins à roulettes vers moi essoufflée : « Regarde Berni, je l'ai retrouvé en réserve, il était bien déclassé mais encore disponible, tu as une chance inouïe. » Les bibliothécaires ont poussé des youyous de joie, la responsable du rayon jeunesse a posé sa main sur mon épaule d'un sourire ému en me murmurant : « tu as une chance inouïe, Berni ». J'ai remercié tout le monde, je me suis levé avec le livre serré tout contre ma poitrine. J'ai respiré fort. Les bibliothécaires m'ont accompagné jusqu'à la sortie, je me suis retourné une dernière fois et tel Achille allant voir Agamemnon après la mort de son ami Patrocle sur le champ de bataille, j'ai dit : « Maintenant y a plus qu'à... » La petite vieille qui lisait un manga à l'envers sur la méridienne a juste répété : « y a plus qu'à »...

Le temps de me remémorer le film de cette aventure, j'ai retrouvé brusquement les visages impatients des élèves de la classe de Sandrine devant moi... Il fallait en effet vite retrouver mes esprits.

En guise d'introduction, j'ai cru bon préciser : Ce livre a été écrit par un professeur de mathématiques, Lewis Carroll... »

- Oh non par pitié, pas les mathématiques, s'est exprimé le petit Jean-Michel d'un air contrit.

Puis j'ai rajouté : « Savez-vous que ce conte a été interdit, censuré par certains pays ? En Chine par exemple... Et savez-vous pourquoi ? »

Bon, a fait la petite Sylvie un peu impatiente sortant une montre à gousset énorme de sa poche, on n'est pas là pour vendre de l'immobilier... Tu nous la racontes quand, cette histoire ?

J'ai juste eu le temps de répondre que ce livre avait été censuré parce que le récit donnait la parole à des animaux de la même manière qu'à des êtres humains...

Plusieurs murmures d'impatience se sont fait entendre. Ils étaient désormais là grouillant autour de moi tendant vers moi leur montre à gousset énorme où j'entendais monter leur tic-tac effroyable jusqu'à mes tympans prêts à exploser. Alors comme par miracle je me suis mis à grandir de manière gigantesque, Sandrine aussi grandissait comme moi, à la même cadence, nos têtes ont brusquement touché le plafond, j'ai crié Mouhahaha ! Ça a calmé tous les élèves qui se sont éparpillés comme des volées de moineaux. La petite Doriane et la petite Nico couraient tout en se retournant de temps en temps en nous tirant la langue avec des gestes moqueurs et leurs mains posées sur leurs tempes.

La petite Fanny s'est mise à pleurer, vite consolée par sa camarade la petite Romileon.

Le calme est revenu. Alors nous avons retrouvé notre taille normale et j'ai pu commencer à raconter l'histoire.

Tous les personnages de cette histoire fantastique et merveilleuse ont été convoqués autour de nous : Alice pour commencer, puis le lapin blanc qui est pressé, la chenille bleue fumant un narguilé, le chat du Cheshire, la reine de coeur, les fous...

Lorsque j'ai terminé l'histoire, j'ai marqué un temps de silence. Les enfants sont restés eux aussi silencieux. Sandrine s'est alors approché du cercle formé par les élèves et leur a demandé : « Alors, que pensez-vous du personnage d'Alice ? »

- Elle est gentille avec les animaux, a dit la petite Bono.

- Elle a un côté Celte, a dit la petite Gaëlle.

- Elle sort des sentiers battus, a dit la petite Gaby.

- Elle se bat contre des moulins à vent, a dit la petite Francine.

- Elle est audacieuse, a dit la petite Isa.

- Elle est facétieuse, a dit la petite Anna.

- Elle fait son intéressante, a dit la petite Nico.

- Elle aime le chocolat, a fait la petite Doriane.

- Elle est curieuse de tout, a répondu la petite Anne-Sophie.

- Oui, c'est vrai elle est curieuse de tout, elle pose beaucoup de questions, a reconnu Sandrine la maîtresse d'école. Ne pensez-vous pas ce que soit plutôt une qualité, celle de poser des questions ?

Tous les élèves ont alors répondu Oui d'une seule et même voix, oui c'était vraiment une qualité que de poser des tas de questions et d'ailleurs c'est ce qu'ils n'ont pas manqué de faire aussitôt, tendant la main vers Sandrine pour poser des tas de questions, intéressantes, audacieuses, sortant des sentiers battus et facétieuses.

Je me suis alors esquivé sur la pointe des pieds, regagnant le chemin de ma médiathèque préférée en espérant qu'on redonnerait une nouvelle chance à ce livre intemporel. Au pire, il y aurait toujours une petite place pour m'asseoir sur la méridienne près de la petite vieille qui lisait un manga à l'envers...

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Alice au pays des merveilles

Il y a déjà eu beaucoup de critiques, mais je vais quand même ajouter mon grain de sel. Il s'agit d'une relecture.



Lewis Carroll nous fait voyager au pays de l’absurde, de la folie. A travers les métamorphoses du corps d’Alice qui grandit ou devient minuscule, on peut imaginer ce qu’est le monde extérieur vu par les plus petits (ou les plus grands) que soi, et tout ce qui semble anodin peut devenir un obstacle.



L’auteur égratigne au passage la société de l’époque avec les nobles et leur éducation rigide comme leur étiquette, (cf., les deux laquais stylés qui transmettent des invitations à jouer au criquet à la Reine et à la Duchesse), la bêtise de certains de ceux qui nous gouverne, telle la Reine qui veut couper la tête à tout le monde…



On trouve aussi des jeux de mots et des réflexions sur le temps : battre le temps en musique, tuer le temps…



La partie de croquet de la Reine est intéressante avec les figures du jeu de carte représentant la société, le Roi, la Reine, le Valet et les soldats (les chiffres). De même que la façon dont est narré le procès, caricature de la société…



Dans la version française, les jeux de mots sont difficiles à traduire et c’est dommage : la tortue fantaisie surnommée la « torturante » car elle obligeait les autres à réciter les leçons, les cours qui deviennent de plus en plus courts, l’emploi du temps, les matières qu’on apprend à l’école…



J’ai été déçue par l’édition. Il n’y a aucune illustration, le texte et brut, sans aucune note explicative, notamment en ce qui concerne les jeux de mots. Par curiosité, je suis allée jeter un coup d’œil sur la version livre électronique et c’est totalement différent : la traduction est meilleure, il y a des notes et des illustrations.



Un exemple : quand elle chute dans le terrier Alice croît qu’elle va traverser la terre et aller du côté où les gens marchent sur la tête. Dans mon édition : on parle d’antipodistes, dans la version électronique, on dit « anti-pattes » allusion à l’antipathie…



Je regrette de ne pas avoir lu ce livre en anglais, car une partie de la magie semble s’être envolée avec la traduction… je vais tenter de lire la version électronique parallèlement à la version originale… dans le but de lire "La traversée du miroir".



Lu dans le cadre du challenge XIXe siècle
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Alice au pays des merveilles

Quand j'étais enfant, j'adorais regarder l'adaptation d'Alice au pays des merveilles faite par Disney. Je ne saurais dire combien de fois j'ai mis la cassette vidéo dans le magnétoscope et combien de fois j'ai vécu cette aventure avec Alice....



J'ai donc eu envie de me plonger dans le livre de Lewis Carroll et je ne suis pas déçue. J'avais un peu peur de m'attaquer à un texte difficile et il en est rien! Les chapitres sont courts et se lisent très facilement.

Je regrette peut-être d'avoir fait cette lecture en français car forcément avec la traduction on perd beaucoup notamment pour tout ce qui est jeux de mots mais je dois saluer mon édition pocket car elle contient énormément d'annotations très utiles.

J'ai beaucoup aimé me balader dans ce pays des merveilles même si parfois il est assez effrayant : tout y est étrange, les personnages qu'on y rencontre frôlent tous la folie.... Mais c'est aussi ça les contes : glisser une pointe de magie, créer un monde ou tout devient possible.



Alice est attachante et si vous n'avez pas encore lu ses aventures, je vous incite fortement à le faire.
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Alice au pays des merveilles

Charles Dodgson, professeur de mathématique épris de problèmes de logiques, eut un jour de juillet 1862, lors d’une promenade en barque sur une rivière en compagnie de la jeune Alice Liddell et de ses sœurs, l’idée de cette histoire cocasse et rocambolesque qui a mis plus d’un esprit sens dessus-dessous et ce pour notre plus grand plaisir.



De son entrée dans le terrier du lapin blanc à la fin de l’histoire, les tribulations d’Alice sont faites d’entorses à la logique. Le langage lui-même est bousculé et entraîne les personnages dans des cascades de quiproquo.



C’est en écoutant une émission de radio traitant de ce livre, il y a quelques mois, que j’ai compris le jeu de mots du titre de l’œuvre : le verbe « to wonder » se traduit aussi par « se demander », « s’étonner » et par le substantif « questionnement ». La difficulté de traduire l’humour rend impossible, dans le cas présent en français, la double compréhension qui est en anglais : « Alice au pays des merveilles/questionnements ».



L’aspect naïf du livre remet en cause la rigidité de la société victorienne. Tout passe à la moulinette de l’humour vif, mordant et très subtil de Lewis Caroll. Cette histoire pas si innocente est une bouffée d’air pur permettant de s’évader du poids des conventions.



Un livre très profitable à lire en édition bilingue.
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Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..

Une lecture audio qui a peiné à retenir mon attention, malgré son thème, la narration parfaite de Simon Jeannin et les commentaires intéressants de Sylvain Trias



Ces textes sont présentés chronologiquement et évoquent la manière dont le chat a été représenté dans la littérature au cours des siècles. Sylvain Trias intervient entre chacun d'eux pour les replacer dans leur contexte, commenter l'évolution de la vision du chat dans la littérature, d'un personnage souvent félon, voleur, déloyal ou pire encore maléfique à un animal auquel les auteurs vont s'attacher, qu'ils vont célébrer dans leurs textes, mais un animal qui ne renonce pas à son indépendance.



L'idée m'avait séduite, je connaissais et appréciais certains de ces textes, et pourtant les écouter n'a pas réussi à me passionner. Peut-être parce chaque texte était très court, et ne me laissait pas le temps d'apprécier l'auteur et son style. Peut-être des textes trop variés qui ne m'ont pas permis d'entrer dans l'atmosphère de ce livre audio, et je me suis surprise plusieurs fois à devoir revenir en arrière pour réécouter un extrait.



Une petite déception donc, mais qui saura sans doute séduire d'autres lecteurs-auditeurs.



Merci à NetGalley et aux éditions VOolume pour cet envoi #Leschats #NetGalleyFrance







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Alice : De l'autre coté du miroir

Attention : il s'agit du livre paru aux édidions "Anne de Sellier", illustré par Pat Andréa et traduit par Henri Parisot.



Voici une œuvre fascinante et divertissante qui méritait vraiment de naître une nouvelle fois sous le pinceau de Pat Andréa, peintre et sculpteur néerlandais qui a exposé en 2007, pas moins de 48 toiles pour illustrer l’œuvre de Lewis Carroll.



Ces peintures déroutantes aux personnages et à l’environnement inquiétants tantôt colorés tantôt gris, simplement esquissés, n’ont pas fini interpeller le lecteur.



Le peintre désirait pénétrer intimement l’œuvre de l’écrivain et il y est parvenu : il représente en effet une Alice dans tous ses états, toutes ses personnalités, tous ses âges, une Alice expressive chez qui transparaît l’ennui, la colère, la peur, une Alice qui semble sur certaines représentations, communiquer avec le lecteur. L’artiste met en évidence la fantaisie omniprésente dans l’œuvre, souligne le côté angoissant que peut revêtir le roman, quelques productions laissant volontiers transparaître une certaine violence : une représentation de la scène de la duchesse qui berce son bébé en tons de gris (fusain peut-être), et montre une femme aux allures de psychopathe, montrant une jambe avec un bas, l’autre nue, avec une regard menaçant, tenant sur ses genoux un cochon aux pieds humains, au-dessus de son épaule, une assiette sur laquelle est posée la tête d’Alice, deux servantes se lancent des assiettes et dans un coin, le chat du Cheshire sourit de toutes ses dents, ce chat ressemble aux photos dérangeantes qui circulent sur internet, images retouchées d’animaux à qui on a inséré des yeux, des bouches, des nez humains.



Pat Andréas me semble faire beaucoup de clins d’œil dans son œuvre : le chat rappelle dans certaines de ses postures, « la bête » tandis qu’Alice paisible jeune fille au visage reposé et recueilli prendrait des airs de « la belle », les montres molles de Dali trouvent leur place non loin du chapelier fou, une autre planche montre des visages qui rappellent l’œuvre de Pablo Picasso.



Rappeler des œuvres de ces peintres n’est évidemment pas un hasard, Pat Andréas ajoute du surréalisme au surréalisme présent avant l’heure dans l’œuvre de Lewis Carroll.



Ce partenariat est une belle occasion pour moi de faire le point : j’ai toujours été une passionnée de ce fabuleux roman et je n’ai jamais écrit une ligne à son sujet, alors il est toujours temps de le faire.



Pourquoi j’aime « Alice au pays des merveilles » suivi de l’autre côté du miroir » ?



Je souhaiterais avant toute chose rappeler, particulièrement à des lecteurs qui n’aurait pas apprécié sous prétexte de se trouver face à un livre pour enfant, qu’à l’origine, ce roman n’était absolument pas écrit pour les enfants et qu’Alice au pays des merveilles regorge d’allusions, de critiques d’une certaine société de l’époque, de parodies de poèmes anglais, et que Lewis Carroll y a mis de façon codée souvent, et inconsciente peut-être parfois, des éléments de sa vie, y a inclus des personnages qui ne sont autres que des personnes présentes alors dans son entourage.D’aucuns affirmeront même qu’à travers le dodo, qui ne serait autre que notre Charles Ludwidge Dodgson, il laisse deviner quelque attirance pour Alice.



Donc pourquoi cette passion pour ce roman-conte : simplement parce qu’il contient tout ce que j’aime : le surréalisme, la fantaisie et les propos absurdes de la majorité des personnages contrastant avec le savoir « académique » d’Alice, les jeux de mots, la possibilité d’évoluer dans un monde qui laisse place à la créativité, les situations imaginées par Lewis Caroll , les jeux de langage très intéressants à étudier dans le présent ouvrage puisque chaque page est écrite avec la version française en haut de page, et la version originale en bas, ce qui permet des comparaisons plus faciles entre la version originale et la traduction.



J’ai relu Alice au pays des merveilles donc, et je crois pouvoir le relire un certain nombre de fois encore tant on y découvre à chaque lecture de subtilités qui pourraient avoir échappé lors des lectures précédentes, et il en est de même pour l’écrit qui suit : Alice : de l’autre côté du miroir, plus ardu à parcourir et qui ne se lit pas de la même façon, quoiqu’aussi délicieux à aborder.



De l’autre côté du miroir regorge autant d’absurde, de règles contraire à la logique, en y ajoutant une mission pour notre héroïne : devenir Reine en se déplaçant sur l’échiquier à la manière d’un pion et en y rencontrant des personnages avec qui elle engage une conversation bien délirante pour le lecteur, mais ô combien délicieuse.



La difficulté de cette lecture réside notamment dans le fait que l’on se retrouve de l’autre côté d’un … miroir, il faut donc … réfléchir ;-))) : les éléments y sont inversés : on court très vite pour rester sur place, on se souvient de l’avenir, on mange un gâteau sec lorsque l'on a soif, on soustrait neuf de huit… on vit dans un « monde à l’envers » dans tous les sens du terme.



Je suis ravie d’avoir reçu ce livre de la part des Edition « Diane de Sellier » c’est un livre magnifique illustré par un artiste que je ne connaissais pas et que j’ai eu la chance de découvrir, dont l’histoire bénéficie des services d’un traducteur compétent.



La traduction comporte des renvois et explications au sujet du choix des mots vraiment très intéressants. Il faut dire que la traduction de cette œuvre imprégnée de culture anglaise n’est certainement pas aisée.



Alice au pays des merveille, adapté ou pas pour les enfants se mérite : si vous souhaitez aborder cette œuvre, faites-le en adulte, cela s’avère indispensable mais pour l’apprécier doublement, il faut pénétrer dans l’univers d’Alice et quelque part, conserver une âme d’enfant.



Je remercie Babélio et Les éditions Diane de Sellier pour ce partenariat.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Alice au pays des merveilles

Certaines histoires finissent par dépasser le cadre de la littérature pour entrer dans l'imaginaire collectif. Indéniablement, "Alice au pays des merveilles" appartient à cette catégorie (notamment grâce au superbe film d'animation Disney). Tout le monde connait Alice, le lapin blanc, la reine adepte de la décapitation, le chapelier... Moins nombreux sont ceux qui ont lu l’œuvre de Lewis Caroll. Jusqu'alors c'était mon cas et j'étais curieuse de découvrir ce récit culte.



Pour faire court, tout a été dit sur cette œuvre, cette lecture a été très agréable. Avec une plume légère, un style fluide qui coule tout seul, une écriture vive, Caroll emmène le lecteur dans un monde extraordinaire, inattendu et très inventif. Les péripéties vécues par Alice sont à la fois originales, absurdes, drôles et pleines de poésie.



J'ai tout de même un petit regret, celui de ne pas être capable de lire ce texte en version originale. On perd pas mal de subtilités et de finesses humoristiques à la traduction. Mais le récit propose des situations loufoques et amusantes qui suffisent à contenter le lecteur même s'il ne peut saisir les jeux de mots.



Cette lecture m'a permis de constater que le dessin animé Disney est finalement très fidèle au récit de Caroll (seuls quelques courts passages du livre n'apparaissent pas dans le film) et en retranscrit bien l'esprit.



En bref, "Alice au pays des merveilles" est une œuvre universelle et intemporelle qui n'a pas fini de faire rêver petits et grands.



Challenge Multi-Défis 2016 - 21 (un conte)

Challenge XIXème siècle 2016 - 3

Challenge Petits plaisirs 2016 - 12

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Alice : De l'autre coté du miroir

Autant j'ai adoré "Alice aux pays des Merveilles" mais autant je n'ai pas du tout adhéré à ce conte là "De l'autre côté du miroir"

Cette partie d'échecs ne m'a pas du tout convaincue et je n'ai pas été transporté par l'histoire.

Je n'arrive pas à retirer quelque chose de positif de ce deuxième conte et c'est bien dommage.

Pour moi c'est une déception malheureusement
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Alice au pays des merveilles

Alors je plante tout de suite le décor, histoire de jouer la carte de l'honnêteté :

Non, je n'avais jamais lu ce livre avant le week-end dernier et non je n'ai jamais vu de dessin animé du même nom de Walt Disney ou autre adaptation cinématographique…Certes, je connaissais la tête de la reine de coeur (elle est assez affreuse pour marquer les esprits et les mémoires, il faut le dire ), mais franchement, il faut dire que cela n'est pas grand-chose …Donc, effectivement, même s'il s'agit d'un classique de la littérature enfantine ( plutôt outre-Manche), je n'ai clairement pas baigné dedans ni été imprégnée par cette histoire dans mon enfance et ma jeunesse…

Il faut aussi reconnaitre que sans le challenge BBC, je ne me serais surement jamais lancée dans cette lecture….

Une lecture rapide, mais qui ne m'a pas convaincue, je dois le dire…Même si Alice est une petite fille fort attachante, je n'ai pas réussi à accrocher plus que cela…Une petite mention cependant à la chenille bleue et surtout au chat du Cheshire qui ont quand même réussi à me faire sourire….



Donc, oui, j'avoue ne pas être tombée sous le charme des aventures d'Alice qui n'arrêtait pas de changer de taille ( un peu trop à mon gout)…La part de rêve que peut donner ce livre, je ne l'ai pas croisée, et je le regrette….Pourtant, question imagination, en général, comme je ne suis pas la dernière de la classe, je suis assez ouverte, mais là, la sauce n'a pas pris….Peut-être que si enfant, j'avais découvert cette histoire….

Dommage…



Challenge BBC

Challenge Mauvais genres 2020

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Alice au pays des merveilles

Alice au pays des merveilles, un grand classique. j'ai pour ma part découvert cette histoire tout petit avec le dessin animé des studios Disney datant de 1951 puis plus récemment avec les deux films sortit en 2010 et 2016. Je crois après la lecture de ce premier tome que j'aurai dû me contenter de ceux-ci et ne pas ouvrir ce premier tome. Ma lecture m'a malheureusement laissé de marbre, je ne me suis attaché aucunement aux personnages et les scènes passaient d'une scène à l'autre trop rapidement pour je daigne y chercher une logique (d'ailleurs y en a-t-il une ?) je m'imaginais le monde plus développé, détaillé que dans les films, cruelle déception sur ce point. C'est donc déçu que j'ai refermé ce livre pour lequel j'en attendais sans doute trop, je suis passé complètement a coté ne parvenant pas à rentrer avec Alice dans ce monde totalement fou. Je ne lirai donc pas le second tome mais vais plutôt revoir le second film.
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Alice au pays des merveilles

Ce fut un réel plaisir que de me replonger dans ce conte merveilleux dont je n’avais que de vagues réminiscences d’enfance. Le redécouvrir en anglais fut très instructif pour plusieurs raisons : le plaisir de lire en version originale, tout d’abord, et surtout de se rendre compte que le monde magique d’Alice et ses créatures fantastiques ont des noms bien plus savoureux en anglais que dans la traduction française ! (j’étais cependant bien contente d’avoir le texte français à côté ..). En particulier parce que la langue de Lewis Caroll est farcie de calembours et de jeux de mots pour la plupart difficilement traduisibles d’une manière correcte et exacte. Or cette langue est ce qui fait toute la richesse du texte.



J’ai trouvé qu’il y avait ainsi une opposition entre le délire excessif, voire cauchemardesque, de ce monde, et le rationalisme dont fait sans arrêt preuve Alice. Mais elle va vite comprendre que la logique du Pays des Merveilles est … particulière !



“But I don’t want to go among mad peoples, ” Alice remarked



“Oh you can’t help that, said the Cat : “we are all mad here. I am mad. You’re mad.”



“How do you know I am mad ?” said Alice



“You must be, said the Cat, or you wouldn’t have come here.”



Bref, tout le monde est fou, et Alice en premier !



En même temps, ce texte touche à des problématiques plus profondes, par exemple les questionnements d’Alice sur son identité, quand elle n’arrête pas de grandir ou de rapetisser.



“Est-ce que, par hasard, on m’aurait changée au cours de la nuit ? Réfléchissons : étais-je identique à moi-même lorsque je me suis levée ce matin ? Je crois bien me rappeler m’être sentie un peu différente de l’Alice d’hier. Mais, si je ne suis pas la même, il faut se demander alors qui je peux bien être ? Ah, c’est là le grand problème !”



Des problématiques qui peuvent aussi bien toucher les enfants que les adultes découvrant ou redécouvrant ce texte. De même, Alice qui cherche la direction qu’elle doit prendre.



- “Voudriez-vous me dire, s’il vous plaît, par où je dois m’en aller d’ici ?

– Cela dépend beaucoup de l’endroit où tu veux aller.

– Peu importe l’endroit…

– En ce cas, peu importe la route que tu prendras.

– … pourvu que j’arrive quelque part », ajouta Alice en guise d’explication.

– Oh, tu ne manqueras pas d’arriver quelque part, si tu marches assez longtemps.”



En ce sens, le Chat du Cheshire joue le rôle de mentor, en répondant aux questions d’Alice par énigmes, mais surtout en les élargissant à chaque fois à des questions plus vastes, ce qui donne une dimension plus réflexive et plus philosophique au roman de Caroll.



Avec un humour extraordinaire, à la fois dans le texte et à propos de son texte (car le narrateur se moque régulièrement d’Alice qui se prend trop au sérieux, ou qui est engoncée dans l’éducation traditionnelle des petits Anglais de l’époque…), et faisant preuve d’une vivacité d’esprit et d’une maîtrise du langage ahurissante, Lewis Caroll nous a bien transmis un pur chef d’œuvre, universel.



Enfin, pour conclure, j’avoue que j’ai particulièrement apprécié ma version annotée du texte, qui expliquait un certain nombre de jeux de mots, ou remettait dans le contexte certaines déclarations et certains faits de l’histoire. Un texte donc très enrichi qui m’a permis de goûter pleinement et la langue, et l’histoire.



“[...] et la morale de ceci, c’est : Soyez ce que vous voudriez avoir l’air d’être ; ou, pour parler plus simplement : Ne vous imaginez pas être différente de ce qu’il eût pu sembler à autrui que vous fussiez ou eussiez pu être en restant identique à ce que vous fûtes sans jamais paraître autre que vous n’étiez avant d’être devenue ce que vous êtes.”


Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Alice au pays des merveilles

Il y a deux chemins qui mènent à une lecture compréhensible d'- Alice au pays des merveilles -, cette oeuvre littéraire que l'on dit inclassable de Lewis Carroll.



Le premier, qui fait consensus... parce qu'il fait l'impasse sur les sujets qui pourraient fâcher, c'est un " conte " de Charles Lutwidge Dodgson, alias Lewis Carroll, alors professeur de mathématiques au Christ Church College d'Oxford, raconté, écrit à huit mains pour et avec trois petites filles, les soeurs Liddell... et devenu cet incontournable de la littérature dite d'enfance... mais pour petits et grands.

Un conte fantastique donc, apparemment innocent, mettant en scène une fillette qui, assise sur un talus un jour d'été auprès de sa soeur qui dort, résiste au sommeil jusqu'au moment où elle voit passer devant elle un lapin blanc qui tire une montre de son gilet et marmonne : "- Mon Dieu ! Mon Dieu ! Je vais être en retard !"

Intriguée, Alice suit le lapin blanc avant que ce dernier ne disparaisse dans un grand terrier.

Ni une ni deux, Alice pénètre dans le terrier, marche dans une galerie, sorte de long tunnel... avant que le sol ne se dérobe sous ses pieds et qu'elle n'entame une chute vertigineuse au ralenti, une chute interminable, qui prend pourtant fin dans un atterrissage en douceur sur un tas de branches et de feuilles sèches.

Alice fait alors son entrée, si tant est qu'elle trouve la bonne clé, au pays des merveilles...

Je vous dirai quelques mots sur la suite, mais pas maintenant.

Une fillette dans un pays merveilleux, sous-entendu, loin de la rationalité barbante et prétendument cartésienne de celui des adultes, quoi de plus naturel !

Le merveilleux, l'impensable, l'irréel, le magique, l'envoûtant, l'ensorcelé, le fantastique sont les ingrédients du conte de fées et pourquoi celui d'Alice ferait-il exception ?

Il est original, d'un imaginaire riche en trouvailles, rebat les cartes ( j'espère que la Reine de Coeur ne m'entend pas et ne va pas réclamer ma tête...) des codes du genre dans lequel il a vocation à être, le dépoussière, le modernise... jusqu'à être célébré par les surréalistes, voyant en Carroll un écrivain subversif et révolutionnaire.

Alice a autant de légitimité littéraire que Pinocchio, Peter Pan, le Petit Prince et autres chefs-d'oeuvre universels, chefs-d'oeuvre dont la singularité consiste dans le fait qu'ils ont en quelque sorte échappé à la caractérisation du genre auquel ils semblaient appartenir pour être identifiés aujourd'hui à des mythes.

Lewis Carroll a donc écrit une histoire qui s'apparente au conte de fées : l'aventure d'une enfant soumise à des épreuves ou des obstacles qu'elle doit surmonter afin de trouver le chemin qui va lui permettre de " grandir ".

Identité et devenir sont apparemment les grands thèmes d'Alice au pays des merveilles, laquelle se questionne sur qui suis-je, suis-je vraiment, est petite ou grande " malgré elle "... avant de grandir naturellement et " d'envoyer balader " le jeu de cartes. Un conte que certains qualifient d'anti-conte...



Le second chemin, à mes yeux indispensable si l'on veut vraiment goûter à cette oeuvre, passe par la biographie de l'auteur et par la contextualisation de son ouvrage.

En effet, en dehors de la toxicomanie ( la longue chute " cotonneuse " en est une des nombreuses illustrations... ) de Carroll, qui joue un rôle moins souvent évoqué que ses penchants pervers pour celles qu'il appelait ses " amies-enfants " ; Alice Liddell, une des trois soeurs avec lesquelles il fait une promenade en barque ce 4 juillet 1862, qui est une jolie fillette âgée de huit ans et avec laquelle le " pédophile victorien " vit une histoire d'amour ( on peut voir Alice embrassant son maître sur une photographie... une de ces centaines de clichés, de petites filles avec lesquelles il entretenait une relation maladive et/ou pas platonique, qu'il photographiait dans des poses suggestives, voire nues ) lui demande de leur raconter une histoire. Et c'est pour elle qu'il va imaginer cette histoire, et c'est à sa demande qu'il la mettra par écrit, l'illustrera et qu'elle deviendra ce que l'on sait... générant une suite dans laquelle Alice s'endormant, fait un rêve dans lequel elle passe - De l'autre côté du miroir - ( titre du roman ) et vit de nouvelles aventures dans la campagne anglaise devenue un échiquier...

La genèse de l'oeuvre est la même dans le cas d'Alice que dans celle de Peter Pan. Sauf que pour J.M Barrie, les " commanditaires " ne furent pas les soeurs Liddell mais les fils Liewelyn Davies et l'inspirateur, Peter Liewelyn Davis.

Deux "amoureux " des enfants, deux enfants " indésireux " de sortir du monde de l'enfance.

Carroll écrira :

"Je donnerais bien volontiers toutes les richesses,

Fruits amers du déclin de la vie

Pour être à nouveau petit enfant

Durant une seule journée d’été..."

Difficile de ne pas prendre en compte et la toxicomanie et l'enfance toute victorienne de Carroll, un des onze enfants du Pasteur Dodgson ; Lewis était affligé comme six autres de ses frères et soeurs d'un bégaiement, bégaiement qui ne le quittait qu'en présence de ses " amies-enfants "

Sa mère qu'il vénérait, était une furie à la main leste... les flagellations fesses au vent en public étaient " main courante "... vous repensez à Sabina Spielrein et à Jung et vous comprenez comment un enfant peut transformer un châtiment corporel en expression d'une sexualité pervertie.

Dans le roman, il est facile, sans jouer les psychanalystes de passage, d'établir une corrélation évidente entre l'enfance violente subie par LC et Alice... dans le tableau qui met en scène la Duchesse, la cuisinière et le bébé. On hurle, on s'envoie des objets à la figure... jusqu'au bébé qu'on lance en l'air dans les bras d'Alice ; bébé qui n'est pas aimé et que l'on rabaisse au rang d'animal, le faisant ressembler à un cochon, ce qu'il finira par devenir...

Autre élément pour goûter au plaisir du livre de Carroll, c'est de savoir qu'il est intraduisible, truffé qu'il est de néologismes, de mots valise et de références à des expressions ( mot générique ) exclusivement anglaises... d'où le casse-tête des traducteurs.

Quelques exemples pour ne pas être trop long : le chat du Cheschire ( comté dans lequel a grandi LC ), qui existe vraiment et est " réputé " pour son sourire..., la " mock turtle soup " ( la fausse soupe de tortue ) qui a donné naissance au personnage de la " Tortue Fantaisie...peut-être est-elle autrement nommée dans d'autres traductions... ), le Chapelier et le Lièvre de Mars... tous ont des origines locales authentiquement significatives que Lewis a utilisées pour en faire des personnages.

J'ajoute un autre exemple, la Reine de Coeur et le Roi sont bien évidemment les figures parentales de LC.

Je crains d'être comme Alice en train de m'égarer.

Encore un mot sur le " nonsense ", l'absurde (" genre littéraire anglais dans lequel l'absurde, le paradoxe et la dérision naissent de jeux inventifs, voire extravagants, sur la langue ") auquel Carroll a recours, il est là pour susciter le rire et cela afin de ne pas pleurer face à l'absurdité du monde.

Dernier élément que l'on peut avoir à l'esprit, c'est " Le syndrome d'Alice au pays des merveilles (d'après le roman écrit par Lewis Carroll), ou syndrome de Todd, décrit par le psychiatre britannique John Todd en 19551, lequel est un trouble neurologique qui modifie la perception de l’espace, du temps et de soi-même."

Il entraîne migraines, auras et phénomènes hallucinatoires.

LC souffrait de crises migraineuses pour lesquelles il avait consulté un grand spécialiste.



En conclusion, ce conte, anti-conte, écrit par un professeur trentenaire incapable d'avoir des relations avec des femmes, maladivement amoureux des fillettes, a été écrit pour séduire l'une d'entre elles, Alice Liddell âgée de huit ans.

L'homme est un génie ( il a écrit et publié des traités de mathématiques ), il va utiliser cette relation " amoureuse " pour revisiter le conte en l'adoptant tout en l'adaptant.

Alice a conscience de vivre un conte mais tout en le vivant, elle en profite pour s'en moquer. Elle y introduit des critiques : exemple la critique de la Duchesse qui veut systématiquement tout moraliser.

Il va néologiser, détourner les codes, recourir à des procédés nouveaux comme l'a fait le théâtre de l'absurde, en détournant le langage, et en faisant appel au nonsense.

Cela étant, tout dans Alice au pays des merveilles fait sens, tout est explicable et ce n'est pas pour rien que ce conte parti d'où j'ai fait déjà plusieurs fois mention est devenu un mythe. Une création qui a échappé à son créateur pour atteindre l'universel.



Lisez et relisez ce chef-d'oeuvre fou, écrit au second degré, magistral, inquiétant, envoûtant, intemporel.

"Si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?" ( Lewis Carroll )

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Alice au Pays des Merveilles (Illustré)

Le texte intégral en français – traduit par Henri Parisot – est retranscrit ici, sublimé par les illustrations de Benjamin Lacombe. Mais, au-delà de ça, je tiens aussi à saluer le travail de mise en page qui fait de ce roman un véritable « livre-objet », presque une œuvre d’art.



En effet, la police d’écriture s’agrandit ou se rétrécit à l’instar d’Alice (qui passe son temps à devenir minuscule ou géante dans le récit). J’ai trouvé cette manière de montrer ce qui se passait, en utilisant seulement le texte, était ingénieux.



De plus, le style graphique de Benjamin Lacombe est parfaitement adapté selon moi à l’univers d’Alice au pays des merveilles. Il y a un côté sombre et onirique dans ce récit et l’illustrateur s’en est vraiment bien accommodé. Et, toujours sur la mise en page, j’ai aimé avoir des pages à déplier, pour découvrir du texte ou des illustrations.



[Chronique complète sur le blog].
Lien : https://anaislemillefeuilles..
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