- Si Monsieur Macron persiste à vouloir célébrer le bicentenaire de la mort de Napoléon le 5, il ne sera plus digne de célébrer l'abolition de l'esclavage le 10. On ne peut pas célébrer une chose, et son contraire.
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• interview France 2, le 5 mai 2021
Même s’il est évident que la traite et le commerce triangulaire sont liés à l’ordre colonial exercé sur les Amériques, il n’en demeure pas moins que la désignation de l’esclavage comme crime unique et spécifique contre l’humanité produit une grille de lecture historique où le colonialisme des XIXe et XXe siècles est en quelque sorte minoré par rapport à l’horreur de l’esclavage. L’exigence du droit de réparation apparaît désormais comme un levier politique et un instrument légitime des peuples pour sortir de ce faux débat. Le colonialisme et l’esclavage sont les deux facettes d’un même état d’exception, fondé sur l’exploitation du travail forcé des hommes, le pillage des ressources et l’idéologie raciste.
Cette aide doit être la consécration d’une double prise de conscience par les colonisés que cela leur est dû, et par les puissances capitalistes qu’effectivement elles doivent payer
les réparations liées à l’esclavage ou à la colonisation ne sont pas seulement un moyen de rendre justice aux victimes en raison de méfaits passés ; elles sont aussi un moyen de remettre en cause les déséquilibres économiques d’aujourd’hui entre les anciennes colonies et les anciennes puissances coloniales car, à l’évidence, la richesses des uns s’est constituée en bonne partie grâce à l’exploitation des autres
Le droit de réparation est un combat d’avenir car il se traduit dans les luttes anticoloniales d’aujourd’hui par les exigences d’annulation de la dette, de souveraineté alimentaire, de lutte contre la piraterie du brevetage du vivant. En ces sens, le droit de réparation ouvre une nouvelle page de la lutte contre le nouvel ordre colonial
Les relations sexuelles entre hommes et femmes sans réelle pulsion amoureuse ou sans volonté effective de procréer sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus visibles. Aux yeux de nombreux penseurs conservateurs, elles ressemblent en tous points aux relations homosexuelles et constituent une menace pour la société. Dans un sens, ces penseurs ont raison. Mais ce n'est pas la société qui est menacée, mais la société hétérosexiste, c'est-à-dire l'empire hétérosexuel en tant que système détenant le monopole de la légitimité sociale et symbolique.