Mon père disait toujours qu'il y avait des manières de pénétrer dans la forêt. L'on pouvait y entrer en courant, le coeur ouvert à tous les possibles, sans savoir ce qui vous attendait au prochain tournant ; où l'on pouvait aller d'un pas tranquille, en devisant et en riant avec des amis, insensible aux bruits discrets de la forêt ; ou encore flâner au bras d'un amant, à la recherche d'un refuge pour des instants volés à deux. L'on pouvait enfin s'y glisser silencieusement, attentif au moindre souffle de la forêt, dans un état de communion magique et d'osmose muette avec la nature.