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3.94/5 (sur 9 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Loudun , le 18/11/1871
Mort(e) le : 26/12/1946
Biographie :

Louis Charbonneau-Lassay (1871-1946), était un symboliste chrétien. Il fut également, dans le cadre de ses recherches: archéologue, préhistorien, historien, iconographe, graveur, héraldiste, sigillographe, numismate et collectionneur d'objets anciens.
Il est surtout passé à la postérité pour son ouvrage monumental le Bestiaire du Christ, dont la première édition parut en 1940, et fait toujours autorité en matière d'emblématique christique et de symbolisme. Traduit en plusieurs langues, il est souvent réédité.

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
C'est à propos de cette pierre rouge de l'Estoile Internelle que je reviens à ce que Wolfram von Eschenbach a dit du Graal dans Parzival, car, pour lui, le graal est une pierre qu'il appelle Lapsit exillis, expression proprement intraduisible que certains ont interprété par lapis e coelis, "la pierre tombée du ciel", ce qui évoque l'émeraude tombée du front de Lucifer : d'autres font dériver lapsit exillis de exilium et traduisent par "pierre exilée" -exilée du ciel- ce qui revient au même. Sur cette pierre, W. d'Eschenbach nous dit que chaque Vendredi-Saint une colombe descendait du ciel en planant et venait y déposer une petite et blanche hostie, et c'est celle-ci qui donnait à la pierre la vertu que toutes les autres versions de la légende du Graal attribuent au "saint Vessel", d'être source intarissable de tous biens, de toutes choses délicieuses et confortantes, et d'être aussi ferment de toute pureté, de toute chasteté.
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Nous avons déjà vu des choses inanimées entrer, à des titres divers, dans la symbolique des animaux de la faune christique : le bâton pastoral, la houlette et le vase à lait avec nos animaux domestiques ; le miroir à facettes, avec l’alouette ; l’arc et le dard, etc. ; nous verrons le filet et l’hameçon en parlant du poisson ; nous y verrons aussi la barque, etc. Ici, c’est l’Appeau qui s’oppose comme antithèse, aux rôles bienfaisants de la voix des oiseaux.

Souvent celle-ci, image, en cette occurrence, de la voix divine, enseigne, inspire, conseille, attire les âmes et les conduit à leur fin qui est le bonheur éternel. La voix de l’appeau, tout au contraire, réalisant en certaine manière le rôle de la Sirène, attire à lui, pour les perdre, des oiseaux qui l’écoutent.

[...]

Avec un peu d’exercice préalable, l’oiseleur sournoisement caché dans sa hutte de branchages, imite le cri d’angoisse ou le chant d’appel des oiseaux, et ceux d’alentour s’approchent d’eux-mêmes à portée de l’arme meurtrière, ou viennent se poser sur la branche traîtresse dont les ramilles, enduites d’une épaisse glu, collent leurs ailes et les immobilisent.

On donne aussi le nom d’appeaux ou d’« appelants » à des oiseaux captifs dont on se sert pour attirer les oiseaux libres. Les plus fréquemment utilisés sont les perdrix, dites « chanterelles » tenues en cage et qui par leur chant d’appel attirent vers elles les perdreaux des environs. On se sert aussi, de la même façon, de petits oisillons, chardonnerets, tarins, etc. Mais que l’appeau soit un instrument ou bien un oiseau vivant qui joue innocemment le même rôle, il est, pour le symboliste, l’image du démon perfide dont la voix trompeuse attire les âmes à leur perte. Et c’est bien l’antithèse de la voix bénie de l’oiseau qui attire à Dieu, console, réjouit, enchante les âmes et symbolise les éternelles jouissances du ciel.
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Dans la littérature écrite ou vocale des mystiques d’autrefois, les chants des oiseaux ont été très diversement interprétés ; nous avons vu que le gazouillement de l’hirondelle fut regardé comme une instante imploration ; le chant de l’alouette, planant dans le bleu du ciel, fut l’hymne laudatif de la terre montant vers Dieu ; le chant dernier du cygne symbolisa la « Prière sacerdotale » du Christ, au repas qui précéda, de quelques heures, sa mort ; le roucoulement de la colombe fut l’écho de sa tendresse ; le chant matinal du coq invitait à la prière, incitant aux quotidiens devoirs de la vie, et les gloussements maternels de la poule furent l’appel affectueux et pressant du Sauveur aux âmes de ses enfants spirituels, de ses fils que, par la voix de l’indicateur il entraîne vers les suavités divines de la vie future ; et ce bonheur à venir trouve la plus joyeuse image dans les chants du rossignol et de la fauvette.

Cette dernière signification fut aussi, je l’ai déjà dit à propos des fresques des catacombes romaines, celle des mélodies exubérantes dont tous les oisillons emplissent nos jardins et nos campagnes : tous, grives, merles, sansonnets et loriots, pinsons, tarins, verdiers, chardonnerets, bouvreuils, linots et rouges-gorges, et jusqu’au roitelet minuscule et charmant qui égaie de ses trilles les dernières heures du soir, tous ont eu, dans la Symbolique, l’aimable rôle d’évoquer la vie heureuse en ce monde, riche en quiétude, riche en loisirs, où l’on peut en sérénité écouter sans hâte les oiseaux chanter ; tous ont eu le rôle d’évoquer ce que tous les chrétiens espèrent, le bonheur total dans la paix éternelle. Emblème complet de la félicité, en ce monde et dans l’autre.
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Les traditions hébraïques veulent que les Livres Sapientiaux aient été dictés au roi Salomon par les oiseaux ; et le Coran a recueilli l’écho de ces traditions quand il met dans la bouche de ce roi ces paroles : « Ô Hommes ! fils et héritier de David, nous avons été instruit par le langage des oiseaux et comblé de tous biens ».

Dans les légendes médiévales, l’hagiographie populaire nous présente à son tour des saints recevant par un oiseau des messages ou des enseignements divins ; de vénérables ermites s’évadaient mentalement de ce monde au point de comprendre le sens du langage des volatiles sauvages, de converser avec eux et de louer, en accord avec leurs chants, le Créateur de toutes choses !

Souvent, dans les compositions médiévales, la compréhension du mystérieux langage des oiseaux nous est présentée comme la récompense des héros vainqueurs du Mal : saint Georges ou Sigefried, par exemple, après leur victoire sur le Dragon, c’est-à-dire sur l’Esprit du Mal, conversaient avec les oiseaux. Cette accession à la compréhension de choses relevant d’un domaine supérieur au plan commun à tous, situe l’âme héroïque et privilégiée à un niveau d’honneur spirituel qui est comme une introduction dans le parvis du Royaume de la Connaissance où le Juste ordinaire ne peut accéder que par la mort libératrice, porte unique de la vie bienheureuse.
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Il est à propos d'ouvrir ici une large parenthèse, et de rappeler qu'il existait, dans les parties de la Grande-Bretagne qu'habitaient des tribus d'origine celtiques - précisément celles chez qui l'on constate les plus anciennes manifestations de la légende du Graal - qu'il existait, dis-je, de vieilles traditions bien antérieures à l'ère chrétienne qui tournaient autour d'une lance magique et d'un bassin ou chaudron sacré.
La grande divinité topique des Celtes de ces contrées était la déesse Don ou Dona, et au nombre de ses enfants figurait le dieu Lug, dont le culte fut cher aux Celtes insulaires comme aux Armoricains de la Bretagne française, aux Pictes d'Angleterre comme aux Pictons du Poitou.
Dona possédait un grand vase ou bassin magique d'airain qui contenait tous les germes de vie des hommes, des animaux et des plantes, et ceux, si l'on peut dire, de tous les bien et de tous les bonheurs, si bien que tous les autres dieux voulaient s'en emparer ; d'autre part, Lug, fils de Dona, avait en sa possession une lance divine et talismanique qui, d'elle-même, assurait la défense et la conservation de celui qui la portait.
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C'est qu'elle est une allusion au thème poétique qui, dans la Chrétienté occidentale et durant tout le Moyen-âge, a joui de la plus grande faveur dans tous les milieux : Le Conte ou La Légende du Saint Graal.
Ce mot graal avait alors un sens très clair pour tous, un graal était un vase. Aujourd'hui encore, les campagnards des bassins de la haute Garonne et de ses affluents disent "un grazal", et ceux de la Provence un gral, un gralon ou grallon. Il s'agit donc, en fait, dans les compositions médiévales, d'un vase sacré dont on contait partout "l'histoire" sur toutes autres merveilleuse, puisqu'elle commence au pied même du trône de l'Eternel.
Quand donc Lucifer, révolté contre Dieu dans les hauteurs des cieux fut vaincu par Mikaël, le Tout-Puissant, avant de la précipiter dans l'Abîme, fit tomber à ses pieds l'émeraude incomparable qui paraît et protégeait son front, comme un éblouissant diadème. Puis quand Dieu créa dans l'Eden le premier couple humain, il y mit, entre autres merveilles, une coupe sans pareille taillée dans l'émeraude de Lucifer par les joailliers du ciel ...
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Ce mélange de mythologie celtique, de traditions héroïques et fabuleuses, de poésie chrétienne naïve et magnifique, passa la Manche, et les écrivains qui forgèrent chez nous les premiers anneaux de la chaine poétique de notre littérature nationale s'es inspirèrent en embellissant encore dans ses détails le thème premier.
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Le chant du rossignol et celui de la fauvette représentent d’ordinaire, dans la Symbolique littéraire et mystique, celui de l’oiseau, pris dans son acception générale, et l’on sait le très grand rôle que joue ce chant dans la Légende dorée et dans les traditions populaires de l’Ancien Continent.

Dans les fictions de la vieille Asie, les oiseaux du ciel furent très souvent identifiés avec des génies plus ou moins comparables aux Anges, et chargés, comme eux de messages divins. L’Islamisme fit sienne une thèse sensiblement analogue.

La science du langage des animaux et surtout des oiseaux se retrouve dans les anciennes races orientales. C’est ainsi qu’on la constate non seulement en Perse, mais encore en Scandinavie et en Allemagne.
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Ailleurs, on racontait que le Chardonneret, le Rouge-gorge et le Pinson, pris aussi de compassion, tous trois, devant les souffrances du bon Jésus, se mirent activement en devoir de retirer une à une de sa chair divine les pointes de la couronne épineuse. Tous trois auraient été blessés par ces épines, encore toutes couvertes du sang divin, et les parties de leurs petits corps atteintes par elles en sont restées glorieusement marquées : le Chardonneret aurait ainsi gagné la coiffe rouge de sa tête, le Rouge-gorge et le Pinson leur pectoral couleur de sang. Et, perpétuel héritage d’honneur, leurs descendants ont participé au même privilège...
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Ces légendes ne disaient-elles pas, par exemple, que le Roitelet compatissant serait venu verser incessamment, sur les lèvres exsangues du Crucifié divin, de fraîches gouttes d’eau qu’il apportait au creux d’un pétale de rose, ne pouvant faire plus et mieux. Les bonnes gens d’autrefois, dans le Poitou septentrional et l’Anjou, prétendaient bien que ce roitelet-là était venu, tout riche de dons divins, terminer ses jours chez eux, et que tous les roitelets de cette région sont ses arrière-petits-enfants !
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