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4.24/5 (sur 148 notes)

Nationalité : France
Biographie :

En 1914, Louis Maufrais est étudiant en médecine à Paris.
Il pense présenter l'internat, mais la guerre éclate : pendant quatre ans, enterré au fond de postes de secours secoués par le souffle des obus, il partage le quotidien des poilus. A la fin de sa vie, Louis Maufrais a enregistré ses souvenirs pour ses enfants. En 2001, Martine Veillet, sa petite-fille, découvre les cassettes de ses confessions et en fait un livre.

Source : http://www.decitre.fr/
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
2 août 1914
C est par une belle fin d après midi que j ai entendu la petite cloche de la cathédrale. Elle tintait à un rythme inhabituel, précipité. Tout le monde s est arrêté, comme pétrifié. On avait compris. Les femmes pleuraient, les hommes figés le long du trottoir regardaient, hébétés, le clocher sans rien dire. C était le tocsin. Lorsque le tintement s est arrêté, il y eu un silence profond. Mais, au loin, on pouvait entendre, en écho, le tocsin du Vivier, celui du Mont-Dol, de Carfentin ou de Baguer- Morvan. C était poignant.
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Louis Maufrais
Tout le monde s'est arrêté comme pétrifié. On avait compris. Les femmes pleuraient, les hommes figés le long du trottoir regardaient le clocher sans rien dire. C'était le tocsin. Lorsque le tintement s'est arrêté, il y au un silence profond.
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Il avait une blessure terrible à la tête (...) il avait eu une perte de substance du crâne de cinq centimètres au moins qui donnait accès à une autre plaie en dessous, cérébrale et profonde comme un œuf de poule.(...)
Nous lui faisions son pansement tous les deux jours. Chaque fois nous trouvions la plaie comme remplie de riz ou de semoule. C'étaient des asticots et des œufs d'asticots. On commençait par vider tout cela avec une cuillère puis avec une spatule pour compléter le nettoyage. Enfin on lavait et on rembourrait le pansement de compresses stériles. Deux jours plus tard, tout était à refaire. Et bien, il arriva quelque chose d'incroyable : la plaie devint absolument propre, et des bourgeons de cicatrisation poussèrent sans aucune espèce de pus ni d'infection ! J'avais déjà remarqué bien des fois que les plaies souillées d'asticots évoluaient admirablement. Ces observations furent faites par quantité de médecins du front. Elles servirent après la guerre, à la mise au point d'un procédé de cicatrisation par broyage d'asticots.
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En effet, le lendemain à huit heures du matin, une mine saute sous les tranchées allemandes, et une seconde une demie-heure après. Dans le poste de secours, malgré la poussière, nous sommes beaucoup moins secoués que la veille. Chaque mine contenait cent cinquante kilos d'explosifs. Un peu plus tard, un petit gars de la 5ème compagnie m'apporte sur un couvercle de boîte une main sectionnée. Elle est soignée, portant une belle chevalière.

- Je vous la donne. On ne sait pas à qui elle appartient. Il n'y a pas de mutilé comme ça dans les compagnies. On suppose que c'est la main d'un officier allemand. On vous l'apporte parce qu'on ne sait pas quoi en faire.
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Nous avons à peine assez d’eau pour laver nos mains pleines de boue. On passe les plaies à la teinture d’iode, qui fixe le sang. Les blessés sont très choqués, mais en 1915, en première ligne de bataille, nous n’avons rien comme antichoc. Il ne faut pas songer à faire des transfusions intraveineuses ; rien n’est propre. Les transfusions sanguines sont tout aussi impensables ; on ignore les groupes sanguins et autres groupes Rhésus. Avec les infirmiers, nous faisons des pansements. Après un nettoyage des plaies, on applique de gros pansements tout préparés de l’armée, pratiques peut-être mais absolument inopérants.
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Après quatre jours de repos réparateur, nous avons quitté le Rond-Champ pour descendre la côte menant à Vienne-le-Château. Il faisait un soleil magnifique. C'est alors qu'on a entendu quelqu'un crier:
- Et dire, qu'on va aller se faire buter par un beau temps pareil !
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Dans la tranchée nous vivions constamment dans l'humidité, la boue, la neige et, surtout le froid.
L'hiver était particulièrement rigoureux. Depuis que j'étais en ligne, à savoir pas loin de huit jours, je ne m'étais pas réchauffé une seule fois. On avait froid au nez, aux oreilles, aux mains.... nos pieds enserrés dans des chaussures pleines d'eau macéraient, gonflaient. Il était formellement INTERDIT DE SE DECHAUSSER. Il en résultait des espèces d'engelures qui s'infectaient, et les pieds gelaient.
Une affection extrêmement sérieuse, qui me fit évacuer un grand nombre d'hommes, dont certains restèrent estropiés pendant des années. Page 72 Ed R Laffont
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-Sergent Huette, jambe gauche arrachée et plaie profonde au bras droit.
Je lui fais un garrot. D'ailleurs ça ne saigne presque plus, et je sens à peine son pouls. Je pense qu'il n'arrivera pas vivant au poste de secours. (...)
- Ah, docteur ! s'écrie le commandement, est-ce que je peux demander la médaille militaire pour mon sergent ?
-Bien sûr, faites-le tout de suite. (...)
Lorsqu'on demandait par morse ou par téléphone si un blessé pouvait se voir décerner par le service de santé soit la médaille militaire soit la Légion d'honneur, cela signifiait qu'il était perdu.
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Concernant les morts, ceux qui sont dans la tranchée s'enlisent. Il faut absolument les faire retirer et les déposer dans des bouts de boyaux désaffectés jusqu'à nouvel ordre, en prenant bien les identités. Quant à ceux qui sont restés sur le parapet, vous pensez bien qu'on ne peut pas faire courir de risques à trois vivants pour sauver un cadavre.
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Dans l'horreur des postes de secours englués de boue, de sang, et soumis jour et nuit à des pluies d'obus, Louis Maufrais vit sa guerre à lui, pas celle des dirigeants, pas celle des historiens.
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