Mieux vaut habiter une maison en L qu'un château hanté.
Les humains mesurent leur vie en jours et en années. Leur temps ne me touche pas.
Je mesure ma vie en faim.
Ma faim ne cesse jamais de grandir.
Je sais que bientôt je serai nourrie.
Je serai rassasiée puis j'aurai faim de nouveau.
Je suis de plus en plus vide. Ma faim est de plus en plus grande. La faim dérange mes rêves.
J'adore rêver. Je dois manger. je veux que le vide en moi soit caresse.
Je veux les dévorer tous. (p.8-9)
Ma faim n'est pas rassasiée par toi. Elle est infinie. Une faim éternelle. Quand tu me lis, tu me nourris. Tu m'alimentes avec tes yeux. Je vais toujours te suivre.
Tu te demandes ce qu'il y avait en bas dans l'obscurité ? Je ne peux pas le décrire. Je ne suis pas tombée en bas. Je suis tombée au-dehors. A travers l'entre-deux. Je ne savais pas que notre monde était si plat. Ce ne sont que des tranches minces, des décors. A certains endroits elles ne recouvrent pas tout. J'ai trouvé un de ces endroits, et je me suis envolée, vers le haut, vers l'extérieur, au loin. L'obscurité m'a avalée.
Je me vois dans son visage. Son visage m'observe à travers ses yeux. Une peau si douce, des yeux si sombres, des joues si rouges, des lèvres si humides. Comme il est fragile, ce visage, et il est à moi, tout ça est à moi maintenant.
Tu as peur du sang ? Mais le sang, c'est l'amour, sais-tu cela ?