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3.36/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bègles , le 17/01/1900
Mort(e) à : Bordeaux , le 24/11/1967
Biographie :

Louis Émié, né à Bègles le 17 janvier 1900 et mort à Bordeaux le 27 novembre 1967, est un écrivain et poète français.

Poète, romancier et essayiste, Louis Émié a longtemps attendu une reconnaissance nationale que sa condition de Bordelais indéracinable lui interdisait. Replié dans sa capitale de province, supportant une vie bourgeoise, menant simultanément une carrière de journaliste – il fut de longues années secrétaire de rédaction et rédacteur en chef au quotidien Sud-Ouest, après avoir commencé par écrire pour La Petite Gironde – et une entreprise créatrice qu'il était soucieux d'isoler et de préserver, il échappa, sans jamais cesser de les côtoyer, aux grands mouvements artistiques parisiens, engageant des correspondances avec ceux qu'il admirait et dont, pour beaucoup, il gagna l'amitié : Jean Cocteau, Jean Rostand, Joë Bousquet, Yanette Delétang-Tardif, Jean Paulhan, Max-Pol Fouchet, Maurice Fombeure ou Max Jacob.
Traducteur, il encourage la lecture de Gómez de la Serna, puis d'Alberti. Romancier, quoique restant dans l'ombre de Mauriac, il manifeste un désenchantement où l'inavouable des passions le dispute à la médiocrité du quotidien ; il ne publie que deux œuvres : La Nuit d'octobre (1929), écho lointain d'un Radiguet triomphant et dont on parlera pour le Goncourt, et Le Dieu sans tête (1944).
Essayiste, il est l'auteur d'Espagnes, plusieurs fois réédité, augmenté, et où se déploie sa passion pour cette seconde patrie – sa mère était espagnole – dont la sensualité, la religiosité et la curieuse solitude lui sont consubstantielles.
Poète enfin et surtout, poète musicien s'il en est – il compose et met ses vers en musique, encouragé par son ami Henri Sauguet –, il cherche longtemps sa voie, d'abord sensible aux fureurs surréalistes, puis au réalisme onirique d'un Supervielle ou d'un Fargue, rimant par jeu ou par exercice, s'interrogeant, se laissant aller à une préciosité que lui reprochera Max Jacob, pour, au tournant de sa quarantième année, se livrer enfin tout entier, à la suite des mystiques espagnols et de Rilke.

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Source : Wikipédia
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Suite des Poèmes intimes de Louis Emié.


Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Louis Emié
L'alphabet

Aloès
Dans la muette survivance
D'un aloès, mille serpents
Tentent de mordre le silence
Dans ce désert où tu m'entends.

Baigneuse
Baigneuse, le fourmillement
De la mer dans ta chevelure
immobilise le moment
Que sa fuite en nous transfigure...

Ciel
Le ciel, pour être à tout le monde
N’a pas besoin de se donner :
Terre, oublierais-tu d’être ronde
S’il te fallait l’emprisonner ?

Désert
Le désert de cette journée
A celui du monde est pareil
Mais ton âme à lui condamnée
Tourne autour d’un autre soleil.

[..............]

















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Louis Emié
LA NUIT N'EST PLUS


La nuit n’est plus… Sur les temps de misère,
Couleur de faim, de froid, de désespoir,
Lorsque ma mort poussait dans l’abattoir,
France, le cri de ta chair prisonnière,

Voici l’aurore, et la Sainte lumière
Sur tous ceux-là qui marchaient dans le noir,
Et qui devaient, amour, pour la revoir,
Ouvrir dans l’ombre un regard sans paupière.

Le jeune monde est aux pieds de ta croix,
France, et ton nom réveille en lui sa voix,
Et décloué, son corps sur lui rayonne,

Ce nom, ce corps, identique clarté
Que le ciel même ajoute à ce qu’il donne
Honneur de l’homme et pain de liberté.

Ecrit le matin de la Saint Louis, 1944.
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Louis Emié
LA ROSE DES MERS

V.


Pour avoir déchiffré les signes que l’orage
Suspendait à ces branches folles de l’éclair,
Nous devons arracher nos corps à cette chair
Et la jeter, muette, aux remous du naufrage.

Dans l’exil absolu de ce double rivage
Qui fige entre nous deux et la vague et la mer,
Notre île a dispersé sa forme, et son désert
N’est plus que flamme éteinte et long souffle sans âge.

— Cieux promis à l’amour, frères d’une contrée
Tremblante au fond des yeux qui l’avaient ignorée,
Surprendrez-vous ici l’irréelle parole

Qui révèle aux vivants la sentence des morts ?
— Elle tourne, silence, autour de ta corolle
Et cherche avec ta bouche un baiser sans remords.
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Louis Emié
Un arbre noir, au défaut de la route,
Brûlé, tordu, tremblant d’un bras sans main,
Depuis mille ans espère, prie, écoute
Les voix qu’il prête aux dormeurs du ravin…

Depuis mille ans, dans le ciel immobile
Il fait encor le tour de l’univers
Et ne connaît de ces formes d’argile
Que ce visage mort, les yeux ouverts…

Où donc est-il, ce temps de haute gloire,
Quand de son souffle exhalant tout amour,
Il possédait mille flammes pour croire
Et mille cieux pour soulever le jour?…
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Il n’est d’autre île dans ton âme
Qu’obsède un espoir sans espoir
Que celle, flamme entre la flamme,
Que tu découvres sans la voir.

[Ile]
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Louis Emié
INVENTION DE L'AMOUR

Ici et là , partout et même
Où n'étant plus , tu es encor'
Je te découvre et te ramène
Dans l'ombre étroite de ton corps

Tu peux perdre ici la présence
Et disperser ton mouvement
Dans ta forme qui recommence
J'immobilise mon tourment

Tu n'es plus ce nom , ce visage
Cette colère , cette loi
Tu conduis dans mon paysage
La saison qui n'aime que toi

Je n'existe plus si je doute
Ombre vive aux bras transparents
Et si tu parles , je n'écoute
Que le silence où je m'entends
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La nuit voudrait changer d’étoiles
Comme toi qui changes de ciel
À mesure que tu dévoiles
Dans l’ombre un visage irréel.

[Nuit]
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Un oiseau chantait dans les branches
Et les branches pleines d’oiseaux
Faisaient gémir des ombres blanches
Dans la musique des roseaux.

[Oiseau]
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Au bord du crépuscule, à l’heure
où le jour chante à demi voix,
où ni le jour, où ni la nuit
ne peuvent se départager,
à l’heure où l’on ne sait plus rien
du dieu que l’on fut par hasard,
à l’heure même où l’on hésite
à croire que l’on s’est trahi,
– à l’ombre de mon ombre, un ange,
le plus beau qui se puisse voir,
un ange de toute blancheur,
– ange de neige, ange d’hiver –
est venu soudain murmurer
mon nom, dans l’ombre que j’étais.
C’était l’heure du crépuscule,
où l’on prend peur, où l’on hésite
à croire que l’on fut, un jour,
celui qui voulut nous survivre.
Il fallait cette solitude
du jour qui chante à demi-voix,
cette minute, ce silence
où, d’un côté, le jour s’égare,
où, de l’autre, la nuit attend.
Mais lorsque l’ange eut dit mon nom
il ne fit plus ni nuit ni jour;
tout avait changé de couleur,
tout revenait d’un autre monde
– d’un monde où l’on est sans regard,
où la main n’est plus une main,
où l’ombre ne cherche plus l’ombre
pour devenir ce qu’elle était.
L’ange avait replié ses ailes
pour ressembler à tout le monde;
il les tenait entre ses bras:
elles eussent pu s’envoler.
Il mettait ses pas dans les miens,
et ses pas étaient de silence,
d’un silence de jour de neige
quand c’était un soir de printemps.
Le bel ange blanc, dans mon ombre,
ne laissait briller sous ses pas
qu’un long sillage d’ombres blanches.

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Écume

Une vague expire et, d’écume,
Tisse et peuple son blanc linceul
Mais le soleil qui la consume
Meurt deux fois de mourir tout seul.


Fantôme
Le même fantôme s’avance
Dans la forme où tu m’apparais
Lorsque, avec ton cœur, ton enfance
Appréhende en lui tes secrets.


Grotte

La grotte de ma solitude
A la transparence de l’air
Mais est-ce moi qu’elle dénude
Dans les profondeurs de la mer ?


Horizon

De l’autre côté de la ligne
Qui décapite l’horizon
Une sirène me fait signe :
Je n’ai pas choisi ma prison…
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